Clairement Noor qui tombe en prems. T'as vu la patience qu'elle a ? La sentence était irrévocable. Il s'était marré, réappuyé contre le dossier du canap' avant de profiter un instant de la gorgée de champagne. C'est pas Koh Lanta mon épreuve de survie, c'est OMB. L'émission française l'intéressait à moindre dose. Il y jetait un coup d'oeil de temps en temps à force de voir des gifs circuler sur les réseaux sociaux, mais ça s'arrêtait là. Cette info, elle en ferait ce qu'elle voudrait, Olive. Mais dans la foulée il s'était redressé en attrapant sa main. After party. Elle embarquait le seau de champ' rempli de glaçons, lui la bouteille de whisky. Le stop à l'extérieur avait été de courte durée, simplement de quoi prendre l'air quelques minutes après un trop plein d'agitation au fil du prime. C'était le froid d'Octobre, saisissant leurs bras quasi nus, qui les avait poussés à retrouver la chaleur de la baraque. A force de tourner en rond ils avaient atterri au niveau de la piscine. Ambiance transat' et décor tropical. Des relous, @Olivia et Mael, jonglant entre le sarcasme et la satisfaction. Contents d'être rentrés au bercail, mais moqueurs de ces artifices, si éloignés de ce qui avait éveillé leurs souvenirs une semaine durant. On dirait aquaboulevard. L'angoisse. Rien de tel que la chaleur chlorée, et les spots discrets pour les bercer en cette fin de soirée. Posés, le service était de mise. Il lui avait tendu son verre de champ tandis qu'il se versait un doigt d'alcool. Retour en France. Passage des douanes à Charles de Gaulle. Attente interminable pour les valises. Ca le faisait sourire, la métaphore filée, le parallèle à ce dépaysement vécu au Kansas. Atterrir ici c'était chelou. A choisir il aurait préféré vraiment rentrer à Paname. Mais ça lui plaisait bien, de divaguer pépouze. Premier truc que tu fais en arrivant ? La réponse dépendait de l'âge, mais il lui laissait ce choix là. Mael, pas de doute, il se tapait un méga pain au chocolat chez Paul, après avoir refusé avec détermination le plateau repas air france.

Elle avait acquiescé à la réponse de @Mael qui se trouvait une excuse bidon pour avoir l’air modeste en disant que, comme la première place était vacante, il prendrait celle qui suivait direct derrière. Noor elle avait une volonté de fer, Olive c’était limite si elle l’imaginait pas sauter de poteaux en poteaux pour les kicker dans l’eau et s’assurer la victoire. Éclatant un ricanement à la remarque du français, elle l’avait dévisagé un sourcil arqué. « Ouais c’est vrai que tu prends cher toi. » Elle avait exposé calmement, Mael aka. le prénom qu’elle n’avait déjà plus envie d’entendre avant même d’arriver dans le Block. Il avait eu de la chance avec ses origines brésiliennes l’ami, sans ça il était bon pour rester dans la case du it boy fade. Olive elle préférait les boys next door et elle dénigrait les autres par pur principe d’opposition. Se laissant embarquer pleine d’entrain en afterparty, elle se faisait servir comme une queen par son valet. Mael les bons services, toujours. « Merci my dear. » Elle avait attendu qu’il termine de se servir pour faire teinter sa coupe contre son verre, glissant une grimace l’air vraiment dégoûtée à l’évocation de la piscine parisienne la plus ewww qui soit. « Berk. Full de verrues aquaboulevard. » Comme tous les ados elle y était allée une fois et ça lui avait rapidement servi de leçon, en marge de la population environnante. Retour en France. « Hmhm. » Opinant du chef, elle se mettait directement dans la situation en attendant la suite du dilemme/défi/question. Ils avaient pris le pli de leurs jeux d’enfants maintenant. « Une terrasse. Di-rect. Un bon sauvignon sec avec les cops pour updater nos lifes. » Elle avait répondu du tac-au-tac, longuement frustrée de ne pas retrouver les terrasses des bars parisiens dans la grosse pomme.  « Puis grosse soirée appart’ pour retrouver tout le monde. » Pleine d’entrain, elle s’y voit déjà. Une soirée organisée sous prétexte de son retour dans un de ces duplex que les parisiens ne s’imaginent même pas exister en plein cœur de leur ville. «Je serais trop excitée pour faire attention aux doses et … » elle mime l’écart minime de sa dose par défaut désormais connue de Mael, écartant brutalement la pulpe de ses doigts dans un « pouf » sur lequel son regard était passé de son échelle fictive à celui du sètois. « Je serais fracassééée et je ferais n’importe quoiiii et après je dirais que ça m’avait manquééé mais je serais dans le maaaal » Balançant sa tête sur chaque voyelle étirée, levant ses billes vers le ciel, elle ressort de son immersion en la balayant d’un geste de main. « Bref » ou anyway, whatever. Ce n'était pas le genre de chose qu'elle se risquait à vivre ici, restant dans la maitrise d'elle-même. Elle avait braqué ses prunelles sur lui, plus sérieuse. « Toi. OMB se termine demain, qu’est-ce qui te manquera le plus ? » Etirant ses jambes, balayant l'endroit du regard sans grande conviction, elle était revenue sur son sujet. Well. « Mis à part aquaboulevard wannabe. »

Il n'avait pas plus rebondi, concentré sur son propre cheminement jusqu'à leur lieu d'after party. Aquaboulevard, c'était un spot tout trouvé. Il n'y était jamais allé, Mael, mais avait intégré les récits de ses potes ayant grandi à Paris. Pour lui, le parc nautique c'était la grande piscine d'Agde, et encore. Il ne s'y était rendu qu'à l'occasion de quelques anniversaires, reflets d'une enfance lointaine. Ses parents avaient toujours méprisé ce genre de lieux. Et thanks God, ils l'avaient bien éduqué. Posé, assis, verre à la main, il intégrait son petit récit à Olive. Atterrissage. CDG, onze heures d'enfer. Si l'aller le motivait particulièrement, le retour n'avait rien d'une partie de plaisir. Le plateau repas d'Air France avait une saveur de réchauffé, les films sur l'écran étaient moins intéressants, la température annoncée à Paris éveillait une vague de déprime dans son coeur. Il ne vivait que pour le trafic de maillots de foot et de clopes qu'il gérait devant son bahut de Sète. Même son bronzage n'avait rien d'impressionnant pour des ados grandis dans le Sud. Mael, il rinçait aux caïpi et cigarillos autant qu'Olive se laissait rincer au vin blanc. Il s'y plongeait pourtant bien, dans son décor de bourge de Paris centre. Sourire aux lèvres, il se voyait déambuler dans ces grands appartements haussmaniens, découverts à son arrivée à Paris. Et t'attraperais touuuus tes potes par les épaules en les serrant dans tes braaaas en disant que t'es troooop contente d'être lààà. Il lui faisait écho. Et que tu passes une troooop bonne soirééée. Il connaissait par coeur. Une nouvelle gorgée dégommée face à la chute trop rapide. Elle était comme ça Oli', une ouverture, lumière allumée, des images se dessinant dans l'entrebâillement. Et boum, porte claquée. Vous évidemment. La réponse était toute trouvée. Dégainée aussi vite que son sourire. Clairement pas les lieux. Je déteste. Et c'était l'amertume du retour qui lui frappait encore le corps. Pour Mael tout était toujours mieux ailleurs. La ferme, même avec tout son inconfort, lui semblait beaucoup plus familière que cette baraque aseptisée. Non j'en sais rien. Je pense que je passerais pas mal de temps à me prendre la tête sur l'expérience. Haussement d'épaules, il la voyait déjà se moquer du terme "expérience". Est-ce que j'ai bien fait de participer, est-ce que j'ai trouvé ce que je voulais. Ces conneries quoi. Du bullshit, prononcé comme ça en fin de soirée, loin de la réalité qu'il cachait avec son secret. Mais hâte de pédaler. C'était lancé d'un coup. Comme une petite bombe. Enjoué comme une canaille, le gars. Surtout après s'être ramolli sur le vélo de spinning de la salle de sport. Rien de tel qu'un peu de défi. Trois trucs dont tu te lasseras jamais ? Et il avait glissé un glaçon discrétos dans son verre, non sans honte de la morale qu'il lui avait fait quelques jours plus tôt.

