Je l’observe prudemment depuis quelques minutes, les yeux tantôt rivés sur le gaufrier que je recouvre de pâte afin de me préparer un plaisir sucré – et coupable – et tantôt perdus sur le visage de la jeune femme aux traits nettement plus renfrognés depuis que @Goliath a quitté les Bahamas pour rentrer à Walla Walla. Il me manque, vous n’avez pas idée à quel point, mais j’ai le plus profond respect pour la décision courageuse qu’il a préféré prendre, pour ce chapitre qu’il nous faut maintenant refermer afin de panser nos plaies au mieux, tourner la page et envisager l’avenir sous la forme d’une amitié fusionnelle. Je ne saurais jamais être totalement amical avec lui, je le sais très bien, une part de moi continuera toujours à vibrer inlassablement pour sa personne que je sois prêt à l’admettre ou non. Je prépare deux gaufres, les enrobe de quelques fruits de saison que je dispose sur leur sommet avec une très fine couche de chantilly pour la gourmandise, attrape deux sets de couverts au passage et m’élance pour m’installer face à elle. « Puis-je te proposer une petite douceur sucrée ? » J’ai ce sourire qui se dessine naturellement sur mes lèvres bien qu’il soit nettement plus timide qu’habituellement. J’ai l’impression qu’elle me déteste depuis la semaine dernière et même si je comprends les raisons derrière une telle attitude, je n’ai pourtant aucune culpabilité à partager là-dedans. Si elle savait tous les sacrifices que j’ai fait avant que @Goliath prenne sa décision pour le pousser dans ses bras, j’étais prêt à ne plus jamais lui adresser la parole pour cela. « Je t’écoute, Gemma… Si tu as besoin de me dire certaines choses je suis prêt à les entendre, ne garde pas cela en toi au risque que cela te ronge ! » Je ne veux pas qu’elle soit aigrie en repensant à tout cela. Elle et moi sommes toujours parvenus à faire la part des choses jusqu’à maintenant.

Pour cette dernière semaine, tu avais finalement décidé de rester dans l'aventure, trouvant cela dommage de ne pas pouvoir être présente pour la finale alors que tu étais littéralement à une semaine près. Tu étais impatiente que l'aventure se termine officiellement et de pouvoir fêter ça à l'extérieur avec tout ce qui restait. @dylan, @mara, @milo, @safia, ça allait être génial et puis tu mettrais un point d'honneur à terminer l'aventure comme il se doit. Ta liste n'était pas complète, et dans ta tête, tu pensais à y mettre ou non @apollon. La vérité, c'est qu'il ne t'avait rien fait, à toi. Mais le départ de @goliath t'avait tellement énervé que tu le liais directement à lui. Il avait eu beau te prendre dans ses bras quand l'asiatique était parti, tu lui en voulais. Tout simplement parce que si @apollon n'avait pas laissé les choses se passaient entre lui et @goliath, l'asiatique serait toujours là, toujours avec toi, et vous auriez peut être eu l'occasion d'avoir une vraie relation. Au lieu de ça, à cause de la présence d'@apollon, tu avais passé toute l'aventure, soit huit semaines, à espérer que quelque chose se passe entre vous deux, alors que finalement rien. Tu avais l'impression d'avoir perdu ton temps, et @goliath ne t'avait même pas laissé le temps de t'expliquer. Du coup, malgré toi, tu te sentais d'être distante avec @apollon, qui se trouvait là, dans la cuisine en même temps que toi. Tu ne lui parles pas. Mais lui vient te voir en te proposant une gaufre. Tu as envie de refuser, vraiment, mais tu gardes dans un coin de ta tête que ce n'est pas de sa faute à lui directement. "Merci." lui dis-tu avec un semblant de sourire. C'est vraiment compliqué. Mais il prend les devants. Il est très loin d'être bête. Tu ne sais même pas lui répondre. Tu secoues la tête, jouant avec la chantilly avec ta fourchette. "Il n'y a rien à dire. Il est parti de toute façon. C'est du passé." Même toi tu n'es pas convaincue, et tu sais très bien qu'il ne se satisfera pas de ça. Mais tu as beaucoup de mal à lui expliquer pourquoi tu es si froide avec lui, parce que même toi tu as du mal à comprendre pourquoi. "Je lui en veux tellement d'être parti comme ça. Je lui ai dit mille fois que s'il pensait qu'il voulait être avec toi, je voulais qu'il me le dise et je me serais totalement contentée de son amitié. Au lieu de ça, il a préféré tout gérer tout seul et partir sans même me laisser le temps de lui répondre. Résultat, j'ai l'impression d'avoir perdu mon temps avec lui et je suis même pas sûre d'avoir envie de le revoir aujourd'hui." Tu dis les yeux baissés, en avalant ta salive. "Et j'arrive pas à m'empêcher de me dire que si tu n'avais pas été là, si rien ne s'était passé entre vous, j'en serai pas là." Tu sais que c'est pas de sa faute, tu sais qu'il doit pas aller super bien. Mais en fait, tu es tellement fatiguée que c'est ce que t'as en tête.

