put your records on (21/09, 3h00)

@riley

Gabriele avait un défi cette semaine. Il ne doit pas communiquer avec les verts et si l’action est vaste, il se doute que dormir dans la chambre verte est prohibée, comme rester en tête à tête dans la même pièce. Cette semaine donc, il avait récupéré quelques affaires après le prime avant que les autres rejoignent la chambre et il avait passé sa première nuit à la belle étoile, qui a été franchement pas désagréable. Ce soir encore, il réitère. Il verra surement demain si quelqu’un peut l’héberger pour la semaine dans sa chambre et surtout dans son lit. La terrasse est le meilleur lieu pour ça, avec les canapés confortables et les plaques chauffantes. Il n’avait pas pensé croiser @Riley ou quelqu’un d’autre à cette heure-ci. « Ah ouaiiiis » Il tilt, se souvenant qu’elle ne peut pas mettre un pied à l’intérieur. @Clay a abusé pour le coup. C’est surement le côté macho de l’italien qui parle mais il n’aurait pas choisi une fille pour un défi comme ça. Et pourtant, ce n’est pas sa candidate préférée. Elle le sait d’ailleurs, il ne s’en est pas caché la semaine dernière. « Je peux pas dormir dans la chambre verte cette semaine alors je dors ici cette nuit. Je verrais demain si une âme charitable peut m’accueillir dans son lit demain » il précise parce qu’elle doit surement pas s’en rappeler, lui adressant un simple sourire avant de s’assoir sur l’autre canapé. « Si t’as besoin de quelque chose à l’intérieur… » il laisse trainer, le tu peux me demander muet.

Elle est incapable de dormir. À la base, elle était retournée s’installer sur un des fauteuils suspendus comme ils l’avaient fait la veille elle et Mael. Pour le peu qu’ils ont dormi, elle avait trouvé l’idée plutôt bonne et l’endroit limite confortable. Limite, parce ça ne vaudra jamais son lit et la chaleur de l’intérieur. Sauf que le problème des fauteuils suspendus se retrouve dans l’emplacement de ceux-ci. La forêt. Elle est pas habituée à ce genre d’environnement. Elle l’a déjà dit, elle n’a jamais fait de camping et elle a aucun fucking intérêt à en faire. Elle est née dans le luxe, a grandi dans le luxe et compte bien mourir dans le luxe. That’s it. Alors au moindre craquement de branches, son ventre se noue, comme si elle faisait face à un certain danger. Le fait d’être sobre n’aide en rien, alors qu’elle est toujours dans un mode plus relaxe lorsqu’elle a consommé de l’alcool ou encore mieux, du weed, ce à quoi elle n’a malheureusement pas accès ici. Elle n’arrivera jamais à être paisible ici, toute seule. Résolue, elle embarque son énorme couette sous son bras et débarque sur la terrasse, ou elle a au moins un certain sentiment de sécurité. Elle vient de s’installer, épuisée, mais loin d’être sur le point de s’endormir lorsqu’elle entend un nouveau son, puis une voix. Si ça continue, elle s’enligne pour une nuit blanche. Encore. Elle capte une silhouette à laquelle elle associe la voix de Gabriele sans difficulté. « Qu’est-ce que tu fais ici? » elle demande en délaissant la politesse pour aller direct au but. Ok. « T’aurais pu prendre ma place dans la chambre des rouges et dormir avec Walter. » elle lui offre sa solution, trouvant le moyen de glisser une certaine mesquinerie dans le ton de sa voix, même si elle est pas d’humeur à faire dans l’humour. Elle sait en plus, pour une raison qu’elle ignore complètement, que Gabriele ne l’aime pas des tonnes. Elle apprécie l’offre, mais reste suspicieuse face à son amabilité soudaine. « Je sais pas comment je vais réussir à passer la semaine à dormir ici. » elle souffle accompagnée d’un soupir alors qu’elle ressert la couette autour de son petit corps. Elle pousse la note, pour voir si elle peut décrocher de l’empathie de sa part en se plaçant comme une grosse victime.

