« Je ne sais pas si on aura un énième thème d’imposé samedi soir, mais que dirais-tu de faire le tour des boutiques du coin pour dégoter quelques vêtements sympa, sait-on jamais ? » Shadi est encore allongé sur notre lit après une folle nuit passée tous les deux à très peu dormir. Je lui ai servi le petit-déjeuner au lit, croissants, pain frais – à la française – confiture, beurre, jus d’orange et café sur un plateau agrémenté d’une petite rose pour la touche romantique et appliquée. Je le regarde esquisser ce que je devine être un sourire extrêmement contagieux et nettement plus appuyé de mon côté. Dans son propre langage corporel, un tel sourire naissant à la même valeur qu’un million de sourires chez les autres. Il est magnifique, uniquement vêtu d’un sous-vêtement qui sublime ses formes diaboliques, beau comme un dieu. J’en viens même à me demander si l’heure ne serait pas plutôt à un gros câlin plutôt qu’à une virée shopping. Je me ravise pourtant au dernier moment, à deux doigts de fondre sur lui, parce qu’il est grand temps de profiter de tout ce dont nous étions privés jusqu’à maintenant. « J’ai hâte de te voir essayer tout et n’importe quoi. Je suis persuadé que même la fringue la plus immonde t’iras comme un gant et me prouvera qu’il n’y a aucune justice en ce bas monde ! » Je lui tire la langue, me redresse sur le lit sans pour autant le quitter et lui tend la main pour qu’il puisse éventuellement se lever à son tour, si l’envie lui prend. « Si tu ne te lève pas, je vais être obligé de te punir, attaque de… CHATOUILLES ! » Tel un gosse remonté à bloc, je lui tombe dessus et commence à le chatouiller. Cette semaine sera bonne, je le sens, je le sais. Elle ne peut que l’être à ses côtés, à ceux de la plupart de mes amis les plus proches. Ne manque plus que @Gabriele pour que mon équation soit parfaite. Il me manque, cet imbécile. Il doit être aux anges, entouré de ses enfants, de nouveau là où il se sent le plus à sa place.

« Tu crois que y'a des friperies dans le coin ? » les résidents étaient habitué à force, je ne portais la plupart du temps que des vêtements vintage. « J'aimerais bien me trouver une tenue de sport des années 90, tu vois ? » en mode color block, ça passait toujours. @Addison, il m'avait ramené un petit déjeuné, et bon, bien que l'attention était grave sweet, il savait pas que moi je mangeais que des trucs un peu chelou. Des oeufs avec du Nutella, de la confiture avec de la mayonnaise, enfin, ce genre de choses. Mon palais était totalement différent de ceux de la population humaine. Mais j'étais quand même touché de ces gestes. « Si @Maggie elle avait vu que tu m'avais donné cette rose, sans eau ni rien, elle t'aurait arraché les cheveux. » ouais parce que moi je m'en fichais, mais elle, dès qu'on touchait à la vie d'une plante, ou d'une créature, son mode terminator il s'activait presque automatiquement. Petit, moi c'était le contraire, mes parents adoptifs ils m'appelaient Attila parce que j'arrachais toutes les fleurs du jardin. Il en faisait des caisses Addison, pas du tout objectif, mais bon, il savait que j'aimais bien qu'on vante un peu mon égo. « Évidemment que tout m'irait bien. » quelle question « Par contre toi, va falloir que je t'enseigne deux trois trucs. » polisson comme toujours, une moue amusée s'esquissait sur mon visage alors qu'il cherchait à me tirer du lit « Maaaaais je suis bien là ! » on était en vacances après tout, fallait en profiter non ? Le français se jetait sur moi et commençais à me chatouiller... mais moi je bougeais pas trop, parce qu'en réalité, je craignais absolument pas ça. Je vous dis, mon corps il est chelou. « Si tu veux me torturer, je te conseille le fouet, c'est un peu plus efficace. » wink wink « Tout ça pour me tripoter, tu devrais avoir honte. » je bloquais ses poignets, l'attirant un peu plus contre moi avant d'inverser les positions et passer au dessus de lui et puis rire légèrement. Finalement, je laissais ma tête retomber sur son torse. « Tu le vois comment toi, l'après jeu ? » c'était quelque chose qu'on avait pas forcément eu le temps de discuter jusqu'ici.