Il faudrait vraiment être aveugle ou le faire exprès pour ne pas se rendre compte que quelque chose ne tourne pas rond avec Gemma. Je n’irais pas jusqu’à affirmer que nous étions ultra proches l’un de l’autre mais notre amitié ne cessait de se développer depuis son arrivée chez les roses au point où nous commencions sérieusement à bien nous entendre et à partager des fous rires réguliers tous les deux. Je ne crois pas lui avoir manqué de respect à aucun moment dans ma relation avec @Goliath mais j’ignore ce qu’elle sait des dernières semaines qui se sont écoulées. Le départ du bel asiatique a mis le feu aux poudres, elle ne m’a pas adressé la parole depuis malgré mes tentatives d’initier un contact. C’est étrange, mais elle me manque. Sa joie de vivre, sa douceur, son sourire, sa capacité à prendre du recul sur les événements du block pour discuter de tout et de rien avec une philosophie plus ou moins élaborée en fonction de l’heure du jour ou de la nuit. Je trouvais en Gemma une partenaire calme au sein de la Proud Ink avec laquelle passer du temps en toute simplicité sans aucune pression et être privé de cela en ayant à faire à cette indifférence me blesse sans que je sois capable d’y faire quelque chose. J’aurais sincèrement aimé que les choses soient différentes, bien-sûr que la culpabilité m’étouffe même si je sais ne rien avoir à me reprocher. Je n’y suis pour rien et pourtant… Pourtant je me sens mal, comme un enfant qui aurait cassé un objet d’une valeur extrêmement sentimentale et qui se sentirait vraiment très con de voir sa maman pleurer à cause de cela, à cause de lui. Gemma ne pleure pas, mais sa colère suinte jusque dans la plus petite de ses expressions, ses traits se durcissent dès qu’elle m’aperçoit et j’ignore comment procéder pour percer l’abcès. Des gaufres pourraient faire l’affaire, c’est en tout cas ce que j’espère lorsque je dépose une assiette près d’elle. J’ai mis du cœur à l’ouvrage mais sa réaction me glace le sang. Je sais reconnaitre un sourire forcé lorsqu’il se présente à moi. Dans une telle situation, impossible de ne pas mettre les pieds dans le plat. Il est grand temps, il faut que les choses soient dites. Elle prend la parole, Gemma, et chaque remarque me permet de mieux percevoir les contours du problème. Je la comprends totalement, je parviendrais presque à me mettre à sa place. J’acquiesce en douceur, sincèrement impliqué là-dedans sans pour autant l’interrompre. Elle mérite d’avoir son mot à dire, de prononcer ces mots qu’elle n’a pas pu dire à notre camarade lorsqu’il nous a réuni tous les deux pour nous annoncer son départ et sa volonté de ne pas choisir. Ses mots font mal, bien-sûr qu’ils sont difficiles à entendre mais j’encaisse sans broncher. « Je comprends… Il est plus facile de passer sa frustration et de blâmer la personne qui est encore là pour la recevoir plutôt que d’accabler un individu qui n’est même plus présent pour se défendre. » C’est logique, je dois constamment lui rappeler ce qu’elle a perdu, la ramener à sa déception, à tout ce qu’elle doit à la fois regretter et se détester de remettre en cause justement. Le silence nous gagne car j’ignore quoi lui dire, je ne sais pas ce qui pourrait nous aider à dépasser un tel cap. « Je suis désolé, Gemma. Je suis sincèrement désolé. Tu ne mérites pas tout cela… Nous ne méritions pas tout cela et @Goliath non plus. » Je comprends ce qui l’a mené à prendre une telle décision. Gemma n’en est pas encore là mais je pense qu’elle sera capable de se mettre à sa place d’ici quelques temps, lorsqu’elle aura digéré la nouvelle. « Je lui ai dis des choses horribles pour lui éviter d’être rongé par sa culpabilité… Pour qu’il ne doute pas de son choix, de la chance qu’il laissait à votre relation. Ça m’a tué, tu ne peux pas savoir à quel point ça m’a fait mal de lui parler comme je l’ai fait mais je pensais sincèrement que ça le soulagerait d’un poids… Que ça l’aiderait à avancer avec toi, comme il semblait le vouloir. Je ne m’attendais pas à ce qu’il agisse comme il l’a fait ! »  

T'entretenir avec le tatoué, tu n'étais vraiment pas certaine que c'était une bonne idée. Comme avec @goliath pendant la semaine de camping, tu ne te sentais pas prête à lui parler. Tout ça était trop récent, et tu n'avais pas encore pris le temps de tout trier dans ta petite tête. C'était compliqué. Mais le tatoué semblait déterminé à te parler malgré tout. "Je ne passe pas ma frustration sur toi, et je ne te blâme pas. Tu m'as demandé de te parler si j'avais des choses à te dire, c'est tout ce que je fais." réponds-tu simplement. Toi, tu étais plutôt d'avis qu'il serait mieux de ne pas lui parler du tout. Mais lui en avait décidé autrement. Tu secoues la tête quand il te dit qu'aucun de vous trois ne mérite cette situation, mais tu n'étais pas d'accord. @mara avait été élue Miss Congeniality, ça ne servait à rien de dire que vous ne méritiez pas tout ça. Toi non, tu ne méritais pas de te sentir aussi mal. Pour eux, tu ne dirais rien. Tu soupires en l'entendant te dire que soit disant, il avait essayé de le pousser vers toi. Tu essayes de garder ton calme, autant que possible. "Et donc quoi ? Il