C'est bien la première fois que je viens me poser sur les fauteuils suspendus dans cette aventure. Tout d'abord parce que je n'y avais jamais réellement prêté attention, mais également parce que les trucs en hauteur, c'est pas trop mon truc. Comme un tas de choses, en fait. Je m'étais installée sur l'un des sièges les plus bas, c'est à dire ceux qui ne nécessitaient pas une échelle pour grimper dessus. C'est au bout de ce qui me paraissait être une demi-heure allongée dans tous ces coussins et que je m'étais finalement assoupie, à force de rêver les yeux ouverts. A penser. A cette aventure, à la place que j'occupais ici, mais à l'extérieur, aussi. A l'après. Il est évident que le jour viendra où nous devrons quitter ces murs, certains plus tôt que d'autres. Mais il est vrai que j'appréhende un peu la sortie. A l'image de mon entrée, où il m'a fallu quelques semaines pour finalement me sentir à l'aise dans le jeu. Je me suis habituée au block, à tel point que je n'ai plus envie de partir. Evidemment, j'ai mon fils à l'extérieur, ma famille tout entière et mes proches en général, qui me manquent. C'est la seule et unique raison qui me donnerait envie de quitter le jeu. Ma sieste se termine à cause d'une petite brise qui me passe sur le nez. J'ai froid, je renifle, et j'ouvre les yeux. La tête un peu enfarinée, mon regard se pose directement sur @Clay, présent lui aussi dans la zone. « Oh, salut... » je dis d'une petite voix, « Tu es là depuis combien de temps ? » me regardait-il dormir ? J'espère secrètement qu'il vient d'arriver, parce que ça fait un peu bizarre, de regarder les gens dormir, et ce même si j'adore Clay. J'en viens finalement à m'asseoir, laissant une place de libre à mes côtés, où je réarrange les coussins, rendant le fauteuil un peu plus propre afin que le candidat puisse me rejoindre. Je viens m'enrouler d'un plaid, indispensable avec ce petit vent qui vient souffler dans mes cheveux. Assise en tailleur, je pose mes iris sur mon compagnon d'équipe. « J'étais en train de rêver des poules. Je crois qu'elles me manquent.. sans parler du coq. » référence à notre travail d'équipe au poulailler lors de notre semaine au Kansas, où j'ai beaucoup appris concernant les oeufs, d'ailleurs. Je ne sais pas si ça me servira un jour dans ma vie, mais au moins je m'étais couchée moins bête ce jour-là.

Son sourire s’élargit lorsqu’il aperçoit sa gêne, toute mignonne avec son rose sur les joues contrastant au centre de ses cheveux d’un blond presque blanc. D’humeur joueuse, Clay n’a pas la moindre intention de lui dire qu’il vient à peine d’arriver, et qu’elle a ouvert les yeux au moment où il l’apercevait, au terme de sa montée de marches jusqu’au fauteuil. Il avait prévu de s’y poser quelques minutes avec son téléphone, pour un moment de solitude bienvenu accompagné d’un check des réseaux sociaux. — Vingt minutes au moins, il répond sans crainte de grossir le trait au maximum. — T’as encore un peu de bave, là, penché vers elle, son index vient désigner un filet de salive imaginaire le long de son menton. Voyant qu’elle lui laisse une place à ses côtés dans le fauteuil suspendu, il se hisse à l’intérieur et la rejoint, assis face à elle. Il rit à son évocation des poules, surtout du coq, parce que c’est un épisode de la ferme qui l’a littéralement cassé en deux de rire. — C’était quoi comme rêve, un combat entre le coq et toi en huit rounds ? J’étais là ? Il voit parfaitement la scène, digne d’un film, et @Samm dans un peignoir-short de soie vert celtique et doré, orné d’une croix irlandaise pour aller avec ses airs de là-bas. Le coq, tout en rouge, torse bombé, prêt à la puncher, et elle, rapide, tactique, évitant ses crochets pour placer quelques directs au plexus à vous sortir les yeux de la tête. — Marrant que t’en parles, parce que j’ai mangé du poulet, ce soir, il ajoute en se tapotant le ventre. Il grimace lorsqu’il repense aux nominations, et la présence de l’orange à ses côtés ne peut qu’être un écho de cette nouvelle semaine chiante où les oranges sont pris pour cible. — Fait chier, les nominations. Qu’est-ce qui t’attend à l’extérieur ? Parce que lui, il ne connait absolument rien d’elle. Lors d’un prime, il a cru comprendre qu’elle était maman. Peut-être que la perspective de sortir d’ici, synonyme de retrouvailles avec son enfant, ne lui est pas si désagréable, finalement ?

