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 crown of love (dim, 19h)


i'm from season two, b*tch
Mael
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Mael



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crown of love (dim, 19h)
Dim 18 Oct - 0:23



« Ok j’ai pensé à un truc. » Son sourire s’était glissé sur le visage de Riley tandis qu’il fermait la porte de la LR derrière eux. Il avait tourné le truc en long en large et en travers, après avoir planché quelques heures dans la bibliothèque et dans cette même LR, à faire ses petits calculs sur une carte de l’Amérique du Nord. Bras autour de son épaule ils s’étaient tous les deux agenouillés sur le matelas, tandis qu’il dépliait le fameux plan, laissé là quelques heures plus tôt. « Si je remonte jusqu’au Canada en voiture ou whatever au lieu d’y aller en vélo. Et si je pars de là » Il avait pointé la ville de Cambellton, au Nouveau-Brunswick, sur la carte déroulée sur le lit. Cambellton, c’était certainement pas le point de départ prévu initialement, mais bon ça se jouait à quelques centaines de kilomètres près - balek. « … Jusqu’à Vancouver ça me fait un peu moins de 6000 km. J’me donne quoi allez, 35 jours max à raison de 150km par jour. Bref ça on s’en fout. » Il avait tourné son visage vers elle, pour voir si elle anticipait là où il voulait en venir. Riley elle devait en avoir marre de dealer avec ses histoires fumeuses de biketrip, mais c’était important. « Grosso modo ça veut dire que je termine le Canada autour du… 14 ou 15 décembre max. Donc si je me démerde bien pour faire la suite. » Doigt baissé à la verticale, le long de la côte américaine. « Je pourrais arriver à LA autour du 30. Et doooonc on pourrait fêter le nouvel an ensemble. » Boum. Elle était là, la conclusion au fameux plan. Il avait bien saisi ses insécurités, à Riley, l'autre soir, alors même qu’ils lançaient pour la première fois l’idée d’un après OMB. Mael c’était sans doute pas le meilleur avec les mots, surtout tant que leurs secrets n’avaient pas été mis en lumière, mais il avait cette façon assez spontanée de rassurer par les faits. Dans cette version de l’itinéraire il passerait Noël on the road, ce qui lui allait très bien. L’évitement, l’oubli et tout le bordel, étaient complètement assumés ce coup-ci. « Enfin voilà, on va pas en reparler encore trois heures mais j’voulais juste que tu voies, tu me diras si ça te tente. Quand tu veux, no pressure. » Il avait redressé son sourire vers elle, avant d’attraper la carte, la replier et la balancer sur la table. Dans un même mouvement ses bras s’étaient glissés autour d’elle et il l’avait attirée contre lui, se laissant tomber sur le lit, lui arrachant un baiser. Elle le faisait vriller, Riley. Son grand coeur, à Mael, il s’emballait très vite, complètement happé par son regard et ses mots. A ce stade, c’était plus vraiment une bulle qu’il cultivait, mais un vrai truc, une vraie relation qui s’était catapultée dans sa tête. « Ok stop stop stop. » Son sourire s’était délié tandis qu'il mettait fin aux mouvements de leurs lèvres qui s'enflammaient un peu trop. Ses mains qui traînaient déjà sous le top de Riley s’étaient reposées sur les côtés de son visage front contre front. Un dernier baiser sur le bout de son nez, en un soupir. « T’rappelles on a dit qu’on papoterait ce soir. » Une discussion toute fraîche de la matinée, en écho à plein de mots qu’ils s’étaient échangés, en demi-teinte, depuis trois semaines, mais encore plus ces derniers jours. Ils passaient leur temps à essayer de se comprendre, elle et lui. En tâtonnant, souvent, puis plus directement, comme ce soir. « Est-ce