faut que je te remercie de lui avoir dit de mauvaises choses pour le pousser dans mes bras ? Tu as vu le résultat ? Tu crois que ça a été simple pour moi ? De me rendre compte que la seule chose qui l'avait poussé à me choisir, c'était le fait qu'il soit jaloux de @dylan et de toi et @milo ? Donc j'étais son choix de secours ? Tu crois que c'est simple d'avoir passé mon temps à lui dire que s'il voulait être avec toi, j'étais totalement prête à l'accepter et à le soutenir à n'importe quel moment ? D'avoir passé huit semaines à me mettre de côté sans lui en demander trop, pour qu'il parte sans même me donner l'occasion de lui parler seule à seul ?" Tout ce que tu avais réussi à faire ces derniers jours, c'était prendre un peu de recul, et tu lui balançais les conclusions que tu avais fini par trouver. Au final, si dès le début, dès le premier jour, tu ne t'étais pas attachée à @goliath, tu n'en serais pas là, et ta fin d'aventure aurait été bien plus agréable que ce qu'elle n'était présentement. "Franchement toi et lui, vous avez été malhonnêtes. Il a voulu me pousser à "quitter" @dylan pendant notre mission parce qu'il me voulait alors que ce n'était pas le cas. Si ça avait été une vraie relation avec @dylan, ça aurait été pareil. Et toi... Franchement j'ai beaucoup de mal à croire que tu n'aies rien tenté avec lui." Tu étais à bout de nerfs, tu n'arrivais pas à mettre en ordre tout ce qui te passait par la tête, c'était trop compliqué, et tu prenais sur toi pour ne pas t'effondrer parce que tu avais envie et besoin d'être forte et de ne pas craquer. "Bref, je suis désolée. J'ai pas envie de t'en vouloir, j'ai pas envie d'être énervée contre toi parce que jusque là, je te considérais comme un ami, mais son choix m'énerve, profondément, parce qu'il est incompréhensible. Et le fait que tu sois là, à jouer le gars beaucoup trop compréhensif, ça m'énerve." Il pouvait te raconter ce qu'il voulait, ou trouver toutes les excuses qu'il voulait à @goliath, ça ne changeait rien, tu lui en voulais vraiment énormément et même s'il voulait te dire qu'il en souffrait aussi, ça ne changeait rien. Il avait fait le choix de partir, et c'était selon toi un choix égoïste qu'il avait fait pour lui et seulement pour lui. "Donc félicitations pour ta place en finale, tu la mérites amplement, mais je ne pense pas qu'on ait grand-chose de plus à se dire." termines-tu par dire alors que tu repousses doucement l'assiette avec la gauffre en y reposant la fourchette. Tu n'avais pas faim de toute façon.

Je suis loin, très loin d’avoir idée de la situation dans laquelle je m’embarque en pensant bien faire. Le pire dans tout cela, c’est que j’ai été plus présent pour elle ce jour-là, quand @Goliath nous a abandonné tous les deux en optant pour une fuite savamment orchestrée, que pour moi-même. J’ai étouffé mes sentiments jusqu’à ce que nos chemins se séparent et que je puisse à nouveau les laisser s’exprimer avec pudeur, dans mon coin, la solitude comme alliée nécessaire à mon bien-être dans ces moments plus intimes. J’ai toujours ce réflexe de m’inquiéter pour les autres si bien que mes collègues s’amusent toujours à me dire que si je me trouvais pris au milieu d’un énorme accident je ne me rendrais même pas compte de mes blessures avant d’être venu en aide à un maximum de personnes. Je serais totalement le genre de personne à crever bêtement d’une hémorragie pour avoir un peu trop joué la sourde oreille afin de sauver les autres en priorité. C’est ainsi que je fonctionne, je pourrais donner ma chemise à quelqu’un s’il en avait besoin quitte à trembler de froid ensuite. Mon bonheur importe peu car je sais comment supporter ma propre peine, je suis en revanche incapable de gérer celle des autres. La vulnérabilité des gens qui m’entourent me laisse dans un état désagréable et insupportable qui m’empêche de me dérober pour penser à moi. Gemma s’exprime avec une passive-agressivité que j’accepte de recevoir sans broncher, bien-sûr qu’elle est en colère contre moi, ce serait presque logique. « D’accord, excuse-moi. » Que pourrais-je dire d’autre ? Je suis effectivement à l’origine de cette conversation et je me dois d’écouter ce qu’elle a à me dire sans l’interrompre. Elle s’élance et je jurerais contribuer indirectement à lui éclaircir les idées en la laissant mettre des mots sur les sentiments qui l’assaillent au sujet de @Goliath. « Ce n’est pas ce que j’ai dit Gemma, je ne cherche pas à être remercié. Je veux juste que tu comprennes que… » La suite au prochain épisode parce qu’elle est lancée cette fois. Je ne suis pas certain qu’elle soit la personne qu’elle est en train de décrire, cette roue de secours aux yeux d’un @Goliath qui n’a jamais su prendre une décision dans son intérêt. Elle n’a pas tort lorsqu’elle réalise à haute voix qu’il s’est empressé de lui tendre les bras par jalousie en réaction à sa mise en couple factice avec @Dylan et pour répondre à mon rapprochement mal interprété à ce moment-là aux côtés d’un @Milo avec lequel je n’avais rien fait avant qu’il choisisse la petite brune. Un terme qu’elle utilise me fait vriller. Malhonnête. « Je t’arrête tout de suite, je peux entendre