Aujourd'hui Clay avait pris son day off de coach de l'extrême et Mael avait embarqué Jules dans sa prépa de repas chiant pour athlète en perdition. T'es un frère. Parce qu'ils se pétaient tous successivement le bide à coup de raclette ou de fondue, quand lui se tapait son trio de légumes et ses kilos de céréales pour éviter au max les protéines animales. Ouais, il était devenu un peu psycho, mais avec son trip prêt à être déroulé dans une poignée de jours il ne pouvait pas se permettre d'écarts, Mael. Ses muscles, ses tendons, tout devait être prêt à affronter un froid équivalent à celui qu'ils vivaient depuis leur arrivée à Banff. Ca va t'arrives à canaliser Noor ? Elle était mims, à se trimbaler partout avec son appareil photo acheté dès dimanche matin en ville. T'sais que j'l'ai invitée à venir voir Orléans en échange de Nola. Elle est pas prête. Son sourire railleur dépeignait ses lèvres. Toujours mieux que la Courneuve ceci dit. Il terminait de couper ses brocolis, tout en switchant sur une cuisson du riz complet au rice cooker. Je crois que j'ai capté ton secret Julio. La phrase s'était un peu perdue comme ça, dans leur espace temps, à mi-chemin entre son sourire et son regard sincère. La négation au buzz de Noor lui avait fait comprendre que l'essentiel n'était pas là. Enfin, je crois. Luana elle aurait pu faire la même chose. Mais il ne voulait pas le contraindre à en parler avant l'heure. C'était simplement venu s'intégrer dans ses réflexions. Tout fusait, trop vite, depuis quelques jours. Tu flippes pour son secret ? Ils devaient encore faire face aux révélations complètes de Noor et Riley, tous les deux. Et même s'ils s'attendaient à pas mal de choses, les non-dits commençaient à être pesants. Moi je crois que Riley flippe un peu, de ce que je suis, par rapport à ce qu'elle pense représenter. Il l'avait sentie, son insécurité. Et ça l'emmerdait Mael, parce qu'il se sentait un peu démuni face à elle, tant qu'ils ne pouvaient pas parler clairement de son histoire.

Jules s'était montré conciliant pour le repas dans son mood osef assez quotidien qui s'était particulièrement accentué depuis son élimination. « Très kiffant » il ironise en regardant la préparation de Mael. « Je la laisse être surex, c'est mignon » il glisse parce qu'elle n'était qu'émerveillement cette semaine vis à vis de leur nouveau terrain de jeu. Elle voulait à peu près tout faire, ils avaient fini par conclure que chacun irait à son rythme cette semaine, c'est pour ça que Jules zone bien plus facilement avec Clay et Mael dans un mood plus chill que la brune. « Et puis j'ai fini par apprendre que Noor, on ne la canalise pas » il amène façon conseil de sage parce que c'était vrai, elle était trop dans l'argumentaire ou la contestation pour oser croire imposer sa vision ou l'apaiser quand il le fallait, puis elle était grande pour faire ses choix askip tout ça tout ça.« Quand elle se rendra compte de l'arnaque, ça sera trop tard, c'est bon, c'est niquel » il se marre dans un sourire parce qu'en une journée, Orléans c'est bouclé. Mael fait la comparaison avec La Courneuve, le français hausse les épaules. « C'est les gens qui comptent, pas le lieu » étire Jules qui ne vantait pas la beauté de sa ville mais y avait tous ses potes. Il s'en foutait qu'il y fasse gris ou que les immeubles soient immondes étant donné qu'ils squattaient tous les uns chez les autres ensemble façon grande mif, le reste, ils ne le calculaient pas. « Y a bien des endroits où tu te sens réellement chez toi sans que ça soit ouf tout autour non ? » le parisien étire. Mael aborde son secret, il redresse la tête se contentant de l'observer en silence sans réagir. Jules, il arrive à cerner la personnalité de son ex à force d'en parler, il étire simplement un sourire. « Et toi, t'aurais pas pu ? » il lui demande. « Je lui ai dit en confrontation que j'avais pas le syndrome du sauveur, mais c'est ça qui m'a niqué » il lui raconte parce que Noor, malgré tout, elle avait réussi à tirer un des fils de son histoire. Il est persuadé qu'avec plus de temps, elle aurait fini par le trouver sans trop de mal. « T'aurais pref que ce soit Riley qui trouve le tien ? » il demande parce que ça avait été un peu n'importe quoi la semaine dernière. Il pense que Mael était un peu comme lui, à préférer que son secret soit capté par quelqu'un qui compte vraiment et qui y avait fait attention toute la saison. « Je ne sais pas trop, je la sens tendue ou très silencieuse sur le sujet donc j'en tire mes propres conclusions, après elle a particulièrement tendance à exagérer » il raconte en haussant les épaules. « Toi, il y a des trucs que tu ne pourrais pas accepter ?  » avec le secret de Riley. D'ailleurs le sétois s'étend sur le sujet. « Raconte » Jules ajoute pour l'inciter à continuer dans une réponse un peu plus concrète que l'actuelle.

