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 yeah right (dim, 15h)


i'm from season two, b*tch
Mael
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Mael



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yeah right (dim, 15h)
Dim 27 Sep - 11:37



Ca me rappelle un film qui m'a trauma quand j'étais gamin. Ils avançaient vers les champs de blé, @Noor et lui. Bizarre de pouvoir se reparler après autant de temps, pourtant Mael n'avait jamais vraiment douté qu'ils sauraient retrouver leur pseudo-complicité slash provoc slash moquerie affectueuse des débuts. Il avait assumé son look farmer là, salopette retroussée, pataugas militaires et chemise épaisse de bûcheron canadien en laine. T'aurais du ramener le chapeau de paille que tu m'as péta. Ca aurait été nickel avec le contexte. Ils avançaient un peu sans but, les deux, simplement dans l'idée de se balader et respirer un peu d'air pur. Elle ne pouvait pas se douter d'à quel point ça lui faisait du bien, à lui, de quitter Atlantic City pour ce genre de lieu. Il était mélancolique, Mael, les poumons à la recherche d'oxygène pour faire pulser son coeur. Signes, le nom du film. Et des années plus tard le souvenir était encore saisissant. Il balayait des yeux les étendues face à lui en amorçant un sourire. Une histoire d'extra-terrestres. Des signes chelou apparaissaient dans un énorme champ de blé comme ça. Un chef d'oeuvre hollywoodien. Y'avait tout. Une musique angoissante, un grand plan fixe de nuit, un enfant trop curieux qui s'aventurait dans les champs, et ces marques sorties de nulle part. J'avoue j'ai jamais vu la fin. Je l'ai maté en cachette en revenant du Brésil pendant un vol de nuit, mes darons dormaient et moi je faisais des petites folies. Entre ça et les catapultes de papier qu'il balançait trois rangées en avant, il se prenait pour un petit king Mael - 9 ans - 1m35. A un certain moment j'ai éteint l'écran et je l'ai plus jamais rallumé. No shame. Aucune idée du pourquoi il lui racontait ça, mais au moins ça le plongeait direct dans le vrai.
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Noor
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Re: yeah right (dim, 15h)
Dim 27 Sep - 13:10



« Quel film ? » elle demande, en tentant de garder son équilibre sur le sol inégal menant aux champs de blé. Une lubie de Mael, évidemment, parce qu'elle a pas spécialement envie d'y aller vu qu'une gosse n'en est apparemment jamais revenue. C'est pas une peureuse Noor, mais elle a un instinct de survie relativement développé. Elle part du principe qu'elle ne risque rien avec l'ancien chef des Jaunes, et de toute façon elle peut pas cracher sur une occasion de passer du temps avec lui après deux semaines à se tenir à distance. « Ouais j'y ai pensé, et puis je l'ai zappé au dernier moment. » Elle se serait bien vue à taper des selfies dans les champs avec le chapeau, histoire de jouer la meuf cliché jusqu'au bout. Mael parle, et elle le laisse faire sans vraiment chercher à l'interrompre, plutôt amusée par sa façon de sauter d'un sujet à l'autre sans qu'elle capte nécessairement le rapport. « Tes parents voulaient pas que tu regardes un film d'horreur c'est ça ? » C'est ça qu'elle aime avec lui, la simplicité de leur relation même si tout le monde cherche à lui donner une nature qu'elle n'a pas. Ils peuvent se charrier une seconde, et embrayer sur de vraies discussions celle d'après, sans qu'elle ait besoin de réfléchir ou de calculer ce qu'elle dit. « Tu te verrais y vivre définitivement, au Brésil ? » elle questionne lorsqu'il s'interrompt. « J'ai toujours rêvé d'y aller. Pas dans les grandes villes, mais genre la forêt amazonienne en mode roots, juste pour voir si je pourrais survivre en totale autonomie. » Parce qu'autonome, Noor l'est, et elle a le goût du challenge. Ca serait intéressant de voir si elle parviendrait à se démerder sans l'aide de personne. « Je sais, pas vraiment l'image qu'on a de moi... » elle souligne, jamais à court d'auto-dérision. Ici, tout le monde la catalogue comme l'une des divas du jeu, juste parce qu'elle parle fort, mais Noor est à mille lieux de ça dans son quotidien. « T'as beaucoup voyagé dans ta vie ? C'est quoi ton meilleur souvenir ? » Ses voyages à elle, ils ont été limités, voire inexistants jusqu'à ce qu'elle soit en mesure de se les payer. Et même là, elle a du se contenter de voyages qui n'avaient rien de paradisiaques, juste pour changer un peu d'horizon. « T'as déjà fait les US avant de venir dans le jeu ? » Elle pose mille questions d'un coup, Noor, parce qu'elle a ce sentiment d'urgence, ce besoin de rattraper tout le temps qu'ils n'ont pas pu passer ensemble et le retard qu'elle a accumulé dans la découverte du franco-brésilien.