beaucoup de choses, j’ai accepté d’éponger beaucoup de choses parce que c’est ainsi que je fonctionne et que je peux l’encaisser mais je ne te laisserais pas dire tout et n’importe quoi pour autant sous prétexte que tu es très en colère contre lui et triste ! » Mon ton se veut plus ferme, plus tranchant également. « Je ne suis pas malhonnête. Si je l’avais été ce n’est pas tout seul qu’il serait reparti justement parce que je l’aurais convaincu de s’abandonner à moi. Je me suis tenu à ma promesse envers et contre tout ce que me dictait mon instinct par respect pour toi et quand je t’entends parler comme tu le fais je me dis que j’ai été le dernier des cons ! » Ne croyez-vous pas qu’il aurait été simple pour moi d’inverser la tendance dans cette grotte la semaine dernière ? Bien-sûr que si. J’ai pourtant préféré être le dernier des enfoirés pour ne pas céder. Je lui ai parlé avec une violence monstrueuse qui m’a rendu malade après coup afin de m’assurer qu’il s’éloigne de moi. Je ne m’attendais pas à ce qu’il agisse comme il l’a fait ensuite, je ne suis en rien coupable pour tout cela, qu’elle soit d’accord avec moi ou non. « Les images parleront pour moi à la sortie. Je t’invite à respecter un certain devoir de réserve jusqu’à ce que tu disposes des images nécessaires pour accompagner ce jugement hâtif que tu formules sur moi sous-prétexte qu’il n’a pas pu se résoudre à te choisir parce qu’il savait que j’étais là, dans le paysage moi aussi ! » Elle me considérait comme un ami et l’usage d’un tel temps en dit long, très long sur ce qu’elle pense de moi dorénavant. Elle repousse mon assiette, hargneuse et m’invite à battre en retraite. « Que tu ressentes une telle peine mélangée à de la colère, de la frustration, beaucoup d’incompréhension et dieu seul sait l’océan d’émotions complémentaires qui doit présentement te prendre à la gorge c’est une chose… Mais pourquoi rester ici quand tu pourrais prendre un billet d’avion pour Walla Walla afin de régler tes comptes avec lui ? Tu es là, à te plaindre de ne pas avoir eu ton mot à dire là-dedans, mais qu’est-ce qui t’empêche de prendre ton courage à deux mains et de t’offrir la clôture à laquelle tu aspires toi aussi en allant lui demander des explications sur place ? » C’est une chose que je serais tout à fait capable de faire sur un coup de sang. Dieu sait que je l’envisage encore à certains moments. « Le fait d’accepter la situation telle qu’elle est actuellement te rend aussi coupable que lui, qu’on se le dise ! » Je pousse, j'ai conscience de jouer avec le feu mais c'est exactement ce qu'il lui faut. Elle a besoin de laisser s'exprimer toute la colère qui l'étouffe, d'évacuer cette pression avant qu'elle n'explose dans les mauvaises circonstances.

C'était une mauvaise idée. Tu le savais parce que la rancœur et la haine, l'énervement que tu avais en toi vis à vis de la situation avec @goliath faisaient que tu ne pouvais absolument pas être objective, ni juste. @apollon risquait d'en payer les frais, malheureusement, mais tu pouvais pas continuer de faire comme si sa relation avec l'asiatique ne t'avait jamais dérangé, comme si ton cœur allait bien et comme si cette semaine était simplement comme les autres. "T'as tout à fait raison ! Tu as été le dernier des cons ! Parce que comme je l'ai dit à lui, je t'ai dit à toi que j'étais prête à me foutre de côté si tu me disais que c'était lui et lui seul que tu voulais ! Hors t'as toujours dit que tu voulais que je vive mon truc avec lui alors, ouais, t'as franchement été très con !" Tu deviens méchante, et insultante. Tu ne penses pas qu'il est vraiment con, juste... Tu ne comprenais pas pourquoi il n'avait pas mis des barrières plus claires entre lui et @goliath s'il voulait vraiment te voir finir avec lui. Il s'énerve quand tu oses lui dire que tu l'avais trouvé malhonnête, à cause de cela justement, mais tu ne dis rien de plus. Tu te sens bouleversée et dépassée, et le fait qu'il te dise que tu ferais mieux d'attendre les images avant de le juger te donner comme un coup de poignard dans la poitrine, si bien que tu commençait à hausser le ton en repoussant la gaufre. "Mais quel devoir de réserve tu veux que j'ai ? Je vous ai littéralement vu baiser ! J'ai littéralement vu le seul mec qui m'intéressait ici baiser avec toi ! J'ai besoin de quoi de plus comme image ? Donc lâches-moi avec tes belles paroles là, c'est bon." Tu ne pouvais pas avoir de la réserve. Même si cela faisait quelques temps maintenant, tout ça c'était toujours gravé dans ta tête, encore plus alors que le tatoué te reprochait de devoir attendre les images avant de le juger, étant donné qu'avec ses images-là, tu avais essayé de mettre ta jalousie de côté. "Ni ce que je ressens, ni ce que je dois faire ou ce que j'ai envie de faire ne te regarde. Et je ne me suis plainte de rien. Fous moi la paix maintenant." tu lui dis à bout de nerfs, à deux doigts de craquer. Tu avais tes raisons pour rester ici. Même si l'idée de rester pour soutenir @dylan en faisait partie, c'était bien plus compliqué. Mais @apollon ne te lâche pas, loin de là. "Mais tu trouves sincèrement que j'ai l'air de l'accepter là, la situation ? Putain mais..." Tu passes tes deux mains sur ton visage, à bout, les larmes te montent et ton cœur bat encore plus fort que d'habitude. Tu ne sais plus quoi dire, ou quoi faire. Tu t'énerves, et tu ne vais pas t'énerver en même temps. Tu respires fort, comme pour essayer de te reprendre. "Pourquoi je reste là ? Parce que dès que je vais mettre les pieds dehors, tout le monde va me parler de lui. Comme toi là. Parce qu'apparemment, mon image dans cette émission ne s'est faite que par lui et c'est le pire regret que je puisse avoir ! C'est un mec qui s'est bien foutu de ma gueule en me faisant croire qu'il avait un truc pour moi alors que pas du tout. C'est un mec qui m'a rendu faible, et qui fait qu'aujourd'hui je ne me sens même pas capable de parler de lui sans me laisser gouverner par mes émotions." Tu te mords l'intérieur de la joue comme pour éviter de craquer, ne voulant pas en rajouter une couche que tout ça, ça ne serait jamais arrivé si @apollon l'avait repoussé. Alors oui, même si depuis le début tu avais fait comme si @apollon pouvait juste être un ami, non, ça ne pouvait pas l'être. Parce que ça te faisait trop mal. "Donc arrête de faire le mec qui comprend parce que tu n'as aucune idée de la relation que j'avais avec lui, du lien qu'il y avait entre lui et moi et qui n'était finalement qu'un putain de mirage. Et laisse moi tranquille avec ça !" Tu voudrais tellement qu'on arrête de te parler de lui, parce qu'encore une fois, les larmes te montent à une vitesse incroyable. Tu fermes les yeux en secouant la tête, incapable de dire un seul mot de plus de toute façon. Bordel.

Plus les secondes passent et plus j’ai du mal à reconnaitre la Gemma avec laquelle j’ai partagé cette aventure pendant dix semaines. Après une telle période à passer l’intégralité de nos journées les uns sur les autres sans la moindre petite pause, on pourrait croire qu’on se connait plus ou moins sur le bout des doigts pour pouvoir témoigner des bons moments comme des pires mais là… Ses traits se durcissent à vue d’œil et ses paroles acerbes m’atteignent au-delà d’une simple surprise. Je suis décontenancé et très hésitant sur la marche à suivre car je sais qu’elle souffre, que sa réaction l’illustre plus que jamais même si sa rancœur s’exprime et me fait douter de sa sincérité des dernières semaines. Ses mots dépassent surement le cadre de sa pensée, c’est ce que j’espère de tout cœur lorsque la vulgarité commence à se joindre à la discussion, ponctuée d’injures qui ne m’atteignent pas directement mais qui menacent de me faire perdre patience. « Ne me manque pas de respect Gemma. Qui étais-je pour te dire quoi faire alors que ce choix revenait à @Goliath et à lui seul, hm ? Peut-être était-ce finalement ce que tu voulais, au fond… Que je lui force la main, que je sois celui qui agissait dans son dos pour dévoiler un visage qui, manque de pot pour toi, n’est clairement pas le mien ?! » C’est comme si mon esprit s’éclaircissait soudainement après avoir traversé une très large zone d’ombre et que j’étais capable d’accéder à une relecture de nombreux événements du passé avec un nouveau regard. « Te rends-tu compte de l’égoïsme dont tu fais preuve ? À me rendre coupable de tout cela sous prétexte que je n’ai pas renoncé à lui même si je le voyais te choisir ? Tu es mal placée pour te permettre le moindre jugement à ce niveau-là quand on sait que tu as fait la même chose, ma petite ! » Je la pointe d’un doigt accusateur, mon sens de l’empathie salement ébranlé. « Laisse-moi réfléchir comme toi deux secondes… Partant de ce principe, tu pourrais être celle à blâmer pour ne pas t’être effacée quand tu as justement appris que lui et moi on avait couché ensemble… Que lui et moi, on continuait de se rapprocher. Sachant ce que vous aviez et le peu de progrès que vous sembliez en mesure d’accomplir et la vitesse avec laquelle lui et moi on avançait pourquoi ne pas avoir toi-même décidé de mettre fin à ce calvaire ? » Il a toujours été évident que l’alchimie entre lui et moi était extrêmement forte, au point où si j’avais été nettement moins humain et touché par Gemma je me serais jeté dans ses bras sans avoir la moindre pitié pour elle. Ce que je n’ai pas fait, trop pudique, trop con pour voir le bonheur là où il était pourtant à portée de mains ! Ma chance, ici, c’est d’avoir croisé le chemin de @Milo, d’un homme prêt à me ramasser à la petite cuillère émotionnellement, prêt à se lancer dans une reconstruction digne de ce nom sans avoir la moindre garantie. Peut-être est-ce ce qu’elle jalouse, au fond… Les mots qu’elle utilise pour décrire @Goliath me font bondir de colère, il est un point très sensible, il le sera toujours. « Mais arrête une seconde Gemma… Tu te rends compte des bêtises que tu prononces au sujet de @Goliath ? De la garce que tu es vis-à-vis d’un mec qui a fait de son mieux pour ne faire souffrir personne ? Est-ce vraiment ainsi que tu fonctionnes ? La souffrance plutôt qu’une certaine forme de paix intérieure quand elle parait nécessaire ? Quand je vois la manière dont tu parles d’un mec dont tu étais soi-disant raide dingue quelques jours à peine en arrière j’me dis que… » Je