Noor elle vrillait dans tous les sens, avec son appareil photo. Un peu comme lui avec son vélo fraîchement réassemblé. Ca donnait des moments cute as fuck à la voir se prendre trois heures la tête sur une photo de coucher de soleil. D'autres plus relous, quand il s'agissait de taper la pose avec toute la petite mif et qu'ils trollaient tous tour à tour la photo de groupe. Elle s'impatientait et finissait par pousser une petite gueulante. C'était golri, ils en avaient fait les frais lundi soir à l'anniversaire orga pour Riley. La voix de la sagesse. S8, le mystère Noor finalement résolu : check.  Mais ça va on bifurquera vers Tours après. Les châteaux, le fromage, tout ça. Mael il s'était incrusté pépouze dans ce plan d'arrivée de Noor en France. Déjà parce qu'il avait pas de mal à se créer des petits itinéraires fictifs et surtout parce qu'avant d'en arriver là il savait que leurs amitiés devraient résister à l'appel des mois et du temps. C'était simple, pour l'instant, de se projeter. Mais quid de samedi, quand les secrets seraient révélés ? Il avait finalement hoché la tête, accordant à Julio le 1-0 de la Courneuve. Si grave. A SP je vivais dans un tiéquar franchement moche, mais j'en suis tombé amoureux. Parce qu'il y avait construit son nid de kif et d'évasion. Il s'était confronté à tellement de personnes, à Lu', à ses potes à elle qui étaient devenus ses potes à lui. Si, j'imagine que si. Enfin, j'sais pas. Ca se trouve j'ai rien capté à ton secret en même temps. Il avait haussé les épaules en braquant son sourire sur la mine sérieuse de Jules. Pourquoi, t'as clairement le syndrome du sauveur ? Ca tenait un peu de la question rhétorique. Jules, dernièrement, il recadrait tous ceux qui osaient un peu trop critiquer Noor et sa grande gueule. Et il avait bien raison. Mais à échelle complètement différente, ça nourrissait doucement cette théorie. Ouais j'imagine. C'était une question dont ils avaient un peu discuté, dimanche, elle et lui. Enfin, elle a trouvé une grosse partie. Parce qu'elle avait été la seule à mettre en évidence cette fuite maladive qu'il nourrissait, avec le vélo. Et s'il s'était longtemps convaincu que son besoin d'épuisement provenait avant tout de l'importance qu'occupait le sport dans sa vie depuis toujours, il commençait aussi à accepter l'idée qu'elle avait mentionné en confess. Elle, je sais que ça la fait chier de pas l'avoir trouvé en entier. Pas pour une question d'égo. Simplement pour ce qu'ils avaient construit depuis des semaines. Moi tout ce qui m'importe c'est qu'on me comprenne. C'était soufflé en sortant deux verres. Elles te rassurent pas ces conclu ? Il captait ça à demi-mots, sans trop vouloir s'avancer. Noor elle pouvait être super expansive sur des pans de sa vie, mais y'avait des éléments qu'il n'avait toujours pas réussi à saisir à son sujet. Hm, j'sais pas. Elle m'a fait comprendre qu'il n'y avait rien de trop drama. Ca, plus tous les petits trucs que j'ai saisi, j'ai l'impression que ça devrait aller. La révélation, s'entendait. Même si ça le tendait évidemment, plus vis-à-vis de la vulnérabilité qu'elle lui avait exprimé à ce propos, qu'autre chose. Il s'était appuyé contre le plan de travail, remplissant leurs verres d'eau avant de porter le sien à ses lèvres. Bah, on vient de deux mondes ultra différents et je pense qu'elle flippe que je puisse avoir peur du sien. En être dég' ou whatever. Grosso modo. J'ai pas envie qu'elle se stresse avec ça. Parce qu'il était plus solide aujourd'hui. Il savait très bien qui elle était et ce qu'elle représentait, en s'accrochant aussi vite à elle.

