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 part 1. (lun, 14h)


i'm from season two, b*tch
Mael
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Mael



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part 1. (lun, 14h)
Dim 18 Oct - 12:17



... Et du laurier !!! Il avait crié à @Clay qui s'était déjà évaporé à la recherche de sa petite liste de course. Passer encore une soirée à parler souvenirs avec Riley ça lui avait donné envie de se replonger dans son Brésil utopique, Mael. Ca lui avait surtout rappelé la feijoada que faisaient sa mère et sa tante. Celle-là même à laquelle il pensait quand ils en avaient discuté quelques semaines plus tôt avec Olive. Mais la feijo', pour qu'elle soit bonne, elle nécessitait masse de préparation en amont. Et la préparation relou. Alors s'il comptait bien rappeler à l'ordre la française pour son rôle de commis le lendemain, il avait profité de la mission de Clay pour anticiper les choses dès cet après-midi. En le voyant revenir avec toute la viande, oignons et laurier sous les bras, il s'était passé une main sur la nuque. Ok. Tu vois c'que c'est ? C'est le plat tradi de fête au Brésil. De fête, parce que ça nécessitait de la patience, pour que les haricots soient cuits à point. Et que la population plus modeste ne pouvait pas se permettre de bouffer autant de viande dans un plat du quotidien. Moi j'suis team sans viande donc je ferai une autre casserole, mais la tradi de chez tradi on y met les restes de viande pauvre. Les morceaux les plus gras du cochon, de la viande séchée de boeuf, des saucisses, les os. Bref, il voyait le délire vu ce qu'il avait du aller récupérer pendant que lui essayait de se remémorer la base de la base. Toi tu vas nettoyer la viande. Sépare bien les os et tout le bordel. Puis direct dans une grande casserole d'eau au frigo pour la désaler. Faudra changer l'eau au cours de la journée. Ils avaient l'air de deux chefs là comme ça, Clay et Mael. Avec leurs statures de sportif, prêts à cuisiner à une heure complètement random, à contre-courant de la baraque. Moi je gère les haricots. L'essentiel. C'est quoi le plat de ton enfance toi ? Ta madeleine de Proust ? Il l'aimait bien cette expression. Elle voulait un peu tout et rien dire, mais pour Mael elle se raccrochait évidemment à ses souvenirs du pays d'ailleurs. Et quand sa madre, de temps en temps, décidait d'en fait à Sète, c'était la méga teuf. Ca le faisait bien kiffer de pouvoir partager un peu de lui avec ses potes du Block, dès le lendemain.
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Clay
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Clay



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Re: part 1. (lun, 14h)
Lun 19 Oct - 16:30