« Mais non, tu dors avec Walter toi ? » il demande, le ton visiblement amusé. C’est qu’il n’a jamais fait un tour dans la chambre des rouges et clairement, il aurait mis sa main à couper que toutes les filles auraient préférés dormir ensemble et laisser @Walter seul dans un lit plutôt que devoir dormir avec lui. « Flemme de m’imposer. A tous les coups il aurait tenté de négocier un truc et juste… flemme » il renchérit, un sourire sur ses lèvres. Il le connait pas des masses le gars, il avait quand même d’autres personnes à qui demander avant lui. Il l’écoute ce plaindre et même s’il empathie, il a toujours ce petit sourire qui se moque un peu, celui qui prend tout à la rigolade et qui relative, qui le pousse à la voir comme une drama-queen. C’est qu’il n’est pas habitué Gabriele, à côtoyer des gens comme ça, des @Olivia et des @Riley qui peuvent être très premiers degrés quand il s’agit de confort. Il s’habitue petit à petit certes mais c’est loin d’être gagné. « J’ai dormi ici la nuit dernière, c’était vraiment confortable ! » Il tente en maigre consolation. « C’est juste le matin qui pique un peu, parce que c’est exposé plein soleil donc tu te réveilles direct avec les premiers rayons, genre vers 6h30 » Et ça, il a bien compris que ça allait être le plus dur pour elle. Il a bien remarqué @Riley et son rythme de vie décadent. Son regard se dirige vers le sol, la moue un peu embêtée avant de jeter un regard en coin, observer ce qu’elle fait. « Tu sais pour la dernière fois, pardon d’avoir été un peu brute » C’est tout Gabriele ça, il sait pas mettre les formes, dit les choses comme elles viennent. Pas mort d’homme mais quand même, ce n’est pas un dur l’italien malgré les apparences. Facile de le faire craquer, d’attirer sa sympathie, ou son empathie. « Tu veux savoir pourquoi je te trouve gênante ou tu t’en fous ? » il demande, le ton détaché, alors qu’il vient s’allonger pour regarder le ciel.

Oui, elle dormait avec Walter, jusqu’à il y a deux jours. « C’est si surprenant ? » elle demande en relevant l’amusement dans sa voix. Elle trouve ça très normal, elle. « Il adore ça. » enfin, ça c’est complètement faux, mais Riley aime se faire croire qu’elle réussit peu à peu à se tailler une place de choix auprès de l’homme chez les rouges. Comprendre ici qu’elle veut juste le provoquer. Et que ça fonctionne. « Je te pensais plus… imposant. » elle réplique, non seulement en faisant référence à son apparence physique, mais à ce qu’il dégage comme non verbal. Elle se l’imagine toujours un peu dur, homme de la situation, Gabriele. Qui prend sa place tout en ayant un côté fairplay important. Enfin, elle s’en fout qu’il se trouve un lit ou non pour dormir le restant de la semaine, mais c’est pas vrai qu’elle va l’accueillir dans ses quartiers - c’est-à-dire la terrasse - tous les soirs non plus. Il ne faut pas ambitionner. « Vraiment confortable. Laisse-moi en douter fortement. » un petit air de dédain en flottement sur les traits de son visage de poupée. « Tu ne dois pas avoir des standards très haut. » elle s’en fout du soleil et de toutes les conneries qui pourraient être associées à une mauvaise expérience en soi. Elle a déjà décidé qu’elle allait détester cette semaine de A à Z et personne n’allait pouvoir la convaincre autrement. Elle observe Gabriele dans la pénombre avec une certaine nonchalance, déjà prête à ramener sa couette au-dessus de sa tête, et de couper la conversation avec le candidat. Mais non, il décide de se lancer dans les excuses. Elle n’est pas certaine encore une fois que comprendre sa démarche. Si leurs positions avaient été échangées, elle n’aurait jamais essayé d’offrir des excuses pour ce genre de comportement. Riley est capable de s’excuser, mais ce n’est pas son premier réflexe. Loin de là. « T’as pas à t’excuser. » elle répond comme évidence, légèrement surprise de la suite, bien qu’elle ne déteste pas complètement la direction que prend cette discussion. « Honnêtement, je m’en fous. » et il ne devrait pas le prendre personnel. Mais elle ne le connait pas, alors son opinion ne l’affecte aucunement. Riley, elle cherche de la validation chez les gens qui prennent de la valeur à ses yeux. Gabriele est loin de se trouver dans cette catégorie pour l’instant. « Mais comme t’as l’air de vouloir en parler. Et que j’a-do-re quand on m’énumère mes pires défauts. Vas-y, je t’écoute. » qu’il lui dise, pourquoi elle est gênante.