m’arrête là. Je ne ferais pas preuve d’une telle méchanceté, je ne me comporterais pas comme elle. Blesser les gens ne figure pas dans mon ADN, pas volontairement en tout cas puisque j’ai conscience d’avoir pu lui faire du mal en me rapprochant d’un @Goliath qui n’a jamais été sûr de son histoire avec Gemma du début à la fin. Elle était le choix de la raison, mais l’amour est-il fait de raison, justement ? Je ne crois pas, non. Peut-être que si tout le monde ne lui avait pas forcé la main à ce sujet nous n’en serions pas là non plus, mais c’est une autre conversation à laquelle je préfère ne pas penser. Je ne m’interroge pas, le chapitre est clos, il nous a demandé d’aller de l’avant, d’être heureux et je compte l’être pour qu’il puisse à son tour lâcher prise et s’autoriser à renouer avec l’amour… Que ce soit une fille, ou un garçon. Nos chemins se recroiseront, @Goliath et moi, ce n’est pas terminé, quelle que soit la forme de nos retrouvailles. « Notre rapprochement… Cette aventure… Ce que je pensais être notre amitié… Était-ce juste stratégique pour toi ? Une manière de montrer que tu étais meilleure que moi ? J’ai toujours été sincère avec toi, d’un bout à l’autre mais j’me rends compte maintenant que ça a toujours été à sens unique… Ça aussi ! » Je recule, attrape l’assiette qu’elle a refusé de déguster et m’éloigne d’elle. « Frappe dans un punching-ball la prochaine fois… Mieux encore… Plonge dans la piscine et hurle de toutes tes forces sous l’eau… Il parait que ça soulage… Ça a fonctionné pour moi et je n’ai pas eu besoin d’agir comme tu viens de le faire pour évacuer la pression et me sentir plus légère… Mais à nouveau, et comme tu le dis si bien… Qui suis-je pour te conseiller ou être là pour toi ? » Il est temps de partir. Ce chapitre là est clos, lui aussi, et nous n’avons à priori plus rien à nous dire. Je ne tends jamais la joue deux fois, une gifle s'avère toujours suffisante pour que je retienne la leçon.

Le ton monte, et au final, tout ce que tu voulais éviter arrive. Toi tu le savais, que parler de @goliath était une mauvaise idée. Mais tu avais du mal à l'exprimer, et ça donnait ce genre de situation. Surtout que le tatoué n'avait visiblement pas le même avis que toi, pour ne pas dire un avis totalement opposé au tien. La situation en règle générale était déjà très compliqué, mais cette discussion n'arrangeait rien. C'était en train de te ronger de l'intérieur et de te rendre visiblement mauvaise face au brun. "C'est pas ce que j'ai dit !" Tu n'avais jamais voulu qu'il force la main ou quoi que ce soit d'autre. De toute façon tu n'avais pas jugé leur relation, juste que comparée à celle que tu avais pu avoir avec l'asiatique, c'était bien différent et bien plus charnel entre eux deux. Ce que tu aurais aimé avoir, mais que tu n'as pas eu. Bien entendu que tu étais jalouse de ça, tu l'avais été tout du long, tu avais juste réussi à le dissimuler un petit peu jusque là. "Si tu veux, je suis égoïste. Mais jusque là, depuis le début de cette aventure, je me suis privée de l'être. Et voilà où ça m'a mené. Et je ne te rends pas coupable de tout ! Il l'est aussi, et pour bien plus de choses que toi, ne t'en fais pas !" Bon sang mais c'était en train de te bouffer. Tu avais déjà perdu @goliath, tu ne voulais plus le revoir, et maintenant il fallait que ce soit la même chose avec @apollon ? Ils s'étaient entendus pour niquer la fin de ton aventure ou quoi ? Tu voulais juste qu'on te foute la paix avec tout ça. En plus il te rappelle bien à quel point votre histoire avait peu avancé et ça te blesse directement, mais tu te défends. "Mais je me suis effacée ! Je lui ai dit que je me contenterai de son amitié, que j'étais avec @dylan, même si c'était qu'une mission. Sauf que lui est venu me chercher en me disant qu'il voulait être avec moi ! J'avais décidé de passer l'éponge, et c'est lui qui a refusé que je passe à autre chose." Comment est-ce que ça pouvait être toi l'égoïste de l'histoire, alors que @goliath t'avait demandé de laisser @dylan pour lui, et te laisser comme une merde quelques jours plus tard. Voilà pourquoi tu le détestais, il t'avait fait trop mal, et ne t'avait même pas vraiment laissé le temps de lui parler. @apollon ne comprenait pas que tu puisses avoir retourné ta veste comme ça sur ton point de vue sur l'asiatique. "Oui, je suis une garce, exactement. Et toi, tu peux pas accepter que c'est pas parce que toi, tu décides de faire avec la situation que j'ai pas l'obligation de faire pareil ? Que c'est pas parce que tu décides d'être optimiste que je dois être pareille ? Je ne peux pas, tu comprends ça ? Alors oui, je lui en veux au point de le détester, et si tu veux le défendre, défends-le. Encore une fois, on n'a pas eu la même relation avec lui." Tu te fiches de ce que lui pense de tout ça, c'est ton point de vue. Et il pouvait dire ce qu'il voulait tu ne changerais pas d'avis. S'il fallait que tu te calmes, ce serait toi toute seule. Il finit alors par remettre toute votre relation, à tous les deux, en question. Tu tombes de haut. Ca te fait mal, très très mal. "Mais..." te contentes-tu de dire en l'écoutant alors qu'il s'éloigne.

