Quelle heure est-il? Visiblement, nous sommes en pleine nuit, puisque me voilà relevée dans mon lit, la tronche enfarinée, un oeil ouvert sur deux, et ça ronfle sec dans la chambre. Oh, et puis la lune, aussi, à travers la fenêtre. C'est un sacré indice, ça. J'essaie de comprendre pourquoi je me suis réveillée comme ça, en pleine nuit, avant de sentir une envie pressante. Ah ! La mine un peu fermée, je me lève non sans mal, mais en trainant un peu la patte, et me dirige vers la porte. C'est toujours une galère, ça, de ne pas réveiller des gens quand tu te réveilles au beau milieu de la nuit. La sortie se fait finalement sans encombres et me voilà donc les bras croisés, à déambuler dans les couloirs en direction des toilettes. Une fois celles-ci atteinte, je fais ce que j'ai à faire, et sors finalement. Dans un baillement, je me décide d'aller me chercher un grand verre d'eau, parce que j'ai la gorge sèche, et aussi parce qu'il fait super chaud, dans cette chambre. Je ne sais pas si c'est la chaleur corporelle de nos corps ou si la pièce est trop remplie de testostérone, mais je suffoque, là dedans. Ca, et les chaussettes qui puent aussi. Mais bon, c'est ça la vie en communauté. Enfin, j'ai parcouru le block jusque dans la cuisine, pour me servir un grand verre d'eau, pour enfin regagner ma chambre, en empruntant les escaliers, comme à l'aller. Parce que les lumières agressives des ascenseurs, c'est même pas possible dans l'état de fatigue dans lequel je me trouve actuellement. Une marche, une deuxième... j'arrive à la septième, et là, je tombe en avant. J'ai loupé la marche, et me voilà à semi-allongée sur les escaliers, le verre d'eau éclaté. Y a des bouts de verre sur les marches, mais en bas, aussi. Je prends dix secondes pour me remettre de mes émotions, muette. J'ai du en réveiller quelques uns au passage, avec le boucan qu'a fait le verre. Visiblement encore endormie, je soupire et n'entends pas les bruits de pas un peu plus haut.

Je suis honteuse, à terre et assoiffée. Purée, ils ont filmé, ça ? En plus, je me suis éclaté le genou sur la marche. J’ai l’air d’une conne, en plus, je suis encore endormie, alors je n’entends pas tout de suite que quelqu’un se dirige vers moi. C’est quand @Adrien entre dans mon champs de vision que je sens le drame arriver. « Attent... » Trop tard, la fusée Adrien vient d’atterrir sur les marches. J’assiste à la scène, horrifiée. Je lache même un cri strident tellement tout s’est enchaîné trop vite. Il va bien? Visiblement oui parce qu’il éclate de rire. Quand je dis éclater de rire, j’entends par la que si je n’avais pas réveillé des candidats avec ma chute, là, y a pas de doute à avoir. J’essaie de récupérer mon souffle, ma main sur la poitrine. J’en oublie même que j’ai mal au genou. « Tu vas bien?! » je lache un rire à mon tour, un peu soulagée. « Tu n’as pas marché sur du verre ?» Je chuchote presque car nous sommes au beau milieu de la nuit et qu’il y en a qui dorment ici. Je n’en oublie pas mon respect pour la communauté. « Ne me dis pas que je t’ai réveillé, mais que tu traînais par la! » Ça me rassurerait vachement de savoir que je ne l’ai pas réveillé, surtout pas pour qu’il s’éclate la tranche sur les escaliers. Agrippant la rampe de ma main gauche, je me relève, en poussant un soupir lorsque mes jambes sont droites. « Ah, j’aurai un bleu, je crois. » que je dis en passant ma main libre sur mon genou. Ça devrait aller, ça va passer. Je tends d’ailleurs cette main à @Adrien pour qu’il se relève à son tour. Il ne va pas rester là toute la nuit, si? Surtout que j’ai du nettoyage à faire, moi, du coup...

Moi et mon naturel discret, on a abusé, ce soir. Je voulais simplement aller me coucher, au final, on est deux candidats à terre, au beau milieu de la nuit, et on risque de réveiller n’importe qui. Bref, l’angoisse. Il n’a pas l’air d’avoir marché sur du verre puisqu’il me dit simplement qu’il a glissé. Oui, merci @Adrien, mais j’avais remarqué. A moins que ton kiff soit de tomber exprès dans les escaliers, l’air de rien, ou alors par solidarité parce qu’il m’avait vu honteuse à terre. Je remarque au passage qu’il m’appelle bébé et ça me fait rire. « Ouf » ensuite je lui demande s’il était déjà réveillé ou alors s’il a entendu une demoiselle en détresse et qu’il s’est empresse de se lever hors de son lit pour aller lui porter secours. Non, bah non, en fait. Il avait juste attendu pour le téléphone. Le salaud! Enfin, je crois qu’il a quand même le sens de la solidarité puisqu’il s’est rétamé la tronche, histoire que je ne sois pas là seule à me ridiculiser. « Peut être que Georges est aussi en train de dormir. T’y as pensé ? » je souris. Il est mignon, Adrien. Un peu lourd, mais il me fait rire. Il est pas méchant, juste un peu hyperactif. Ça arrive, et puis c’est pas un défaut, en plus. Il a la pêche, et ça, on peut pas lui retirer. Par contre, il se met à rire une nouvelle fois, sauf que la, on va pas abuser. « Fais gaffe !! On va se faire engueuler! » moi qui prône la discrétion et le calme olympien, je suis en train de me faire remarquer. C’est après m’être relevée que je me rends compte que mon genou fait des siennes. J’ai un peu mal, ça ira, mais il faut traiter tout de suite. Je n’ai pas le temps de cligner des yeux qu’Adrien part et revient avec de la pommade. Mon dieu, mais la tornade quoi. Il pense à respirer, parfois? « Merci, grand prince! » je ricane comme une gamine. « T’as le bébé facile, toi. Ça a déjà marché sur des meufs? » Vraie question. Pour moi, il passe juste pour un gros crâneur, mais qui sait. Je me rassois comme demande avant que le jeune homme me demande si je suis somnambule. Oh merde, ca y est, je suis découverte. « C’est ça, tu m’as eue. J’adore me balader la nuit et m’éclater la tronche sur tout ce que je trouve. Et toi, ton secret c’est que t’es un preux chevalier, c’est ça ? » ironiquement ou non, il est quand même sympa, cet Adrien. « Pret a me porter jusque mon lit si je boîte? » que je dis presque sans le penser. Je suis une grande fille, oui. Mais bon, il est nuit et Adrien semble être d’humeur serviable cette nuit.