Avec @addison, nous sommes au point cette aventure, c'est un peu une vraie colocation. Je veux qu'il fasse la lessive avec moi, il me garde captif dans la cuisine pour que j'essuie la vaisselle qu'il lave en simultané. Quand j'ai envie de faire la sieste et que je ne veux pas cramer au soleil, je l'amène avec moi, s'il envie de dessiner, je m'installe tout près avec la Switch et nous passons l'après-midi ensemble. Ce soir, je lui ai demandé de passer au cinéma pour que je m'endorme en visionnant un film avec lui, question que je puisse râler sur tous ses choix, pour finalement ne pas être en mesure de rester éveillé jusqu'à la fin. Puisque la dernière fois  mon bol de fruits a attiré un rat affolé dans la pièce, je me suis abstenu de toute collation, que mon sourire comme cadeau. J'ai apporté trois couvertures, ce qui est bien trop, mais il n'y a rien de mieux qu'un surplus confort pour regarder un film. Le cinéma est déjà bien assorti de coussins, mais c'était toujours mieux de prévoir de quoi se couvrir. Je me permets à nouveau de littéralement me coucher sur le canapé, sur mon flanc, ma tête soulevée par mon bras plié. J'ai bien hâte de voir ce que tu vas me conseiller, ta réputation est en jeu. Que j'échappe, le sourire en coin. Sans nécessairement me redresser, je me tortille pour lui faire une place, alors qu'il comprend qu'il n'y a que derrière moi comme option. C'est comment ta vie avec Violette à l'extérieur?

Nous approchons peut-être de la fin de cette aventure, mais j’ai encore à cœur de partager des moments comme ceux-là, avec les candidats qui me touchent le plus humainement, avec ces amis qui m’accompagneront à travers mes prochaines histoires malgré la fin du jeu. Ils ne seront peut-être plus dans mon entourage en permanence, comme c’est le cas actuellement, mais ils continueront à occuper une place dans mon esprit, peut-être même dans mon cœur. Tu ne peux tout simplement pas tirer un trait sur des personnalités attachantes comme celle d’un @Shadi qui occupe bien plus que mes pensées depuis très longtemps déjà, d’une @Bianca aussi exubérante qu’humaine ou qu’un Loen qui figure parmi les personnes que je préfère ici. Il me fait rire aux éclats constamment, m’amuse lorsqu’il ressent le besoin d’improviser une sieste à n’importe quel moment sans aucun contrôle là-dessus, me touche lorsqu’il me regarde avec ses petits yeux de chien battus, m’encourage lorsque l’inspiration semble ne plus vouloir guider mes doigts, m’embête lorsqu’il refuse d’éteindre l’eau pour faire la vaisselle, me réconforte lorsqu’il me propose un câlin improvisé pendant de longues minutes. Il est comme un petit frère pour moi, un sacré garçon que j’aurais plaisir à inviter en France, pour lui faire découvrir concrètement mon univers en dehors de ces murs. Place à un rendez-vous au sommet qui promet à nouveau d’être à la hauteur de nos échanges habituels. J’anticipe déjà sur de belles crises de rire. « T’es allongé comme un gros sac alors que tu trouves déjà moyen de t’endormir en un éclair quand tu es assis ! » Je m’installe près de lui, ose même me glisser contre lui pour qu’il puisse éventuelle se caler contre moi et transformer mes cuisses en une sorte d’oreiller plus ou moins confortable suivant les points de vue. « Pokémon le film, Mew contre Mewto ça te va ? » Il ne pourra probablement pas résister à une telle offre, j’en suis persuadé. Ma vie avec @Violette à l’extérieur ? « Nous n’avons pas vécu ensemble depuis des années tu sais… Elle n’habite plus à Nice depuis longtemps ! Je ne crois pas qu’elle reviendra qui plus est. Violette, c’est une âme qui vagabonde, lui demander de s’arrêter quelque part c’est prendre le risque de la faire souffrir. »

À peine arrivé, @addison il s'amuse déjà avec ses remarques, que je réponds en esquissant un sourire. Je suis un être de contradiction, t'avais pas remarqué? Je n'ai même pas le réflexe de me redresser, être rebelle que je suis. J'ai trouvé cette position et comme c'est ce qu'il ya de plus confortable pour le moment, je la conserve. Évidemment, pour que ce soit optimal, il manquait sa silhouette. Il s'installe dans une position semblable à notre dernier moment et prononce des mots magiques, Oh wow, oui ce film! Je ne peux pas croire que tu y aies pensé. Un film culte, qui peut contester, que je lance, mes prunelles illuminées. Par contre, c'est sûr que je pleure à la bataille finale et que sur l'émotion, je m'endorme. C'est un risque à prendre. Si on combine l'heure à laquelle je m'endors normalement, la chaleur de son épiderme et l'émotion de la scène finale, je shut down c'est assuré. Vous me direz que c'est impossible à prévoir et bien ce coup-ci je prends des mises du public et ça s'en va dans ma cagnotte ensuite. Si j'ai à flancher, tu resterais dormir avec moi ici ou t'irais me porter à Maggie dans ma chambre? Question nullement essentielle, mais autant prévoir les options. Ça ne transparaît pas sur mon visage, mais sa réponse me laisse sur ma faim, alors que le rouge est pourtant généreux de détails, Oh une nomade, une valkyrie, cette Violette. Et pendant ce temps, vous êtes en polyamoure ou quelque chose du genre? Que je souffle, les étoiles qui s'interrogent dans les yeux. Déjà que mes relations monogames sont si peu nombreuses et je ne comprends encore nécessairement comment ça fonctionne, le type de relation qu'il partage avec la verte me fascine complètement.

