Comme elle ne conduit pas, elle n'a pas passé plus de quelques secondes dans cette pièce, réalisation qui lui avait fait un peu de peine pour cette dernière. C'était dommage de ne pas avoir profité de chaque pièce, de chaque espace sur lequel des gens avaient travaillé supers durs. Du coup elle était là Maggie, sans voiture, à marcher le long des routes, l'imagination qui s'affolent. Elle pouvait jouer à Mario Kart sans Kart. Ça pouvait être drôle, d'essayer de sauver la princesse Peach de ses ravisseurs. Ou elle pouvait être sur une route infinie qui traversait des tas de mondes. Et il y en aurait pleins différents, ou, c'était bien ça. Puis ils seraient dans un train, elle aimait bien les trains. Et il y aurait des gares dans différents pays, différentes portions de mondes tout aussi différents les uns que les autres. Elle arrive au premier monde, c'est fait de nuage, tout est fait de nuage, les pieds qui rebondissent doucement, l'air plus frais, presque trop pour leurs poumons. Ils flottent en permanence, la douceur incarnée. Puis ils peuvent voler, tapis volant fait de brume et de coton. « C'est le monde des nuages. » Qu'elle annonce à Violette alors qu'elle marche plus lentement, ses pieds semblant s'enfoncer dans le sol pour mieux rebondir. « Tu veux monter dans le train? Tu peux choisir la prochaine destination si tu veux. » Elle pouvait partager, surtout avec @Violette.

Il y a bien des pièces que je n’ai jamais visité ici. Parce que d’autres ont totalement capté mon attention et mon imagination. C’était facile de laisser d’autres pour demain, pour après. Et puis les oublier, comme on oubliera certains moment ici. On oubliera les doutes, les coeurs qui se serrent pour se souvenir que de la communion de groupe et l’amour. En tout cas, moi c’est ce que je retiendrais. Aujourd’hui, je m’aventure dans le sous-sol et pouce une porte au hasard. De la lumière qui aveugle mes yeux pour petit à petit m’habituer à la pénombre et aux couleurs fabuleuses qui tapissent la pièce. C’est le karting. Et c’est beau. C’est presque triste de ne jamais avoir fait honneur à ces jolies couleurs. Mon regard se pose sur Maggie. Belle, dans son monde, elle semble marcher sur des nuages. Du moins c’est ce que sa démarche m’inspire et ses mots ne font qu’appuyer mon imaginaire. « J’en étais sûre. » Nébuleuse @Maggie, qui hantera mes nuits et mes journées. Je lui attrape la main, tendre, douce. « Tu connais le monde des lucioles ? » C’est presque aussi beau que les étoiles, et ça danse à en donner le tournis. Ce serait beau d’aller ici avec elle non ? « On y va ? » Un baiser sur sa joue. Je vais mieux aujourd’hui, je peux lui offrir la compagnie qu’elle mérite. Pas celle grise de ces derniers jours/semaines. Elle mérite mes couleurs, mes sourires, ma lumière. Et c’est tout ce qu’elle aura aujourd’hui.

Elle est plus transparente @Violette, pas aujourd'hui. Aujourd'hui elle peut plus voir à travers comme on regarde un fantôme, elle est là, présente, les yeux qui pétillent. Ça lui fait bizarre à Maggie, elle a plus l'habitude mais il y a des feux d'artifice qui se déclenchent en elle et ce sourire qui se réjouit. « Ah bon? » C'est étonnant sans l'être, qu'elle sache Violette. Ça la surprendrait même pas qu'elle puisse lire dans ses pensées, qu'elles puissent sauter d'une tête à l'autre, la compréhension silencieuse, l'alchimie radiante. Ça fonctionne que quand on la voit, à Violette alors c'est de retour, ça se touche, presque. « Non. Mais je veux le découvrir. » Qu'elle murmure presque, l'estomac qui s'agite, incapable de retenir son excitation. A l'idée de retrouver Violette plus que de découvrir le monde des lucioles, même si l'idée est intrigante. « On est partie. » Elle serre sa main dans la sienne, pose sa tête sur son épaule après avoir sentie ses lèvres sur sa joue. « Tu m'as tellement manqué. » Elle lève la tête, l'observant plus que ces derniers temps, la tristesse qui coule de ses yeux. Parce que c'était vrai, elle lui a terriblement manqué, la Violette des premiers jours, comme un trou dans son cœur, une connexion effacée, interrompue. « Elles sont belles, les lucioles? Tu y as déjà été? C'est comment? » Elle demande, effaçant la nostalgie pour leur réalité, le voyage qu'elles s'apprêtaient à mener.