Tu souffles un grand coup, sans le suivre directement. Tu es soulée. Tu as envie de craquer, de pleurer, tu te mords les joues comme pour te concentrer sur la douleur plutôt que sur la peine. Encore une fois, tu te sens déjà très mal depuis le départ de @goliath, maintenant tu allais devoir te passer du tatoué aussi ? Tu te passes les mains sur le visage. Il avait sans doute raison, tu aurais mieux fait de partir finalement. Toi qui pensais éviter qu'on te parle de l'asiatique en restant ici, c'était raté. Tu souffles avant de te rapprocher de lui de nouveau, en te disant que t'allais essayer de calmer le jeu un peu. Pas sûre que ça marche... "Bon. Là ça va trop loin. Bien sûr que non, mon rapprochement avec toi et notre amitié n'a rien, absolument rien d'une stratégie et je ne me suis absolument jamais sentie meilleure que toi, bien au contraire." Tu te sentais d'ailleurs bien nulle à côté de lui quand on venait à parler de @goliath. Lui avait eu le droit à tout avec lui, toi, à pas grand-chose. Tes yeux sont brillants et tu tapes nerveusement du pied par terre. Tu étais jalouse de lui depuis le début, évidemment. Mais ça, il devait le savoir. "Et t'inquiète que ouais, j'aurais dû. Seulement ce genre d'émotions, je sais pas gérer ça. Pour ça que je ne voulais pas t'en parler à la base. Je comprends que tu puisses ne pas lui en vouloir, mais c'est pas mon cas. Bref. Excuse moi... Je suis en train de péter un câble." finis-tu par lui dire, n'ayant aucune envie de rester fâchée avec lui et t'en voulant sincèrement que ça ait pu se produire entre vous. Tu n'avais juste pas envie que vous soyez en train de vous faire la tête pour ces quelques derniers jours.

Je ne pensais pas qu’une tentative d’apaisement comme celle que j’espérais entreprendre tournerait ainsi à un règlement de comptes que je n’ai tout simplement pas vu venir. Suis-je fautif de tout cela ? Bien-sûr que oui, j’aurais pu tout simplement lui offrir la distance qu’elle semblait vouloir à tout prix obtenir et me contenter d’accepter de voir notre amitié fragile s’effilocher au reste sans adresser frontalement le problème. Je n’ai malheureusement pas l’habitude d’agir ainsi, je ne tourne pas le dos aux difficultés et encore moins lorsqu’elles impliquent des personnalités auxquelles je suis attaché. Je m’accroche comme une moule à son rocher sans trop savoir ce que l’avenir me réserve à ce sujet. Ma seule certitude, c’est que sa colère est dorénavant orientée sur moi à défaut de pouvoir être utilisée contre un @Goliath qui a pris la fuite avant même de s’exposer au fruit de la frustration qu’il a fini par engendrer, non seulement chez moi, mais surtout chez la jeune femme que j’ai face à moi et qui est passée à côté d’une bonne partie de son aventure pour ses beaux yeux. Les sous-entendus formulés par Gemma, sciemment ou non, me font bondir et partir immédiatement à l’assaut. Se retenir devient plus difficile seconde après seconde, remarque blessante après remarque blessante. « Ce n’est peut-être pas ce que tu as dit, mais tu l’as pensé tellement fort que tout le block a dû l’entendre sans même avoir à tendre l’oreille ! » J’ai cette image qui me vient en tête et me fait toujours sourire, celle de la maitresse d’un mec qui se fait épingler et juger par un groupe tout entier alors que le mari infidèle s’en sort plutôt très bien quasi-systématiquement. Je n’ai jamais compris pourquoi on tirait allègrement sur l’autre femme plutôt que sur le mec qui trouve toujours moyen de se cacher derrière l’image diabolisée de la salope de service. J’ai l’impression d’occuper ce rôle moi aussi, la colère de Gemma étant naturellement catalysée sur moi même si, dans notre cas, la seule raison pour laquelle @Goliath y échappe c’est parce qu’il est absent. « Bien-sûr que tu aurais dû être égoïste, nous devrions tous l’être parfois. Je l’ai surement été et de nombreuses fois ici à en juger par mes relations chaotiques avec les garçons du block ! » C’est pourtant avec eux que les choses sont censées être plus faciles, moins compliquées parce que les filles ont des attentes que nous ne comprenons jamais si elles ne sont pas explicitées dans les règles de l’art. Rien n’a jamais été plus simple qu’avec @Kendall et pourtant Dieu sait qu’elle peut être le symbole de la complexité. Ses explications sur les conditions dans lesquelles