@Clay

« Clay, je crois que je me suis cassé un ongle. » elle déclare, dans une lamentation certaine, ses prunelles bleutées se posant sur le principal intéressé alors qu’elle fait son entrée dans la cuisine. Dans cette forme d’exagération certaine, venant pousser le cliché de princesse jusqu’au bout, comme c’était évidemment ce que la production attendait d’elle en les plaçant dans un contexte aussi pourri. Elle le cherche Clay, dans sa provocation aux allures de jeux, tantôt pour le détester fermement, à d’autres moments, juste pour son plaisir personnel. Ça c’est quand il ne décide pas de l’ignorer totalement. Pour elle, c’est aussi une façon comme une autre de se divertir, transposer ses pensées sur des futilités, rester dans le superficiel lorsqu’elle se sent trop chambranlante à l’interne. Le manque, aussi. Qui se fait encore plus pesant cette semaine. « J’aurais envie de te mettre cette lourde épreuve sur le dos et te dire que tout est de ta faute, mais je sais que tu n’auras aucune compassion pour moi. » elle tente dans une manipulation grossière qui n’est pas digne de ses meilleures moves. Elle se fait lourde, juste pour qu’il la remette à sa place et qu’elle puisse ainsi avoir une raison de lui en vouloir. C’est plutôt simple. De toute façon, toutes les L.A girls sont fake, non ? « Tu prépares quoi ? » elle finit par souffler, maintenant qu’elle est à sa hauteur et qu’elle remarque qu’il s’attarde à la tâche de préparation pour son prochain repas. Si elle est pas trop chiante, peut-être qu’il pourra partager.

Il n’est pas celui avec qui @Riley a décidé d’être un petit chat. Il n’est pas Mael, ni Jules. Faut dire, quelque part, il n’a pas leur patience à toute épreuve envers la gente féminine. Riley, elle a beau être sacrément jolie, elle joue un jeu trop fake avec lui pour qu’il se donne la peine d’essayer de la percer à jour. Puis, merde, peut-être qu’il n’a pas envie d’ouvrir la coquille et de contempler un cadavre à l’intérieur. Elle croit qu’il ne la voit pas mais il l’a senti dès leur moment à deux dans la loveroom. La manière dont elle noie ses iris bleus dans toute bouteille qui porte un pourcentage d’alcool sur l’étiquette. Riley, elle ressemble à quelqu’un qui voudrait prendre la fuite, se séparer en deux, et si elle pouvait le faire, vous verriez son âme nue se barrer en courant, laissant son corps mécanique solo au milieu de la pièce, uniquement guidé par ses réflexes moteurs. Sauf qu’elle est coincée là, il lit sa détresse et il n’a pas le mode d’emploi pour elle. Lui, le hacking, le codage, lui permet de canaliser son hyperactivité, ses envies d’errance. Le joint vient détendre ses nerfs quand il a, après quatre heures de sport intensif, encore besoin de se défouler. Il a trouvé des tips pour parvenir à vivre malgré tout, et Riley, on dirait qu’elle les cherche encore. Quand elle s’approche de lui alors qu’il lui tourne le dos, penché sur une marmite dans laquelle il a plongé des pommes de terre, à sa droite, un gros poulet qu’il s’apprête à mettre au four pour une heure, il sait ce qu’elle fait, et il sait aussi qu’elle prendra ce qu’il donnera en retour et en fera ce qu’elle attendait, alors même qu’elle n’attend rien. — Bien vu, signale-t-il tout en allumant le feu sous sa marmite de pommes de terre. — Fais voir ? Il tend une main indolente en sa direction, curieux de voir l’ongle brisé par lui-même et de confirmer ou pas les plaintes de Riley. Et puis, quelque chose de brisé sur ce corps parfait, ça l’intéresse. Ce sera quelque chose qui ressemble à ce qu’elle est, à l’intérieur. Une vision d’elle par-delà les faux semblants. Un peu que ça l’intéresse. — J’vais faire un poulet rôti aux pommes de terre. Je les fais bouillir avec la peau pour qu’elles aient plus de goût, ensuite je les mettrai à cuire avec le poulet, dans le jus. Faut que je prépare un bouillon à côté parce que le poulet produira pas assez de jus pour le nombre de pommes de terre, il explique en lui désignant la marmite. Level de cuisto : zéro, mais au moins, il sait survivre.