Elle avait opté pour un scénario moderne dans le contexte actuel. Qu’est-ce qu’elle ferait en revenant de NYC, hein ? C’était vite vu, la même routine que celle qu’elle avait eu passé l’âge d’aller boire des coups dehors avec les copains. Il avait compris Mael, ce plaisir qui était toujours le même et qui faisait pourtant toujours autant de bien. Il se moquait doucement comme celui qui avait déjà connu ça et ça la faisait sourire, amusée de cette facilité à continuer son histoire comme si c’était la sienne. « Ouiii tu connaiiiis. » Elle termine sur cet écho, portant sa coupe à ses lèvres. « C’est toujours les meilleurs moments. » Un zest de nostalgie avant sa gorgée de bulles, fin de son chapitre à elle. Elle braque les projecteurs sur Mael, préférant l’observer dans la lumière du jeu de la questionette plutôt que de s’y soumettre. « Obviously, je m’en doutais. » elle minaude, laissant échapper un petit ricanement à la mention des lieux. Il détonnait entre ces murs trop lisses, le sétois, rien d’étonnant à ce qu’il s’y sente à l’étroit. L’écoutant avec un certain intérêt, elle décryptait ses traits, laissant son regard vagabonder sur ce manque d’entrain particulier. « Te prendre la tête sur une expérience ? Toi ? » La répétition sous l’étonnement, ses sourcils légèrement froissés parce qu’elle veut comprendre. « Je pensais que tu vivais les choses au jour le jour, le genre à avancer sans jamais te retourner. » elle expose naturellement car c’était comme ça qu’il s’était dépeint, Mael, traveler averti, toujours à la recherche d’une nouvelle aventure. Le gars sans attaches, celui qui glisse en prenant la prochaine vague. « Pourquoi tu te prendrais la tête ? » Confrontée à ces nouvelles informations sa curiosité pointe une nouvelle fois, aussi fraîchement que ce jour-là dans la salle de sport. « Qu’est-ce que tu veux ? » elle synthétise, ne gardant que l’information principale de ses confessions. Olive elle ne tourne pas autour du pot, posant ses questions de la façon la plus simple qui soit, délaissées de toute fioriture. « Ah le retour du cycliste. » elle avait roulé des billes dans un soupire le sourire aux lèvres, la passion balancée comme un mood-changer. Retour à l’after-party, ses billes glissant distraitement vers l’origine d’un mouvement elle s’anime comme piquée par un insecte. « Hep hep hep tu fais quoi là ? » elle avait posé sa main sur le haut de son verre dans la rapidité du réflexe, ses prunelles écarquillées l’avertissant de la gravité de cette infraction en contradiction avec les principes de monsieur. « Tu mérites que je ne te réponde pas. » Et elle se relevait, profitant de la distraction provoquée par sa petite scène pour chiper son whisky et y tremper ses lèvres non sans une grimace. N’est pas thug qui veut. L’observant de haut, le minois animé d’une d’arrogance cassée par ce sourire de gamine espiègle, elle recule d’un petit pas. « Je ne peux pas me lasser d’embêter mon monde. » Premier. Facile. S’éloignant d’un pas plus grand encore, le narguant un verre dans chaque main. « et de le faire tourner en bourrique. » elle avait ajouté le second dans leur français natal. « Et les diamants, l’or et les rubis because i’m daddy’s girl. » troisième, dodelinant de la tête en levant les yeux au ciel non sans se moquer de cette caricature qu’elle avait défini pour elle-même dès le jeu des castings. Les matériaux elle les appréciait dans une moindre mesure mais ça Mael devait s’en douter. Elle avait triché, esquivant la question sans raison apparente, juste pour appliquer ce qu’elle venait de lui expliquer, justement. Continuant de reculer, clairement elle pouvait se rendre à l’autre bout du monde comme ça, elle plissait ses yeux en une petite fente pour le sonder. « Je suis un génie, je t’accorde trois vœux. Lesquels ? » Hissant un sourire, elle impose ses conditions. Toujours. « Si c’est nul je le balance. » elle prévient d’un hochement de tête, indiquant un plongeon prochain de son verre de sky s’il ne se montre pas à la hauteur de ses attentes.