L’avantage d’être au service de @Mael, c’est qu’il allait pas vraiment lui casser les couilles. Quelque part, Niña avait « un peu » félicité son trop-plein de sincérité pendant la soirée, puisqu’elle lui avait donné des partenaires très soft pour sa malédiction : Mael, Rumer (plus ou moins soft, hein), et Violette. Que du bonheur ou presque. Mael lui a parlé de ses intentions de recréer un plat typique du Brésil pour Olivia, et Clay compte bien incruster sa fourchette là-dedans. En échange, il est prêt à aider, quand bien même le plat lui est radicalement inconnu – pas comme le jambalaya qu’il avait préparé pour Noor et lui. — Jamais goûté, il avoue en revenant du cellier les mains pleines d’assaisonnement, dont le fameux laurier, qu’il désigne du menton en le laissant tomber sur le plan de travail. — Et ça, là, j’en mets jamais nulle part. Faut dire qu’il était plus épices que herbes, Clay. Il pouvait pas blairer la coriandre, n’était pas un fan de persil et pouvait gerber devant l’odeur de l’aneth. Mael énumère les viandes qui seront de mise pour une préparation traditionnelle, quand bien même lui, il est de la team Rumer, Astrea et Samm, sans viande. — Olivia elle mange de la viande ? Si non, t’emmerdes pas et oublie la viande, il suggère, sourcils froncés. Il hoche la tête aux ordres donnés par le chef, s’emparant d’un couteau à la lame tranchante pour séparer non seulement la viande des os, mais aussi les morceaux moches de la viande elle-même. — Faut que j’te dise un truc avant, il confie. — Ton truc de nettoyer la viande. J’ai un petit toc. Je supporte pas ces trucs-là, et j’dois tous les enlever sinon j’suis pas serein, il dit en lui montrant la membrane de gras blanc qui pend le long du poulet rose. — Les morceaux de sang, les fils de gras, faut que j’enlève tout. Bon ben fallait bien que ça arrive, hein. Il est presque autiste, Clay, va falloir que Mael pige et qu’il s’y fasse. — Si c’est relou et que ça nous fait perdre du temps, je m’occupe de ça ? Il soulève le sac de haricots noirs dans un sourire. — J’adore les rouges, mais les noirs j’en mange jamais, ça m’intrigue… Les rouges, dans les chili con carne, il a l’habitude, et c’est un délice. — C’est la spécialité de ta mommy ? Ça l’étonnerait pas, tiens. Il s’en fout que sa maman soit plus là : elle est éternelle, elle est toujours là quelque part aux yeux du croyant qu’est Clay, et si ce plat, elle l’a cuisiné pendant des années, alors ça reste sa spécialité, au présent de l’éternité. — Quand j’étais plus jeune, mon père nous emmenait avec mon frère dans un petit restau à quelques kilomètres de chez nous pour nous réconforter avant ou après un combat avec une bonne bouffe. Ça s’appelait Mariscos Acapulco, et on mangeait du riz aux haricots avec une sauce ultra piquante, avec une tortilla, tu vois ? Petit, Clay était un fanatique absolu des plats les plus épicés possibles. — La nana qui tenait le restau, on l’appelait señora Cabrera, elle était tellement gentille. J'rêvais qu'elle soit ma mère. Son papi avait été champion du monde léger dans les années quarante, à l’époque où le titre se disputait en 15 rounds et où tu gagnais dans les trois derniers. Y'avait sa photo dans le restau, et juste en dessous, celle de mon reuf et moi en tenue de combat. Avant un match elle nous faisait des frijoles sans lard, pour pas qu’on mange trop gras. J’aimerais trop y retourner une fois, raconte-t-il, perdu dans sa nostalgie. — Et toi alors, quel plat français tu adores ?
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Re: part 1. (lun, 14h)
Mar 20 Oct - 22:27



