« Regarde @Clay, elles ont pondu des œufs! » Nous ne sommes pas sans savoir que des tâches se devaient d’être accomplies cette semaine, et loin de moi l’idée de me tourner les pouces durant notre présence dans cette ferme. J’apprécie totalement le fait de devoir mettre la main à la pâte et rendre la vie meilleure à nos chers camarades, autrement dit les animaux qui logeaient ici. J’avais attrapé Clay, dont j’avais rejoint l’équipe cette semaine, sur la route en direction du poulailler, étant donné que c’était à notre tour de nous occuper de nos amis à plumes. Je tente d’attraper les œufs fraîchement pondus ce matin en veillant bien à ce qu’aucune poule ne m’attaque pendant que je lui vole clairement le fruit de sa production journalière. J’en attrape un en main, souffle sur les quelques plumes qui y étaient resté collées et l’examine. Parfait, cet œuf, comme tous les autres d’ailleurs. Je tourne la tête vers Clay, en fronçant les sourcils. « Je crois que je culpabiliserais de manger ces œufs.... quand je vois directement d’où ils viennent » qui suis-je, moi, Samm, pour aller consommer ce que nous ont donné ces plumes qui courent dans nos pieds. Mais si moi je ne les mangerai pas, les autres le feront sans doutes et je ne peux pas leur gâcher ce plaisir. Je viens déposer les œufs dans un petit panier en osier que j’avais récupéré au préalable. Un, deux, trois... sept. Pas mal, comme récolte ? Je n’arrive pas à me rendre compte, c’est beaucoup ? Je me releve, viens mettre mes mains sur les hanches. « Qu’est-ce qu’on est sensés faire, maintenant ? » comment s’occupe-t-on de poules, hein? Et puis comment faire pour s’en occuper sans qu’elles nous bouffent? Ces petites bêtes sont caractérielles, mais clairement je les préfère aux rats qui nous avaient chassés du block - littéralement. « Les caresser ? » non c’est sans doute une mauvaise idée.

Dieu a entendu les prières de @Clay. Comme quoi, de temps en temps, Il se montre et ça fait du bien. C’est, non pas avec Olivia, mais avec @Samm qu’il se lance dans la mission du jour, les poules, et il faut admettre que c’est à peu près dix mille fois plus agréable de faire ça avec elle qu’avec l’autre. Samm, elle est pleine d’entrain, de vie et de motivation à l’idée de réaliser cette tâche, et Clay, il se laisse facilement entrainer par les gens qui sont bon délire. Il sourit en se pointant avec elle dans un poulailler où les poules sont réveillées depuis bien longtemps. Samm s’extasie devant les œufs fraichement pondus. Faut dire que c’est cool, ça sent meilleur que chez les cochons, ici. Les œufs dans les mains, elle a l’air d’avoir trouvé de l’or, Samm. Ça lui arrache un grand sourire. — Magnifique. Omelette au fromage in coming, il annonce en pensant déjà à la bouffe, évidemment. Mais Samm fronce les sourcils, pas décidée à manger les œufs qu’elle a, lui semble-t-il, volés. — Faut pas dire ça. Tu t’embêtes pour rien : ils sont pas fécondés. Les poules, tant qu’elles ont pas de poussin dedans, elles en font rien de leurs œufs, si ? C’est un peu comme les femmes qui ont leurs règles, non ? Tant que c’est pas fécondé, le corps élimine ce qu’il considère comme un déchet. Les œufs, c’est pareil, ou il a tout faux ? Il ne mange pas de veau, lui, mais sa conscience animale s’arrête là. En grand amateur de viande, il sera toujours ravi de dévorer un bon gros steak de bœuf. Cela dit, Samm a l’air de mieux s’y connaitre que lui en la matière, alors, curieux, il pose sur elle ses yeux pleins de questions. — Elles en feraient quoi des œufs, ces poules, si on les prenait pas ? Il se le demande vraiment, Clay. Est-ce qu’elles les mangeraient elles-mêmes ? Les écraseraient ? — J’ai entendu dire qu’il fallait leur rendre les coquilles, aussi. Ça leur donne des forces. Tu valides ? Ses connaissances en matière d’entretien de poules ne vont vraiment, mais alors