Mael c’était l'un de ces gars qui s’animaient particulièrement dans des groupes restreints. Il savait profiter de son anonymat lors des grandes soirées, pour se mouvoir et avancer en totale liberté, mais rien de tel que les retrouvailles entre potes pour l’avoir à son plein potentiel. Le décor dépeint par Olive il le visualisait clairement. Le genre de soirées où ça finissait à quatre clampins, éclatés jusqu’à la moelle, à danser sur des vieux tubes des années 2000, bras dessus bras dessous, quand ils ne se perdaient pas dans un délire deep techno. « Kebab à cinq heures du mat’. » Il avait pointé un doigt accusateur vers elle. « Mens pas, toi même tu sais que c’est salvateur. » Même en étant à 90% végé (comme lui) et accro au bio (comme elle). Le changement de paradigme le rendait nettement moins à l’aise. Pas facile pour Mael d’exprimer le fond de sa pensée sans trop en faire. C’était un bavard, le sétois, plutôt disposé à donner de sa personne, mais certaines réflexions étaient difficilement explicables. « Avancer ça veut pas dire ne pas réfléchir. » Olive depuis le début elle le foutait dans cette catégorie trop instinctive du gars désengagé. Pourtant il n’avait jamais prôné le style carpe diem et basta. « Je m’en bas pas les couilles de ce qu’il se passe autour de moi, du monde qui m’entoure. »  Son sourire s’était doucement étiré, regard vaguement tourné vers la fausse piscine tropicale, avant de se glisser à nouveau sur la parisienne. « De la légèreté. » Il synthétisait autant qu’elle concentrait ses questions. « Confirmer mes choix. » Et c’était sans doute un peu la provoquer que de ne répondre qu’à demi-mots, mais là tout de suite il ne voyait pas plus clair. « Vas-y juge-moi. » Il s’était fait la réflexion mille fois, avant de débarquer au Block. Et l’alcool de la soirée ne devait pas non plus aider à résoudre le rébus. Mael il n’avait effectivement rien de la starlette de téléréalité. Il passait bien volontairement ses heures à critiquer ce genre de trucs, par esprit de contradiction face à des potes qui s’amusaient parfois à mater les Marseillais ou whatever sur Netflix pour la dimension ‘sociologique’ de la chose. Il l’avait dit à Clay, jusqu’au dernier moment il s’était questionné sur sa venue. « Si la prod m’avait pas annoncé en avance j’pense que je me serais pas pointé. » Aussi simple. Sa tentative de remplissage de verre s’était vue avortée rapido par la police française. « Nique les règles. » Mael c’était le premier à imposer ses petits dictats perso, histoire de prôner la justesse de la tradition. Et ça rendait d’autant plus plaisant le fait de se faire cramer la main dans le sac. L’arroseur arrosé. Ca l’avait lancée, Olive. Il la guettait se mouvoir en mode féline le long de l’espace, un verre dans chaque main, avec sa gueule de peste. « Je t’ai déjà dit que t’étais grave. Empire pas ton cas. » Mais elle méritait qu’on le lui répète. « Ton plus gros caprice ? » Son sourire s’était étiré, tandis qu’il se basculait en arrière, paumes appuyées sur le transat pour l’observer faire son show. Forcément, le jeu aurait voulu qu'il se lève pour aille réclamer son verre. « Tu me provoques ? » Entre son air narquois et sa petite voix de meuf trop asssurée. « Pour que je me lève et te jette dans la piscine. » Un bon final de film cliché. Mais au lieu de s'exécuter complètement il s'était marré. Un pas. « La paix dans le monde, évidemment. » Il avait levé les yeux au ciel, dans sa propre moquerie d'une réponse volontairement cliché. Pas assez naïf pour croire à ses propres mots, Mael. Et elle devait s'en douter. « Ca du coup ça passe par la défaite de Trump. » Le deuxième. Calé en français, par soucis de contrat signé à l'arrivée. « Le troisième je le garde pour quand je serai sobre. » Lui aussi pouvait imposer ses petites règles, du haut de sa gueule de cuistot d'un soir. Et - particulièrement inspiré, disons le - il avait tenté un lancer acrobatique de glaçon en cloche, pour atteindre le panier-verre de whisky tant espéré.