Je le savais, qu’elle était sur un nuage @Maggie. Sa façon de se déplacer. Et peut-être même qu’ils se reflètent dans ses yeux, les nuages. Peut-être. Je vois les nuages dans ses yeux, sous ses pieds. Ce n’est pas difficile, parce que Maggie elle transpire de magie. Alors c’est évident. « Il en reste sous tes chaussures. » Indice non négligeable. Elle me propose une virée dans son train de l’imaginaire. Je lui propose le monde des lucioles et je sent que son coeur répond au mien. Je pourrais en avoir le tournis, tellement ça m’a manqué. Je n’étais plus en harmonie avec elle. C’était triste. Terrible même, de ne plus se reconnaitre dans le reflet de son âme à elle. Maggie, que je voyais comme une âme-soeur. Sa main dans la mienne, on part diretion le monde des lucioles. Sa tête qui se dépose contre la mienne et mon coeur éclate en milles papillons. « Tu m’as manqué aussi Maggie, je suis désolée d’être partie. » Vraiment. Mais le phénomène pourrait se reproduire aisément. Elle le sait maintenant ? Que mes émotions sont volages, que mon coeur est trop abimé pour rester constamment sous la lumière ? « Tu me pardonnes ? » Je murmure, coupable. Je voulais pas l’inquiéter, lui faire de la peine. J’avais juste besoin de temps pour moi et je voulais pas être grise avec elle. Je voulais pas. « Elles sont superbes. Elles brillent de toutes les couleurs. J’y suis allée une fois, je voulais revenir avec quelqu’un de spéciale pour moi. » Et elle était la candidate toute trouvée. « Il faut être attentive. Au départ on en voit qu’une ou deux sur un buisson et après, elles viennent par millier. Mais seulement si elles sentent dans notre coeur qu’on est là pour les aimer et rien d’autre. » Et ça ne faisait pas de doute que nos coeur étaient assez pure pour une telle expérience. « Regarde. » Je lui dis, alors qu’on arrive déjà à destination. Une solitaire et timide qui virevolte non loin de là.

« Aaah. » Oui, c'était parfaitement logique. Elle regarde même sous ses pieds Maggie, en hochant la tête, le secouant un peu pour se séparer des dernières poussières de nuages. Ravie de pouvoir partager un moment avec @Violette, un vrai cette fois elle l'embarque avec elle, sa main qui serre peut-être un peu plus, comme pour s'assurer qu'elle ne s'envolerait pas de nouveau. Il y a son cœur qui se serre à l'idée qu'elle lui ait manqué aussi, que quelque soit l'endroit où elle se trouvait il n'y en avait pas des comme elle. « Toujours. » Il n'y avait rien à pardonner, vraiment. Il avait pleuré son cœur, doucement de la perte de cette âme jumelle mais elle pouvait forcer personne. Elle savait ce qu'elle ressentait mais ça ne voulait pas dire que c'était le cas de tout le monde. Elle était triste de ne pas avoir pu avoir ce rendez-vous avec elle, ce premier rendez-vous où elle l'avait attendu en vain mais elle avait partagé sa peine avec la terre qui l'avait apaisé en retour. « On peut rester ensemble même quand t'es transparente. » C'était ça qui l'avait le plus touché, d'être ignorée, d'avoir senti sa peine sans pouvoir l'apaiser parce que sa seule présence semblait être trop. C'était une suggestion, elle imposait rien Maggie, elle disait juste. Pour la prochaine fois, parce qu'elle savait qu'il y en aurait une. Elle trépigne d'impatience, excitée à l'idée d'entrer dans le monde des lucioles, l'esprit grand ouvert. Elle les imagine facilement maintenant, des couleurs qui illuminent la nature, le bruit de centaines d'ailes qui battent en canon, la beauté du spectacle qui s'étalent devant leurs yeux. Elle se colle à Violette, une main qui se pose sur son cœur pour l'entendre battre en symphonie. Il est beau ce monde, encore mieux que celui des nuages. « On dirait des milliers d'arc en ciels. » Elles étaient silencieuses au milieu du champ, assez pour que les lucioles se décident à sortir, à leur ouvrir leurs beautés. « Qu'est ce qu'il y a dans ton coeur? » Elle murmure, sans quitter l'horizon des yeux.