« Trop bizarre, j’vais appeler la sécurité » Rassurez-moi, y a bien une sécurité ici ? On l’a jamais vue mais y a bien des gens payés pour nous protéger au cas où il se passe quelque chose, non ? On sait pas, un accident est vite arrivé : un candidat qui pete un plomb et tape sur un autre, ou bien un incendie, ou bien.... il faut que j’arrête avec mes idées négatives, c’est pas bon pour ma santé mentale, je le sais. Comme si ce n’était pas déjà assez gênant qu’il m’ait regardé dormir pendant une vingtaine de minutes, il faut en plus qu’il me fasse remarquer un filet de bave qui glisse sur mon menton. Gênée, je viens frotter avec la base de mon pouce. « Ah. Ah. Très drôle » je dis après voir jeté un coup d’œil à ma main, vide de toute substance type bave degueulasse post-sieste/début de nuit. C’est un blagueur @Clay, ou du moins il a l’air de bonne humeur ce soir, c’est d’ailleurs pour cette raison que je l’invite à me rejoindre, lui laissant une place à mes côtés. J’ai passé peu de moments dans cette aventure en sa compagnie, mais le temps passe à ses côtés a toujours été agréable, notamment l’épisode des poules et du coq lors de notre semaine passée à la ferme qui restera un des meilleurs moment de ce jeu personnellement. « Il avait fait tout le chemin jusqu’Atlantic City pour me foutre une raclée, sauf que cette fois j’avais l’avantage du lieu, que je connais mais pas lui. » Donc il a moins fait le fier que lors de notre première rencontre. « Au moment ou tu m’as réveillée, hm, j’étais en train de lui faire ses bagages pour qu’il aille faire chier quelqu’un d’autre. » pas de violences physiques envers les animaux bien sur, mais une grosse pression psychologique. Bon c’est pas beaucoup mieux, mais de toutes façons ce n’était qu’un rêve. Je crois que s’il arrivait réellement dans mon champs de vision, je me barrerais en courant ou me cacherais derrière Clay. Qui d’ailleurs ... « Oui, tu étais l’arbitre, mais toujours aussi provocateur... t’avais clairement envie de sang. «  le salaud ! Je rigole à sa remarque concernant le poulet qu’il s’est farci ce soir. «  Ca lui apprendra. Bien joué » Les végé en sueur. Je viens me blottir dans ma petite couverture, tandis que Clay évoque le mot interdit. Ah, ces nominations. Autant je me sens à l’aise chez les oranges, et je les apprécie beaucoup, autant niveau chance, c’est la merde. « On prend cher, c’est clair. » J’en ai un peu marre, parce que je ne suis pas aussi populaire que mes trois coéquipiers, donc autant dire que tant que nous serons tous nominés toutes les semaines, je vais stresser pas mal. J’ai un peu de mal à répondre à sa question concernant l’extérieur, parce que j’appréhende de plus en plus en ce moment, ça vient peut-être du fait que je sens que mon heure approche peu à peu. « Ma vie de famille à San Francisco, sans doutes, et mon petit job à la mairie. Même si je crois que j’ai envie de tout plaquer, prendre mon gamin, et aller voyager. T’as des idées de destinations pour des randonnées sympas ? » moi qui adore me balader, j’aimerais voir du pays de cette manière. « Si j’arrive à me faire assez d’argent en sortant d’ici je songerai peut-être à partir en road trip et faire l’école à la maison.... ou dans un van. » Ca se fait de plus en plus et Lewis est friand de ce genre d’expériences, j’ai envie de lui faire vivre le genre de choses que je n’ai jamais connues. « Et toi ? » Même si j’apprécie énormément sans compagnie, il est clair que je ne connais rien de lui. « Qu’est-ce qui te manque à l’extérieur ? »