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Re: yeah right (dim, 15h)
Dim 27 Sep - 14:43



C'est ça. Mais j'avais neuf ans et j'adorais ne pas les écouter. Une histoire vieille comme le monde. Noor devait en savoir quelque chose, il se l'imaginait pas comme une môme toute sage. Il avançait en souriant, plongé dans ces souvenirs terriblement simples et vifs. J'aurais du, j'en ai fait des cauchemars pendant des semaines. Y'avait cette scène assez classique, du môme avançant seul dans le haut blé. La peur. Mael se laissait assez facilement happer par les émotions que le cinéma essayait de lui infliger. C'était sa façon de vivre les choses : toujours intensément, de façon authentique, comme on les lui servait. Ca m'a niqué un fin d'été chez mes grands-parents, en France. J'osais plus aller faire le tour de la baraque, le soir, pour fermer tous les volets. Il s'était marré, en haussant les épaules. Bref. Noor, forcément, elle enchaînait sur le Brésil. Je sais pas. J'aurais un peu l'impression d'abandonner mon daron. Même s'il n'était pas seul, qu'il avait lui-même ses soeurs dans la région de Sète et tous ses potes d'une vie. J'aimerais bien. Mais je crois que c'est aussi l'émotion qui parle. Malgré tout, ces deux années avaient été les plus belles de sa vie. A force il ne savait plus ce qu'elle savait ou ne savait pas, Noor. D'un côté je crève d'envie d'y aller dans quelques mois. D'un autre je me dis que c'est pas le moment. Du coup j'évite d'y penser en faisant autre chose, genre OMB. Elle était aussi là, la réalité de sa participation. Une pure et simple envie de repousser certaines prises de décisions. Des décisions compliquées, qui tenaient moins du caprice que d'une allégeance définitive et affirmée. T'y vas pas en solo sans connaître, je t'assure. Il la défiait un peu du regard, Noor, et savait pertinemment qu'elle tiquerait à cette remarque. Mais c'était la pure et simple réalité. La forêt tropicale ça a rien d'un petit défi. J'ai un pote qui s'est perdu des semaines là-bas, pourtant il taffait en tant que piroguier et guide touristique depuis un an à la frontière Guyane-Brésil. Ses lèvres s'étaient étirées en une simili grimace. Le gars ils l'avaient retrouvé dans une sale posture. Même ta voix ne porterait pas assez fort. Il rebondissait sur cette blague d'image, son épaule venant frapper la sienne avant de continuer son cheminement mental et physique. Ca lui avait permis de gagner quelques secondes pour réfléchir à sa question. Non en vrai surtout en Europe et au Brésil. L'Europe c'est facile, c'est proche. Y'avait bien deux trois autres voyages hors de ces frontières qui se dessinaient dans le palmarès, mais l'essentiel était ailleurs. Jamais fait les US, non. Mais j'ai des potes à NY et dans le New Jersey. J'ai squatté une petite semaine avant de venir à OMB. Puis le plan c'est de remonter jusqu'au Canada en bike après. Il laissait sa main filer contre les épis de blé, en arrachant un de temps en temps pour le faire tourner entre ses doigts. Je saurais pas, c'est moins le voyage que certains instants qui me marquent. Une rando véner qui t'amène à un spot incroyable, ou un moment de lâcher prise hyper fort entre potes. Ca peut être au fin fond de la France comme à l'autre bout du monde que ça changerait rien. L'effort, l'émotion, un beau paysage, il lui fallait pas grand chose. Et toi ? Balance. Tout. Elle lui devait autant d'expansivité que ce qu'il venait lui-même d'exprimer.
