Emmitouflée dans sa doudoune, les genoux recouverts d'un plaid, elle a le yeux rivés sur son journal intime sur lequel elle y couche ses pensées les plus intimes. Dans un langage secret qu'elle seule pour lire, dans un japonais approximatif, lacunaire, le niveau d'un môme de neuf ans. Très vite, ses pensées dérivent et son crayon détourne de sa trajectoire et se met à esquisser des symboles abstraits. Ces symboles se transforment petit à petit en un ensemble cohérent de signes. Le griffonné s'intensifie, s'anime sous les doigts affairés de l'anglaise. Les pages noircies d'esquisses en tout genre, elle décrète une pause méditative. Ses orbes se perdent dans le champ immense parsemé de blés. Le vent automnal s'engouffre dans sa chevelure de feu, elle soupire de plaisir. Les sens en éveil, elle entend des pas provenant du champ. Y émerge alors une silhouette familière, celle d'un @Loen hésitant à faire rebrousse chemin. – Approche. Rumer lui fait un geste de la main, l'intimant à la rejoindre dans sa retraite. – Je ne mords pas, promis. Son sourire chaleureux en atteste de sa bonne foi. Elle rit légèrement avant de fermer machinalement son carnet qu'elle met de côté. Assis tous les deux, leurs épaules se frôlant, la orange scrute en silence le visage de son voisin et elle y voit une mine tristoune, un voile nuageux recouvre ses yeux. – Maggie te manque hein ? Sa main vient se poser sur l'épaule sur l'éphèbe et la frotte avec affection. Elle sait qu'il la porte tendrement dans son cœur et cet éloignement forcé doit le miner. – Elle est précieuse, notre Maggie., qu'elle souffle, sentant la chaleur envahir sa poitrine.

Depuis le début de la semaine, c'est l'arbre qui retient toute mon attention. Il inspire tellement de fragment de magie et d'histoire que je ne me vois pas ailleurs. L'aventure oblige, je suis également dans le poulailler et dans le potager, mais mon moment favoris c'est d'échanger des notes secrètes avec Maggie. C'est ce délicat plaisir qui me fait sourire au milieu de la journée, de me questionner sur ce qui a traversé son esprit en me lisant, quelle moue elle a fait en me répondant. Toutefois, il n'y pas que cet endroit qui dégage du mystère et du calme. Autour de la ferme, prend racine du blé, tout un champ. Une fois sur deux, dans un film, c'est un champ hanté, où on s'y perd à jamais. J'ai donc tenté le destin, m'y plongeant pour une balade. Avec comme repère, toujours droit devant, et pour revenir, un 180 degrés et toujours devant ensuite. Je laisse mes mains voguer entre les tiges, la brise dans les cheveux. Je n'ose pas m'aventurer si loin et plutôt que de suivre une pensée logique, je bifurque 90 degrés à gauche. Lord has mercy et je me retrouve sur le chemin principal, découvrant @rumeur, plongée dans son carnet. Oops. J'hésite à rebrousser chemin. À ce stade de l'aventure, avec le dévoilement des gens qui votent non au ballotage, avec des concertations de plus en plus difficiles dans les équipes, je deviens plus discret avec certaines personnes. Mais la cheffe, c'est pour moi une fashion queen et tout le monde n'a que de gentils mots pour Rumer. D'accord j'arrive. Que je lâche, un sourire naissant. Me poser tout près d'elle sur le sol, me rappelle que ça pourrait être Maggie. Ce sentiment transparait dans mes iris et la orange me le traduit aussitôt, Oui ça me manque d'être proche d'elle. Mais on a trouvé une méthode pour partager des moments ensembles, notre repère. J'ai bien envie de lui raconté puisque des gens comme Clay l'avait déjà remarqué, mais pour le moment ce sera entre la rousse et moi. Vraiment, c'est un bijou. Je n'avais jamais rencontré personne comme Maggie, c'était si simple de la côtoyer. C'est dommage qu'on ne se soit pas arrêter avant our s'asseoir et discuter. Je dispose mes jambes en indien, mes opales cherchant les siennes. C'est qui ta plus belle découverte pour le moment?