Au final, le blond avait boudé autant qu'il l'avait pu, en quittant les studios. Tu te rends compte ? C'est tellement truqué, tout ça. Je vais me plaindre ! affirme-t-il à l'intention de @mara, clairement dégoûté de ne pas avoir obtenu la victoire qui, pourtant, aurait dû lui être promise depuis le début, car il était beau, musclé et sexy. Vraiment, c'est le monde à l'envers, rouspète-t-il, sa valise à la main, en interpellant un taxi avant d'ouvrir la portière pour la brune, quand même, car contrairement aux sauvages comme @kendall et @vicente, lui, sa maman l'avait bien élevé. Le Trump Hotel, s'teuplait, bro, marmonne-t-il à l'intention du conducteur une fois que le voilà installé dans le véhicule, leurs bagages dans leur coffre. Il était évident que c'était dans l'hôtel de son idole qu'il comptait célébrer sa 'défaite'. C'est tous des rageux, il affirme, le regard embrasé, avant de serrer doucement la main de la brune. Je suis bien content qu'on n'aura plus jamais besoin de revoir tous ces cassos, bon, y'en a quelques uns qu'il serait pas contre de revoir, genre @gemma, mais sa défaite est trop amère pour le moment pour qu'il puisse faire la distinction. Ils arrivent enfin dans le hall de l'hôtel, le blond s'imposant comme le mec privilégié blanc et imbuvable qu'il avait toujours été destiné à devenir. Y'a quelqu'un pour les prendre, nos sacs ? Oh, toi, garçon ! Oui, toi là, plus vite, allez, on n'a pas toute la nuit non plus ! Il offre alors un sourire insolent à l'hôtesse d'accueil. Je viens de gagner 100 000$. C'est quoi la meilleure suite de l'immeuble ? La Park View suite ? On peut avoir celle à l'étage le plus haut, avec la meilleure vue ? Chanmé. Si faut jarter quelqu'un d'autre, je peux payer pour, hein, j'ai les moyens maintenant. Et sinon y'a du room service ? Vous nous montez votre meilleur champagne et des huitres ? Ce soir, on se met bien ! Woohoo ! On dirait qu'il tente de surcompenser sa déception de sa défaite en surjouant son enthousiasme. Le valet les escorte finalement vers leur chambre, une fois que le blond a déposé sa carte et réglé la note. Peu de temps, les voilà enfin dans la chambre qu'il leur avait réclamée. Alors, t'en penses quoi ? qu'il demande, un grand sourire béat aux lèvres, persuadé que la brune sera ravie de sa petite attention. Dis moi tout ce que tu veux, je te l'offre. Maintenant qu'on est enfin libre de cette prison et de tous ces timbrés, autant en profiter !

