@Maggie

Il n’était pas venu se baigner aujourd’hui Gabriele, il aime juste particulièrement les longues balades au bord de la plage, marcher pied nu sur le sable fin et s’il a de la chance, s’attarder suffisamment pour admirer le coucher de soleil. Ça lui rappelle un peu chez lui, les plages siciliennes bien que moins rocheuses. Il a la bonne surprise d’y rencontrer @Maggie, assise sur un des transats de la plage. « Maggie ! » Il lance en faisant un signe de la main, sa grosse voix qui vient aux oreilles de la rousse malgré la longue distance qui les sépare pour le moment. Armé de son sourire habituel, il fait les derniers pas pour la rejoindre, quitter le sable blanc pour poser ses pieds sur les planches en bois aménagées. « Qu’est-ce que tu fais ? » il s’assit sur le transat, à côté d’elle. Elle a surement baragouiné un truc avant qu’il arrive, comme d’habitude. Un truc d’un autre monde, de ses yeux à elle. « Je peux te demander un truc ? » Il est un peu trop sérieux Gabriele, ça lui ressemble pas. Enfin, si, mais pas quand il ouvre la bouche. Normalement c’est que légèreté et connerie qui s’y dégagent. Et il a l’air embêté aussi. Parce qu’il ne sait pas comment formuler sa question. Parce qu’il a peur d’être maladroit dans ses paroles. Il n’a pas de tact Gabriele, il le sait. « Est-ce que… ça te fait de la peine quand les gens te trouvent différente ? Qu’ils ont ce regard moqueur ? Ou même ce ton sarcastique dans la voix ? » Si ça se trouve elle, elle fait même pas attention à ça. Elle est dans son monde, sans faire de mal à personne et lui il fait que soulever un problème qui n’existe pas chez elle.

« Gravity ? » A-t-il loupé un épisode ? Ou est-ce normal que ce nom ne lui revient pas ? Il s’agit de @Maggie après tout, tout est possible. Quelques minutes plus tard, Gabriele il se lance dans cette question sortie de nulle part mais il est dans le thème après tout avec la rousse qui a l’habitude de poser des questions comme si elle les sortait d’un chapeau magique, de façon complètement random. Il est quand même un peu embêté de lui poser cette question parce qu’il ne voudrait pas la heurter maladroitement. Elle parait peut-être pleine de nobles intentions cette question mais la vérité, c’est qu’elle est plus égoïste qu’elle en a l’air, plus personnelle. Il ne s’attendait pas à cette proximité soudaine, qu’elle vienne s’installer sur ses genoux, que ses petits bras s’approprient son cou et que sa tête se niche à son creux. Mais ça lui va à Gabriele et en réponse il pose ses grosses paluches d’ours grognon sur ses hanches pour être sûr qu’elle ne tombera pas. « J’en aurais que deux de fruits. Ils auraient un nom chacun, Matteo et Milano » il lui répond sans réfléchir, comme si c’était l’évidence pour lui. Deux biens différents mais tout aussi beaux. « Et toi ? » Il la suit Gabriele, ou du moins, tente de suivre ce chemin qu’elle prend sans poser de question, juste en acceptant de la suivre dans cette route inconnue, à l’aveugle et en lui faisant confiance. C’est comme si c’était ses yeux, dans ce monde qu’il ne connait pas. Il ne s’offusque même pas qu’elle ne réponde pas à sa question, l’oubliant presque également avant qu’elle y revienne, comme un virage soudain. Il acquiesce sans réellement être apaisé, avec toujours cette ombre dans la tête qui l’inquiète. Y a quelque chose qui le tracasse et c’est facile à deviner. « Je pensais l’avoir trouvé » il souffle avec un sourire. « C’est gentil. Tu me trouveras facilement avec ma grosse voix » il lâche avec un rire franc cette fois ci. « Hmm… » il feinte la réflexion, le suspens avant que son sourire s’affiche « D’accord » et qu’il vienne la rejoindre, venant s’accroupir à son niveau. « Le dis pas à Hortense, mais je pense savoir à qui ce collier pourrait faire encore plus plaisir » il chuchote, l’air mystérieux avec ce sourire un peu débile. Toujours quand il pense à ses fils.