@Samm, elle marche à fond dans la question du rêve du coq, et il écoute sans pouvoir s’empêcher de rire. Elle en a probablement aucune idée, mais ce genre de story fonctionne très bien en boxe. Pour un match retour avec un mec qui l’aurait étalé à l’aller, Clay serait capable de faire des kilomètres, comme le coq, de traverser les États-Unis et de quitter sa zone de confort pour foutre une raclée à ce présomptueux. Il hoche la tête au sujet de la connaissance du lieu qui donnait un avantage certain à Samm – elle serait pas tombée en arrière en trébuchant sur un sceau, probablement. — L’avantage de jouer à domicile, avec son public… Je t’aurais préparé le ring, suffisamment grand pour te permettre de bouger, les cordes pas trop raides, le tapis pas trop dur… Il aurait fait le max pour s’assurer la victoire de son poulain, évidemment. Son propre rôle en arbitre peu partial et assoiffé de combat le fait éclater de rire. — C’est pas complètement con, tu sais. La boxe me manque, parfois. Il regarde les meilleurs combats à la télé, mais la plupart lui laisse un goût d’inachevé. Parce que le mieux, on va pas se mentir, ça reste de combattre soi-même plutôt que de regarder les autres se la donner. Le sujet de leur nomination probable pour la seconde semaine d’affilée rend Samm grognonne. — Le destin veut détruire cette équipe, on est les prochains après les roses, scande-t-il façon prophétique. Ses yeux s’agrandissent à l’entente de Frisco. — Hey, j’habite à Frisco moi aussi, dit-il dans un sourire. — Il a quel âge, ton kid ? Certaines rando seront pas bonnes pour lui, il te faudrait un truc canon et tranquille, pas trop épuisant, surtout si tu dois finir par le porter… Et ce sera le cas, avec les enfants, ça finit toujours comme ça. — Le Canada ou l’Amérique latine, qu’est-ce que t’en dis ? Il la voit bien, Samm, avec son petit gars en train de découvrir les arbres immenses des forêts canadiennes, et la gentillesse des gens. Ou la terre rouge des Amériques du sud, et les hauteurs et les lacs… Il la regarde un moment dans le silence, méditant son envie de partir, seule avec son enfant, dans un van par exemple, et de s’occuper de le dépayser sans lui faire perdre un enseignement précieux et nécessaire. Elle est courageuse, Samm, au moins dans ses idéaux, et c’est pas le cas de tout le monde. — Comment ça se fait que tu sois seule avec lui ? Question ô combien indiscrète, mais elle lui a échappée. Parce qu’une femme seule dans une bagnole avec un enfant, ça crée un peu de risque. — Mes amis. C’est vraiment ce qui me manque de plus en plus, à mesure que les jours passent au Block… Ces êtres uniques qui le connaissent comme personne d’autre, le soutiennent et l’aiment incommensurablement, peu importe ses actes et ses humeurs. Ceux qui sont toujours prêts pour l’accompagner, n’importe où, n’importe quand. Ceux qui l’appellent à trois heures du matin ou à onze pour rien dire, et avec lesquels rire pour rien est évident. — Ils sont habitués à ce que je disparaisse pendant des semaines, voire des mois, mais c’est pour le boulot. Là, c’est différent. D’habitude, il s’amuse pas sans ses potes. Il fait pas les choses en solo, dans son coin.

« Tu m'imagines avec des gants de boxe ? Avec le petit short là ? » L'image vient de me frapper et je ne peux m'empêcher de rire. Je risquerais de me perdre dans ces gants, et puis ça collerait pas trop avec mon image. « Quitte à avoir un ring, je préférerais faire du catch. C'est stylé aussi! » mais siii, vous savez, les sauts, les prises dans les coins, les coups de chaises.... pour des raisons évidentes je n'ai jamais réellement accroché à ce genre d'activités, moi qui suis anti violence. Mais je dois bien avouer que niveau spectacle, t'en prends plein les yeux. « T'en faisais au niveau professionnel ? Pourquoi t'en fais plus ? » Je ne