« Je suis persuadé qu’il y en a quelques-unes. » Je le reconnais bien là, plutôt adepte des friperies aux multiples surprises que des grosses enseignes minimalistes avec trois ou quatre vêtements tous les quelques mètres carrés. J’aurais plutôt tendance à fonctionner comme lui, d’ailleurs. J’ai plaisir à chercher, à déceler la perle rare sans aucune idée de ce que je vais trouver avant d’entrer à l’intérieur du magasin. « Si tu veux en avoir le cœur net, tu seras obligé de te lever tu sais ?! » Je l’embête, en un petit sourire qui veut tout dire. Je le surplombe, bien-sûr, debout au-dessus de lui, mes pieds de part et d’autre de son corps allongé, mais j’ai l’impression de fondre comme neige au soleil dès que nos regards se croisent. Il a vraiment un drôle d’effet sur moi, je ne pensais pas qu’il était possible de me faire ressentir des choses semblables à celles que j’éprouve au contact de @Violette, le tout de manière fortement différente à la fois. L’intensité est la même, mais elle s’exprime singulièrement. Les deux sont incomparables. « Bonne idée. C’est une période qui revient à la mode qui plus est. » Je n’ai jamais trop compris comment cela fonctionne, les modes, mais je m’amuse à observer les gens et leur comportement constamment bercé par le jugement. Tantôt tendance puis ultra démodé et ringard… Tout cela pour revenir sur le devant de la scène quelques décennies plus tard parce qu’un grand créateur ou un influenceur a décidé d’en porter. Il me parle de sa sœur, me charrie sur la présence de cette rose sur le plateau que je lui ai préparé et, allez savoir pourquoi, mais j’en viens à le questionner sur un tout autre sujet. « Quand elle veut être romantique, comment s’y prend ta sœur dans ce cas ? » La rose est un classique, certes, et je sais qu’il existe des milliers de manières différentes de se montrer romantique mais j’ai du mal à l’imaginer l’être. Je prends un air choqué lorsqu’il ose émettre des doutes, pire encore, questionner mes goûts. « Ah oui ? Carrément ? Et que comptes-tu m’enseigner hein ? » Je ne lui laisse pas le temps d’en placer une que déjà je surenchéris. « Je n’ai besoin que de ma nudité pour être au top de mon jeu ! » Je lui tire la langue et, comme pour illustrer cela, soulève mon t-shirt après avoir pris soin de lui attraper les mains pour les frotter le long de mes abdominaux. « Debout là-dedans ! » Je ne m’en sortirais pas aussi facilement à priori. Aux grands maux les grands remèdes. Je lui bondis dessus pour le chatouiller, choqué et surement plus déçu encore de constater que l’effet est complètement nul. C’est à peine s’il bouge. « Tes terminaisons nerveuses sont endolories ou quoi ? T’es un fantôme c’est ça ? Je couche avec un esprit ? » Parce qu’il ne ressent rien quand je le chatouille. Un scandale. « Le fouet ? Carrément ! Je sais que tu adorerais ça, c’est un peu trop facile. Si je voulais te torturer je ferais plutôt… » Ma main se glisse sous l’unique vêtement qui le recouvre, joueuse, prête à le faire languir si nécessaire dans le simple but de le torturer, comme il dit. Tout cela pour le tripoter, il n’a pas tort. Je renonce à ma conquête, bientôt déséquilibré et surplombé par un beau gosse ténébreux qui se cale délicieusement contre mon torse, de quoi me permettre de lui caresser le crâne en douceur, extrêmement intéressé par le sujet abordé. « Un retour à Nice, une reprise du travail… J’imagine… » Parce qu’il parait évident qu’il me faudra reprendre mon quotidien à un moment ou un autre. « Je veux… J’aimerais que tu figures dans mon paysage… Que tu sois là… Et pas juste de temps en temps ! » Je tâte le terrain, conscient qu’il nous faudra bien songer à aborder frontalement l’après jeu quand on sait ô combien la fin est proche.