On en fout partout chez moi. Le laurier, il était décliné à toutes les sauces. Fallait dire que c'était un truc typique du sud, aussi, ça sentait bon les plats imbibés d'huile d'olive, un bon rôti de son enfance. Il n'avait aucune foutue idée de l'authenticité de sa présence dans la feijoada tradi, mais chez eux ça se faisait, alors il ferait avec. J'crois pas trop non. Mais je cuisine pas que pour elle. La feijoada c'est un plat de fête, un truc qui se partage. Je vais pas vous priver de la vraie recette. Les exceptions, là-dedans, c'était eux. Pas le contraire. Mael au fond il s'en branlait de bouffer de la viande. C'était pas le goût qu'il fuyait, mais plutôt ce qu'il y avait derrière. Les conséquences de l'élevage de masse, tout ce bordel. La bonne côte de boeuf du boucher du coin, en direct de la ferme la plus proche, ça le révulsait pas du tout. Il vivait avec ses contradictions, s'interdisant de bouffer la vraie feijo' tout en se tapant un domac de la fonsdalle, ou un saucisson de la gourmandise, quand il en avait vraiment envie. Son seul argument tangible, au fond, c'était ses perf. Il restait convaincu qu'un régime purement vegan l'aiderait toujours à être en meilleure santé, meilleure condition physique. Mais c'était difficile, d'être cohérent et strict dans ses décisions. Là, typiquement, il crevait d'envie de céder à l'appel de la carne seca, dès le lendemain. Quoi ? Il avait braqué son regard sur Clay, jaugeant la quantité d'haricots noir d'un regard distrait. Ah mais attends. Sa confess elle lui avait surtout fait réaliser un truc essentiel. Jamais de poulet dans la feijo. Que du porc et de la viande séchée de boeuf. Les côtes, le lard, les saucisses, et puis la carne seca, dorée pendant des heures et des heures au soleil du Nordeste. J'sais pas c'que j'ai branlé en sortant les barquettes. Il parlait plus pour lui, rattrapant son moment d'égarement pour refoutre le poulet au frigo. Ca devrait t'aider dans ton toc nan ? Regard tourné vers sa gueule passablement gênée, il s'était marré. J'suis grave content de cuisiner çaaaa làààà. L'exclamation était arrivée aussi vite que la tape sur son épaule, à Clay. Ouais, 'fin non, c'est juste le plat de fête tradi du Brasiiiil. Donc logiquement quand on voulait s'faire un kif en mangeant brésilien on faisait ça à la casa. Ou alors juste les haricots et un peu de farine de manioc avec un oeuf. C'est le plat de tous les jours ça, au bled. Qu'est-ce qu'il en avait bouffé putain. La feijoada c'était aussi le truc classique qu'on faisait en arrivant là-bas, quand on retrouvait toute la mif. Parce que y'a mille trucs différents, c'est super convivial. Tu fous toutes les casseroles à table et chacun se sert de ce qu'il veut en continu. Un peu comme le churrasco, on s'asseyait à onze heures et ça se terminait à minuit avec quatre kilos de plus dans le bide. Le souvenir de Clay môme il faisait un peu écho à ce qu'il vivait en arrivant tous les deux ans à SP, Mael. La simplicité d'un plat populaire qui lui foutait la pêche au coeur. T'y es pas retourné depuis quand ? Ca sonnait comme un putain de souvenir du passé, comme un truc qui n'existerait plus. T'imagines si elle t'a reconnu à la téloche, là ? Señora Cabrera. Y'aura peut-être une photo de toi en cow-boy sur son mur. Il s'était penché sur la coupe des oignons. Faut qu't'y retournes mec ! Direct, sans concession. Elle méritait de voir big Clay, la dame. Voir le gars trop cool qu'il était devenu. Un mec brillant, le type. Une teigne, à tous les niveaux. Plus seulement sur le ring. Moi c'est facile, ratatouille et carré de porc. La spé de ma mamie. Là aussi, arrosé d'huile d'olive. Et le fromage ! Putain le fromaaaaage. Dans un bon morceau de baguette, ça me manque grave. J'suis méga cliché mais sérieux, y'a rien de meilleur le dimanche. Mode bobo activé. Quand j'me tapais pas encore des dimanche de l'enfer, à switcher entre une salle et l'autre pour donner des cours, j'allais faire le marché. J'ai jamais été un gros gros claqueur de tune, tu vois ? J'm'offre pas des masses de truc au quotidien. Mais le dimanche, ma petite balade, c'était un repère. Et je me faisais plaisir. Un bon pain. Un bon fromage. Une vieinnoiserie. J'arrivais chez moi, je me cuisinais un truc avec que des produits frais et j'étais trop content. Entre temps je grignotais comme un môme en écoutant la radio. Focus sur moi, juste sur moi. Les mirages d'une vie d'adulte. Même quand tout le reste était en bordel. C'était sa pause à lui.
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Clay



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Re: part 1. (lun, 14h)
Mer 21 Oct - 16:59