vraiment pas loin. Samm se redresse, et lui annonce ne pas savoir que faire à présent. Ça le fait rire. — Occupe-toi de les caresser, elles adorent ça, surtout elle, là, dit-il en désignant la poule blanche, bien dodue, qui a roucoulé sous ses caresses en début de semaine. — J’imagine qu’il faut… Vérifier qu’elles ont toujours de l’eau et des grains. Avec Rumer, on a changé leur paille avant-hier donc c’est encore propre, ici… Il se penche au-dessus de l’écuelle d’eau : pleine. — Et le sac de graines, il est… Il fait fonctionner sa mémoire et se dirige jusqu’au petit placard qu’on trouve au fond du poulailler. Là, un bac en plastique est scellé, pour ne pas que d’autres animaux viennent voler la nourriture des poules. — Là ! Il plonge l’écuelle dans les graines et repart en direction des poules. — Faut renverser au-dessus du sol et… elles vont venir picorer… Enfin, il imagine…

« Cool ! Tu t'en charges ? » Je vois les dires du brun comme une invitation à cuisiner. Je suis tout sourire et ravie à l'idée de devoir m'occuper de la ferme cette semaine, on dirait une gamine à qui on vient de confier les premières responsabilités de sa vie et qui n'en peut déjà plus. Enjouée, je ressentais quelques remords quant à l'idée de prendre ces oeufs fraichement pondus à ces poules qui n'avaient rien demander. Mais évidemment ces oeufs ne sont pas fécondés, heureusement d'ailleurs parce que si ça avait été le cas je n'aurais même pas essayé de les prendre en main. Généralement, on aime pas trop que les inconnus prennent nos gamins dans les mains comme ça. J'imagine que pour les poules, c'est pareil. « Il me semble qu'il faut les approcher d'une source de lumière pour voir s'ils sont fécondés. Mais quant à savoir ce qu'ils font de ceux qui ne le sont pas... c'est une bonne question. » Je me creuse la tête, viens regarder en l'air. « Je pense qu'elles les détruisent, non ? En soit ils ne le servent à rien, et j'imagine que le cannibalisme n'est pas très bien vu dans leur espèce non plus » donc j'émets de gros doutes quant au fait qu'elles puissent manger leurs propres oeufs. « Elles mangent leurs coquilles ? » Attendez, quoi ? « Elles savent pas que ça peut provoquer l'appendicite, ça ? » c'est ce que j'ai toujours entendu dire. Qu'en mode si tu avales des bouts de coquille d'oeuf, du moins un peu trop alors ton petit truc explose. C'est super ça. Une fois les oeufs ramassés je dois bien avouer que je me demande bien ce qu'on peut faire d'autres. Même si nous n'avons pas fait grand chose pour l'instant hormis discuter de nos chères amies à plûmes. Je propose de caresser les poules mais je me doute bien que ce ne sera pas possible. Parce qu'il faut déjà mettre la min sur une poule et ça, ce n'est pas tâche aisée. Ah, mais il faut les nourrir. Pas bête, @Clay. Le jeune homme s'occupe de les réapprovisionner en graines, qu'il jette ici et là sur le sol ce qui provoque un spectacle des plus remarquables. Des dizaines de poules débarquent et viennent picorer ce que Clay vient de leur donner, et ça caquette, ça glousse, à tel point que je dois me reculer un peu parce que, mine de rien, on se retrouve au milieu de toute l'action. « Dis-donc, elles n'attendaient que ça! » Personne ne s'en ait occupés hier ? Ou peut-être que ces petites bêtes ont un appétit important. C'est à ce moment là que j'aperçois pour la première fois l'un des deux coq débarquer de son enclos. Comme une star, d'ailleurs. Si je devais le transformer en humain, je l'imagine bodybuildé avec les pecs bombés et apparents, le genre de type qui veut à tout prix que tu le remarques. « Ah voilà le criminel ! Celui qui nous réveille tous les matins ! » enfin moi, personnellement, même si j'arrive très rapidement à me rendormir ici. « Même si c'est lui qui lance le début des hostilités » en mode : "réveillez-vous, les loseurs. il est temps de bosser!"