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Re: yeah right (dim, 15h)
Dim 27 Sep - 20:08



« Mummies know best » elle répond dans un sourire. La sienne, pas vraiment parce qu'elle a toujours été un peu paumée surtout en matière de gestion d'enfants, mais dans l'ensemble les parents optent toujours pour le meilleur pour leurs gosses. « Ca va tu t'en es remis depuis ? Tu veux un câlin magique pour te réconforter Pornstache ? » elle se marre, ravie de constater qu'elle n'a pas perdu son mojo après deux semaines de séparation. Elle recouvre son sérieux quand il se met à répondre à ses questions, très candide dans son approche de tout, et sans retenue. Il se livre facilement, Mael, ça fait partie des trucs qu'elle apprécie chez lui, il ne cherche pas à se donner un rôle et on peut lire quantité d'informations sur lui rien qu'à son langage corporel, aux inflexions de sa voix ou de son visage. « Ton daron ? Plus de mère ? » elle demande sans s'embarrasser de formuler ça plus doucement. Il a sûrement déjà évoqué le sujet avec d'autres et dans tous les cas, il doit savoir que Noor c'est pas la meuf qui prendra des pincettes pour évoquer la réalité de la vie. « Ce serait quand le moment alors ? » elle rebondit calmement en avançant dans les champs de blé. « Je me trompe si je dis que t'es pas aussi chill que tu prétends l'être ? » C'est un peu comme elle, qu'on a réduit trop facilement à sa case, elle est convaincue que Mael est plus profond que seulement le côté coach sportif chill franco-brésilien caïpi et compagnie. Peut-être qu'elle se plante complet et qu'elle cherche juste à voir des trucs qui n'existent pas, mais ça lui inspire ça. Elle peut pas retenir un ricanement devant l'image qu'il dépeint de la forêt amazonienne. Ok, elle va peut-être revoir ses projets, ça l'emmerderait de crever au beau milieu de la pampa brésilienne parce qu'elle s'est tapé un égo trip stupide. « Tu connais bien toi ? Au pire tu m'emmèneras » elle suggère l'air de rien, le sourire espiègle gravé sur ses lèvres. Elle dérive sur le sujet voyage, un truc qu'elle adore sans doute parce qu'elle a jamais eu l'occasion de vraiment en faire et que le côté exotique de partir dans l'inconnu et se laisser porter, ça lui vend beaucoup de rêve. Sa petite bucket list est déjà prête et elle espère bien que son passage dans OMB lui permettra d'en concrétiser quelques uns. Elle acquiesce à ses remarques, en se rappelant un moment en particulier qui lui a laissé un gros souvenir. « J'ai pas beaucoup voyagé parce que je viens d'un milieu modeste, on n'avait pas vraiment de thune chez moi du coup fallait prioriser sur les choses vitales. Mais j'ai une tante – enfin une tante, on est pas du même sang, mais chez moi même les voisins c'est la famille – qui a déménagé dans l'Utah et un jour on est partis en vacances chez elle. Du coup j'ai harcelé ma mère pour qu'on aille faire au moins un parc naturel, et on a fait du camping la nuit. Je me rappelle que j'ai passé 3 heures allongée par terre à regarder le ciel parce qu'on voyait toute la voie lactée » elle raconte, le sourire rêveur aux lèvres, perdue dans ses propres pensées. « T'as raison, au final c'est pas vraiment le voyage qui compte, c'est les moments qui te marquent sans que tu saches bien pourquoi. » Et Noor, elle est adepte de faire compter les moments de ce genre. « J'aurais bien aimé devenir photographe » elle révèle, façon suite logique de ses pensées. « Mais ma priorité pour l'instant c'est de gagner un max d'argent le plus rapidement possible pour mettre définitivement ma famille à l'abri du besoin. Du coup mes rêves persos ça attendra un peu. » Il est privilégié Mael, c'est peut-être le premier à qui elle balance autant de petites infos persos gratos.