que n’importe quoi de négatif peut te retomber dessus si t’arrives pas à obtenir ce que tu, enfin on, veut pour toi ? » Via OMB, c’était sous-entendu. Pas d’entourloupe. Il avait planté son regard dans le sien. Riley elle savait très bien pourquoi il n’aurait pas pris le risque de la voir nominée, encore une fois. Au-delà de ce qu’il y avait entre eux, il avait bien capté que l’enjeu de sa participation avait une toute autre importance pour elle. Ce qu’il n’arrivait pas encore à capter, par contre, c’était la réelle retombée de tout ça. « La pression que tu ressens, c’est un truc que t’as ressenti toute ta vie ? » Indirectement, elle devait bien saisir ce qu’il mentionnait entre les lignes. Mael il venait d’une famille tellement lambda, avec des parents qui s’étaient simplement enquis de lui offrir la possibilité de faire de bonnes études après le bac, qu’il n’avait jamais ressenti de réelle pression familiale. Au max, ils avaient été soulés par son abandon de CDD post-études pour aller vivre son pèlerinage brésilien. Mais au fond, vu que c’était le Brésil, la famille, ses racines, ils n’avaient pas râlé plus que ça. Sa main s’était faufilée entre ses boucles qu’il faisait tournoyer du bout de son index, cherchant dans tous les cas à accrocher son regard pour la rassurer d’une quelconque façon. Riley, elle parlait souvent de son padre, mais il n'y voyait pas bien clair dans cette relation. S'il avait saisi la place qu'occupait - ou n'occupait pas justement - sa mère dans sa vie, il y avait une toute autre dimension à ce qui la liait à son père. Et c'était ça, la deuxième question qu'il n'avait pas pu lui poser quelques jours plus tôt.
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Riley
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Re: crown of love (dim, 19h)
Lun 19 Oct - 0:06



Elle analyse le sourire de Mael alors qu’elle se laisse mener jusqu’à la LR, haussant les sourcils pour l’encourager à lui dire ce à quoi il avait pensé. Elle peut s’attendre à tout avec lui. Mais c’est ce qui lui plait aussi. « C’est quoi ce bordel ? » Elle demande dans sa délicatesse légendaire, alors qu’elle pose son regard interrogateur sur la carte qu’il déplie sous ses yeux. Il est évidemment question du Canada, elle ne devrait même plus être étonnée, à ce point-ci. Mais elle le laisse continuer, parce qu’elle sait l’importance que ça a pour lui, et qu’elle a, d’une façon, décidée de s’y investir aussi, dans ses plans, par extension. Elle ne fait même pas semblant. Puis elle suit naturellement le trajet des yeux et finit par comprendre l’évolution de tout ce qu’il lui expose. Ça venait faire écho à ce qu’ils avaient discuté la semaine dernière. La destination finale étant Los Angeles. Elle s’en fout de la carte. C’est lui qu’elle fixe là, maintenant. Son cœur qui s’emballe pour la millième fois de la semaine. « T’as passé combien de temps à tout calculer ? » Elle demande dans un premier temps, comme pour taire ce qu’elle ressent réellement face à son plan. « Je ne veux pas que tu modifies tous tes plans pour moi. » Puis elle repousse, dans un deuxième temps, se disant qu’il avait déjà à la base des objectifs hyper établis et qu’elle ne voulait pas être cette personne qui venait foutre le bordel, aussi égocentrique qu’elle était. Ce n’est pas l’idée de le revoir qu’elle repousse, elle est certaine à 100% de le vouloir dans sa vie après. Même si elle anticipe aussi, encore, que Mael ne voudra pas mettre le gros orteil dans sa réalité superficielle à elle, une fois que l’aventure sera terminée. Puis, il y a tellement d’autres aspects à prendre en considération, dont elle a un très