emancipense (06/10, 18h30)

@Violette
Il avait l’impression que ça allait mieux entre lui et @Violette, que leur complicité reprenait petit à petit sa place dans leur relation, que les gestes redevenaient naturels, que les rapprochements physiques étaient de moins en moins refoulés. Etait-ce vraiment une bonne chose ? Well… S’il écoutait son cœur Gabriele, oui. La semaine dernière, il avait annoncé à @Chiara, difficilement certes, que c’était terminé entre eux et il ne comptait pas revenir en arrière. Alors il se sent plus léger depuis. Plus légitime de se rapprocher de @Violette. Le bisou qu’elle lui avait fait sur le nez, ça lui avait fait comme des petites chatouilles dans le ventre et c’était plaisant. C’est ce qu’il veut vivre, ressentir maintenant. Pas de regrets, pas de blocage, juste cette sensation de bien-être. Quand il voit la brunette assise dans un des fauteuils suspendus, il n’hésite pas une seconde pour grimper à ses côtés d’un geste un peu rude avec sa délicatesse d’éléphant comme à son habitude qui fait balancer le fauteuil de façon assez brusque. Automatiquement, il a le réflexe de protéger @Violette en utilisant son bras en barrière, comme une ceinture de sécurité pour la stabiliser avant de s’éloigner. « Oups ! Et le pire c’était que c’était pas prémédité » il lâche avec son rire qui déconne, celui naturel. Tout n’est pas réglé avec @Violette, y a encore ce petit malaise qui existe mais il en veut plus @Gabriele. Il en a marre de ça et il se dit qu’en se montrant naturel, en lui montrant que de son côté y a plus de gêne, ça en sera de même pour elle ? Ou peut-être qu’il doit juste mettre les pieds dans le plat, parler même si c’est pas du tout la façon qu’il a de faire où il est le plus doué ? Il regarde ailleurs, droit devant lui en balançant ses pieds. « J’ai parlé avec Chiara… Je lui ai dit que c’était terminé. » Il commence, le ton neutre avant de finalement la regarder elle. « Et c’est pas ta faute. Tu m’as aidé à y voir plus clair, comme Noor m’a aidé. Comme Clay, comme Olivia. » La semaine dernière, beaucoup l’ont aidé à ranger le bordel qui se trouvait dans sa tête, chacun à leur manière. Il les avait tous écouté, pris le meilleur de chacun pour en tirer tout le bénéfice. Et c’était mieux comme ça. Beaucoup plus clair. Y a ce sourire qui éclaircit son visage, celui chaleureux, rassurant. « T’as rien fait de mal Violette d’accord ? Et je te le répèterai encore et encore autant qu’il faudra jusqu’à que tu le penses » C’était tout ce qui lui importait maintenant, que @Violette ne se sente pas fautive de la situation parce que c’était pas le cas. « Et Chiara ne viendra pas t’embêter, c’est pas une méchante fille » Parce que Gabriele, il aime pas la méchanceté. Lui ce qui l’attire chez les femmes, c’est leur douceur, leur bonté, leur discrétion. Celles qui ne font pas tout pour se faire remarquer, pas les grandes gueules. Comme @Chiara. Comme @Violette. A cet instant, il aimerait établir ce contact physique, juste un bisou sur le front, sa main qui tient la sienne, qui lui caresse le bras mais il se retient, il ne veut pas la brusquer et il détourne finalement le regard devant lui. « Moi j’aime la Violette qui rit et me fait des bisous, pas celle qui pleure » il fait la moue faussement boudeuse comme un enfant en lâchant un léger rire avant de zieuter discrètement la jeune femme, voir s'il a au moins réussi à lui voler un sourire, ce qui serait déjà énorme.