Dire qu’il était d’une humeur massacrante était un euphémisme - @Dylan n’avait cessé de se plaindre depuis qu’ils avaient quitté en catimini le plateau de l’émission. Elle le laissait parler, Mara, car à force de le connaître, elle savait bien qu’il était inutile de lui répliquer ou le confronter sur quoi que ce soit quand il était dans cet état. Non pas qu’elle s’effaçait, du tout, elle jugeait seulement que son énergie pouvait être plus utile ailleurs. Et puis, d’ici quelques minutes, quelques heures peut-être, il se lasserait d’être aussi grognon. Courtois, il lui ouvre tout de même la porte du taxi dans lequel ils s’empressent de s’engouffrer avant d’attirer un peu trop l’attention des journalistes et des paparazzis qui n’attendent que la grande gagnante de la soirée, se fichant bien d’eux - pour le moment du moins. Le blond indique au chauffeur de les mener à l’hôtel, et la jeune femme ne peut s’empêcher soupirer subtilement, ne pouvant que sourciller à la mention de Trump. À quoi pouvait-elle bien s’attendre, après sa remarque fièrement énoncée lors de son discours, au prime?  Laissant son regard s’attarder sur les différents buildings qui se succédaient sur leur route, elle sent finalement la main de Dylan s’emparer doucement de la sienne. – Je compte bien en revoir quelques-uns, s’objecte-t-elle toutefois d’une voix douce et calme. – Mais ça ne t’engage à rien du tout. Et puis, encore faudrait-il que ces gens-là acceptent de la revoir, elle, maintenant qu’elle s’affichait au bras de ce dernier. Pour l’heure, elle n’avait pas vraiment envie d’y penser. Dès qu’ils posent les pieds dans le hall de l’hôtel, Mara assiste, bien malgré elle, à l’égocentrisme outrancier du finaliste, alors qu’il expose ses extravagantes demandes à la pauvre hôtesse qui ne fait que son travail et qui ne s’attendait sans doute pas à tomber sur… un type comme lui. Le meilleur du pire, dans les circonstances. Quand il s’éloigne enfin, à la suite du valet qui les escortera jusqu’à leur suite, la brune fouille rapidement dans son sac à main, avant de tendre quelques billets de cinquante dollars à l’employée, discrètement, question d'excuser les comportements de son compagnon. Lui offrant un sourire complaisant, elle l’abandonne finalement afin de rejoindre les deux hommes qui n’attendaient plus qu’elle. La chambre dans laquelle ils se retrouvent est, sans nul doute d’une luxure déconcertante. Elle aurait sans doute pu s’offrir un tel hébergement avec l’argent qui sommeille dans son compte en banque, mais le californien tenait tout particulièrement à payer la note, ce soir-là. S’attardant au niveau de la baie vitrée surplombant la ville, elle se retourne enfin pour lui répondre. – Ce n’était pas nécessaire, tu sais… Mais c’est magnifique. Son côté plus modeste crie, quelque part dans sa tête, exacerbé par l’état des choses. Une petite part d’elle, pourtant, lui somme de profiter de l’occasion, de faire fi de ces protestations silencieuses, ne serait-ce que pour une seule soirée. Il y aura bien d’autres jours pour tenter de sauver le monde. – J’ai terriblement faim. Tu as déjà commandé des huitres et du champagne, non? Alors ça devrait suffire. Il se disait prêt à lui offrir tout ce qu’elle désirait, mais Mara ne cherchait pas à être entretenu de la sorte, foncièrement indépendante de par sa nature. Il y avait bien un téléphone portable qu’elle devrait se procurer dès que le moment s’y prêterait, mais elle évitait soigneusement de le lui mentionner, sous peine qu’il envoie sur le champ le valet lui procurer le dernier modèle de l’heure.

C'est ton choix, répond-il peut être un peu trop froidement à la brune, avant d'ajouter, également avec un peu trop d'insensibilité: Encore faudrait-ils qu'ils aient envie de te revoir, hein. C'est un peu mesquin de sa part de lui balancer une phrase comme ça dans la tronche alors que la seule raison pour laquelle leurs camarades pourraient 'renier' @mara de la sorte, c'est parce qu'elle avait décidé de le choisir, lui. Et le pire, dans tout ça, c'est que le blond en a parfaitement conscience. Et pourtant, ça ne l'empêche pas d'affirmer ce genre de choses sans la moindre considération pour les sentiments de la brune. Il faut dire que c'est nouveau, pour lui, les sentiments: jusqu'au mercredi, il était persuadé que c'était un mythe capitaliste inventé pour promouvoir la Saint Valentin, après tout.

[...]

D'après @mara, tant d'extravagance n'était pas nécessaire. La confusion du blond est transparente sur son visage. Comment ça, pas nécessaire ? Je suis riche maintenant ! Évidemment que c'est nécessaire ! Ne lui rappelons pas que @mara l'est aussi, c'est de la fake news, ça, après tout. Malgré tout, à l'affirmation de la brune que 'c'est magnifique', un fin sourire, fier et amusé, se dessiné sur ses lèvres. Je savais que ça te plairait, le bond affirme, peut être un peu trop confiant en ses propres hypothèses, mais pour une fois, ses intentions sont les bonnes. Il affirme vouloir lui offrir tout ce qu'elle désire, mais Mara semble ne pas en vouloir davantage que ce qu'il avait déjà prévu. La déception dans sa voix tranche l'air avec précision. Oh ... T'es sûre ? On peut commander tout le menu, sinon. Parce que le gaspillage, c'est relatif après tout. Il se demande d'ailleurs s'ils ont des fraises et de la chantilly, ou pas. Il brise toute sa diète, mais pour cause: on ne gagne pas 100 000 dollars tous les jours. Se rapprochant finalement de la brune, le blond lui offre enfin un de ses sourires Colgate marque déposée, avant de se confronter à son regard. Malgré la déception d'avoir perdu le jeu, il lui suffit de s'imaginer Mara nue entre ses bras pour retrouver le sourire. Au moins, il est facile à combler. Du coup ... On fait quoi, maintenant ? il demande, avec innocence.