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Re: yeah right (dim, 15h)
Lun 28 Sep - 11:52



Son doigt d'honneur s'était dressé face à son visage en guise de réponse, avant de s'essouffler aussi vite en un haussement d'épaules. Il était comme ça, lui, il racontait les choses telles qu'elles lui venaient, sans forcément se préoccuper de l'importance de certains détails. S'il se dévoilait il préférait le faire en bloc, avec tout ce qui en résultait. C'était pas un mec du demi-vide ou demi-plein, Mael, c'était un gars du tout ou rien. Soit il se taisait et laissait les choses se faire, en simple figurant d'une scène, soit il s'y impliquait d'office, tête baissée et coeur emballé. Non. C'est pour ça que je suis rentré y'a deux ans. On lui a diag un cancer et voilà. Voilà, signifiant ce qu'elle pourrait très bien interpréter toute seule. T'as une clope ? Il essayait toujours d'en parler avec discernement, même si la réalité était parfois plus compliquée. A certains moments les phrases sortaient avec une spontanéité et une facilité déconcertante. A d'autres, comme maintenant, il se sentait doucement vaciller dans ses formulations. C'était un tout. Le Brésil ça venait d'elle, j'sais pas si je t'ai dit. Il s'était mis à sourire, rebondissant un instant sur son questionnement. J'en sais rien, j'ai passé quelques années chaotiques là, j'ai besoin de me stabiliser avant d'envisager autre chose. Trop de voyages, trop de boulots différents, trop d'allers-retours, trop d'attente et d'espoirs. Puis rien. Son rythme entre Paris et Sète commençait tout juste à se réguler. Il s'y retrouvait enfin, Mael. Puis ça me troue le cul d'aller dans un pays géré par un facho. Bisous aux fervents défenseurs de Trump. Pas envie de soutenir économiquement un truc qui marche pas et qui appauvrit ceux qui galèrent déjà suffisamment. Être complice d'un système malhonnête c'était un truc qu'avait toujours combattu sa daronne et rentrer au pays maintenant ce serait comme trahir ses valeurs. Rien de plus simple. Déso je m'emballe. Il s'était passé une main sur la nuque avant de tourner la tête pour croiser son regard. Boh. Je suis chill. Mais ça veut pas dire que je réfléchis pas au-delà de mes trainings et de mes trips à vélo. Clairement, il pensait pas parler spontanément de politique en deux-deux en débarquant dans une téléréalité. Surtout avec Noor. Ils se dévoilaient un peu là mais c'était clairement la première fois qu'ils discutaient de cette façon. Pour Mael, Noor c'était avant tout la meuf qui l'avait systématiquement taillé sur tous ses posts pré-OMB. Il n'était pas hargneux et prenait les choses avec légèreté, assez convaincu qu'elle jouait à un jeu avec lui, mais ça n'enlevait rien à la situation. Là, casser les barrières, ça faisait du bien. Je connais un peu ouais, mais j'irai pas sans guide. Les mecs se baladent avec un fusil et une machette tu sais. Jaguars, serpents... La jungle, pas une blague. Une fois je me suis réveillé et un jaguar buvait l'eau de la piscine de mon oncle. Anecdote funky parce qu'il était de l'autre côté de la vitre, safe et dans un bout de forêt loin d'être l'Amazonie. Mais pendant ses rando, avec des potes, dans la vraie de vraie Amazonie, il était bien content d'avoir un gars prêt à dégainer le fusil. Cette fois il avait fermé sa gueule pour l'écouter. Et c'était assez déconcertant de capter à quel point il ne connaissait rien à sa vie. Noor, elle ouvrait souvent sa gueule et à ses yeux ça signifiait deux choses : soit une ultra-confiance, conditionnée par un milieu social qui l'avait toujours mise en avant. Soit le radical opposé. Mais il ne fallait pas grand chose pour se rendre compte qu'elle ne ressemblait en rien à Olive ou Riley. Pourquoi photographe spécifiquement ? En éternel insatisfait il ne retrouvait jamais la beauté de l'instant derrière l'image. T'y crois vraiment à ça ? Son sourire s'était posé sur son visage. Tu sauras mettre un stop à ta recherche de stabilité financière un jour ? Ca lui semblait absurde, trop simpliste, déconnecté de la réalité. La société nous pousse à toujours plus. C'était aussi le spectre du nouveau riche. Celui qui voulait gratter à tous points pour atteindre un pallier qui n'était jamais suffisamment élevé. Money is money. Moi j'appelle pas ça des rêves, plutôt des objectifs. C'est quoi tes objectifs ? Le rêve, c'était trop illusoire.