Elle le sait, Riley, d’un seul regard de la part de Clay, qu’elle ne fait pas l’unanimité aux yeux de ce dernier. Il a cette sorte de désintérêt envers elle qui la pique de la mauvaise façon. D’un côté parce qu’elle a cette sensation qu’il a décidée de la placer dans une catégorie et que d’y échapper reste pratiquement impossible. De l’autre, elle ne peut prétendre qu’il a complètement tort. il a réussi à la cerné bien rapidement que plusieurs ici, qu’elle veuille l’admettre ou non. Et connaissant Riley, ce n’était pas près d’arriver. Elle réussit à capter le peu d’attention possible avec ses minauderies excessives, se perdant toujours encore et un peu plus dans cette caricature qu’elle projette au quotidien. Elle lui offre sa main abimée instantanément « Si je l’arrache, il y a clairement un bout de peau qui va partir avec. » elle a beau faire tout son cinéma, il n’y a pas de doute sur le fait que c’est super irritant de se casser un ongle, peu importe la nature drama queen que ça donne à la situation. « Tu peux donner un bisou, ça va peut-être guérir miraculeusement. » et voilà qu’elle pousse toujours sa connerie un peu plus loin, ne pouvant s’empêcher de sourire faiblement cette fois-ci pour briser la carapace de petite victime qu’elle avait enfilée en entrant dans la cuisine. Elle finit par s’intéresser à son planning cuisine de la journée, alors qu’elle est la dernière personne qui s’activerait derrière les fourneaux ici. « Ça sent bon. » elle admet en se levant sur la pointe des pieds pour mieux observer le contenu de la marmite. « Tu veux que je t’aide ? » elle finit par lâcher, sans même une goutte d’ironie. Oui, parfois, très rarement, ça lui arrive. Elle a surtout besoin de s’occuper, avant de vriller complètement cette semaine. Elle avait beau se plaindre presque non-stop auprès de toute personne ayant des oreilles, il y avait matière à se changer les idées ici, au beau milieu du fin fond de nulle part. C’est facile ici, Clay il s’occupe un peu d’elle, et elle va l’aider un peu en retour. Elle n’a pas l’impression d’être déloyale dans ce partenariat officieux.

La petite main de @Riley se dépose dans sa paume ouverte. Il constate sans surprise que sa peau est douce, aussi douce que celle de Violette, alors que Riley, elle n’a pas l’âme aussi veloutée que Violette. Elle a l’âme râpeuse, comme les vrais fruits des arbres que la grêle et la pluie abîment, bien loin du fake sans goût des fruits de supermarché enveloppés de papier brillant. Il jette un coup d’œil, vite fait, à l’état de ses ongles, et constate soudain qu’elle ne mentait pas. Le côté de l’ongle est vraiment fendu, ce qui signifie que la longueur ne tient plus et qu’elle va devoir couper ou limer pour égaliser, ce qui créera une longueur différente entre cet ongle et les autres, et qui mieux que Clay, autiste sur tous les sujets « propreté égalisation », pour comprendre le problème ? — Mais ??? Putain mais c’est vrai, il constate en portant la main de Riley plus près encore de son regard pour observer l’état de l’ongle dans le détail. Elle imagine pas du tout, Riley, qu’elle a trouvé un allié en la matière et qu’il ne s’en branle absolument pas. Ses ongles à lui sont nickels, et rien ne le dégoûte plus que des ongles, pieds ou mains, sales et rongés. Il esquisse un sourire en l’écoutant jouer le gros bébé qui a besoin d’un bisou qui guérit. — T’arraches rien du tout, faut couper net au coupe-ongle et puis limer, dit l’expert en détaillant l’ongle cassé. — T’as le matos ? Il relève les yeux de sa main et les pose sur elle, avant d’accepter de laisser retomber son bras pour reporter ses doigts autour de son plat. Lui, il a bien entendu le nécessaire dans sa trousse de toilette, mais même si son coupe-ongle est top, il n’a pas de lime digne de ce nom, juste celle qu’on trouve au dos des coupe-ongles et qui est franchement merdique. Penchée au-dessus de la marmite et du poulet, la remarque de Riley lui arrache un nouveau sourire. — Pas autant que quand il aura commencé à dorer au four, à crépiter, rmm sur ce coup c’est lui qui s’imagine le truc et qui en baverait presque. — Avec plaisir cheffe, dit-il en lui donnant le bidon d’huile d’olive et désignant le poulet. — Lui il est trop sec pour le four, il a besoin d’un nappage à l’huile pour devenir fondant. Quant à lui, il attrape un bol et entame la préparation d’une sorte de sauce pour accompagner le poulet et faire flotter dedans ses pommes de terre. Soudain, une idée lui traverse la tête alors que son regard se pose sur les bocaux de miel. — T’aimes le sucré-salé ?