Je m’amuse de la posture dans laquelle je trouve Loen en le rejoignant pour une séance cinéma. Fait suffisamment rare pour être souligné, je crois qu’il s’agit du seul lieu à travers le block que je n’ai jamais visité. Je ne me souviens pas avoir passé du temps ici depuis le début du jeu, peut-être est-ce parce que j’estimais avoir des choses plus intéressantes à faire que de gaspiller du temps à engloutir une quantité impressionnante de films. Il m’est parfois arrivé de ressortir frustré d’une semaine en ayant l’impression de ne pas m’être suffisamment rendu disponible pour mes camarades alors imaginez si je m’étais isolé du groupe pendant plusieurs heures pour apprécier le confort solitaire d’une projection. Le contexte est différent à présent, nous avons tous eu suffisamment de temps pour apprendre à nous connaitre, l’aventure ne tardera plus à toucher à sa fin et l’heure est donc au partage de moments conviviaux autour des candidats qui m’ont le plus touché humainement plutôt qu’à une volonté de se rapprocher de ceux qui n’ont pas encore eu le loisir de m’inspirer cette tendresse que j’ai à l’égard de mon ami. Je m’installe près de lui et retrouve ses cheveux au milieu desquels je commence à aller et venir, jamais à court de papouilles à adresser à mes proches pour les aider à se détendre. Au sommet de mon art, je lui propose de regarder un classique au rayon des dessins animés, un film qui devrait mettre tout le monde d’accord et le surprendre, surtout venant de moi. Sa réaction ne se fait pas attendre, elle est même amusante à observer. Je suis parvenu à capter son attention, parfait, il ne devrait pas s’endormir tout de suite, pas devant la Bible Pokémon. Ce serait une insulte à sa passion. « Je vais essayer de ne pas être un babtou fragile et de ne pas verser une larme quand Pikachu tente de réanimer Sacha et que les larmes de tous les Pokémons le font revenir à la vie mais je ne promets rien ! » Si j’ai le dos large et un contrôle hors pair de mes émotions au quotidien, il existe une dimension à la télévision et au cinéma qui neutralise ma pudeur et parvient aisément à m’émouvoir. Il semble me rejoindre là-dessus, je n’en attendais pas moins de lui. « On pleurera ensemble. Et puisque je suis le meilleur pote que tu puisses avoir ici, je te laisserais siester pendant cinq minutes en pressant le bouton de pause et je te réveillerais ensuite en chantant le générique de Pokémon pour que le réveil ne soit pas trop brutal. » La main sur le cœur, comme toujours. « Je te porterais comme une princesse pour t’escorter jusqu’à ton prince ! » Le Prince Charmant prenant ici les traits d’une @Maggie qui, ma foi, pourrait tout à fait être légitime dans ce rôle. « Je resterais dormir avec toi si tu le veux, cela dit ! Je te prendrais même dans mes bras pour que tu n’aies pas froid ! » Ses interrogations concernant @Violette sont légitimes, elles font s’étirer mes lèvres en un fin sourire. « Nous l’étions par le passé. Notre histoire a pris fin lorsqu’elle a décidé de partir du jour au lendemain sans prévenir… Et puis ici… Ici tout est différent parce qu’on sait tous les deux qu’il ne s’agit que d’une parenthèse. Comme si les astres s’étaient alignés pour nous permettre d’apporter une conclusion nettement plus digne de notre histoire, de nos sentiments, de tout ce que l’on a été elle et moi. Je l’aime inconditionnellement, mais je sais aussi qu’au-delà de la passion et de l’amour que nous nous portons, nous ne serons jamais capables de mutuellement nous apporter ce dont l’autre a besoin pour être heureux à mille pourcent ! »  

Si @addison souhaitait me tenir éveillé le plus longtemps possible, ce n'était pas la méthode la plus efficace que de glisser ses doigts dans mes cheveux, alors que je me détends à chacune de ces valses. Ce n'est pas le genre de moment que je partage dans mon train-train habituel, même que c'était assez rare. C'est arrivé lorsque j'étais en couple avec mon ex, il y a longtemps, mais depuis, si j'ai à me rapprocher de quelqu'un c'est plutôt le temps de la couchette et je repars ensuite. Le jeu de séduction et les dates, je ne me projetais plus beaucoup là-dedans, c'est fait pour des gens avec des habitudes plutôt normales, sans contrainte. Ma vie, je la mène comme je l'entends, sans bâton dans les roues, mais sur ce terrain glissant, je