Ce soir, étrangement, mais pas tant que ça, j'ai envie de danser. La majorité du temps, je laisse plutôt mon esprit s'emporter et danser à sa façon lorsque je joue du piano, toutefois mes fibres musculaires aiment bien se dandiner à l'occasion. Je ne fréquente pas vraiment les bars ou les clubs parce que je ne suis jamais dans le même mood que ceux qui consomme de l'alcool, donc je m'invente des petits moments pour danser ici et là. Puisqu'il me reste encore de l'énergie, je me rends au sous-sol, avec comme seule intention de mettre de la musique pop à fond et me déhancher comme s'il n'y avait pas de lendemain. Ensuite, j'irai dormir, petit bambin que je suis. Pour me rappeler l'ambiance torontoise, je règle le lecteur de musique sur cette chanson de la première saison de Drag Race Canada. Ça me rappelle la scène LGBT et à quel point je peux me laisser aller sans jugement. J'hausse le volume, je démarre les jeux de lumière, les carreaux au sol clignotant de façon aléatoire. Peu de minutes s'écoulent avant que le rythme me commande de le suivre de mes mouvements. Maladroit, sans réelle coordination, rien ne pourrait toutefois m'enlever ce sourire libérateur. Les soirées précédentes à Niña, personne n'a eu l'occasion de se trémousser comme nous l'entendions. Je reprend tout ce retard ici et maintenant. Du coin de l'oeil, j'aperçois une silhouette. Je ne peux déceler si à cet instant si on me juge ou si on attend une invitation. Je n'arrête pas ma lancée, je concentre mon attention sur @violette, Tu viens t'évader?

Dans cet élan de mouvements imprécis, même s'il y a des yeux curieux, je ne ressens aucune honte, aucune gêne. En fait, j'ai rarement honte. Même que ces situations gênantes me font plutôt rire et je ne rate aucune occasion de rigoler, au détriment de mon égo. C'est pourquoi lorsque la orange fait son entrée dans la discothèque, un sourire spontané se dessine. Il n'y a aucune raison de l'empêcher de se lâcher comme je le fais, donc je l'invite aussitôt. Je ne peux pas te montrer, c'est ton corps qui décide. Que je lâche. Il n'y a aucune recette ou chorégraphie à cette danse, que l'intuition de mes fibres musculaires et d'un esprit libre. @violette répond à l'invitation et je mime quelques uns de ses réflexes, yeux clos et quelques tours sur moi-même. La musique, les lumières, l'ambiance, tout est aligné pour libérer toutes les énergies qui demandent à être évacuées. Un pas après l'autre, il en résulte que la brune se retrouve dans un périmètre plus intime, Avec plaisir. Je ne sais pas où cette proximité nous transportera, pour la majorité de mes activités, je fonctionne plutôt en solitaire. J'échange quelques roulements d'épaule, Je me dis la même chose le piano, que ça peut guérir presque tout. C'est peut-être ce que font les créatures dont tu parles. Cette remarque me fait sourire davantage, me rappelant mon passage dans la loveroom avec Clay. On fabulait à l'idée qu'il y ait un piano ou un orgue dans la baraque, soupçonnait qu'on puisse invoqué Shadi ou Maggie avec ma musique et l'ambiance du repère. Dans des démarches maladroites, je m'amuse à me faire pivoter quelques tours, puis lui rendre le même mouvement. Je ne me retiens pas d'échapper quelques paroles de la chanson et faire la mimique de celles-ci. Est-ce que t'as l'habitude de danser toute la nuit?