les deux se sont officiellement mis en couple pendant quelques jours me permettent de comprendre pourquoi elle est si frustrée et en colère contre lui. Lui demander de renoncer à quelqu’un pour agir de la même manière un peu plus tard c’est d’une cruauté sans nom. Je n’ose pas la regarder mais je prends mon courage à deux mains pour lui communiquer des émotions que mes mots ne sauront jamais exprimer comme il se doit, sans cette maladresse qui menace constamment de tout empirer en faisant s’effondrer les dernières fondations d’une amitié qui n’a plus rien de tel à l’heure actuelle. « J’ignorais tout de ce que tu viens de me dire et j’en suis désolé ! » Il n’a pas été correct avec la jeune femme, @Goliath. J’ai beau le défendre bec et ongles, m’emporter lorsqu’elle commence à le critiquer et lui trouver des excuses je ne peux malheureusement pas cautionner ce groupe d’actions qu’elle vient d’énumérer. « Sa jalousie l’a fait se rapprocher de toi là où celle qu’il animait à mon égard la fait fuir… J’étais persuadé que cela voulait dire quelque chose pour vous… Je ne m’attendais pas à ce qu’il décide de s’en aller de la sorte, sans toi à ses côtés… » Je marque une pause, complètement épuisé par cet affrontement, par toute cette histoire qui ne devrait plus en être une. « Une partie de moi est tentée de te dire que vous n’auriez jamais dû rester ici après votre élimination. En démarrant votre histoire tous les deux à l’extérieur rien de tout ceci ne serait arrivé mais… D’un autre côté… Je me dis que cette déception était peut-être inévitable et que tu as maintenant l’opportunité de retomber sur tes pattes en reprenant ta vie comme tu l’entends dès ta sortie du block. » Je ne sais même pas pourquoi je prononce ces mots qui pourraient achever de verser cette huile sur le feu. Quitte à prendre une claque supplémentaire dans la gueule, autant la prendre ici pour que le retour soit moins douloureux, que le quotidien puisse reprendre ses droits et panser tes plaies comme il se doit. Le constat est le même pour moi, je l’ai orienté pour elle tout en me l’attribuant également. J’ai la chance de pouvoir envisager la sortie à deux, avec @Milo, et le danseur aura un large rôle à jouer là-dedans. Les mots sont de trop, cette fois, et ils me poussent à remettre en question sa sincérité sur l’ensemble de ces moments que nous avons partagé. Et dire que j’ai passé plusieurs heures derrière les fourneaux comme un imbécile à lui cuisiner du Bœuf Bourguignon, à lui préparer une jolie table pour être traité comme un paria.

Je m’éloigne avec cette assiette entre les doigts et divise la gaufre en deux pour noyer mon chagrin dans ce que je maitrise le mieux : la nourriture. Je m’étais dépassé sur cette petite perle sucrée en plus… Regardez ces petits morceaux de fruits savamment déposés sur un lit de crème fouettée. Personne ne mérite ma bonté ici. Gemma revient à la charge et je me retourne pour l’observer, interpelé par une chose qu’elle ne semble pas comprendre correctement. « Tu dis n’importe quoi. Gemma, tu es bien meilleure que moi et sur toute la ligne. J’ai tellement d’exemples pour étayer cette réflexion que je pourrais poindre un mémoire tout entier là-dessus ! » Comment peut-elle en douter ? J’occupe le rôle du trouble-fête dans l’esprit du block tout entier quand on parle de ce triangle amoureux complètement improbable. J’exprime toutes mes souffrances à travers la séduction par peur de ne jamais compter suffisamment, de ne jamais être suffisant ou assez bien et tout cela pour quoi ? Je ne comprends même pas pourquoi @Milo est toujours là, à tendre l’autre joue, à attendre que je trouve un autre moyen de lui faire du mal quand on sait qu’il pourrait avoir mieux, tellement mieux que moi. Ce n’est pas pour rien s’il a profité de sa carte blanche pour coucher avec @Vicente lui aussi… L’espagnol sera toujours supérieur à moi sur tous les domaines. Ne reste plus à @Milo qu’à le réaliser également pour que je ressorte d’ici de la même manière que je suis entré, seul. « Je ne t’en veux pas… Je n’aurais pas dû venir t’en parler et je le savais très bien mais… D’un autre côté… Je sentais bien que tu t’éloignais un peu plus d’heure en heure et je ne pouvais pas me résigner à laisser faire parce que… Parce que je t’apprécie et qu’on a partagé des bons moments chez les roses toi et moi ! »