Elle agite ses chaussures pour enlever le reste de nuage collé dessus. Un geste qui me fait sourire avec une tendresse infinie. Nos mains qui s’emboitent, nos coeur qui se répondent. Je retrouve notre harmonie et c’est rassurant. J’avais peur d’avoir cassé tout ça, tout ce qu’il y avait de simple et naturel entre nous. Par ma distance, par cette idée que c’était pas possible de se voir pendant que j’étais grise. On s’est manqué. Et j’espère qu’elle me pardonne pour la distance. J’espère. Mon coeur fait un bon quand elle me dit qu’elle me pardonnera toujours. Un bon énorme, je crois que j’aurais pu aisément en perdre l’équilibre si elle n’était pas là à coté de moi. « Ça te ferais trop mal, je veux pas que tu me vois comme ça Maggie, t’as besoin de couleur et de lumière. Je suis pas belle, quand je suis grise. » Elle dit transparente, je dis grise. Et on part pour le monde des lucioles, que je lui décris à travers mes yeux. Mais je sais qu’elle voit comme moi, si ce n’est de manière encore plus brillante. On arrive à destination et déjà les couleurs timides des lucioles se font voir. Je regarde Maggie et je suis sûre de voir leur reflet dans ses yeux. Elle est plus belle encore, si c’est possible. Les ailes qui se déploient et le regard de Maggie qui s’agrandit. Mon coeur, il fond. Et qu’est-ce qu’il y a dans mon coeur justement ? « Toi. » Mais ça, elle le sait déjà. « Mon coeur il est resté mort pendant près d’une année tu sais. » C’est pour ça qu’il est fragile. C’est pour ça que mes émotions elles sont volages, que mes couleurs elles sont parfois délavées. « Aujourd’hui il y a des champs de lavandes, du soleil, les cheveux roux de Maggie, les lèvres pleines d’@Addison, les yeux de … @Gabriele. Il y a la terre rouge du Ghana, la musique du vent, la violence de l’océan. » Et bien des choses encore. Il y a Sivan bien sûr, le frère qui me manque et dont je n’arrive pas vraiment à parler. Pas quand je suis grise en tout cas. Il y a les cheveux dorés de @Freya, les yeux voilés de @Riley, l’aura magnétique de @Rumer, mes mains sur le visage de @Clay… Et puis les lucioles, les étoiles, une toupie. En disant ces mots, je ne l’ai pas quitté des yeux. Trop belle avec la lumière des lucioles. Et ma main vient se perdre dans ses cheveux. Avant de la retrouver, je manquais d’air.

Elle s'excuse @Violette et ça la laisse un peu rêveuse, on s'excuse pas souvent, mais là c'est pas la peine. Elle comprend, même si ça fait mal. « Ça fait encore plus mal de pas te voir du tout. » Parce que c'était un fantôme Violette, l'ombre d'elle même. Elle avait hanté la maison sans vraiment y être, entité entre ici et ailleurs, la douleur infernale. Elle avait rien fait Maggie parce qu'elle savait pas quoi faire. elle savait pas ce genre de douleurs, celles qui semblaient vivre tout au fond de Violette, celles qui effaçaient ses couleurs. « T'es belle tout le temps. Des fois à sourire et des fois à pleurer. Mais c'est beau quand même. Beau et terrible. Mais beau. » Elle était jamais vilaine Violette, jamais. C'était un arc en ciel, même en pause, on pouvait deviner les couleurs sous la grisaille et le mauvais temps. « Peut-être que c'est le monde que j'aimerais visiter, celui de tes nuages noirs. Pour tout guérir. » Ou essayer, du moins. Elle voulait juste qu'elle arrête de souffrir. Et si c'était pas possible alors la serrer jusqu'à ce qu'elle retrouve la lumière. « Oh. » Ça doit être terrible, un cœur mort. « Tu l'as réanimé? » Ça doit faire mal, de plus l'entendre battre du tréfonds de l'âme. Elle a les yeux océan Violette. Pas juste la couleur, mais il y a les vagues qui l'emporte toujours dans les profondeurs des sous marins. « Il est magique, comme toi. » Elle lève une main pour la poser sur son cœur, comme si elle pouvait le toucher, le caresser, le soigner. Elles étaient belles les lucioles mais pas autant que le soleil qui illuminait son cœur. « Il y a un petit bout du mien dans le tien. Faut l'arroser de temps en temps, parce qu'il aime bien qu'on s'occupe de lui mais il mourra jamais, il peut pas, il est trop bien là où il est. »