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Re: yeah right (dim, 15h)
Lun 28 Sep - 20:31



Elle ricane à son doigt d'honneur, pas phasée par le geste. Son sourire s'efface quand il mentionne la situation de sa mère et elle n'a pas besoin qu'il développe pour qu'elle capte ce qu'il ne dit pas. « Je suis désolée » elle se contente de répondre, sans savoir ce qu'il convient vraiment de dire à quelqu'un qu'on connaît si peu. Elle acquiesce et lui tend son paquet de clopes dans la foulée, contente de ne pas s'éterniser sur un sujet qui peut la mettre aussi mal à l'aise. Noor, elle n'a jamais perdu personne dans sa famille mais elle a conscience que sa grand-mère vieillit, et mal qui plus est, elle serait pas surprise d'apprendre son décès tandis qu'elle était dans le jeu. Ca la ferait vriller, au moins un temps. Alors quand il s'agit d'une mère... « Non, tu m'as pas dit » elle confirme en secouant la tête. Elle croit même pas qu'il lui ait dit qu'il était franco-brésilien, même si ça n'a pas été bien compliqué de deviner cette partie-là. « Chaotiques comment ? Avec le décès de ta mère ou plus généralement ? » Chaotique, ça la connait, c'est un peu la définition de sa propre vie même si elle commence enfin à raccrocher les wagons et y refoutre un peu de sens. Elle sourit quand elle le voit partir en croisade contre son président et elle secoue la tête. « Je connais pas du tout la situation au Brésil. J'ai déjà du mal à capter ce qu'il se passe dans mon propre pays alors... » Noor, elle fera jamais genre qu'elle y connait grand-chose, qu'elle est cultivée ou intellectuelle : elle ne l'est pas. Elle est juste débrouillarde, et jusqu'à présent ça lui a suffit. « Tu réfléchis à quoi du coup ? » elle l'interroge. Qu'est-ce qui passionne Mael mis à part son vélo ? C'est sûrement un peu réducteur, mais à sa décharge c'est pas comme si elle avait passé l'essentiel de son temps ici à... well, ne pas parler avec lui. Là encore, faut rattraper tout son retard et elle suppose qu'il a déjà du avoir ces conversations mille fois avec d'autres. Tant pis, il y aura le droit un mille-et-unième fois avec elle. Il évoque un souvenir d'Amazonie et elle se force à retenir un rire en imaginant sa propre gueule avec un jaguar buvant l'eau de la piscine pépouze devant elle. Y aurait moyen qu'elle parte en hurlant – un move évidemment très intelligent, qui confirme exactement ce qu'il vient de lui dire : faut jamais la laisser partir seule en Amazonie, elle serait assez conne pour mourir de la mort la plus stupide qui soit. « Mon envie de partir en trip là-bas vient de plonger à moins mille » elle se marre. C'est plutôt l'inverse, en vrai, parce que Noor adore les petits challenges où on ne l'attend pas. « J'irai avec un guide alors. Mais j'irai, c'est sûr » elle ajoute en hochant la tête comme pour se convaincre elle-même. Juste parce que c'est le genre d'endroit qu'ils n'ont pas aux US, et que ça doit être spécial. Déjà qu'elle était fascinée en découvrant les Everglades de Miami, puis les bayous de Louisiane... Noor c'est une grande gosse, avec des étoiles qui brillent dans les yeux dès qu'on lui parle un peu d'aventure. Un peu comme quand elle raconte qu'elle aurait voulu être photographe, et fait référence à cette soirée passer à regarder les étoiles. « Parce que les souvenirs, ça s'oublie. Les photos non. » Parce qu'elle veut pouvoir s'en rappeler dans 50 ans et retrouver d'un seul regard toute l'émotion d'un moment. « Après ça se trouve ça m'emmerderait d'être photographe dans la vraie vie, mais sur le papier ça me fait bien kiffer. » Elle acquiesce à la question qu'il pose. « Je crois ouais. T'sais j'aspire pas à devenir milliardaire ni rien et c'est même pas pour moi. C'est pour ma mère, ma grand-mère, pour qu'elles galèrent plus. » Elle a un grand cœur Noor, il est simplement difficile à atteindre. « Je veux juste avoir suffisamment pour vivre sans avoir peur de ce qu'il se passerait si j'avais plus de taf, ou que je tombais malade. Et pour me faire un peu plaisir. J'ai pas besoin de plus. » Mais surtout ça lui donne une ligne directrice, un objectif auquel se raccrocher sur le long terme, un truc qui la fait se lever le matin en sachant pourquoi elle fait ce qu'elle fait. « Well, mon premier objectif c'est ce que je viens de te dire. Et au final tous mes objectifs ils découlent de ça, donc ça englobe tout. Je voudrais faire des voyages dépaysants pour voir un peu le monde, apprendre une autre langue, peut-être l'espagnol, aller en Inde pour rencontrer ma famille... » Et la liste pourrait être encore plus longue. Mais au quotidien, Noor elle se démerde simplement pour s'en sortir, et c'est déjà pas si mal. « Et toi, c'est quoi tes objectifs à toi Mael ? » elle demande, en réalisant que c'est possiblement la première fois qu'elle l'appelle par son prénom plutôt que le surnom qu'elle lui a dégotté avant même de le rencontrer.