Est-ce que c’était si surprenant ? « Un peu » Disons qu’ils n’ont pas l’air de s’apprécier. Gabriele en tout cas il ne dormirait pas avec son pire ennemi. « J’en doute pas ! » il répond au tac-au-tac avec un léger ricanement, le regard amusé en l’air qu’elle ne verra pas. C’est sûr que ça doit être agréable de dormir avec @Riley. Elle le pensait plus imposant. Ce n’est pas la première à lui dire ici et ça le fait sourire. C’est toujours cette impression qu’il donne au premier abord, quand on n’apprend pas à le connaitre. « Je suis un agneau ici, pas le grand méchant loup » Il glisse, ce ton mutin dans la voix qui laisse deviner un sourire même s’ils ne se regardent pas. Il ne brille pas, ne s’impose pas comme elle dit et ça lui convient très bien de faire sa petite vie tranquille. Il est simple et encore une fois, il le prouve en mentionnant les canapés comme confortables. Certains pourraient se sentir piquer par le manque de délicatesse de la candidate mais Gabriele, ce n’est pas le gars qui va se formaliser sur la forme. Et puis elle a raison, il a pas des standards très haut en soi. « Ouais.. C’est vrai que j’ai tellement l’habitude de me dépenser physiquement toute la journée, de réparer, bricoler, rafistoler que peu importe où je me couche, c’est comme un nuage ! » Ici il prend le temps de se relaxer et ça lui fait presque bizarre, habitué à un train de vie plutôt actif. « Tans mieux parce que j’allais quand même te le dire ! » il lui lance avec son rire un peu débile habituel, celui du déconneur. Il préfère prendre ce ton-là maintenant parce que la suite, ce qu’il s’apprête à dire, ça lui parait si sérieux, ça lui ressemble tellement pas. « T’as pas de défauts » il commence, le ton qui s’adoucit mais qui trahit un sourire. Enfin si, elle en a surement @Riley mais il ne compte pas lui énumérer ses défauts comme elle dit, parce que ça n’a rien avoir avec sa personnalité. « C’est juste que » il bug un peu, il sait pas comment dire ça, n’étant pas connu pour son tact légendaire. Il se relève d’un coup, position assise basique mais en avant, les coudes qui se posent sur ses genoux pour parler avec les mains parce que ça l’aide toujours à mieux s’exprimer. « Ok. Quand je te vois, j’ai l’impression de voir un navire qui coule » il commence avec cette image parce qu’elle lui parait la plus adaptée à la situation et c’était exactement ce qu’il voyait. A chaque fois qu’elle avait ce regard livide. Qu’elle arrivait au retard aux réunions. A chaque fois qu’il la voyait un peu à l’ouest, ailleurs et pas de la même façon qu’une @Violette. Que sa journée à elle, commençait tard dans l’après-midi. A chaque fois qu’il la voyait boire. Verre après verre, gorgée après gorgée. « Ou alors c’est comme si j’étais dans la rue et qu’il se passait une agression sous mes yeux. Et qu’au lieu d’aider, je baissais les yeux. » Et ça lui faisait des picotements au cœur, ça lui noue l’estomac même s’il ne le montre pas. Parce que jamais il laisserait faire ça en temps normal. Jamais il ne resterait les bras croisés et pire, qu’il détournerait les yeux. Sauf que la situation, elle n’est pas aussi simple qu’une agression ici, qu’il y a toutes ses subtilités avec lesquels il doit composer. Premièrement il ne la connait pas @Riley et vice versa, il n’était personne pour elle. Aussi parce que justement, les personnes avec qui elle traine, ceux qui la connaissent un tant soit peu, lui proposent toujours à boire. « Mais y a que moi qui voit ça, je sais. Je suis sûr que j’dois boire plus de bière dans la journée que toi tu dois t’enfiler d’alcool » Il finit par lâcher, le ton moins dramatique, ponctué d’un rire. Il sait qu’il doit arrêter de vouloir jouer le héros, de chercher un problème là où il n’y en a visiblement pas. « Donc oui, tu me gênes mais c’est pas ta faute, c’est juste moi » il finit par lui jeter un regard, tente un sourire. « Pfiiiiou, moi ça m’a fait du bien de me confier ! Je vais dormir comme un bébé ! » Rire de beauf avant de finalement s’allonger de nouveau.