faible pouvoir décisionnel, et ce à partir du moment qu’elle a apposé sa signature sur la dernière page du contrat, dont elle lui a déjà parlé. Donc le côté rationnel de la situation voudrait qu’elle lui dise qu’ils en reparleront… « Mais oui. Évidemment que ça me tente. » Depuis quand Riley était un modèle de rationalité, de toute façon. Jamais. Alors elle lui sourit, dans toute sa vulnérabilité, avec cette passion qu’elle développe de jour en jour, de plus en plus, comme si c’était possible. « C’est pas reposant, le Nouvel An à LA. » Elle avertit, plus à la blague, même s’il y a un fond de vérité. C’est presque invraisemblable de s’emballer autant pour quelqu’un qu’on connait depuis seulement quelques semaines. Mais c’est tellement Riley, de s’accrocher de la sorte à une personne. De plonger la tête première. De faire n’importe quoi aussi. De tout gâcher, souvent. Même si là, elle n’est pas capable de voir plus loin que le bout de son nez. Puis d’un autre côté, elle n’a pas l’impression d’avoir vécu quelque chose comme ça avec qui que ce soit. Mael, il n’est pas comme les autres. Et elle sait qu’ils sont sur la même longueur d’onde. Elle le sent tellement investi, ça devrait lui faire peur, mais au contraire. Parce qu’elle ressent exactement la même chose. Elle le sait. Elle s’emporte, maintenant qu’ils s’embrassent, déjà prête à utiliser la LR dans tout le sens propre - et figuré - du nom de celle-ci, lorsque Mael les coupe dans leur élan. Rabat-joie, oui. « On a toute la soirée pour discuter. » elle ose se plaindre dans une moue boudeuse, ses doigts continuant de descendre contre son torse, détournant le visage pour l’enfouir au creux de son cou. Elle ne sait même pas pourquoi elle s’entête, elle sait qu’elle ne gagnera pas. C’est aussi une façon de repousser ses questionnements qui ne sauront tarder, même si elle n’est pas fermée à lui répondre. Difficile de rester dans le contrôle lorsqu’ils sont les deux ensembles. Elle finit par soupirer en se détachant, pour lui démontrer tout l’effort que ça lui demande, comme s’il devait être reconnaissant. « C’est bon. » Genre, vas-y, shoot tes questions. Il avait été patient en plus. Elle sait qu’il fait tout pour ne pas la brusquer et la rassurer, ce qui ne fait que démontrer à quel point elle est toujours autant centrée sur sa petite personne. Elle se mordille l’intérieur de la joue, jamais à l’aise lorsqu’il est question d’aller plus en profondeur avec elle. « Je crois que tout est une question de perspective. D’un point de vue externe, il n’y a rien de dramatique à ma participation. Je sais pas comment l’expliquer en cachant une partie de faits… Mais moi, dans tout ça, j’ai l’impression de m’être fait avoir. T’acceptes un truc… Et finalement t’as l’impression que ça prend bien plus d’envergure que tu ne l’aurais pensé. » elle prend une pause, alors qu’elle pense à ce qu’elle vient de dire. « Juste de parler comme ça, de te dire ce genre de choses, c’est ça qui peut me nuire à la fin. Qu’on va pouvoir me reprocher. Mais bon, rendu là, peu importe ce que je dis et je fais, j’ai juste l’impression d’être une marionnette qui se fait manipuler. » Et c’est ça le plus fou. C’est qu’elle en a parfaitement conscience. Que depuis le début du jeu, elle a réussi à rattacher plusieurs ficelles entre elles et qu’elle a compris à quel point elle est naïve. Ou pas. Elle ne sait plus. Ça la dépasse un peu. Elle fixe Mael un moment, alors qu’il pousse un peu plus loin ses questionnements. Elle le laisse jouer avec ses boucles, silencieuse, avant de se relever. « Tu veux un verre ? » elle casse le mood. Elle le sait. Mais elle n’arrive pas trop à