Je somnolais au rythme du fauteuil suspendu. Mon petit échappatoire de la semaine. Je tentais d’être plus présente. D’être moins éphémère dans la rétine de mes camarades. C’était difficile d’aller contre sa nature. Alors j’avais toujours besoin de moments tranquilles pour parler aux fées, au vent ou aux feuilles qui tombent. Bien emmitouflé dans mon gilet, les jambes nues sous ma robe, j’étais recroquevillée sur moi-même pour ne pas attraper froid. Me laissant bercer par les mouvements du fauteuil, je n’avais pas vraiment remarqué la présence de @Gabriele, qui se fit bien vite entendre dans un sursaut de mon coeur quand il manqua de renverser mon petit cocon. Un rire anime mes lèvres, lui et son réflexe de me protéger de son bras. Une proximité qui me manquait. Des choses simples. C’est ce que j’aime moi, je n’aime pas me prendre la tête au milieu d’une histoire qui n’est pas la mienne. D’où les nuages au dessus de ma tête. D’où l’envie de partir pour m’extirper de tout ça. Il est dans mon coeur Gabriele, malgré lui. Au delà de son physique qui savait faire germer des fantasmes dans mon esprit. C’était son naturel qui me plaisait, sa voix forte, son coté bourru qui m’impressionnait au départ. J’avais toujours envie de me blottir dans ses bras. Mais comme dans mon rêve j’avais l’impression qu’il y avait quelque chose qui allait lacérer mon coeur si je m’y risquais. Si je me risquais à l’aimer pleinement. Alors je garde le silence, me contentant d’apprécier sa présence et dépose ma tête contre son épaule. Prête à somnoler de nouveau. Mais le silence ne reste pas bien longtemps et j’ouvre mes yeux dans un battement de coeur incontrôlable quand il parle de @Chiara. Il lui a dit que c’était terminé. Et je relève la tête vers lui, pour capter son regard qui me fuit. La vérité est lourde dans ses yeux. « Tu ne l’as pas fait pour moi j’espère. » Parce que jamais je lui aurais demander de la quitter. Ils avaient leur histoire. Et au delà du faite que je n’étais pas tellement exclusive dans mes histoires. Ce n’était clairement pas ma place d’être là entre leurs deux coeurs. Et je culpabilisais. Je ne pouvais pas m’en empêcher. ‘Et c’est pas ta faute’, qui martèle mon coeur et embrume mes yeux. J’ai l’impression que la faute est là pourtant. Bien chez moi. Il parle de Noor, Clay, Olivia comme des conseillers. Un soupire meurt sur mes lèvres. « Tu es sûr d’avoir vécu ton histoire jusqu’au bout avec Chiara ? » Je questionne, parce que les regrets ne devraient pas s’immiscer entre eux. Un petit rire sur les lèvres, de ces rires jaunes qui ne me sont pas vraiment habituels. « Tu crois ? Que je n’ai rien fait de mal ? » Pourtant ici on m’a dépeint plus d’une fois comme la vile tentatrice. La fille facile. Et cette réputation avait tâché mon coeur, entamé mon envie de m’investir dans l’aventure. « Je sais, Chiara c’est une perle. » Elle ne viendra pas me confronter. Mais si elle devait sentir le besoin de le faire, je comprendrais. Je crois qu’il ne réalise pas à quel point j’aime voir les gens s’aimer et que si j’avais su que sa femme était là depuis le départ, j’aurais certainement tout fait pour les réconcilier. Et oui, ça me culpabilisait. Parce qu’au lieu de ça, je l’avais rapidement désiré, aimé. Et le silence qui s’installe encore, refait tomber ma tête contre son épaule. Il n’y a peut-être plus rien à dire finalement. Et sa voix caverneuse se fait de nouveau entendre. Je crois qu’elle me berce maintenant, au lieu de me faire sursauter. Je l’aime cette voix. Même quand elle parle de mes pleurs. Alors je souris, prenant ses paroles comme un retour à la normal entre nous deux. J’attrape son bras et lui montre de ma main droite les feuilles qui rougissent déjà. « C’est toi qui les fait rougir. » Comme moi parfois, quand son regard est trop intense.