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Re: yeah right (dim, 15h)
Mer 30 Sep - 23:34



Il était passé rapidement à autre chose en s'allumant la clope tendue par Noor. Trop de mois qu'il attendait ce moment où la simple mention de l'évidence n'éveillerait plus de reliquats de douleur. L'enchaînement de révélations n'allait pas forcément en sa faveur. On touchait du doigt trop d'élément intimement liés à sa vulnérabilité. Et Mael, comme d'habitude dans ces moments, il se dispersait, regardait fixement le paysage, amorçait un sourire aux lèvres tordues, relevait ses épaules pour s'offrir une prestance différente. Ca dépend de qui t'en parle. Il ne pouvait pas tout lui dire, à Noor. Pas aussi simplement, à découvert, après deux semaines sans s'être adressés la parole. Ca allait trop vite. Il se laissait prendre au piège de sa propre bavardise. A force de transpirer l'amour, la fascination envers ses origines, à force de raconter avec une passion non dissimulée les simples choses qui assemblaient les maillons de sa vie, il se sentait nu. Du mal à me poser. Vite lassé par mes tafs et par les personnes que je rencontrais. Il était tellement entier qu'à force de s'offrir aux personnes il en finissait par oublier son propre équilibre. Et puis, un jour, le déclic. Il prenait conscience de sacrifices qui n'auraient pas du avoir lieu. Le recul le faisait vriller et il préférait tout lâcher. Son sourire s'était étiré à l'entendre mentionner son ignorance de la politique brésilienne et il avait haussé les épaules dans une nonchalance assumée. Pas grave. C'était une lutte de lui à lui, elle n'avait aucun lieu d'être à la télévision. Je sais pas, plein de choses. Le monde, l'écologie, ce que j'ai envie de faire au long terme, qui j'ai envie de devenir et où. Ca va et ça vient selon les événements aussi. Je m'emballe vite si on m'en laisse l'espace. 27 ans et toujours en pleine crise existentielle le type. Là tout de suite je kiffe ce que je fais. Il avait quand même précisé, pour qu'elle ne se dépeigne pas un spectre complètement faussé de sa personne. Je trouve qu'il n'y a rien de plus motivant que de pousser les personnes à se sentir bien dans leur corps. Si pour les autres ça s'arrêtait à un taf technique, pour Mael il y avait une dimension psychologique immense à encadrer sa discipline. Entre le dépassement de soi, la satisfaction, la fierté, le dévouement, le lâcher prise. Il voulait les voir se buter, ses élèves, les sentir prêts à foutre quatre baffes au fatalisme qui entourait leur vie. Et rien que d'y penser ça lui faisait du bien. Ses lèvres s'étaient étirées en un rire moqueur à l'entendre se rétracter sur son aventure brésilienne avant qu'il ne lui renvoie ses propres questions. Il analysait, Mael, tirant de longues taffes sur la clope qui se consumait trop vite. Y'a quoi d'autre qui t'aurait fait kiffer comme taf ? Il alignait les éléments, là. Cherchait à associer le portrait de Noor à divers détails qu'elle se permettait de lui partager. Ouais je comprends. C'était facile pour lui. Mael il avait grandi dans une famille simple mais aux revenus réguliers. Ses parents avaient volontairement choisi d'entreprendre, après de vagues études littéraires et d'architecture. Sa mère percevait une pension régulière en provenance du Brésil et ils vivaient dans une ville globalement facile d'accès. L'argent était là. Pas à outrance, mais il ne faisait pas défaut. C'est pour l'argent, OMB ? La question arrivait légitimement, rythmée par son récit. Il n'en demeurait pas moins dubitatif, le français. Pour lui c'était un spectre vicieux. A moins de percevoir d'office une grosse somme inattendue qui permettait de faire un bond de CSP. Un pactole, une nouvelle maison, une belle voiture et le reste à la banque. C'est vrai que c'est le bordel la santé aux US. J'pige pas votre pays sérieux. Une aberration. Ca déconnait de tous les côtés. Et même pas besoin d'y vivre pour s'en rendre compte. Famille maternelle ? Il avait tiqué sur l'Inde. Pour un mec comme lui issu directement du métissage ça tenait toujours de l'intriguant. Pourquoi l'espagnol ? T'as eu un p'tit crush sur un beau latino avoue. Il se moquait à demi-teinte pour rapporter un peu de légèreté à la discussion. Une façon  aussi de ne pas trop réfléchir à sa question piège. Tirer un trait définitif sur quelque chose qui me poursuit depuis quelques temps. Son sourire s'était planté sur son visage avant de hausser les épaules. Et gagner le prochain triathlon de ma catégorie. Easy. Ca allait du tout au tout avec lui.