— Ouais, il répond dans un grand sourire au sujet de la cuisine à faire. Il aime bien cuisiner, Clay, mais faut admettre qu’il sait pas faire grand chose… Cuire la viande, ça c’est ok, l’assaisonner, ok. Les pâtes, les salades, les bowlcakes, ok. Mais les trucs un peu complexes, la pâtisserie, les plats en sauce… C’est pas son domaine, quand bien même il adorerait s’améliorer pour faire honneur à son amour de la nourriture. Ce que lui dit @Samm au sujet des œufs fécondés le perturbe. Sourcils froncés, il abaisse son regard jusqu’à ses mains et contemple les œufs. — Tu veux pas vérifier, toi ? Parce que si je casse ce truc au-dessus de la poêle et qu’un fœtus de poussin tombe dans l’huile, j’te promets, je me mets à vomir. Il aimerait être certain qu’aucun de ces œufs n’a été fécondé. Et comme il est infoutu de reconnaitre une poule pondeuse d’une poule, heu, reproductrice ? Il sait même pas si cette différence existe, en fait. Toujours est-il que ses mains sont pleines d’œufs et qu’il dirait pas non à l’aide salvatrice de Samm pour les checker un à un. — Elles les détruisent ? Il penche la tête de côté, peu convaincu. — A mon avis, ils s’empilent et elles en font rien. Regarde, si on passe pas tous les jours mais genre, une fois tous les deux jours, on trouve le double d’œufs, intacts, dans le poulailler. Et s’ils les laissaient dix jours solo, les poules, peut-être même bien qu’elles empileraient dix ou treize œufs les uns sur les autres, ouais. Quand il entend Samm avancer la théorie selon laquelle les poules ne sont pas cannibales, il rit, manquant de laisser tomber les œufs d’entre ses mains. — Toi, t’as jamais donné à des poules une carcasse de poulet, dit-il en riant. — Comme les cochons : elles mangent tout. Et, tiens, regarde. J’espère qu’t’as le coeur bien accroché, prévient-il en s’approchant d’elle pour lui tendre tous les œufs et les lui déléguer. Il n’en garde qu’un, qu’il tient entre deux doigts et qu’il place au-dessus du poulailler. — Prête ? Il brise la coquille en deux et laisse tomber l’œuf coulant au sol. Les poules se précipitent autour de lui et le mangent, se bousculant les unes les autres pour être celle qui picorera le plus de jaune frais. Clay jette à Samm un regard amusé. — Coquille fermée, elles en ont rien à foutre, mais ouvert, elles adorent toutes ça, comme par magie. C’est pas des flèches, hein… Elles sont même plutôt débiles, mais il garde l’insulte pour lui. — Je crois que les coquilles d’oeuf leur donnent des vitamines, ou un truc comme ça… C’est bon pour leur organisme, tu vois ? Ses connaissances vont pas plus loin, mais hey, c’est déjà pas mal, non ? Samm s’extasie devant la capacité des poules à bâfrer, Clay grimace. — C’est des monstres… Elles me boufferaient la main si je la mettais par terre avec ces graines… Plus ça va, moins il les trouve mignonnes. Leur manière de se jeter sur la bouffe, de se piquer du bec entre elles pour écarter la concurrence… Les petites vipères. Le cri de Samm en direction de l’entrée du poulailler lui fait immédiatement relever la tête. Le coq. Samm est à ça de le démarrer, parce que c’est vrai qu’il les réveille tous les matins, et aussi, qu’il a tendance à gueuler n’importe quand dans l’aprem, alors que Clay pensait son chant destiné au lever du soleil uniquement. — Il a pas aimé ton insulte, constate Clay dans un sourire en voyant le coq s’approcher de Samm en mode Rocky. — J’crois qu’il veut se battre avec toi, mate-le, il se met à rire alors que le coq appuie son petit corps emplumé contre la rambarde de bois, sa tête levée haut en direction de Samm. — J’te tiens les œufs si tu veux l’affronter.