comprends un peu moins comment m'en sortir. J'échappe un rire instantané, Un quoi? Babtou fragile? C'est pas dans le vocabulaire canadien anglais ça. Même que je n'avais aucun indice sur ce à quoi ça pouvait faire référence. Ne t'aventure même pas sur ça, c'est évident que tu pleures aussi. Personne n'est immunisée à cette scène. Le français, qu'il n'essaie pas de me faire croire qu'il y a cette possibilité, de garder ses iris au sec devant la scène finale, j'en crois pas un mot. La réalité le rattrape et il s'accroche plutôt à l'idée que nous allons pleurer à chaudes larmes, Je te le souhaite que ce ne soit que cinq minutes. Mais cette déclaration est assez mignonne, tu l'as fait à combien de personnes? Mes opales espiègles à la recherche des siennes. Parce qu'autant de douceur, ça cache sûrement quelque chose. Mes doutes se confirment lorsqu'il rajoute qu'il irait jusqu'à me porter pour m'amener dans ma tour de princesse. Dans une conte, les deux options seraient qu'il figure comme le meilleur ami qui a toujours été l'âme sœur du protagoniste OU le vilain qui en profite pour m'empoisonner à mon insu. J'préfère cette option-là. Que je souffle, je n'ai pas besoin de me faire porter, je suis une grande personne, mais un brin en quête de câlins. Le rouge rebondit plus longuement sur le sujet de sa relation avec Violette et j'en comprends que je ne savais presque rien de leur relation au final, Je ne savais pas tout ça! Laissant mes traits affichés la surprise, mais aussi la satisfaction de mieux les comprendre. C'est mature tout ça comme prise de conscience. T'as développé des papillons pour des gens ici depuis?

Je me sens bien, ainsi installé auprès de mon grand pote de ce jeu, Loen. Il a bercé l’intégralité de mon aventure, saupoudré chacune de mes semaines d’un flux ininterrompu de joie, de bonne humeur, d’humour, de références culturelles plus ou moins douteuses et de crises de rire. Je porte toujours un regard extrêmement attendri sur lui lorsqu’il pique du nez en plein milieu d’une conversation, toujours le premier à trouver une couverture ou un plaid avec lequel venir le recouvrir pour lui éviter d’attraper froid. Il est un garçon tendre que j’espère avoir le loisir de recroiser longtemps après la fin du jeu. Un tel scénario est hautement envisageable à condition de se donner les moyens et je ne suis pas du genre à reculer devant la difficulté ou la distance, encore moins en 2020 avec l’océan de possibilités qui permettent de voyager ou de communiquer librement sans avoir à s’envoyer des hiboux ou des pigeons. « C’est une expression qu’on utilise parfois en France pour qualifier d’autres personnes qui font preuve de faiblesse et qu’il est facile de victimiser tu vois ? On peut l’adapter à toutes les sauces, comme beaucoup d’autres expressions pour qu’elle colle à tous les sujets abordés ! » Je tente de m’expliquer au mieux pour qu’il puisse comprendre l’utilisation de ces quelques mots un peu plus tôt dans notre conversation. « Bon d’accord, je risque très fort de pleurer à la fin aussi. Tu as prévu des mouchoirs ou pas ? Parce qu’il pourrait être nécessaire d’en apporter une boite, ou même deux. » Je suis amusé par avance de la situation à venir, des larmes qui vont couler sans qu’on puisse les retenir d’une manière ou d’une autre. J’imagine déjà les téléspectateurs sur les réseaux sociaux nous charrier parce qu’on sanglote devant un dessin animé. S’ils savaient à quel point je pleure devant la plupart d’entre eux, dès qu’une scène dramatique se produit et heurte les personnages principaux. « Cinq minutes, c’est le temps que je t’accorderais avant de te secouer comme un prunier pour te réveiller. » Je m’indigne de sa question et du sous-entendu qu’il formule en me demandant à combien de personnes j’ai fait une telle déclaration. « À personne jusqu’à maintenant et tu sais quoi ? Je la retire pour toi aussi, tu ne mérites pas ma gentillesse ! » Je lui tire la langue et laisse une moue boudeuse prendre l’ascendant sur les traits de mon visage, mes bras croisés contre mes pecs pour marquer mon mécontentement. Le naturel ne tarde pas à revenir au galop et me voilà lancé dans une proposition sous la forme de deux options. Il préfère la seconde et, allez savoir pourquoi, mais je ne suis pas surpris du tout par cela. « Redresse-toi un petit peu et des câlins, je