    c'est toi   :dramaq:
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Re: yeah right (dim, 15h)
Jeu 1 Oct - 23:09



« T'as toujours été comme ça ? Du mal à te poser ? » elle questionne en continuant de fumer tranquillement sa clope. C'est pas un truc qu'elle comprend totalement, Noor, même si elle est souvent en mouvement. Elle gravite à la recherche d'opportunités, plus que pour étancher une quelconque éternelle insatisfaction. Elle ne fuit pas les choses, elle les conquiert avec détermination, et quand c'est fait elle passe à la suite. Mais elle fait forcément un parallèle, avec sa tendance à se lasser facilement de tout surtout quand elle ne se sent pas challengée. « Qu'est-ce qui faisait que tu te lassais ? » Histoire de voir jusqu'à quel point ils sont sur une longueur d'ondes similaire. « Tu réfléchis trop, quoi » elle conclut dans un sourire moqueur, en meuf qui a tendance à saisir l'impulsion du moment sans chercher à comprendre ni à réfléchir au pourquoi du comment elle se retrouve parfois dans certaines situations. Noor, l'art et la manière de se foutre dans la merde mais de toujours s'en tirer sans une égratignure, ça relève d'un véritable talent à ce stade. « Ouais ? C'est quoi ta plus grande fierté dans ton taf ? Genre quelqu'un qui partait de zéro et qui s'est donné à fond. » Y a de quoi tirer du plaisir à faire ça, même si clairement elle aurait pas la patience de former d'autres gens. Elle a pas de patience tout court, ce serait voué à l'échec. C'est pour ça qu'elle aime bien son taf : son côté éphémère, avec les groupes de touristes qui changent à chaque fois pour apporter un mood différent. Et Noor, elle aime bien sentir la tendance et s'adapter directement, surtout quand elle tombe sur des sceptiques qu'il faut convaincre de la véracité des histoires qu'elle raconte. Elle hausse les épaules à la question qu'il lui pose, parce que c'est typiquement un truc auquel elle a pas vraiment réfléchi. « Je sais pas trop. Quand j'étais gosse je voulais être star. Je savais pas de quoi, si je voulais être actrice, chanteuse ou quoi, je voulais juste être archi famous et que tout le monde me voue un culte. » Elle ricane de sa naïveté de jeunesse. « En vrai j'aime bien ce que je fais maintenant, mais c'est sûrement parce que j'adore ma ville et que j'adore la présenter aux touristes. » Elle se plait bien dans ce qu'elle fait, raison pour laquelle elle songe pas encore à se reconvertir dans un énième taff. De là à croire qu'elle fera ça jusqu'à la fin de sa vie... « Après généralement je prends les opportunités qui se présentent à moi. Genre demain on me demanderait d'être une Princesse Disney à Orlando je signe direct » elle se marre. Princesse Jasmine, forcément. Ce qui n'est pas prêt d'arriver – faudrait pas traumatiser les gosses avec Noor – mais elle aurait carrément pu envisager des délires du genre. « Ouais. Même sans gagner, si je peux réussir à partir en validant une cagnotte bien remplie j'aurai atteint mon objectif. » Et cet objectif, elle le perd jamais de vue, c'est pour ça qu'elle accepte toujours les missions : plus d'argent dans sa cagnotte. « Même moi je le pige pas Pornstache » elle répond dans un éclat de rire. C'est n'importe quoi, chez elle, même si elle se verrait pas vivre de façon permanente ailleurs. « C'est vrai qu'en France tout est gratos ? » C'est des touristes qui lui ont raconté ça un jour, ils ont passé la soirée à échanger des infos sur leurs pays respectifs, mais c'est peut-être le truc qui l'a le plus marquée : les soins gratos. « Oui, famille maternelle. Je connais pas ma famille paternelle. » Probablement parce qu'elle ne connait pas son père. « J'ai pas eu que des crushs » elle répond en glissant un clin d'oeil entendu. « Mais en vrai, c'est parce que je suis persuadée que mon père est hispanique et j'sais pas, je me dis que ça crée une connexion même si c'est con. » Parce que son père n'est pas mort, juste pas dans le décor. Mais même quand elle fait genre qu'elle s'en tape, y a toujours ce petit manque lié au fait de n'avoir jamais eu de réponses à ses questions. « Quelque chose en lien avec ton secret ? » elle se renseigne l'air de rien, même s'il est probablement pas assez con pour tomber dans le panneau. « Ca me semble déjà plus atteignable » elle souligne dans un sourire. Noor, elle aime bien les choses concrètes et ça, ça rentre typiquement dans cette catégorie. « Je viendrai t'encourager avec mon petit panneau Go Pornstache, tu vas voir ça va être très sympa. » Pauvre de lui.