rester en place. Puis oui, elle a besoin d’un verre. En fait, elle donnerait tout pour se fumer un joint, là, maintenant. Ça la calmerait. Elle attrape la bouteille première bouteille sur le bord, et prépare deux verres de gin tonic en faisant dos à Mael. Elle sait qu’elle n’est pas fair. C’est juste un vieux mécanisme d’autodéfense qui s’enclenche. Ce n’est pas contre lui et elle espère qu’il le comprend. « Tu veux parler de mon père, c’est ça ? » elle aime mieux demander directement. Elle pense comprendre le sous-entendu, ici. « On a une relation particulière. » elle finit par avouer, même si à ses yeux, ça n’a rien d’un aveu. Il est clairement la personne la plus importante pour elle, et elle ne l’a jamais vraiment caché. À parler de leur voyage, de ses accomplissements. En surface, à l’entendre, il est la meilleure personne sur cette terre. Mais. Il y a évidemment un mais. « Je suis fille unique, je crois que c’est normal qu’il me voit comme sa chose la plus précieuse. Il a toujours voulu ma réussite, avec évidemment de grandes attentes. Et quand t’es enfant, tu veux juste plaire absolument à tes parents. Enfin, moi j’étais comme ça. Et j’aimais ça. J’étais sur les plateaux de tournage. Le nombre de films où j’apparais à l’écran comme figurante, bébé, puis quelques rôles un peu plus importants. C’était comme un jeu à cet âge là. » elle dépose une tranche de lime dans chaque verre puis revient vers Mael pour s’asseoir sur le lit et lui faire face. « Je sais pas si j’ai réellement voulu être actrice ou œuvrer dans le milieu. Mais comme c’était important pour lui, ça le devenait pour moi en vieillissant. » parce qu’elle acceptait ses attentes et elle voulait les combler. « Puis j’ai raté quelques auditions importantes vers l’âge de dix/onze ans. Je n’arrivais pas à décrocher les gros rôles, et honnêtement, je crois que je n’avais juste pas le talent nécessaire. » C’est difficile d’admettre ce genre constat. Riley elle a commencé à voir sa psy à cet âge-là, et même encore aujourd’hui, c’est quelque chose qu’elle a de la difficulté à calculer. « Et il le savait. Alors j’étais comme une déception, tu vois. Parce que du talent, ça ne s’achète pas. » Et elle sait qu’elle n’est pas complètement nulle, mais bon. Elle hausse les épaules, comme si elle voulait lui faire comprendre qu’elle était complètement détachée du sujet, buvant une longue gorgée d’alcool pour venir contredire son attitude. « Tout ça, c’est juste un détail. » Elle minimise le tout. « C’est comme si en vieillissant, j’avais juste l’impression qu’il ne me faisait pas confiance. Il était déçu. Et tu sais quoi, je ne lui donnais rien pour qu’il m’accorde sa confiance non plus. » Elle était devenue une adolescente frustrée, perdue, qui ne savait pas où donner de la tête et à qui on donnait tout pour compenser autre chose. Elle ne donne qu’une partie de l’histoire de toute façon. Mael il sait qu’il y a plus. Elle va le laisser explorer, parce qu’elle n’est pas douée pour le faire elle-même. « Donc oui, j’ai toujours ressenti de la pression, peu importe ce que ça veut dire. » Elle glisse les doigts de sa main libre dans la paume de sa main à lui, caressant celle-ci distraitement avant de boire à nouveau.
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Re: crown of love (dim, 19h)
Lun 19 Oct - 23:10