t’en ferais aussi pendant qu’on regarde le film si tu veux ! » J’adore cela, les câlins, je pourrais passer des journées entières à simplement me blottir contre la peau de quelqu’un d’autre. La nudité est plus appréciable pour cela, car rien ne remplace le contact d’un corps contre un autre mais je sais que tout le monde ne fonctionne pas de la même manière, aprioris et pudeur obligent. Je me laisse aller à une explication très mature et réfléchie de ma relation avec @Violette, je suis le premier surpris par une telle capacité à prendre du recul sur tout ce que nous avons partagé. Je l’aime, je l’aimerais toujours d’ailleurs. Impossible de ne plus être amoureux de son âme sœur, même lorsque tu sais qu’elle n’est pas faite pour toi. Fou d’elle, je le serais jusqu’à ce que je pousse mon dernier souffle sur cette terre, peut-être même plus loin encore, après, dans l’au-delà. « Bien-sûr… J’ai souvent des papillons tu sais. Il n’y a en revanche qu’une seule personne qui pourrait dans la durée occuper mon esprit comme le fait @Violette… » Mon sourire s’étire rien que de penser à lui, d’ailleurs. « Et toi ? Il y a des candidats qui font s’animer ton cœur ? »

Je ne peux m'empêcher de rigoler à nouveau, car même la définition de ce mot me faire hisser les lèvres. Je te le donne le droit d'être autant babtou fragile que tu le veux! C'est sans jugement. Que j'échappe tout accompagnant mon rire précédent. Parce que s'il y a bien quelqu'un dans cette maison qui peut exiger un environnement sans complexe, c'est moi. Enfin, je m'auto désigne. Et n'est-ce pas pour ça qu'on l'aime le petit Loen, tout doux, sans idée préconçue. Même pas, que nos mains et nos bras pour nous essuyer. À la dure. Bon pour essuyer les larmes, c'est efficace. Mais l'idée de se moucher passe en deuxième et soudainement ce commentaire semble très dégoutant. Il est trop tard, faut assumer. Je ne pourrais pas statuer si je pleure souvent devant des moments tragiques parce que j'évite les films le plus souvent possible. Ce chef d'oeuvre, c'était avant la narcolepsie et c'est toujours frais dans ma mémoire. Juste avant qu'on démarre officiellement le film, je me suis permis un pique bien jaugé et @addison en profite pour me menacer de me brusquer jusqu'au réveil, quel brutalité, Tu dirais pas ça sale brute si tu savais e qui arrive aux gens inconscients qu'on bouscule comme ça pour les réveiller. Et j'vais même pas te le dire, j'vais te laisser craindre le pire. Tout en plissant mes yeux, hyper accusateurs. Je rebondis rapidement sur sa prochaine remarque, mimant sa moue, car me voilà tout autant déçu maintenant que son commentaire est retiré si promptement. T'as pas le droit, c'est dit c'est dit. Que je lâche, tout à fait enfantin. Le ton redevient plus mielleux lorsque j'avoue déjà ma défaite face à la fin du visionnement et que je devrais certainement passer la nuit ici et être escorté jusqu'à la chambre des roses, Même que j'en voudrais un peu maintenant, si c'est possible. Je réponds directement à son conseil et je me redresse un brin, trouvant les creux de son corps pour m'y glisser. À la chaleur de sa peau contre mon derme, à ses mouvements sans itinéraire, je dépose quelques baisers sur ses bras, ici et là, en triade. Je dévore les détails de son histoire avec Violette, alors que je n'ai aucun comparable pour ajouter à la conversation. Ça semble si beau et spécial ce qu'ils ressentent, je me demande si c'est un peu ce qui m'habite avec Maggie. Mes yeux s'ébahissent à son aveu, soudainement très curieux d'en avoir la suite, Dis-moi, dis-moi, dis-moi. Addison il est dans la merde maintenant, parce que je ne quitte plus cette pièce sans savoir qui éveille son coeur ces jours-ci. Je sais bien qu'au final, il gagnerait ce combat, je serais le premier endormi, mais l'orgueil serait là, à le hanter. Il tente de gagner du temps en me relançant la question, mais je me permets de me réserver à mon tour, vengeance, Maggie c'est sûr. Elle m'inspire beaucoup et ça faisait longtemps que je n'avais pas ressenti autant de liberté avec quelqu'un. Tout souriant à l'idée de penser à elle. Clay aussi me donne des papillons. J'adore ses oreilles et j'ai l'impression de le connaitre intuitivement, il me donne l'impression que même si j'étais à mon plus vulnérable, il ne laisserait même pas une mouche me frôler.