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Re: yeah right (dim, 15h)
Ven 2 Oct - 15:27



Un peu. Même les deux ans au Brésil, j'ai pas mal changé de taf. Ses épaules s'étaient soulevées en un haussement souriant. Mais je m'attache aussi vite que je me lasse. Suffit qu'on me propose un plan et je m'emballe. A ce niveau on n'aurait pas dit qu'il avait fait des années d'études assez carrées, Mael. Il n'avait rien retenu de tout l'apprentissage étouffant d'école. L'ambition qu'on essayait de leur implanter dans le crâne. Cette capacité à négo des bons salaires, alignés au mérite de ceux qui avaient fait de longues études. N'imp'. J'en sais rien, je vis un peu au tout ou rien. Elle tapait dans les questions complexes, Noor. Si je commence à douter d'un truc j'ai du mal à rationaliser et boum je lâche. Flemme de me prendre la tête tu vois ? Du moins, sur des choses aussi simples. En France j'ai pas mal bougé parce que les villes m'étouffaient. C'était un moment compliqué. J'ai cherché à rester qu'à quelques heures de train de chez moi pour aller facilement voir ma daronne. Mais du coup à chaque fois que je repartais j'avais les boules. Il déliait des choses qu'il s'était rarement avoué lui-même. Ca m'a pas aidé à vouloir chercher de la stabilité. Y'avait toujours la notion d'urgence. Je savais que tout était temporaire. C'était pas un fils à maman, Mael, mais sa mère avait toujours occupé une place énorme dans sa vie. Parce qu'il l'admirait, il l'admirait profondément. Bouger sans cesse c'était aussi une façon de ne pas accepter la finalité de sa maladie. S'il s'était réellement posé il aurait abdiqué. Mais oui, il réfléchissait trop. Elle avait raison de résumer ça aussi simplement, Noor. Il en était fermement convaincu et ne nierait jamais cette vérité. Son sourire s'était élargi à parler de son taf actuel. Beaucoup plus simple. Ouais ça se voit vite et facilement les perf. Tu peux tout tracker. Y'a des gens tu sens que tu peux les pousser et les matraquer. Ils attendent que ça. Et quand tu vois une amélioration rapide qui leur permet d'atteindre de vraiment bons niveaux c'est kiffant. Autant pour eux que pour moi. Ca veut dire que je fais bien mon job et qu'ils sont chauds pour continuer. C'était gratifiant, tout simplement. Il n'avait jamais aspiré à une quelconque notoriété, mais il était tellement happé par sa propre recherche de l'accomplissement qu'il grappillait à tous les niveaux. Disney sérieux ? Autant le coup de la chanteuse superstar c'était du classique, autant il ne s'attendait pas à voir pop-up cette référence. Tu passes ta journée à faire quoi quand tu fais ça ? C'était pas méprisant, simplement une forme de curiosité un peu dubitative. Qu'est-ce qui te fait kiffer dans Disney ? En réalité Mael c'était juste un gars qui cherchait pas forcément l'amusement. Et il avait du mal à trouver l'amusement dans ce genre de trucs. Pas si funky, à part sur des petites choses. Il voulait pas qu'on lui envoie du rêve. Il voulait trouver le cool et le kif dans des éléments simples. La construction, ce genre de spectacles, c'était pas un truc dans lequel il se retrouvait. Oui quasi tout est gratos. Enfin tu cotises quoi, sur ton salaire. Pas sûr qu'elle veuille rentrer dans les détails de la sécurité sociale. Même lui ça l'emmerdait. En bon gars qui avait vécu de boulots instables, CDD, et s'était barré longtemps à l'étranger, il était toujours dans des galères administratives. Mael il vivait au jour le jour avec la nonchalance du mec à qui il n'arriverait rien. T'as des raisons de croire qu'il est hispanique ? Elle le faisait marrer, Noor, à toujours apporter du sous-entendu dans ses petites déclarations. Si demain tu devais te barrer de Nola t'irais où ? Ses yeux s'étaient rivés vers elle tandis qu'ils commençaient doucement à rebrousser chemin. Bientôt l'heure des corvées. Un peu ouais. Aucun mal à filer des infos gratos, il était disposé à parler de son secret à qui le voulait. Il ne cachait rien d'énorme Mael, il avait même hâte de pouvoir en discuter avec les autres. Please doooon't. Son poing s'était posé sur son épaule, la poussant sur un faux air désespéré.



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