Avait-il terminé sa relation avec @Chiara pour @Violette ? « Non » il répond immédiatement, sans hésitation. C’est peut-être même maladroit de le dire si franchement. Mais il ne réfléchit pas à tous ses trucs là Gabriele. Pour lui, la vérité c’est le plus important, peu importe qu’elle fasse du bien ou du mal alors il a l’habitude de dire tout ce qu’il pense, sans y mettre les formes parfois. « Je t’ai dit, ça allait pas avant depuis bien longtemps… et puis cette aventure, ça n’a fait que renforcer ce que je pensais déjà.» Au final, elle l’avait vraiment aidé. Il était soulagé Gabriele désormais, plus serein dans sa tête parce que c’est plus clair. Alors la suite, ce ne sera pas facile. Le retour à la réalité, elle fait peur mais il sait que c’est pour un avenir meilleur. Il esquisse un sourire, différent de d’habitude, un peu nostalgique, mais sans regret. « Mon histoire avec Chiara, elle sera jamais terminée… Elle change juste de direction. On sera toujours lié elle et moi, par l’amour qu’on a vécu, par ses neuf années de mariage, par nos deux magnifiques gosses. J’espère juste qu’un jour, elle comprendra elle aussi que c’est le mieux pour nous tous » Il pourra jamais tirer un trait sur elle, ne plus jamais la revoir parce que forcément y a les gosses. Il ne sait pas comment l’avenir sera fait, comment ils vont se débrouiller. Qu’est-ce qu’il va ressentir quand elle refera sa vie, quand il refera la sienne. Tout ce qu’il sait c’est qu’il l’aime et qu’il veut son bonheur. Et ça, il l’a retrouvé depuis que dans sa tête la séparation est officielle. Loin des derniers mois d’enfer à se prendre la tête. « T’as rien fait de mal » Il lui répète, le ton assuré. Il se force pas, il y croit dur comme fer à ce qu’il raconte. « Et si quelqu’un vient te dire le contraire tu me le dis je lui casse la gueule » Il rajoute en riant. Le silence s’invite un instant entre eux mais ce n’est pas désagréable. Il a l’impression que pour une fois, il a dit les bons mots, que tout redevient à la normale entre eux, qu’il a réussi à rassurer @Violette, à chasser les petits nuages gris de sa tête. Il se laisse prendre le bras, regardant ensuite la direction qu’elle pointe avant de rire à sa remarque. Son regard cherche alors autre chose, sa main venant alors pointer des branches solides d’un arbre. Si si, il va vraiment le dire. « C’est toi qui les rend du…uuuuuuu » Il « ch.. bl.. bitatives ? » il tente de se rattraper comme il peut. Gros échec évidemment. Elle a bien du deviner ce qu’il voulait dire. Elle est mignonne @Violette. Lui moins. C’est un boulet Gabriele un peu. Mais loin de le gêner, il rigole comme à son habitude. Obsédé spotted. Bon, c’est pas faux ceci dit, Gabriele c’est un peu un obsédé… Et encore, il trouve qu’il se comporte plutôt bien au vu des semaines d’abstinence qu’il a à son compteur alors qu’il a l’habitude d’être limite accro au sex. Pas trop de matage, pas trop de blagues douteuses. « Tu sais, plus j’y pense et plus je me rends compte… J’ai vraiment eu un crush sur toi, et ça m’était jamais arrivé » Pas même avec @Chiara. Bon, faut dire qu’il a du coup pas eu beaucoup d’occasion d’en avoir des crushs, puisqu’il a connu sa femme très tôt. Mais ouais, @Violette, dès le premier instant, sans le savoir, il avait crush sur elle. Mais ça ne veut pas dire qu’il se fait des plans sur la comète avec elle. Il sait comment elle est, à quel point elle est libre et lui… Disons qu’il n’est absolument pas prêt pour quelque chose de sérieux. « Comme un amour de vacances. Intense, libre, insouciant. » C’est tout ce dont il a besoin en ce moment.