« Mon aprèm. Mais j’ai kiffé. » C’était son dada ça, calculer, tracer des routes. Merci les études d’ingé et d’urbanisme. Mael il s’y retrouvait comme jamais dans l’élaboration de parcours, avec son petit crayon, sa règle, son bloc note sur lequel faire des calculs fumeux. C’était un jeu, un jeu dicté par une énorme motivation. « Ca va en vrai je zappe une région, c’est pas la fin du monde. En échange je découvre plein d’états américains. » Ses épaules haussées voulaient tout dire. A quelques centaines de kilomètres près il l’aurait fait, le Canada en entier. Certes, il ne pourrait plus vraiment comparer son record face aux stats des autres cyclistes qui se la pétaient sur Strava, mais right now il s’en branlait un peu. Y’avait que la réaction de Riley qui l’intéressait réellement. Et là, tout de suite, elle semblait naviguer entre deux états d’esprits. D’une espèce d’incrédulité réfléchie à un sourire caché. Difficile à décrypter, pour lui. Il ne voulait pas qu’elle lui donne de réponse direct, c’était pas le but. « Te sens pas obligée de - » Mais sa phrase avait été coupée par l’affirmation de Blondie. Il avait serré la pression sur son épaule, dans un geste qui voulait un peu tout et rien dire. Mael il était dans l’éternelle recherche d’une forme de bonheur à court terme. Là, tout de suite, c’était ça, ce qu’il se passait entre eux, qui le rendait heureux. Il ne se posait pas franchement de questions, se contentant de profiter de ce qui allait bien. Ses angoisses, même les sempiternelles, étaient étouffées dans une partie de sa tête mise en stand by. S’oublier c’était aussi ça parfois. Décrocher pour profiter. « C’est jamais reposant le Nouvel An. » Son regard s’était glissé sur elle. « Cette fête m’angoisse. Y’a trop d’attentes. » L’espoir de l’après, l’envie du tout de suite. Un savant mélange de tout, drogue et alcool. Il adorait ça, avant. C’était une soirée repère, la perspective d’une putain de débauche assumée dans une baraque monstrueuse d’un pote d’école parisien. Parfois il retournait dans le sud et ça virait aux sauts dans l’eau glacée de janvier du port. Mais depuis quelques années il enchaînait les plans galère. Sans trop savoir où aller, avec qui et pourquoi. Sans repère fixe, sans pote fixe, sans envie fixe. Pour la première fois depuis trois ans il se sentait à nouveau emballé par la perspective de cette teuf. De revoir Riley. Débarquer à LA sur son vélo, courir dans les rues de la ville dans une excitation non feinte. Y’avait rien de plus beau que d’arriver dans un lieu inconnu avec la perspective d’y retrouver quelqu’un d’important. « Mais là je suis particulièrement motivé. » Et il l’avait soutirée à ses hésitations en lui arrachant un, des, baisers. Ses gestes guidés par l’envie de lui faire l’amour, là tout de suite, avant de se freiner dans un élan monstrueux de self control. Ses plaintes, elles n’aidaient en rien. Il était tendu, là, Mael, plus il sentait ses mains sous son tshirt, parcourir sa peau, caresser son torse. Qu’elle s’arrête, ça tenait de la torture. Une partie de lui n’avait pas envie d’être raisonnable. L’autre avait fini par se mordre les lèvres pour étouffer ses battements de coeur. La sentant céder, il avait fini par simplement la serrer contre lui, dans un geste des plus évidents. « C’est compliqué de te résister Riley. » A tous les niveaux. Il l’avait laissée s’éloigner doucement en se tournant sur le ventre, bras calé sous sa tête pour l’observer. « Tu l’as su y’a longtemps que t’allais participer ? » Il avait plein de théories, Mael, qui venaient compléter ce qu’il lui avait dit et qu’elle avait plus ou moins confirmé en confess. Mais ça ne rendait pas le truc plus clair. S’il s’était arrêté c’était avant tout pour elle. Pour qu’on ne puisse justement pas lui nuire, à l’issue du jeu. Ca le rendait ouf de voir l’hésitation dans ses yeux. Une détresse palpable, inavouée, cachée derrière des mots pas si légers. Marionnette. Manipulée. « Ca t’indigne ? » Lui, ça l’indignait. Le mot était sans doute fort, formel, mais il y avait beaucoup de ça. Il avait fait oui de la tête à sa question de fuite. Le verre, c’était la parfaite excuse pour temporiser. Il la connaissait, puisqu’il la maîtrisait à la perfection. Il s’était assis sur le lit, dégageant finalement ses Nike pour replier ses jambes sur le matelas. « Hmhm. » Pas besoin de répondre par un oui, elle savait bien qu’il voulait parler de son père. C’était l’une des pièces manquantes à sa compréhension. Il avait les grandes lignes, il avait l’amour, l’affection, la fascination, la fierté, la notoriété, le mérite, la réussite. Mais pas le reste. Pas ce qui faisait qu’elle était unique pour son père, au même titre qu’il l’était pour elle. Mael il savait très bien qu’en posant cette question là il s’embarquait dans un tableau beaucoup plus large. Celui d’un monde qu’il avait pu lire dans des livres, voir dans des films, écouter dans des podcasts. La réalité à laquelle il n’avait jamais été confronté, mais dont il n’avait jamais dénigré l’existence. C’était un monde. Pas le sien. Mais un monde qui tournait en parallèle de ce que lui vivait. Dingue, de voir qu’aujourd’hui il se sentait aussi lié à elle. Que des lignes parallèles aient fini par se croiser. « Ton bonheur il passait uniquement par ta réussite, à ses yeux ? » Il soufflait, sans doute maladroit, mais un peu à vif de la voir si vulnérable. « Je veux dire. La réussite dans cet univers là. » Son choix de mot il voulait tout dire. Elle parlait d’attentes plus que d’accomplissement. Elle parlait d’importance, plus que de logique. Il ne voulait pas juger, Mael. C’était pas sa place, pas son rôle, pas son droit. C’aurait été trop facile, avec sa dégaine du mec du monde mainstream, de taper sur un système auquel il n’avait jamais été confronté. Riley elle était là. Belle et vivante. Capable d’en parler. C’était ça l’essentiel. Il avait avalé une gorgée du long drink avant d’accueillir sa main dans la sienne. « Vous en avez jamais discuté ? » De ce qu’elle voulait, de ce qui était mieux pour elle. Non, ça lui semblait évident, même si ça le butait. « Ta réponse elle est arrivée autrement. » Ils l’avaient entre leurs mains. Mais c’était pas sur ça qu’il voulait rebondir maintenant. « T’as évolué comme tu le pouvais Riley, t’as pas à t’en vouloir. T’as grandi avec des étoiles dans les yeux, face à un truc qui te semblait évident, et dans l’idée de bien faire. » Mais le problème c’était surtout le rêve qu’on vendait aux mômes. A son échelle Mael il avait vu pas mal de fils de sportifs de haut niveau crever d’envie de devenir comme leurs parents. Parce qu’ils portaient un nom. Et que ce nom devait justifier leur victoire. « C’est juste que c’est pas aussi simple. » La vie. Sa main avait fini par serrer la sienne. « Le problème c’est de faire croire le contraire. » Il l’avait capté depuis un moment, lui, qu’il fallait se battre pour à peu près tout. Mais Riley elle avait 23 ans, elle avait encore mille trucs à vivre. Elle s’était sans doute cassée la gueule plus tôt que lui, mais à quelques années d’écart il s’y voyait, dans ce qu’elle pouvait ressentir. Un espèce de vide. « Comme c’est pas simple de se débarrasser de ça. » Il avait glissé une main dans la poche de son jean pour y chercher un truc. Finalement, coincé entre son pouce et son index, un cachet blanc qu’elle pourrait sans doute reconnaître. Il l’avait posé à hauteur de son verre. « Mais ça finit par arriver. » Et elle aussi, elle finirait par la niquer à coups de doigts d’honneur, cette pression qui la bouffait. Peu importe ce que ça voulait dire. Il était là, lui.