connais pas cette partie de @Clay, à vrai dire il n'a pas le visage qu'aurait quelqu'un qui a fait de la boxe, vous savez, le nez cassé ou la machoire un peu de travers... et puis je ne lui ai jamais demandé de décoller une droite, donc niveau combat, je sais pas trop comment il s'en sort. « Avec tout ce qu'on entend, je songe à m'inscrire à cours de sport de combat, dans la rue, ça peut servir. Mais la boxe c'est un peu trop violent... j'suis plus chaude pour du judo. Une bonne prise sur de l'asphalte, ça calme les ardeurs, non ? » et puis j'ai pas l'impression que c'est une question de force, mais plutôt d'agilité - enfin à mes yeux. Mon petit gabarit pourrait me permettre de m'échapper plus vite dans ce genre de situations tard le soir. J'affiche une mine un peu déconfite lorsque j'entends la théorie de Clay concernant l'avenir de nôtre équipe. Un peu déçue, parce que je m'entends bien avec les oranges, et même si je suis un peu en outsider par rapport aux trois autres, je me sens complètement intégrée, à ma place - mais je n'ai pas besoin de plus. Donc c'est un peu frustrant qu'on soit quasiment nominés toutes les semaines. Heureusement, Olivia a su échapper aux mailles du filet, je ne sais pas si elle a réussi à établir des stratégies avec les autres mais en tout cas, bien joué à elle. Mes yeux sont grand ouverts lorsqu'il me dit qu'il vient de San Francisco aussi. « Tu déconnes ? Comment ça se fait qu'on se le soit jamais dit ? » Ah, someone from home. « De quel coin? » Je suis ravie par cette annonce, ça ne change rien de particulier mais ça me rassure un peu, je sais pas, d'avoir quelqu'un de chez moi. On est plusieurs dans ce cas là, mais je me sens tout de suite plus proche du jeune homme. « Il a six ans et demi » Fais les calculs, Clay, vas-y. Pas con cette histoire de le porter quand les randonnées seront trop longues et épuisantes pour lui - comme pour moi, d'ailleurs. « J'ai toujours voulu faire les Appalaches, mais j'ai peur que ça grimpe trop haut pour un enfant » Rejoindre le Canada par cette partie là des States, ça m'a toujours tentée, et évidemment je ne me verrais le faire avec personne d'autres que Lewis, peut-être pas tout de suite, évidemment, mais dans quelques années, quand il sera un peu plus grand, dans trois, quatre ans. Je n'arrive pas à me rendre compte du bon âge pour faire ce genre d'activités, je pense que ça traduit quelque part un égoïsme de ma part, comme si je voulais partir, à tout prix, changer de vie directement sans penser à ce qui est le mieux pour lui... je sais pas. « Monsieur n'était peut-être pas trop prêt pour une vie de famille. Moi j'ai moins eu le choix » Je me rends compte soudainement que je suis à la télé et que le père est sans doutes en train de regarder comment je me comporte dans cette émission. « Mais c'est réglo niveau garde, donc j'ai pas à me plaindre » et d'ailleurs je ne me plains plus sur ce sujet, il est loin de moi le temps où ça n'allait pas et où c'était douloureux d'en parler. Cela fait quelques temps qu'on n'est plus ensemble, et bien sur si ce n'était pas pour notre progéniture nous ne nous parlerions plus mais plus aucune rancœur aujourd'hui, simplement de l'indifférence et du respect, tout de même. Je n'aurais pas imaginé que Clay était du genre à trainer avec beaucoup d'amis, enfin, pas à ce que ce soit eux particulièrement qui lui manquaient. Dans ma tête, Clay, c'est un mec solitaire, sans attaches, ami de tout le monde mais de personne en même temps. Enfin, pas qu'il était sentimental à ce sujet. Mais faut croire que je me suis trompée. « Qu'est-ce qu'ils pensent de ton passage dans l'émission, à ton avis? » Ils le regardent forcément.