De la viande pour les carnivores, histoire de pas les priver de la tradition authentique du plat, ça lui va bien. Les gens ont la fâcheuse tendance de tout adapter, ces temps-ci. Il faudrait même qu’un plat traditionnel soit revisité dans la recette pour que la sensibilité des vegans ne soit pas heurtée… @Mael était pas comme ça. Rassuré, Clay laisse le Français replacer le poulet au frigidaire. La viande séchée elle est parfaite, il va découper ça dans les règles, mais les lardons là, il crève d’envie de leur couper les bouts de gras blancs pour laisser que les roses. Plus il les regarde et plus il sait pas comment il va pouvoir résister. C’est Mael et son chant ravi, voyelles appuyées, qui le poussent à prendre sur lui. Il lui rend son sourire ravi, et décide qu’il doit absolument gérer la découpe pour ne pas gâcher ce moment à Mael. Tu te concentres, sur chaque lardon, et tu leur fous la paix. Il écoute l’historique du plat, hyper intéressant : comment on le fait, quand, et surtout, comment on le mange, en piochant chacun dans la partie qui nous attire, nous plait le plus. — Ils savent faire beaucoup avec peu, c’est la magie des pays pauvres, dit-il dans son sourire. Pas comme d’autres. Pays du nord ? Ils font peu avec peu. Pays riches ? Il faut beaucoup pour faire beaucoup. — Et en sucré alors, tu mangeais quoi quand t’étais gosse au bled ? Ça aussi, ça l’intéresse. Ils pourraient même faire le dessert si ce plat leur en laisse le temps, pourquoi pas ? — Mon père est un grand fan de sirene, un fromage bulgare qui ressemble à la feta, tu vois ? Il disait qu’il en mangeait quand il était petit, alors en allant en Bulgarie, j’y ai goûté. Tu peux faire plein de trucs avec, sucrés comme salés, genre un gâteau de là-bas avec vanille et amandes qui s’appelle banitsa. Mais comme le sirene, il se trouve pas ici, il risque pas de s’essayer à lui faire le gâteau en mettant de la feta à la place. — Chez Acapulco ? Des années… Mael se lance dans l’idée qu’elle a mate l’émission et a imprimé une photo de lui en tenue à la con arborée pendant une soirée du jeu, ça le fait rire. — Archi peu de chances. J’espère qu’elle est encore là ouais, dans son petit restaurant cool. Et qu’elle s’est pas faite braquer par des gangs qu’il connaissait pour les avoir croisés dans cette ville à la con, des mecs qui avaient, autrefois, décidé d’une zone neutre autour du restau de la señora Cabrera par respect. Les temps changeaient vite, et le respect pour les anciens se perdait en même temps que les inégalités grandissaient. A l’entente du mot « ratatouille », il le regarde choqué avant d’éclater de rire. — Tu déconnes pas, là ? Ratatouille ? Comme le dessin animé qui parle de cuisine française, exactement la même ! C’était trop beau pour être vrai. — Rien que le mot, il est tellement fun… “Ratatouille”. Et carré de porc. — Thank God mamie ne connait pas le Mael végétarien fragile que son petit-fils est devenu, il chambre en lui caressant le haut de la tête, comme si lui-même se trouvait en haut de la chaine alimentaire parce qu’il bouffe des manchons de poulet. Les souvenirs de la vie de Mael au marché, il les vit au travers ses paroles, dans sa tête ça ressemble à un film français, alors qu’il connait rien ou presque de ce pays. Mael, chemise à carreaux, bérêt sur la tête, un pain doré sous le bras, poussant son vélo au milieu du marché avec saucissons et poulets suspendus. Dans son film, il est souriant et super heureux. — C’est pas mort, mec. Ce genre de truc tu pourras toujours te le refaire. Pas de raison que ça devienne un souvenir, rien ne t’y oblige. Parce que même s’il avait des gosses, il lui resterait des moments à lui, des week-ends où les enfants seraient pas là et où il pourrait continuer d’entretenir ces petits instants sacrés, ce rituel à l’abri du temps. — J’aime quand les choses deviennent des rituels. J’ai toujours adoré ça, depuis que j’suis p’tit. Tu peux m’amener bouffer la pire gaufre du monde, je vais adorer le fait de savoir qu’on ira tous les jeudis, à la même heure, après telle activité, et que le moment sera réservé à cette gaufre et tout ce qui va avec. Cette répétition elle me plait, à moi qui déteste la routine morne et plate. C’est quelque chose d’à la fois rare et régulier, tu vois c’que je veux dire ? Peut-être que ça touchait trop à son prisme autistique pour être compris. C’était éminemment rassurant, pour lui, comme sensation. Son père, quelque part, l’avait compris, créant pour lui une existence ritualisée, où chaque action avait un sens précis et laissait place à une autre action non-gratuite, toujours un but à atteindre. — Peut-être que c’est ça et rien d’autre qui te donnerait enfin cette sensation de t’être “posé”. Pas forcément une ville et pas une autre, une baraque et pas une autre, mais des instants suspendus, que tu peux te permettre d’attendre et de prévoir parce que tu sais qu’ils vont arriver. Tout peut s’écrouler autour de toi, mais ces moments, tu sais qu’ils resteront quoi qu’il arrive. Ça rend serein. Il achève de découper la viande sur la planche de bois et la lui présente comme un cadeau.
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Re: part 1. (lun, 14h)
Ven 23 Oct - 18:44