Tours, pas franchement glam non plus quand il comparait à Paris qui faisait rêver tout le monde. Même lui quand il en oubliait les parisiens stressés et la mauvaise humeur de cette ville. « Tu comptes l’emmener au Havre après ? » il se marre en imaginant la gueule de la zouz plantée sous la pluie dans la ville de E. Philippe, sans respect. « Rdv samedi pour la suite » il répond même si Mael était le plus à même, avec ce qu'il lui avait dit sur Chani, à capter les contours de son secret. Ils en viennent à parler de la prochaine révélation de Noor. Jules ne la redoutait pas, il sait très bien qu’ils ont tous une vie en dehors et qu’au fond, personne ne se connait. Le français se sert un verre d’eau parce que le sujet Noor était inépuisable de son côté. Ses opales se vrillent quelques secondes à la préparation de Mael, dire qu’on l’a privé de raclette pour ça, il retient à peine un haussement de sourcils dégouté. « Elle a déjà balisé le terrain en me sortant qu’elle pense que je ne voudrais plus d’elle après » il partage en haussant les épaules. C’est faux mais elle est butée, campée sur ses positions dans des réflexions qu’elle a fomenté seule dans son coin. « Je crois que je préfère qu’elle fasse de la merde plutôt qu’elle se sente insécure » Jules lui confie, de façon paradoxal mais habitué à sa grande gueule, à sa capacité à démontrer qu’elle a raison. Il avait du mal à accepter sa vulnérabilité le concernant parce qu'il ne fonctionnait pas du tout de cette façon. « Je ne suis pas du genre à faire des compromis pour faire survivre un début de relation, je ne veux pas qu’elle en fasse non plus » c’était une brute Jules dans sa façon d’amener les choses mais l’idée était là. Ils dérivent sur son secret à lui et sur Riley. Jules écoute Mael, sagement. Ils le savaient très bien depuis le début, qu’ils ne venaient pas des mêmes univers. D’ailleurs leur association devait surprendre à l’extérieur. Jules pense réellement que c’est leurs différences principalement qui font que ça matche, en créant de la curiosité qui se transforme parfois en incompréhension. Le parisien fronce les sourcils concernant le flippe de blondie. Jules avait du mal à l'imaginer stressée, la it girl. « Tu lui as dit ? » il glisse simplement. Question ironique venant du mec le moins rassurant du monde. « Askip ça aide, la communication contre l’irrationnel » il étire dans un sourire mais le sétois n’avait pas le même souci que lui, il était beaucoup plus expansif, capable de poser les bons mots au bon moment. « De toute façon le vrai crash test, ce n’est pas les révélations de samedi mais dehors » quand leur quotidien reprendra leurs droits, leurs proches de même. « Je vois déjà les liens s’étioler » il prédit façon bon parisien pessimiste. « Même nous, j’sens déjà que tu me délaisses à la mort pour ton vélo et tes graines » il cale avec légèreté parce que cette semaine, elle avait vraiment une ambiance de fin de colonie quand même. Peu importe, il avait la dalle, comme Clay qui avait finir par déteindre sur lui.