Elle avait encore plus mal de pas me voir du tout. Et là je reprends conscience du faite que je suis quelqu’un d’égoïste, parfois, souvent ? Je n’ai pas pris en considération @Maggie, du moins pas comme je l’aurais du. J’ai juste pensé à moi, à mes sentiments et à cette envie de ne surtout pas imposer mon manque de couleur à la personne la plus colorée de mon entourage. « Je pouvais pas, je suis désolée. » Et j’arrive pas tellement à l’expliquer. C’était juste une décision égoïste, j’imagine. Mon coeur il saute, encore, quand elle dit que je suis tout le temps belle. Et je l’observe, le regard tendre, le regard conquis, le regard aimant. « Je voulais pas que te voir triste, parce que j’étais triste. Je voulais que toi et moi ce soit toujours un arc-en-ciel. C’était bête. » Je conçois, en y repensant maintenant. J’aurais pas du la remettre à plus tard, me dire que je profiterais quand j’irais mieux. Quand nos lumières seront de nouveau accordées. Je sais pas si elle peut tout guérir, Maggie. Je sais pas, j’aimerais bien. Mais j’en doute. Je lui répond d’un sourire. « J’ai pensé à toi, j’ai commencé à faire pousser nos fleurs. On ira les planter chez nous, avant de partir dis ? » Chez nous c’est le repère des amoureux, les premières à avoir le droit de s’y rendre. Les premières à s’y être aimé, avec tendresse et fougue. Et je lui parle de mon coeur, qui lui appartient en partie. Il y a elle, et bien d’autres encore. Un coeur élastique, qui s’étire pour tous les faire rentrer, pour tous leur donner une place. « Oui, il bat de nouveau. En partie avec tout ce qu’on a vécu ici. Avec toi, avec d’autres. » Et je vais mieux, même si je ne vais pas toujours bien. Question de perspective. Je décide d’aller bien, d’avoir un coeur en bonne santé. « C’est toi la magie. » C’est elle, toujours. Et avec elle dans mon coeur, ça ne peut qu’aller mieux non ? « Maintenant je sais que j’irais toujours bien. » Un coeur qui ne pourra plus vraiment mourir, avec la lumière de Maggie ici. Je caresse sa main qui s’est placé sur mon coeur, quand l’autre vient s’installer sur sa joue. Je pose mon front contre le sien, alors que ma main s’installe dans sa nuque. « Je t’aime Maggie. Je t’aimerais toujours. » Même quand je serais loin, même quand je donnerais pas de nouvelles, même quand j’aimerais quelqu’un d’autre. Elle a gagné sa place dans mon coeur, sans avoir besoin de se battre. Elle est là, elle y reste. Un bisou sur son nez, un autre sur sa joue, puis sur le coin de ses lèvres. Et un dernier, le plus beau, le plus sensuel, qui s’installe sur ses pulpeuses.

Elle s'excuse encore @Violette mais c'est pas la peine, pas vraiment. Elle n'essaie pas de comprendre parce qu'elle pourrait pas, pas sur ça. C'est des choses qui la dépassent surement, des choses qu'elle arrive pas à imaginer. « C'est pas grave. » C'est doux et honnête parce qu'au fond ça n'a pas vraiment d'importance. Elles ont fait autre chose et même si ça faisait mal il y avait d'autres choses pour faire du bien. Puis l'important c'était qu'elle aille mieux maintenant Violette, qu'elle ait refait surface et retrouvé ses couleurs originelles. Elle prend le temps de réfléchir avant de répondre parce que ça a l'air important pour elle. « C'est pas bête. » Voir Shadi triste quand elle était triste c'était encore pire, elle pouvait comprendre ça, que ça n'aurait pas aidé du tout. « C'est oublié. » Elle tire doucement sur une mèche brune en souriant, laissant le sujet derrière elle. Elle voulait plus d'excuse ou de mauvaises ondes, pas entre elles alors qu'elles étaient bien là. « Vraiment? » L'idée lui plait tellement que l'excitation la fait presque sauter sur place. Elle la prend dans ses bras, heureuse qu'elle ait tout de même pensé à elle dans sa période sombre. « Bien sur, une trace de nous. Et de notre amour. » Parce que c'était ça aussi, une trace vivante, réelle et tangible de ce qu'elles avaient vécu, de la magie qui avait opéré entre elles là bas, des morceaux de leurs cœurs qui s'étaient mélangés. « Alors ça va. » S'il était reparti c'était le principal, s'il battait toujours et fonctionnait encore. Sans cœur ça servait à rien de continuer, la vie futile et tragique. « C'est nous la magie. » Elle reprend parce qu'elle elle était pas magique du tout, elle avait rien de particulier mais toutes les deux ça faisait des étincelles, la beauté glorieuse et le temps suspendu. Elle a le cœur qui s'accélère, le sourire qui s'agrandit et les paupières qui se ferment en sentant ses lèvres contre sa peau. « Je t'aime. » Bien évidemment, depuis la première nuit, surement depuis le premier regard à son âme étincelante. Elle se laisse porter par ce baiser qui commence presque révérend mais qui se transforme voluptueux. Ses mains se déposent sous son tee shirt, ses pouces qui glissent sur la peau douce de son estomac. Elle est si belle Violette, si chaleureuse, elle fait toujours battre son cœur un peu plus fort, ses désirs toujours en ébullition. Elle inspire en s'éloignant, les yeux qui s'ouvrent plein d'émerveillement. « A quoi il ressemble ton monde après? Avec un cœur qui bat de nouveau. Elle sera comment ta vie? C'est ton monde où je veux aller maintenant. » Ses mains ne quittent pas ses hanches et ses lèvres se perdent sur sa clavicule, baisers papillons le long de sa peau dorée par les derniers rayons de soleil.