Faire beaucoup avec peu, c'était exactement ça. Il ne mangeait jamais aussi bien que là-bas. Riche, évidemment, gras, toujours, mais local. Et c'était bien ça, d'aller taper la discute au pêcheur du coin débarqué sur la plage avec son petit bateau en bois, qui rendait ces moments uniques.. Il gardait des souvenirs assez clairs de crevettes grillées en bord de forêt, le soir venu quand ils étaient rentrés de la mer, et partagées avec ceux qui passaient. Le gars qui gérait leur baraque quand ils étaient en France, sa femme, un cousin... Une mousse de maracujà. Direct. Putain que c'était bon. T'sais, les fruits de la passion. Mais il devait savoir, vu les quantités de rhum arrangé qu'il avait pondu en début d'aventure. Son regard braqué sur Clay, il écoutait attentivement le dessin des souvenirs de son père. D'emblée, là comme ça, ça lui donnait envie de goûter. Tu crois qu'on peut demander à la prod de nous en dénicher ? Olive a bien réussi à faire avoir de la farine de manioc... Et c'était pas gagné. Devait bien y'avoir une communauté Bulgare là, sur la East Coast. De celles qui géraient des petits commerces à deux sous, planqués dans les rues moches des périphéries du NJ. Un peu comme tous ces boui-boui russes aux portes de Coney Island que lui avaient montré ses potes quand il était arrivé. C'est déjà trop long des années... La sentence était tombée comme ça, à l'orée d'un sourire timide. Fallait qu'il y aille Clay. Le type avait le monde à portée de main, retourner au resto de son enfance ça devait pas être bien compliqué. Prochaine fois qu'tu retournes chez toi tu prends ton padre, ton frère, et go. Comme lui, quand il s'était décidé à proposer pour la première fois à son père de refaire le Ventoux, après la mort de sa mère. Y'avait des trucs comme ça. On y pensait, longtemps, trop longtemps, en les considérant d'office comme des reliques du passé. Et puis un jour ils refaisaient partie du paysage. Ra-ta-touille, elle-même. C'était répété avec son accent chantant du sud de la France, qu'il avait progressivement effacé au profit d'un faux parisianisme. T'inquiètes chez mamie il continue de manger du carré de porc le petit-fils. Bras passé un instant autour de l'épaule de Clay, dans une affection déconnante en miroir de la sienne.  Mais ouais j'vois complètement. Ce truc des rituels, ça devait bien l'aider Clay l'hyperactif. Mael il n'avait jamais connu des mecs aussi cadrés que les pro du code. Y'avait un truc qui devait vriller dans leur façon d'être, à un moment ou un autre. Mais ça le faisait marrer, et au fond il les enviait un peu, dans cette régularité spontanée qu'ils s'imposaient. Lui, sa seule discipline elle provenait du sport. Pour le reste il se mentait souvent à lui-même, s'essayant à de nouvelles choses avant d'abandonner par manque de motivation. C'est sain. Ca fait du bien. Au coeur, et à la tête, qu'il avait mimé avec son index. Ma mère montait souvent à Paris quand j'y étais pour les études. Elle venait retrouver des vieux potes, se faire le tour des expos, théâtre, tout ça. Et y'avait un truc qui ratait jamais. Jamais jamais. Il s'était marré, parce que c'était random, mais c'était énorme à ses yeux. On chopait une crêpe au Nutella, près du jardin du Luxembourg. Puis on marchait dans le jardin, on se calait autour de la fontaine et on la mangeait en se racontant notre vie. Elle ses expos, ses potes, ses histoires du Brésil. Moi mes cours, les meufs, l'armée, mes compét'... Un update coeur à coeur, sous prétexte d'un rendez-vous des plus simples. Après c'était ciné et bière. J'la raccompagnais chez les potes qui l'hébergeaient, je me faisais offrir une petite cachaça et je repartais à 4h du matin. Chaque fois. Inlassablement. Il captait bien le fond de sa pensée à Clay. Mais il avait encore ce besoin de créer de nouveaux repères. Piano piano, ça arriverait. C'est quoi le tien là, celui qui te fait le plus de bien ? Dans sa vie aux mille facettes. Son truc sur, qui pouvait le faire traverser tout Frisco, au besoin.



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