« On sera deux à vomir, @Clay. T'imagines! » J'ai la vision d'horreur, nous deux en train d'hurler dans la cuisine. Le choc, en fait. Je crois que je me sentirais encore plus mal pour les poules à qui on aura enlevé leurs progénitures. Non c'est terrible, je secoue la tête de gauche à droite pour écarter cette vision qui a fait irruption dans mon esprit. Mais puisqu'il m'a demandé de les vérifier, pas de soucis. J'avais lu ça sur internet, qu'il fallait les approcher d'une source de lumière. Je viens en attraper un des mains du jeune homme pour venir l'approcher de la lumière au dessus de la petite porte de l'enclos. L'ampoule est presque grillée, à moitié éteinte mais ça devrait faire l'affaire. « Normalement, si tu vois des genre de membranes, des veines, c'est que c'est fécondé et... celui-là, c'est bon. Les autres aussi, je pense ? » mais pour être surs il faudrait tous les vérifier. Cependant le débat concernant les oeufs laissés là est sur la table et j'avoue que je pensais naïvement qu'elles les détruisaient. Peut-être pas par volonté mais surtout parce que les poules sauraient qu'ils n'étaient pas fécondés et donc elles marcheraient dessus sans trop faire gaffe. La théorie de Clay tient la route, c'est clair. Les oeufs s'empilent. Ca parait évident, maintenant, une fois qu'on le sait. Par ailleurs j'ai osé avancer l'idée qu'il était impossible qu'elles mangent leurs productions mais quand je vois Clay clairement se moquer de moi je comprends que j'ai dit une bêtise. « Tu vas pas faire ça ? » et là je le vois casser l'un des oeufs au sol et c'est la cohue auprès des poules, et vas-y que ça se bouscule, pire ça se bat, limite. Je ne savais pas, ça. C'est dégueulasse, mais je ne dis rien. De toutes façons, je pense que ma mine dégoutée parle pour elle-même. Je n'ai pas envie d'y aller de mon petit commentaire mais je suis obligée, c'est plus fort que moi. « Je suis choquée. Pourquoi elles font ça. » Ca le pond à six heures et ça le graille à dix. Je crois que j'aurais aimé ne jamais voir ça, mais point positif je me coucherai moins bête ce soir. D'ailleurs, comment se fait-il qu'il soit autant calé sur le sujet ? « T'as eu des poules, ou t'as déjà travaillé avec des poules ? Moi, à part savoir qu'il était possible qu'elles survivent sans tête, je suis larguée. » que je dis dans un rire. « Oui je sais c'est très aléatoire comme connaissance » Je hausse les épaules. Bon c'est déjà ça, j'imagine que je suis pas totalement larguée. Je souris quand il dit qu'elles lui boufferaient volontiers la main s'il la laissait là, parce que les demoiselles ont la dalle. « T'imagines si on accourait comme elles dès qu'on sentait l'odeur de la bouffe... » je soupire. Ah, mais. « Bon, c'est possible. Au final nos espèces sont pas très éloignées. » même si promis, Clay, si tu me fais à manger je te laisse garder ta main. C'est à ce moment là que le coq sort de sa cachette et vient clairement nous narguer. Il arrive bombé comme s'il sortait de la salle et il cherche nos regards. La provocation de Clay pourrait totalement me faire sourire à ce moment là mais je me dois de garder la face car, en effet, il a l'air de vouloir se battre avec moi. « Ouais, tiens. » je viens déposer le panier d'oeufs que je tiens à ses pieds et tente une approche vers le coq. J'avance, tout doucement, sur la pointe des pieds, et je ne le perds pas des yeux. Je ne sais pas ce que je vais faire une fois que j'arrive à sa hauteur, mais en tout cas je veux lui montrer que le patron, ici, c'est moi. Qu'il a le droit de me réveiller le matin parce que c'est dans sa nature, mais là faut pas qu'il me chauffe. J'avance, et j'avance, et j'avance. Je suis peut-être à deux mètres, deux mètres et demi de lui quand il relève la tête, me fixe. Je m'arrête. Il charge. Je tourne les talons et cours dans l'autre sens. « Hiiiiii !! » L'enfoiré. Je m'échappe, je crie, j'ai peur maintenant. Quelle idée, Clay, merci. « Heeeeelp Clay il est pas content !! » Les poules s'affolent, je m'affole, et viens me prendre les pieds dans un seau vide qui trainait-là, et me retrouve les quatre fers en l'air. Je viens mettre mes mains devant mon visage parce que je ne sais pas où est le salaud actuellement. Je suis un peu effrayée mais je ne peux m'empêcher d'être morte de rire, parce que la chute a du être belle. Et moi aussi je dois être belle actuellement.

