Les légumes ils me parlent. Ils me répondent. Je le sais, quand ils rougeoient au soleil ou quand il apparaissent entre deux grosses feuilles de courgettes. A quatre pattes, pour attraper celle jaune, qui attire mon oeil, je dois étirer mon bras à l’extrême pour réussir à à en toucher le galbe. Les genoux nus dans la terre, le bas de ma robe tâché, je me sens en totale communion avec la nature. J’aimerais retirer mes bottes. Mais pas encore. Pour l’instant je m’installe sur les fesses, sans penser que la terre pourrait altérer les couleurs de ma robe à fleur. Les fleurs elles aiment la terre, alors c’est normal non. Le petit bébé jaune entre mes mains je l’observe avec un amour non feint. Elle est belle cette courgette, et son jaune est aussi lumineux que le sud. Que mon sud. La peau lisse de la courgette glisse sur le bombé de mes doigts. Le sourire il est aussi grand que mon coeur à l’heure actuelle. Alors que mes jolis yeux s’accroche aux jolies jambes d’une Maggie. Je ne sais pas si elle a noté ma présence, alors qu’elle danse entre les plantes. Moi assise dans la terre. Je repense au prime et à mon coeur trop gros qui n’a pas réussit à tenir la cadence. A moi qui repoussait les mains tendre d’une Maggie et mon sourire s’amoindrit. Je culpabilise beaucoup, elle avait été là et je m’étais échappé, envolée, comme la plume duveteuse d’un jeune oiseau. C’est peut-être mieux qu’elle ne me voit pas non ? Trop tard, ses jolies jambes se stoppent et moi je lève les yeux sur elle. Ses yeux dans mes yeux et le coeur qui ne fait qu’un. « Tu danses. » Elle danse, même quand elle ne le fait pas. Ses cheveux suivent une cadence bien à eux, ses yeux toujours en mouvement et ses lèvres qui chantent. Elle danse dans mon coeur Maggie. Et je pose la jolie jaune avec ses soeurs vertes.

Il y a le soleil trop haut dans le ciel qui abreuve ses paupières fermées de lumière. Réveil forcé, les membres qui se réveillent, la tête qui se remplie. Elle a dormi dehors, encore, pour que Loen puisse dormir à l’intérieur. Chacun son tour, parce qu'elle aime bien Elsie, elle sent frais contre son nez, elle a l'aura qui se dévoile enfin, les nuage noirs qui s'éparpillent. Il n'y a personne sur sa route, le chemin désert alors qu'elle marche de terre en terre, la tête encore perdue au fond du ciel, des rêves interrompus qui refusent de la quitter. Un éléphant qui se balançait. Qu'elle hume, sur une ligne droite dans le potager, l'équilibre stable malgré un sommeil court. Sur une toile toile toile, toile de potager. Elle tourne sur elle même, les cheveux en halo derrière elle, le rire qui l'accompagne. Il trouvait ça tellement, tellement amusant que tout d'un coup. Ses yeux qui s'attardent sur @Violette, mère de la terre et des cieux, douce Violette, blanche Violette. « Je chante aussi. » A l’intérieur, à l’extérieur, partout, tout le temps. Une symphonie constante « J'aime pas quand tu pleures, ça fait trembler les nuages. » Et son cœur tout entier. Et elle pleure de l’intérieur Violette, moins, ça suinte plus comme au prime mais c'est pas réparé encore. « Viens. » Elle s'avance, l'invite à se lever d''une main tendue devant elle et l'aide à se relever. Elle la prend contre elle à Violette, comme une fleur sauvage qu'on a peur d'écraser et elle tourne doucement, bercée par les embruns de la nature. un slow magique plus que torride, un sanctuaire, une offrande de paix et de sérénité. « Ferme les yeux. » Qu'elle murmure doucement. « T'es dans ton endroit favoris. Tu le vois devant toi, le paysage qui s'étale devant tes yeux. Tu sens le vent qui caresse ton visage. Le soleil qui réchauffe ta peau. Tout est calme, paisible. » Comme aujourd'hui, ici, avec elles. « Elle est là la peine, la colère, la souffrance. Mais elle peut pas gagner ici. Parce qu'ici tu sais que tout ira bien. Tout vaut la peine d'être vécu pour pouvoir revenir ici. Pour avoir le souffle coupé à chaque fois par la beauté du lieu, par la grandeur de l'existence. »