Elle glisse un sourire, accusée de gloutonnerie nocturne post-soirée. Les kebabs ça faisait longtemps qu’elle les avait rayés de sa liste, Oli’ son corps parlait pour elle : elle n’était pas gourmande et ce genre de nourriture dégoulinant de gras ça lui faisait l’effet d’un répulsif. Mais elle veut bien lui concéder l’effet salvateur à Mael, parce qu’elle avait bien entendu testé le bail dans ses premières sorties et si aujourd’hui il n’était plus question de kebab elle était toujours cette fille piquant dans la barquette de frites d’un autre car elle avait sous-estimé l’attraction de la bouffe sur une redescente à trois grammes. « Ok, coupable. » elle concède les paumes à découvert, plus pour lui faire plaisir et abaisser la menace de ce doigt pointé sur elle qu’autre chose. Oli’ il y avait quelque chose dans le crédo de vie de Mael qu’elle n’arrivait toujours pas à saisir malgré leurs longues discussions. Aux antipodes de ce à quoi elle avait toujours été soustraite, conjuguer une vie de plaisirs avec de la responsabilité lui semblait complètement utopique. « Mais comment tu fais alors ? » elle questionne dans sa grande naïveté, sourcils froissés dans sa tentative de compréhension qui ne cesse de buter contre une inconnue. « Donc OMB c’est aussi salvateur qu’un kebab à cinq heures du mat’ ? » Elle n’était pas certaine que venir chercher de la légèreté dans cette émission soit la meilleure idée du monde, disons que face à des millions de téléspectateurs la légèreté ils pouvaient oublier. Le sétois ne s’attarde pas sur les détails, répondant comme des formalités alors qu’elle aimerait demander plus de détails. « Pourquoi t’as besoin d’une télé-réalité pour confirmer tes choix ? » Ça lui échappe mais elle le sait, qu’elle n’aura probablement pas la réponse à cette question. « Tu commences à la trouver cette confirmation ? » Elle voulait en savoir plus, Oli’, sur ce qui se taraudait derrière cet esprit libre et ses souvenirs du Brésil. Elle souffle un rire moqueur envers elle-même. « Tu veux que je te juge sur quoi ? Je suis pas mieux. » Un discret sourire comme un mirage sur ses lippes teintées d’un sarcasme morose et noyé dans le champagne. Elle ne le jugerait pas Mael, ou plutôt elle avait décidé de ne plus le juger. Pas là-dessus. Doucement, il était passé de l’autre côté de ses faux-semblants, un privilège lui offrant une marge de manœuvre pour être compris avant d'être jugé. « Comment t’as passé les castings ? Sur un coup de tête ? » Après cinq semaines d’aventure elle l’imaginait mal en grand absent du casting, appelé sur le prime sans jamais se montrer. Depuis le début on entendait parler que de lui et elle se souvenait, Oli’, de l’effet qu’il faisait sur le RS avant même que le jeu n’ait commencé. Elle le rattrape, rebelle amateur qu’il est. « Je peux encore l’aggraver ? » Elle s’en étonne dans une autodérision assumée, inédite au cadre de OMB. Chipant sonverre, elle s’éloigne doucement, le narguant dans son réflexe d’emmerder le monde. « Je dirais le jour où j'ai crisé pour que dad m'emmène à Disney comme il l'avait promis. Un meeting important s'était calé, il devait se rendre en urgence à Paramaribo. J'étais tellement vexée que j'ai pleuré comme si j'allais en mourir, et il a fini par repartir le lendemain pour faire l'ouverture et la fermeture du parc avec moi. J'avais neuf ans, je tiens à le préciser. » Le caprice dans sa forme pure et dure. Ça représentait beaucoup, les efforts qu'elle avait fait fournir à son père à ce moment-là par des pleurs qui avaient puisé leur source dans une tristesse authentique. « Euh nope. » Catégorique, elle n’a pas envie de finir dans la piscine pour plusieurs raisons évidentes, la première étant qu’elle a la flemme.  « Hm. » sourcil arqué, elle constate le premier vœu très peu convainquant avec lequel elle est censée dealer. « T’es très inspiré dis donc. » elle fait remarquer, ennuyée par le manque d’originalité de ses propositions. « Digne d’une Miss France. » Techniquement son verre devrait couler au fond de la piscine mais elle n’avait pas envie de finir cet after trop prématurément, ayant visiblement surestimé le niveau de sa compagnie. « Ok, c’est peut-être mieux comme ça vu le gâchis que t’en fais. » Elle le lui accorde, ce vœu sobre. Le lancer en cloche lui permettant d’anticiper l’atterrissage du glaçon, elle glisse la cible en sa direction avant de se raviser en last-minute comme si elle venait de réaliser que le choc pouvait éclater le verre entre ses mains. « Arrête. » elle geint comme s'il avait failli lui crever un oeil. « Tiens, cowboy. » Une appellation lancée comme une insulte, le verre tendu vers lui pour lui rendre son or.