La salle de jeu est sûrement l’endroit que je squatterai le plus lorsque je me serais formé une bonne bande pote, faut dire qu’ils ont tout ce qui faut pour assouvir mon esprit de compétition. Je suis en train de zieuter les différents jeux-vidéos qui sont proposés quand la grosse voix bien grave de @Gabriele se fait entendre dans mon dos. Je tourne la tête vers lui, pour essayer de comprendre ce qui le met autant en joie, mais je n’ai pas besoin de poser la question parce qu’il vient se poser de lui sur l’un des canapés, à côté de @Brett. Il nous demande si on connait un jeu qui ne me dit absolument rien, faut dire que les jeux de société, ce n’est pas trop mon truc. En tant qu’enfant unique, j’avais plutôt tendance à jouer à des jeux qui se joue seul ou ligne quand la technologie a évolué. Il nous propose direct une partie et on n’a pas l’air de pouvoir refuser sa demande. « Je suis chaud. » Si ça permet de faire connaissance, autant se lancer. Bon, le seul truc qui est dommage c’est qu’il n’y a pas l’air d’avoir de gagnant à son jeu et ça me fruste un peu de pas devoir donner le meilleur de moi-même. @Maggie qui vient de faire son apparition est aussi happé par la tornade italienne. La première question tombe et je prends un court instant pour réfléchir. « Si on peut choisir un artiste décédé se serait Michael Jackson. Sinon en personnalité vivante, je dirais Denzel Washington. » Autant dire mon acteur préféré de tous les temps. Je tourne la tête vers les autres joueurs pour entendre leur réponse.

Il a son rêve qui résonne encore en arrière plan, les plaines colorés et l'odeur du jasmin qui s'accroche à sa peau. Elle ferme les yeux et elle y est encore, l'herbe qui crisse sous ses pieds nus, la brise qui fait voler ses cheveux, le soleil qui caresse sensuellement sa peau, la lune qui cristallise l'univers. Et puis les nuages, sous ses pieds, gorgés d'eau et cet arbre qui s'élève seul, mourant à l'écorce ravagé. Elle préfère les nuages que l'arbre. Il est triste cet arbre, trop triste. Elle s'arrête et ouvre les yeux, à un souffle du chambranle, se décale pour y passer, alpaguée par l'ours, sa voix qui résonne dans la pièce à l'atmosphère boisée. Trois petits cochons, et un loup prêt à souffler leurs maisons. Elle dérobe quelques cartes au passage et s'installe dans un fauteuil, tête en bas, les pieds en l'air qu'elle observe danser un moment, la voix du grand méchant loup pour les bercer. « De la lune. Peut-être ce que serait de la poussière d'étoile. Ou à un arc en ciel et ce serait de la couleur pure. Vous imaginez, un arc en ciel partout où vous allez? » Elle lève les bras au dessus de sa tête, lit une carte, la laisse tomber au sol et fait de même pour les deux suivantes. « Quel est le pire mensonge que tu as raconté? »