Comme depuis le début de la semaine, Kendall se montrait en tenue bien trop habillée pour rien, à se pomponner comme si elle allait participer à la soirée de sa vie alors qu'elle allait juste rester dans le block et manger une salade. Elle trouva Apollon en premier et vient se joindre à lui sur l'autre balançoire à ses côtés, l'air de rien. L'aventure touchait à sa fin au bout de dix semaines et Kendall n"était pas peu fière de son parcours et même des finalistes qui l'accompagnait. Notamment @Apollon qui l'a accompagné depuis le jour un et même avant. « Tu te souviens ? L'aventure n'avait même pas encore commencé qu'on se chamaillait déjà sur les réseaux sociaux » elle lâche, le sourire nostalgique en y repensant alors qu'elle se balance doucement sur la balançoire. Et ça n'avait pas beaucoup changé finalement, hormis un premier degré dans un premier temps qui s'est transformé en quelque chose de plus léger. De ses a priori de princesse hautaine, il avait su faire son chemin pour briser les apparences. Ils ont mené leur petite bataille l'un contre l'autre pendant ses dix semaines, dans leur joute verbale et leur fierté qui a laissé place à un lâcher prise complet vendredi dernier. Plus qu'un lâché physique, c'est toute son âme qu'elle a exposé dans un instant hors du temps pour finir par reprendre leur petite vie tranquille. Elle s'était peut-être montrée plus détachée après ça, plus distante, préférant la compagnie de @Frida et @Safia à celui qui est pourtant le candidat dont elle se sent le plus proche. C'est qu'il était aussi bien occupé à vivre son histoire avec @Milo. La leur, c'était un peu comme si elle s'était terminée vendredi dernier de la plus belle des façons. « Ça sera une belle fin Samedi » elle souffle, flegmatique en regardant ses pieds qui mouvent dans l'air. « Oh et ça n'a pas été diffusé dans les missions, mais tu te rappelles quand les roses ont "trahi" les verts ? » elle enchaîne mais il doit s'en douter de la suite. « On avait pour mission de vous faire croire qu'on voulait absolument vous faire partir, on a pris ça comme excuse » Alors qu'en vrai, ils se sentaient pas du tout trahis les verts. Mais ça aura éloigné pour un temps Kendall et @Zach de Apollon.

Mes yeux se perdent sur les courbes délicieuses d’une petite rouquine qui m’est on ne peut plus familière. Une sirène au charme inébranlable, glaciale et pourtant si chaleureuse dans l’intimité. Sa tenue m’interpelle, comme de coutume ces derniers temps, et fait s’étirer mes lèvres en un sourire d’avance moqueur lorsque me vient à l’esprit ce désir de me la jouer chien de la casse le temps d’une réplique directement tirée d’une chanson à la qualité vraiment très discutable. « Eh mademoiselle, t’es charmante, ça te dirait une glace à la menthe ? » Je la sens distante cette semaine, elle aussi, pourtant j’espérais être capable de profiter de cette ultime salve de journées à ses côtés. Terminer sur un bang plutôt que sur une impression perturbante de tiédeur à l’opposé de ce que nous avons partagé tous les deux tout au long de ces dix semaines dans un premier temps, mais surtout celle aux Bahamas. J’ai du mal à l’admettre, et je suis contractuellement obligé de garder en moi que ses caresses me manquent, que ses bras dans lesquels je me réveillais me donnent l’étrange impression d’avoir été abandonné. Aucune surprise pourtant, la mise en application d’un contrat que nous avons pris soin d’élaborer ensemble et dont le point culminant a laissé des traces et pas qu’au sens figuré à en juger par mon avant-bras que j’observe pendant qu’elle se rapproche pour y constater quelques vestiges de cette nuit partagée et reconduite jusqu’à ce que l’épuisement prenne le dessus. « Si je me souviens ? C’est la preuve ultime qu’il faut toujours se fier à sa première impression. Je savais avant même de te côtoyer que t’étais une connasse indigne de ma personne ! » Je m’élance, de ce petit air provocateur qui en dit long, qui se refuse à mettre fin à tout cela puisque l’émission n’est qu’un début. Ce cadeau qu’elle m’a offert la semaine dernière a contribué à rendre mon offre on ne peut plus sérieuse. Si tout s’est bien passé pendant mon absence au salon, qui sait où le vent me mènera ensuite. J’ai de la peinture qui m’attend, des rénovations auxquelles contribuer comme une excuse pour m’assurer de ne pas me heurter à un refus de sa part. C’est ce qui commence à me faire peur, même si je n’en dis rien… J’ai peur qu’elle me rejette, tôt ou tard… Je n’ai pas les reins assez solides pour cela. Les fesses appuyées sur la balançoire à côté d’elle, je ne peux empêcher ma main de s’aventurer en douceur contre la sienne pour la caresser. « Un affrontement au sommet. J’espérais depuis longtemps avoir la possibilité de me mesurer à @Dylan, à @Safia et à toi ! » @Vicente aussi, mais il s’est finalement trop assagi au contact de @Taj pour m’apparaitre comme un immense adversaire capable de me faire tomber. Les trois autres, en revanche, promettent une bataille digne de ce nom et un suspense insoutenable jusqu’à la dernière seconde, jusqu’à ce que le nom du grand vainqueur soit annoncé. « Je me doutais qu’il s’agissait d’une mission. Je n’y ai pas pensé sur le moment, j’étais persuadé que c’était en réaction à la nôtre mais @Solal a balancé quelques insinuations à ce sujet et j’ai fini par rassembler les pièces du puzzle de mon côté… Mission pleinement accomplie, donc ! » Je remarque, un grand sourire aux lèvres. Un bref silence s’installe, suffisant pour me laisser le temps de me remémorer certaines choses et de m’engager sur une pente extrêmement glissante.  « Tu serais une reine à New-York, et pas uniquement la mienne ! » Je tente d’être le plus neutre possible, inefficacement détaché face à une vulnérabilité que je ne contrôle pas vraiment. Mes yeux sont rivés droit devant, sur cet arbre non loin d’ici, mes pieds renoncent à la pression sécurisante du sol pour me permettre une plus grande amplitude dans mes mouvements vers une fuite légère, sous forme d’une nouvelle parenthèse, d’un nouveau pacte avec un Diable que je ne suis tout simplement pas prêt à laisser derrière. « Je t’exploserais carrément sans même avoir à fournir le moindre effort avec ma pièce superbement décorée, originale et surprenante ! J’aurais néanmoins la politesse de prétendre avoir perdu pour te faire plaisir, en parfait gentleman. Tes tentatives de tricherie ne seraient rien comparées aux miennes, j’irais même jusqu’à concevoir des plans machiavéliques pour parvenir à entrevoir ce que tu prépares de ton côté sans pour autant saccager tes chances en annulant tes commandes en ligne, en modifiant les couleurs ou même les proportions de tes accessoires… Non… Je prendrais soin à réussir sans jamais te faire le moindre coup bas, pour l’amour du risque, de la tension et de l’accomplissement. Je protègerais mon œuvre comme un coffre-fort impénétrable par appétit pour l’image sensuelle que ferait naitre dans mon esprit le fait de te voir répondre à cela comme l’espionne parfaite que tu pourrais incarner les yeux fermés ! » Je marque une pause et mes doigts se perdent le long de cette balançoire sur laquelle je semble parfois m’envoler, retombé en enfance. « Nos deux filles me feront mourir d’angoisse, encore plus à l’adolescence lorsque des garçons ou des filles aux intentions aussi discutables que celles que j’avais à l’époque s’intéresseront à elles ! Mais j’aurais pour certitude d’avoir l’arme de dissuasion la plus massive au monde en ta personne… Parce que ton regard pourrait faire battre en retraite une armée entière et permettra de déceler les perles dignes de nos enfants face à une armadas de personnes qui ne méritent pas leur considération… Nos filles, ce seront des gravures de mode, comme leur mère, à vouloir se mettre sur leur trente-et-un même pour aller faire les courses au risque d’attirer le regard teinté de jugement, mais surtout de jalousie des riverains… » Et ce troisième enfant, un petit gars… « La bataille des sexes fera rage à la maison et sera à la hauteur de nos personnalités. Pourtant, la proximité sera toujours au rendez-vous. Ils préféreront les bras protecteurs de leur papa pour essuyer leurs larmes et les conseiller tout en favorisant ceux de leur mère pour les aider à endurer les épreuves les plus délicates et pour quémander une défense dans les règles de l’art… Je perdrais contre vous tous au monopoly, comme toujours, mais serais le roi de Just Dance… Cinq étoiles sinon rien et notre petit mec sera le Prince prêt à me détrôner ! Il aura la danse dans la peau. Le plus passionné des trois ! Pas le plus sportif, étonnamment ! » Mes lippes s’étirent et je confesse, mutin, sans jamais la regarder pour autant. « Je te laisserais être le bon flic une fois de temps en temps, pour que tu ne puisses pas m’accuser de saper ton autorité constamment ! »  

Elle répond rien à la réplique de beauf que le brun lui lance quand elle arrive, ne sachant pas quelle meilleur réaction elle peut donner que son regard plissé le plus blasé et hautain, non sans rappeler les premières impressions qu'il a du avoir sur elle au début du jeu : Une connasse indigne de sa personne. « T'étais juste jaloux parce que t'as su dés le début que j'allais voler tout le spotlight » elle réplique avec nonchalance, tout de même amusée, sans en penser un mot. Si elle avait effectivement eu l'occasion de briller pendant ses semaines dans l'émission, c'est quand même @Apollon qui a été au centre des dramas de la saison, bien plus qu'elle bizarrement, pourtant elle qui a eu l'occasion de se faire de nombreux ennemis. Disons que ça allait de paire avec cette indifférence et cette froideur élégante, que même quand elle partait à la guerre elle n'avait pas besoin de crier à tout va. Mais s'ils sont tous les cinq finalistes, c'est bien qu'ils ont tous brillé dans cette émission, qu'ils ont marqué par leur personnalité cette compétition. La