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Re: crown of love (dim, 19h)
Jeu 22 Oct - 7:51



Le plan des retrouvailles était déjà scellé avant même qu’ils ne se séparent. Aux yeux de Riley, l’investissement que mettait Mael dans cette nouvelle étape de cette relation qui prenait forme de jour en jour, était encore plus démonstratifs que bien des mots. Ce sentiment de bien-être, il ne s’inventait pas. Il ne s’ignorait pas non plus. Elle aurait beau ressasser toutes les raisons qui pourraient faire en sorte que ça n’allait peut-être pas fonctionner entre eux sur le long terme, elle était incapable de se résigner à ne pas profiter du bonheur qu’il arrivait à lui offrir maintenant. Son souffle qui s’écrase contre sa peau, ses mains contre son torse qui le supplient de ne pas être raisonnable. Elle sait que si elle persiste, elle pourra obtenir ce qu’elle désire, même si elle n’aurait pas l’impression de réellement gagner. Les bras de Mael compressent son petit corps contre lui, alors que la blonde vient mordiller la peau de son cou pour marquer les paroles du français. « Moi je ne t’ai jamais demandé de me résister. » elle met de l’huile sur le feu, elle le sait. Et elle en prend presque plaisir avant de finalement se glisser de son étreinte. Le self control qui a été appliqué durant les cinq dernières minutes mériterait une mention d’honneur. Mais c’est bon, ils avaient dit qu’ils parleraient, et c’est ce qu’ils vont faire. Elle le laisse poser ses questions avec un volonté de lui répondre le plus honnêtement possible cette fois-ci. « Peut-être un peu plus d’un mois avant les castings. » elle essayait de se souvenir, mais ça lui semblait il y a une éternité maintenant. « Mais ma réaction n’était pas la même à ce moment là. Je ne dis pas que j’avais vraiment envie de participer, mais je me suis dit… oh well. Ça va, je vais jouer le jeu. » Riley elle réagit souvent de cette façon lorsqu’une situation ne la met pas nécessairement à l’aise, mais qu’elle ressent de la pression, sur le coup, elle ne fait qu’accepter, presque résignée. Quand quelqu’un veut qu’elle utilise ses contacts pour une faveur. Why not. Quand une personne lui met de la pression pour coucher avec elle. Ok. Quand on lui impose de participer à On My Block. Ça va aller. Elle est souvent guidée par une forme de désinhibition constante qui s’est développée en elle avec les années, souvent accentuées par ce qu’elle consomme aussi. C’est seulement après, lorsqu’elle se retrouve avec elle-même, qu’elle prend conscience de ses gestes, de ses décisions et actions, et qui la rongent un peu de l’intérieur, petit à petit. Qu’elle comprend à quel point elle est souvent celle manipulée, puisque d’être dans le rôle de la manipulatrice comme elle aime tant se vanter d’être. Est-ce que ça l’indigne ? « En ce moment, oui. » et non. Elle est incapable de se fixer exactement sur tout ce qu’elle ressent dans cette situation. Parce que ce sentiment d’emprise, il vient de loin. Et elle n’est pas encore capable de faire preuve de suffisamment de discernement face à toute cette situation pour bien l’expliquer. « À la première semaine de jeux, j’avais un énorme je-m’en-foutisme en moi. Je parlais d’être chez les fous, je jouais la fille au-dessus de tout. La pression elle était là, mais je m’en balançais. Puis plus les jours ont passé, plus j’ai commencé à prendre conscience de l’environnement. Ce pour quoi j’avais signé. » et elle lui lance un regard entendu, qu’elle parle du contrat de OMB, mais aussi de l’autre dont elle lui a parlé. « Puis je ne me sentais plus du tout dans ma zone de confort. J’ai commencé à me sentir vriller, la semaine à l’extérieur, la semaine au Kansas. Où tout le monde a décidé de me mettre mes quatre vérités en plein visage. » avec aucune délicatesse qui plus est. À l’exception de lui. Mael qui avait toujours compris comment aller la chercher sans la brusquer. « J’angoissais parce que j’avais l’impression de tout saboter, comme je le fais toujours. Mais c’est après que j’ai compris… Que c’était ça le plan à la base. Je pense qu’ils savaient exactement comme j’allais réagir et que mes déboires sont mes plus grands atouts finalement. » elle s’arrête, ayant la sensation d’arriver à la limite de ce qu’elle peut lui dire. Même si elle en aura encore beaucoup à lui raconter. Elle marque cette pause par l’appel de ses misères, justement, voyant un réconfort et évidemment une fuite, face aux questions qui suivent. Le sujet de son père. La petite histoire clichée de