Mon explication semble suffisamment précise pour qu’il puisse surenchérir en l’utilisant à son tour pour alimenter ses propos. Il est mignon comme tout Loen, il l’est toujours cela dit. Il existe très peu de personnes à son image, qui font preuve d’une bonté sans limite, qui ont un fond incroyablement bon et qui ne se laissent pas facilement entrainer vers l’aigreur ou la méchanceté lorsqu’ils sont pris pour cible. Le monde ne serait pas constamment au bord du précipice si chacun se comportait un peu plus comme lui et un peu moins comme on le fait tous au quotidien. « J’accepte de l’être si tu me suis dans ma lancée ! On formera le gang des babtous fragiles ! » Le potentiel est indéniable et l’idée me soutire déjà un très large sourire que rien ne pourra effacer ce soir, pas même la tristesse du climax de ce film que j’ai déjà visionné deux ou trois fois par le passé malgré mon âge surement trop avancé pour cela. Nous ne sommes jamais trop vieux pour regarder des dessins animés de toute manière. Pas de mouchoirs au programme, mais un usage traditionnel de nos corps pour apporter le réconfort nécessaire. Nos mains utilisées pour sécher nos larmes et nos bras pour nous enlacer afin de retrouver le sourire rapidement. « Bon d’accord, on se contentera de nous alors ! » Je lui tire la langue, espiègle, et me concentre sur sa chevelure que je caresse tendrement. J’étais surement masseur ou quelque chose de ce genre dans une vie antérieure, je ne vois aucune autre explication au plaisir que j’ai à papouiller les personnes qui passent du temps avec moi. Je suis fasciné depuis toujours par les muscles et la manière dont on peut contribuer à les détendre lorsque le corps commence à réagir à la pression ou à l’anxiété de la plus néfaste des manières. Je joue la carte de l’idiot qui compte sur ses enseignements militaires paramétrés au millimètre près pour le réveiller plutôt qu’à celui qui a conscience des conditions nécessaires pour ne pas s’exposer au moindre risque avec la narcolepsie. C’est un syndrome que je ne maitrise malheureusement pas sur le bout des doigts, il est tellement rare de le croiser. « Dis-moi comment faire alors sinon… Sinon je te laisse ici comme un imbécile et je reviendrais plus tard pour regarder le film tout seul dans mon coin. » Je renonce à ses cheveux, arrête de lui caresser la peau et croise les deux bras autour de mes pecs pour marquer de la plus théâtrale des façons mon mécontentement après de telles accusations laissées en suspens, sans la moindre petite piste d’amélioration suggérée. Le jeu est engagé et c’est à celui qui aura le dernier mot puis l’ascendant sur l’autre. « Non, je refuse. Je souffre d’amnésie partielle de toute manière… Tu vois… Pouf… Je ne me souviens plus de ce que nous avons dit ces dix dernières minutes ! » Il accepte mon invitation et se redresse pour venir se blottir entre mes bras musclés, diffusant une chaleur qu’il m’est agréable de ressentir contre ma peau. Ses baisers contre mes biceps me font naturellement frissonner. Mes doigts, eux, s’aventurent contre sa nuque, puis son dos que je caresse tendrement, le visage confortablement calé contre le creux de son cou. Je parle longuement de @Violette qui habite mon cœur au même titre que mon esprit et sa curiosité le pousse à quémander des réponses sur le second individu qui occupe mes pensées. « Bon, d’accord… Mais t’es vraiment une fouine, tu le sais ça ? » J’embrasse le creux de son cou et le mordille même pour aller avec cette accusation. « @Shadi ! » Il me fait perdre la tête depuis un long moment déjà. Lorsque je lui retourne la question, je ne suis pas surpris d’entendre parler de @Maggie. @Clay me surprend davantage cependant. « Il s’est déjà passé quelque chose entre vous deux ? @Clay et toi ? »