main du brun vient retrouver la sienne et elle ne réagit pas, lui laisse faire ses caresses docilement. Ils sont d'accord pour dire que ce sera une belle fin, un combat redoutable digne de cette saison. Si son cerveau (et peut-être bien son cœur) lui dicte qu'Apollon gagnera, elle n'en serait pas surprise si quelqu'un d'autre gagnerait tant ils sont tous méritants. Et cette mission est évoquée, celle qui avait éloigné la rouquine du brun pour un temps avant de mieux le retrouver, lui promettant qu'il n'avait pas fini de vivre le meilleur et le pire avec elle. Et le meilleur malheureusement, elle vient de le passer lors de cette semaine à Nassau et particulièrement cette dernière nuit qui a été l’apogée de ce qu'ils peuvent vivre tous les deux pour ne laisser que le pire pour plus tard. Il peut se manifester de nombreuses façons. On pensera facilement à la trahison, à la déception. Mais juste le fait d'abandonner leur relation, de la laisser mourir sous couvert d'indifférence, ce serait ça le pire à l'état actuel. Et c'est ce qu'elle fait Kendall. Elle se détache, petit à petit, parce qu'ils peuvent pas faire mieux que ce qu'ils ont déjà vécu. Mais il l'a surprend en reprenant ce rêve, en continuant là où elle pensait la parenthèse fermée, à la considérer comme sa reine. C'est ce qu'il fait Apollon. Il te donne l'effet d'être la meilleure personne sur la planète entière, te fait quitter la terre ferme pour te mettre sur un piédestal qui fait rapidement tourner la tête si tu ne fais pas attention. C'est ce qu'il a fait à @Milo, à @Goliath ou encore à @Hayden. Mais elle n'est pas ces trois garçons Kendall. La tête bien trop sur les épaules pour se laisser aller à de telles folies, le cœur bien trop froid pour y songer. Elle sait que ça marche tout ça, uniquement lorsqu'ils sont que tous les deux. Que dés que les univers sont confrontés, tout se détruit, les dimensions complètement incompatibles entre elles. Elle l'a bien compris Kendall en observant silencieusement le triangle amoureux entre les garçons. « Apollon...  » elle murmure, incertaine pour une fois. Elle ne sait pas si elle a envie d'ouvrir de nouveau cette parenthèse. Mais il continue et son visage s'adoucit au gré des mots, se surprenant à le suivre dans cet univers alternatif et à laisser libre court à son imagination à nouveau. Cette histoire de pièce à décorer, ce challenge qu'elle gagnerait parce qu'il l'aurait bien voulu. « T'auras pas besoin de l'admettre de toute façon, j'aurais eu plaisir à composer avec toi en amont sur les autres pièces, te prouver de milles et une façon que mes goûts sont meilleurs. Et j'aurais mon droit de véto sur tout, quitte à utiliser mon corps pour avoir le dernier mot et me donner raison » elle dit, ou plutôt, elle conte puisqu'il s'agit d'une histoire fictive, s'imaginant sans mal frauder en utilisant le sex pour arriver à ses fins, à lui soutirer un oui qui viendrait répondre à sa demande dans un autre contexte. Et puis ça dérive, de ce nid douillet à deux ils passent à des enfants, à commencer par leur deux filles qui le ferait mourir d'angoisse. « Et elles en profiteront de ton angoisse pour te mener par le bout du nez, te feront marcher pour obtenir ce qu'elles veulent.  » Mais elle sera là Kendall effectivement pour veiller à ce qu'elles ne le manipulent pas trop, ce privilège lui étant réservé. Elle sera là aussi pour éloigner les mauvais, jouer le solide en apparence alors que dans les coulisses, ce sera Apollon son rock, son soutien infaillible. « Mais c'est bien toi qui aura la capacité de lire dans les cœurs, qui saura différencier les bons des mauvais » elle continue, souffle dans les airs, le regard perdu à l'horizon, toujours avec détachement. Ah, et ce petit dernier, le petit chouchou de la famille qu'elles jalouseraient un peu tout en veillant sur lui aussi. Elle esquisse un doux sourire, en imaginant un garçon un peu potelé danser, peut-être moins avantagé par la nature que ses deux soeurs, mais pas moins charismatique parce qu'il aura cet humour et cet confiance qui vient de son père. « Ce serait surement lui ma faiblesse plus que les filles étonnamment, celui qui pourrait le mieux me manipuler s'il était plus vicieux » Mais il ne le sera pas lui. Et il lui laisserait être le bon flic de temps en temps, pour pas qu'elle lui lui reproche ensuite. « Je t'accuserais quand même ! Parce que les torts ne seront jamais les miens... Puis je te surprendrais, à travers un geste plus que des mots, que seul toi comprendra, comme des excuses » Elle termine, laisse quelques secondes couler avant d'enfin tourner la tête vers lui, comme si elle ressortait de cette bulle. « Je croyais que le contrat disait qu'une nuit ? » elle lâche, le sourire un peu railleur mais ses yeux qui ne dégagent aucune émotion. « J'ai gagné » elle rajoute le ton nonchalant en haussant les épaules, comme s'il ne s'agissait que de ça, que d'une énième victoire ou défaite dans une compétition.