la gentille petite fille qui ne voulait que faire plaisir et rendre fier son papa. Là, à cet instant, ça la rend malade. Demain ? Elle arriverait très bien à nier cet état d’esprit et passer par-dessus toutes les émotions négatives qui pouvaient être reliées à cette partie de sa vie et à cette relation. Elle sentait Mael légèrement largué face à tout ça. C’était ok, de ne pas tout comprendre aussi. « Je n’irais pas jusqu’à dire ça. Ce n’était pas noir ou blanc. Et finalement, mon père ne m’a jamais dit textuellement et frontalement que j’étais un échec ou que je devais avoir une carrière en cinéma pour être quelqu’un à ses yeux. » La subtilité de cette pression qu’il exerçait, et qui a un point n’exerçait plus du tout explique pourquoi elle n’arrive toujours pas à lui en vouloir. « Un peu. Non pas vraiment en fait, maintenant que j’y pense. » ils n’avaient jamais eu la grosse conversation, même récemment. Elle n’a jamais eu la force de le confronter. La discussion, elle l’a eue mille fois avec sa psy, mais pas avec le principal concerné. Elle boit, le gin qui lui picote l’œsophage alors qu’elle a fait son verre plus corsé que celui du français. « À partir d’un moment, quand j’étais adolescente, il a juste arrêté de vouloir réellement m’impliquer. De me projeter dans cet univers, justement. Mais moi, j’avais le besoin d’attention qui avait été enclenché. » C’était plus blessant de le voir ne plus mettre d’efforts, plutôt que de s’acharner sur une carrière qui ne la mènerait nulle part. Évidemment il compensait ailleurs, en payant pour tous ses caprices. « J’ai été chercher ma reconnaissance ailleurs. Et pas de la meilleure façon qui soit. » Montrer son cul sur Instagram n’était pas considéré comme quelque chose de réellement prestigieux pour son paternel. Pourtant, force est de constater qu’avec ses millions de followers qui la suivaient pour quelque chose d’aussi vide, le succès, tel que son père le mesurait, était désuet en 2020. Et ça, c’était une discussion qu’ils avaient eue. Elle fixe son verre d’alcool, toujours à se mordiller l’intérieur de la joue. Elle sait ce qu’il veut dire Mael. Dans cette volonté de la remonter, de la faire déculpabiliser. « Peut-être… J’sais pas. Y’a une grande partie de moi qui la recherche encore, cette forme célébrité. Ce sentiment de reconnaissance justement et de validation pour tout et rien. Je ne sais même pas si j’ai déjà eu des étoiles dans les yeux, comme tu dis » ce n’était pas pour se la jouer dramatique. Elle se le demande franchement, parce que même si elle agit encore comme une gamine sur plusieurs tableaux encore aujourd’hui, elle a franchement la sensation d’avoir égaré la passion qui vient te soulever et qui te permet d’avancer. Riley, c’est une Enfant Perdue d’Hollywood, comme plusieurs. « L’alcool, la coke, la molly, le weed… C’est juste une forme de divertissement. » Elle balance ce genre de phrase avec une insouciance qui masque son profond malaise face à sa consommation. Elle l’écoute, le ventre qui se tord douloureusement, alors qu’elle serre autant sa main à lui, que le verre qui se trouve dans l’autre. Puis elle suit son mouvement du regard, le petit cachet blanc qui la happe. Alors qu’au fond d’elle, elle n’est pas si surprise, Riley. Son regard s’embrume. Les larmes qui lui picotent les yeux, comme sous une forme de rappel de sa fragilité. Le trou qu’elle a creusé avec sa propre pelle avec les années. À courir après du vide. Elle a une tonne de questions sur ce qu’il lui présente avec vulnérabilité, mais elle y reviendra plus tard. Parce qu’elle a de la difficulté à se gérer. Il ouvre des portes, Mael, et elle n’a plus envie de les refermer. Pas avec lui. « Je sais même pas par où commencer. » elle souffle, comme une évidence. « C’est tout ce que je connais. » elle finit par ajouter, sa main qui se détache de la sienne pour venir effacer les traces de sa tristesse. Ça la déstabilisait de se mettre à nue comme ça, devant lui. Mais quelque part, au fond d’elle, ça lui faisait du bien aussi. Puis dans un geste beaucoup plus révélateur que bien des paroles, elle décide de délaisser son verre, pour venir se glisser contre lui. Certains diront qu’elle semble délaisser une dépendance pour une autre. Et ils ont probablement raison. Mais une la tire vers le bas, alors que l’autre l’englobe d’une émotion qu’elle a rarement ressentie d’une telle façon.



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 crown of love (dim, 19h)


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