Maintenant qu’elle le dit, ouais, il l’imagine carrément en boxeuse, @Samm. Il la regarde soudain comme on observe un pugiliste, de haut en bas, étudiant ses atouts. Elle est carrément mince et elle pourrait prendre de la masse pile aux bons endroits. Ah, et aussi, elle n’a pas de gros seins, ce qui est idéal pour une boxeuse. Par contre, un chouïa maigre du cul et c'est pas bon pour ses appuis. C'est avec le cul qu'on frappe. — Je te vois totalement. Une sorte de Maggie Magic Fitzgerald, t’sais, dans Million Dollar Baby, Irlandaise jusqu’au bout des ongles. Avec ses cheveux blonds qui viraient au blanc dans les rayons du soleil et ses grands yeux qui oscillaient entre le bleu et le vert. — T’aurais un sacré fan club, il ajoute dans un grand sourire. Les Irish aiment la boxe, c’est connu. — Du catch ?! Il se met à rire, ne l’imaginant absolument pas, sur ce coup. — Samm l’Undertaker… J’vais t’acheter le chapeau, mais tu vas avoir du taff… Clairement, on n’y était pas encore, mais Samm, elle avait en elle ce petit goût du spectacle qui aurait plu aux amateurs de catch, c’était sûr. Cette façon qu’elle avait eue de s’écrouler sur le seau dans la grange, c’était typiquement ça. Spectaculaire. — J’en faisais ouais, j’ai été entrainé par mon père dès que j’ai pu tenir debout sur mes jambes. C’était un ancien champion, pour lui c’était évident que je serai un grand champion à mon tour, explique-t-il, sérieux dans un sourire tendre, se rappelant la passion de son père. — J’ai arrêté parce qu’on avait besoin de plus d’argent que ce que la boxe nous faisait gagner, et parce que je crois que j’suis meilleur hackeur que boxeur, dans l’ensemble…. Pourtant, son palmarès de boxe était sexy, mais il était meilleur en informatique, si on devait comparer le haut niveau des deux activités. Il lui montre son poing gauche, le secouant légèrement de gauche à droite. — J’suis gaucher, et pour boxer plus haut encore et pour plus d’argent, il aurait fallu que j’apprenne à être aussi bon avec la droite. Ça voulait dire y consacrer toute ma vie, et j’en avais pas envie, il confesse finalement. Elle le regarde partout, détaille son visage de ses iris verts, ça le fait rire de nouveau. — Si tu cherches mes cicatrices, elles sont ici, dit-il en tendant sa main pour recueillir la sienne, et porter son index le long de ses sourcils, et juste en-dessous, où de fines lignes de peau recousue créent comme un patchwork discret au-dessus de ses yeux bruns. — Et ici, il ajoute en lui laissant toucher l’espace entre l’arrière de ses oreilles et le haut de sa nuque. — Là, enfin, il relève sur ses dents du bas sa lèvre inférieure pour lui montrer la cicatrice qu’il a au-dessus du menton. Samm voudrait se mettre à un sport qui lui permette de se défendre, et il suffit de le regarder pour comprendre qu’il trouve que c’est une excellente idée. — La boxe pourrait t’apprendre à frapper juste, ce qui est essentiel si tu dois te défendre. La prise au sol, bon… Il rit, peu convaincu. — Ta première et meilleure défense, c’est la fuite. Eviter à tout prix de te retrouver dans un corps à corps. Feinter et courir vite. Et si je devais t’apprendre un skill, un seul, ce serait de savoir comment donner un grand coup dans les couilles. Il y a aussi la gorge, mais les couilles, c’est toujours mieux. — J’suis à Nob Hill, mais pas depuis longtemps, explique-t-il au sujet de sa récente installation à Frisco. — J’aurais bien besoin d’un connaisseur pour me montrer les meilleurs coins, les trucs qui échappent aux touristes. Parce que mine de rien, il était pas encore beaucoup sorti pour barouder, depuis son arrivée. — Et toi, t’es dans quel coin ? Il imagine bien que Samm, elle vit pas dans un penthouse dans l’un des quartiers les plus huppés de la ville, et il en a rien à foutre. Son kid est déjà grand, ça laisse supposer qu’elle l’a eu méga tôt… Comme beaucoup de filles, peut-être par accident, et c’est devenu une partie de leur vie parce que quand vous décidez de garder le bébé, il faut tout changer, surtout son quotidien… — Tu me montreras une photo ? Il demande dans un sourire. Il a toujours aimé les enfants, Clay, et il adore chercher les ressemblances sur leurs traits avec les visages de leurs parents. — Dans c’cas tu prends un guide et des chevaux, ça va l’éclater, au petit ! Et puis, le guide, il pourra protéger Samm en cas de besoin, pas vrai ? Clay écoute attentivement les informations que Samm décide de lui livrer sur sa vie intime. Il ne posera aucune question supplémentaire, n'ayant pas l'intention de devenir lourd et indiscret. Il prend ce qu’elle donne, et étant donné leur degré de connaissance, c’est déjà beaucoup. — Je les vois comme si j’étais avec eux, dit-il en riant. — Je pense qu’ils se marrent beaucoup, qu’ils kiffent Mael, et qu’ils se demandent comment je fais pour rester calme en étant entouré du matin au soir de mannequins en maillot de bain, et pas connes en plus ! Je peux te dire sans trop m’avancer qu’ils doivent être, presque tous, in love de Freya.