Ses entrailles tapent une petite zumba quand il entend @Samm décrire les membranes de l’embryon qu’on peut apercevoir si on met l’œuf à la lumière. Clay n’est pas fan de dévorer tout ce qui est lié à l’enfance, aux premiers jours, c’est con parce que c’est pas forcément plus cruel que de dévorer un bœuf en plein prime de l’âge, mais merde, les embryons, les veaux, sérieusement ? Il grimace. — Samm… On les teste tous hein, on est d’accord ? Il se penche pour déposer les œufs dans la paille, en attrape un et le porte à la lumière. On dirait un con qui tente de voir au travers un télescope. — J’vois rien… J’ai peur de me planter, viens m’aider, il demande en se sentant démuni. Il lui en met la moitié dans les mains lorsqu’elle se rapproche de lui, et, pour la détromper et l’amuser en même temps, il casse un œuf au-dessus des poules afin de montrer à Samm leur voracité. Effet garanti, Samm est médusée. Ça le fait rire. — Elles mangent tout, ou presque. Il sait qu’il y a quelques aliments que les poules n’aiment pas, mais dans l’ensemble, pas beaucoup comparé à ce qu’elles sont capables de défoncer. — Mon père avait acheté trois poules et les avait mises au fond de la cour, derrière la maison. J’t’avoue que mon reuf et moi on en n’avait pas grand-chose à faire, c’est mon père qui s’en occupait. Quand on mangeait le soir, au lieu de jeter nos restes à la poubelle il nous demandait de les mettre dans un sceau en métal et parfois, mon frère ou moi on devait aller le donner aux poules. C’est comme ça que j’ai su qu’elles mangeaient leurs propres coquilles d’œuf, leurs œufs, et presque tout en fait, dit-il en fronçant légèrement les sourcils. Faut dire que lui et son frère ne s’étaient pas vraiment intéressés à la question. — Mon frère et moi, on voulait un chien ou un alligator. Les poules, c’était à côté d’la plaque, il ajoute dans un sourire. Des mômes tellement cons qu’ils étaient même pas foutus de réaliser qu’ils avaient des œufs frais tous les jours. La remarque sur la poule sans tête capable de poursuivre ses activités le fait rire à nouveau. Il sait pas quoi dire, il n’a jamais testé de décapiter une poule et mine de rien, il préfère la légende à la probable réalité… Samm émet la comparaison avec l’humain comme si c’était inenvisageable, mais Clay est pas tout à fait d’accord. — Mais imagine qu’on soit sur une île déserte et aride et qu’on n’ait rien à bouffer, tous, et quasi rien à boire. J’te promets qu’on se bouffe nous-même à la fin. Sûr de lui et implacable sur ce point, Clay. Tous les mecs qui ont un jour connu la perdition et la faim ont avoué qu’ils auraient pu manger n’importe quoi, dévorés par la dalle, même de la chair humaine. — J’crois qu’un mec avait survécu quelques mois tout seul en mangeant sa propre jambe, jusqu’à un certain point… Erk, il a envie de cracher au sol mais se retient. — A choisir, tu : te manges toi-même, manges quelqu’un d’autre, ou te laisses crever de faim ? Il a un sourire en la regardant. — La troisième option semble la plus simple, étant donné que tu viens de petit-déjeuner, mais je doute que ce soit la plus réaliste… L’enfer, cette question. Le combat Samm vs Coq l’intéresse plus que tout le reste. Bras croisés, il recule pour avoir de la perspective, et observe la scène, un sourire aux lèvres. Soudain, tout part en couilles. Le coq imagine sans doute protéger sa team de femelles, et avant vers Samm pour la charger, bombant son petit torse plein de plumes. Le hurlement de Samm fait se retourner toutes les poules, ou presque, même le coq semble surpris. Elle recule en courant et se mange le sceau qui trainait par là. Les yeux grands ouverts de Clay suivent sa cascade en arrière jusqu’à ce qu’elle se retrouve assise sur ses fesses, les mains devant le visage. Il sait pas trop si elle pleure ou si elle rigole, alors retenant (qu’à moitié) son rire il s’avance, se penche sur elle et tente de retirer de sa main le bras qu’elle a devant ses yeux. Quand il réalise qu’elle se marre, il en profite pour lâcher son propre rire.