Son non est franc et peut-être brutal. Moi je le trouve surtout rassurant, je crois que savoir que @gabriele remettait en question son histoire avec sa femme à cause de moi, aurait été bien trop compliqué à géré. Je suis donc soulagée de savoir que c’est un non sans réflexion qui anime ses lèvres. Il me l’avait déjà oui, que ça n’allait pas avec sa femme. Avant même que je comprenne qu’il s’agissait de Chiara. Mais le faite qu’il m’en parle, comme s’il se sentait redevable de quelque chose en vers moi, me perturbait un peu. L’idée est de se réconcilier, j’imagine. Bien que je ne crois pas être en conflit avec lui. Mais plus avec l’idée d’être au milieu de quelque chose qui me dépasse. « D’accord. C’est bien pour vous alors. » J’imagine. Je coule un regard sur lui, tente de déceler des failles. Est-ce qu’ils sont aller au bout de leur histoire ? Est-ce qu’il n’y aura pas de regrets ? J’aimerais les voir heureux, surtout lui en réalité. Ça me tient à coeur. Un coeur trop gros pour moi, que je balade dans mes bras depuis quelques jours, semaines. Ils seront toujours liés, par les gosses, par cette histoire dont je ne peux vraiment déceler les contours. « Mais je veux dire, votre histoire d’amour. Bien sûr que vous aurez toujours un lien tous les deux. Mais est-ce que vous êtes allez au bout de votre amour ? » Sans que ce soit une fin. C’est semblerait plus le début d’autre chose. « Je veux ton bonheur. Que ton coeur soit tellement gros que la joie elle s’écoule dans tes veines. » C’est ce que je veux pour lui. Et mon regard se veut tendre, doux, compréhensif. Bien que toujours un peu distant, parce que je me sent toujours coupable. Peut-importe les mots qu’il emploie. On m’a dépeint comme la femme de trop et je crois qu’ils n’avaient pas tellement tord. « Je voulais partir. » Je lui avoue alors, pour la première fois. Le coeur de travers. Il me rassure, menace les gens qui pourraient penser le contraire. Et le sourire il est vague sur mes lèvres, mais présent. Je suis contente de l’avoir à coté de moi et je me sent vraiment bien. Bercée, apaisée. Une discussion nécessaire finalement. Le ton habituel entre nous deux reprends ses droits alors que je lui montre les couleurs des feuilles, qui passent du vert au orange. C’est lui qui les fait rougir. Et il tente le même genre de poésie et un rire éclate sur mes lèvres. Ça m’avait manqué, son manque de subtilité, ses lourdeurs qui m’amusent et son regard sans gêne qui se cache sous un rire graveleux. Et le silence retombe en même temps que nos rires. Un silence doux qui ne dure qu’un instant, alors qu’il se confie à moi. Confidence qui fait sautiller mon coeur. L’emploi du passé m’interpelle, me chagrine un peu. J’ai l’impression que notre moment est passé. Et l’or qu’il a incrusté dans mon coeur commence déjà à fondre avec douleur. « Quand tu es venu m’offrir ton tee-shirt, mon coeur il s’est soulevé. Tu m’impressionnais avec ton regard sombre et tes gestes brutaux. Et si parfois j’avais envie de fuir, parce que je suis plus habitué à la légèreté, j’ai toujours été attiré par toi. Et je le suis toujours. Je te cherche dans la masse. Dès fois quand je me balade je me dis que tu trouverais beau ce nuage, que tu lui trouverais une forme drôle. Souvent tu me manques. » Je raconte légère, alors que je suis bien dans ses bras. « Peut-être que les vacances sont déjà terminées. » Je pense à voix haute. Parce que j’ai l’impression que malgré tout il prend ses distances et c’est peut-être ce qu’il y a de mieux à faire.

Est-ce qu’ils sont allés au bout de leur histoire d’amour ? « Ouais… Plus je me pose la question et plus ça devient une certitude pour moi » Il ne l’aimait plus, c’était clair, net et précis dans sa tête. Sa confusion, elle était là pour de mauvaises raisons. Pour cette situation confortable avec cette configuration qu’il connait déjà, cette grande maison, cette vie de famille parfaite qu’il a toujours rêvé d’avoir, ses deux merveilles que sont ses gosses. Mais pas parce qu’il a toujours cette amour. « Ca reviendra le bonheur, je suis optimiste » C’était pas le genre à se lamenter Gabriele. Il avait vécu tellement de galères et de situations difficiles par le passé qu’il arrivait à relativiser. Il lui mentirait si tout allait bien en ce moment même, mais il ne ment pas quand il dit qu’il pense que le soleil reviendra. Il arque un sourcil quand il entend qu’elle voulait partir. Il aimerait réussir à la protéger @Violette et s’il n’a pas réussi, il peut au moins lui faire comprendre qu’il est là à ses côtés. Et il lui parle un peu à cœur ouvert, dit ce qu’il lui passe par la tête, quand il la voit, quand il l’a vu pour la première fois. Les paroles de la brune, elles lui font du bien. Elle chatouille son cœur de façon agréable, lui colle au visage ce sourire idiot. « Non elles sont pas terminées » qu’il fait, pour une fois subtile pour lui dire que ses sentiments ils sont toujours là. Qu’elle le fait toujours autant craquer. Qu’il y a plus de raisons qu’il lui manque parce qu’il ne compte pas reprendre des distances avec elle. « Et j’suis là maintenant, et j’compte pas partir encore » Il fait le ton rassurant en venant l’entourer plus fort avec son bras, la lovant contre lui et lui déposant un baiser sur le front.

**Contenu sponsorisé**