Emmitouflée dans sa couverture avec seulement sa tête qui dépasse, Riley écoute @Gabriele lui parler de la mauvaise perception que les gens ont de lui ici, se qualifiant plus d’agneau plutôt que le grand méchant loup. Elle hausse les épaules, comme si elle n’avait pas d’opinion sur le sujet, alors qu’elle en a toujours une. Si elle donne l’impression de ne pas juger, c’est clairement parce qu’elle a simplement décidé de ne pas le démontrer. La suite, elle ne l’avait pas nécessairement anticipée. Riley, c’est du genre à vouloir piquer là où ça fait mal. C’est justement le genre à vouloir se faire confronter, juste pour soulever des inconforts, autant chez elle que chez les autres. Alors quand Gabriele lui demande si elle veut connaitre les raisons de sa gêne face à elle, c’est dans un naturel désarmant qu’elle le pousse à continuer. Bon, elle manque moyennement de s’étouffer lorsqu’il commence en disant qu’elle n’a pas de défauts. Difficile de rester de marbre face à une aussi grosse connerie. Elle a surement tous les défauts du monde à elle seule dans son petit corps. « Ça c’est une première, aucun défaut. » elle souffle, presque amusée, mais prête à le laisser continuer. Il semble inconfortable et elle ne comprend pas trop le point. Qu’est-ce qu’il va lui sortir pour transpirer autant un malaise à se prononcer. « Vas-y. » voilà qu’elle l’encourage, avec une pointe d’exaspération dans la voix, du genre qu’elle a autre chose à faire de plus important. Puis il se lance. Et elle se fige, sur le coup. Elle l’écoute. Un navire qui coule. Elle l’observe. Une agression sous ses yeux. Elle analyse. Son regard de poupée désabusée qui ne le quitte pas, laissant les secondes s’écouler, alors qu’il continue de s’exprimer, dans ce qui s’apparente bien plus à un monologue qu’autre chose. Après tout, elle lui avait demandé de se prononcer, c’était ce qu’il lui offrait. Lui qui ne la connaissait aucunement, lui qui se permettait de la traiter comme le cas problème de l’émission sur lequel il a droit de venir piétiner juste parce que ça le gêne. La cerise sur le gâteau arrive à la toute fin, lorsqu’il exprime un soulagement personnel à en avoir parlé. Il est sérieux là ? Elle hallucine. « Wow, je suis vraiment soulagée de savoir que tu vas réussir à mieux dormir ce soir maintenant que tu m’as communiqué ton malaise face à ma personne. » elle expulse de sa voix rauque, sarcastique et au ton terriblement sec. « Ça devait pas être facile pour toi de vivre avec ce poids sur les épaules. De regarder cette pauvre Riley vivre comme si elle était le Titanic en pleine descente. » elle revient sur ses mots, ceux qu’il a utilisés pour décrire le mess qu’elle représente, comme si c’était normal de balancer ce genre de remarque à une inconnue. « Non en fait, je crois que la meilleure métaphore reste celle de l’agression. Hyper valorisant. » elle ajoute, toujours aussi distante, alors qu’elle bouillonne de l’intérieur. « Tu te prends pour qui Gabriele ? » elle finit par confronter. C’est désolant, c’est elle qui est gênée pour lui. Est-ce qu’elle a des problèmes de consommation ? Obviously. Est-ce qu’elle a besoin qu’un macho mâle alpha qui a probablement un symptôme du sauveur vienne lui balancer ses insécurités à lui face à elle en plein visage, juste pour réussir à mieux gérer son inconfort personnel ? Fuck no. « Dégage de ma terrasse. J’ai assez entendu de tes conneries. » elle termine, hyper sérieuse, n’ayant pas l’intention de parler plus longtemps. Elle a une boule d’émotion au ventre, son regard froid comme de la glace.

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