Premier oeuf, check. Celui-là, il est comestible. Je juge au départ que tous les autres oeufs de la journée subiront le même sort mais il est vrai qu'il est plus sûr et plus sain de tous les tester. J'acquiesce à la remarque de @Clay, il faudrait en avoir le coeur net. Il s'affaire d'ailleurs à en vérifier un mais n'a pas trop l'air sur, et me demande mon aide. « C'est bien la première fois qu'on me demande mon aide ici, dis-donc. » D'habitude c'est moi qui suis en galère et qui ai besoin d'aide de mes camarades. J'arrive à sa hauteur, et il me glisse les quelques oeufs qu'il a dans les mains. Je m'approche alors de la petite lumière qui nous aide vachement, faut bien le dire. « Alors... celui-là, c'est okay. Celui-là aussi. Celui-là aussi, j'ajoute à mesure que je les passe sous l'ampoule, celui-ci j'ai un doute par contre. On va le laisser là, hein. » Je viens redéposer l'oeuf de la discorde là où nous l'avions trouvé. On va éviter d'en faire vomir une paire dans la cuisine, hein. Ce qui s'en suit me dégoûte au plus haut point et j'en veux à Clay de m'avoir montré ça. C'est horrible. Il en va par ailleurs de sa petite histoire et je comprends alors qu'en effet les poules mangent tout, j'ai envie de lui demander des exemples d'aliments précis parce que je suis trop curieuse mais je me rappelle soudainement qu'il doit être dix heures à tout pété. Pour le coup, j'étais chaude à ce que Clay nous fasse des omelettes, mais je crois que ça attendra demain, pour ma part. Le temps que j'oublie un peu, ou que mes nausées passent. Quant à la comparaison entre les poules et les humains, je n'avais pas pensé à l'exemple de l'île déserte mais il est vrai qu'il est totalement possible d'être cannibale dans ces moments-là. A vrai dire, c'est même vital. « Sa propre jambe ? Mais il est mort de quoi, hémorragie ? » Nécrose ? « Il l'a fait cuire, sa jambe, au moins ? » Je secoue la tête quand je me rends compte de ce que je viens de demander. « Non, en fait, garde cette information pour toi » Quelle horreur cette conversation. On était pas venus pour bosser à la base ? Nous voilà à parler de cannibalisme et autres trucs terribles. Ca m'effraie beaucoup ce genre d'idées. Ce que je ferais sur une île déserte, moi ? « Quatrième proposition : c'est moi qui me fais bouffer. » Me manger moi-même, je pense pas en être capable. Manger quelqu'un d'autre ? Seulement si je ne le tue pas, imaginons que quelqu'un d'autre le fasse et que je ne vois pas la préparation. Ou le meurtre, 'fin vous avez pigé. « Je tiens pas cinq minutes sur une île déserte. Soit je me pète un truc, soit je meurs dans le naufrage, soit je me fais bouffer assez rapidement. » j'ai aucune force dans les bras donc me battre m'est inutile. « Et toi tu ferais quoi ? » Que je sache s'il est prêt à se sacrifier pour moi. Au cas où on se retrouve sur la même ile, imaginons. Ces discussions sont stoppées par l'arrivée de ce coq, nonchalant, comme on l'attendrait d'un coq. Ce qui s'en suit est dramatique puisque me voilà à terre, terrassée par ce coq de malheur. Coq 1, Samm 0 pointé. Meilleure chance la prochaine fois. Je suis rieuse à ce moment là et Clay vient vérifier si tout va bien. « Ah non c'est vraiment la honte » je pleure de rire. Ca a été filmé j'imagine. « Tu peux m'aider à me relever ? » Je lui tends la main. Une fois sur mes deux pattes, je retrouve un peu mon calme mais je garde quand même le coq dans mon champs de vision, on sait jamais qu'il décide cette fois de s'attaquer à Clay. « Fais gaffe, il est nerveux aujourd'hui. C'est de ta faute, en plus, tu m'as poussée à le challenger ! » Ah, ces hommes et leurs mauvaises idées. Mais je m'en souviendrai, de cette matinée au poulailler.

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