Le plus gros kiff de cette semaine, outre... well, tout, c'est quand même la perspective de rien avoir à cuisiner. Ici, tout leur est accessible à toute heure du jour ou de la nuit, on trouve quantité de chaînes ou de petits restaurants pour manger et s'initier à la gastronomie locale, et surtout le petit déj déborde de bouffe. C'est gargantuesque, il y a de tout, du sucré, du salé, des pancakes à profusion, du sirop d'érable, les œufs, le bacon, Noor ne sait même plus où donner de la tête et met un point d'honneur à varier matin après matin. Vu l'orgie que c'est, elle n'est absolument pas surprise de toujours tomber sur @Clay, quelle que soit l'heure à laquelle elle vient prendre son petit-déj. « C'est ça la vraie histoire d'amour de la saison : toi et la bouffe » elle commente dans un rire moqueur en le voyant hésiter, debout devant le buffet, son assiette débordant déjà de nourriture. Elle compte sept, non, neuf pancakes érigés en tour un peu bancale, et plein d'autres trucs. « Toi vaut mieux t'avoir en photo qu'à table hein » elle ajoute, parce qu'elle n'a jamais vu personne manger autant que lui, c'est inhumain de pouvoir absorber autant – surtout quand on voit que le mec prend pas un gramme, insupp'. « Bon, c'est quoi le projet de la journée ? Promenade digestive, petit tour à la piscine, petit coup rapide avec Oli et soirée entre mecs ? » elle demande en ricanant. Evidemment qu'elle allait la caler, la petite réf à son bail avec Olivia qui a l'air de s'être enfin concrétisé. Aucune idée de si c'est l'histoire d'une seule fois histoire d'exorciser toute la tension sexuelle accumulée depuis sept semaines, ou si ça se poursuivra le reste du jeu, mais Noor elle est aux premières loges pour les scoops.

Il va s’assoir ici et manger jusqu’à la fin des temps. Il le pense sincèrement tandis que, deux assiettes en main et regrettant amèrement de ne pas savoir se servir de ses pieds comme de deux mains supplémentaires, il envisage un premier voyage jusqu’à la table. @Noor se pointe et ne le tire de sa concentration extrême que pour le vanner sur l’ampleur de ses assiettes. — J’me vendrais pour de la bouffe, autrement dit, plus qu’une histoire d’amour : il est littéralement sa pute, à la nourriture. Le contournant, elle se met à détailler du regard tout ce qu’il a empilé, et il sait qu’elle fait le compte dans sa tête. N’importe quel être censé se dirait qu’il a les yeux plus gros que le ventre. Nope. Ses potes le surnomment Goku, pour la ref à Dragon Ball, et ses points communs avec Son Goku concernant le combat et la bouffe. — Arrête, j’suis la mascotte des restaurateurs, il se défend en songeant à tous les cuisto qui l’ont remercié d’exister. — Tout le monde sait qu’il faut pas inviter un poids lourd ou mi-lourd à sa table, il ajoute dans un sourire, en référence à sa catégorie de poids du temps de la boxe. Les lourds ont l’habitude de manger pour dix hommes, c’est acté, notamment parce que la bouffe fait partie de leur entrainement. — Bon et toi, vends-moi du rêve, tu vas prendre quoi ? Une pomme et un œuf dur ? Il chambre, l’observant d’un oeil malicieux parce qu’il est certain qu’elle prendra mieux que ce régime de nana obsédée par son poids. D’ailleurs, Noor ne semble pas du tout obsessionnelle sur le sujet, elle a de jolies formes qui la mettent en valeur et qui ne respirent pas le régime militaire. A l’entente de la to do de la journée qu’elle dresse pour lui, Clay lui jette un regard choqué. — « Petit coup rapide », j’ai bien entendu là ? Il dépose ses deux assiettes sur la table de bois et repart s’en prendre deux autres qu’il entend remplir de tout ce qu’il a jusqu’ici laissé de côté. — Tu me prends pour qui, bordel ? Il grogne pour de faux, avec un fond de vrai, parce que les attributions des mots « petit » et « rapide » pour parler de ses perf quelles qu’elles soient, c'est pas possible. — Rien n’est rapide entre elle et moi, comme tu le sais, il plaisante en terminant de concocter son petit dej. Ils avaient mis une plombe à se tourner autour, Oli et lui, ignorant comment se prendre pour s’entendre, et Noor avait été l’une des premières à le crier sur les toits des rs. — J’commence par un petit dej avec toi, ça me plait. Ensuite je vais essayer de pousser Mael à se dépasser jusqu’à lui faire entrevoir la mort. Mael lui avait demandé un entrainement à la dure en vue de son prochain challenge, et Clay l’avait pris au mot. — En parlant de projet… Il se pose à table et suspend le début des hostilités entre lui et les crêpes encore chaudes pour lui jeter un regard plus sérieux que les précédents. — Prend de l’avance, pour la baraque de ta mère. Commence à mater ce qui se vend. Parce que je m’en occupe dès que je sors. Elle aura la thune sur son compte en banque, Noor. Et si elle donne pas son rib, il le hackera, c’est pas comme si elle était difficile à pirater. Il avait la ferme intention de lui faire ce cadeau, parce que sa réponse l’avait tant surpris, dans le bon sens du terme, qu’il en avait fait une vraie to do, pour le coup.

« T’es sûr que ton secret est pas lié à la bouffe ? » elle demande dans un ricanement, même si elle a cru comprendre que c’était davantage lié à son taff. « D’ailleurs t’es un gros mytho toi, t’avais dit que c’était pas lié au hacking » elle lui rappelle en feignant d’être vexée par ce manque d’honnêteté. Noor elle est capable d’une innocence virant à la connerie parfois, à prendre tout ce qu’on lui dit pour argent comptant juste parce qu’elle sait pas mentir comme il faut. Même pour défendre son propre secret en confess elle a galéré parce qu’elle était certaine que Jules saurait lire à travers le bullshit. Déprimant. « Ouais tu leur fais leur chiffre d’affaires à l’année toi » elle rajoute une couche, jamais dans l’excès. « Please, des courbes comme les miennes ça s’entretient pas à coup de pomme et d’eau. » Ce qui ne devrait pas le surprendre, après avoir passé des semaines à la voir s’enfiler toute la bouffe passant sous la main. Elle a la chance d’avoir un métabolisme qui compense en plus d’aimer le sport, pour faire passer ses excès de nourriture et de l’alcool. Clay rebondit évidemment sur son petit chambrage et elle ne cherche même pas à retenir le sourire étendu qui délie ses lèvres. Elle s’estime surtout chanceuse que les chambres soient bien insonorisées, vu que celle de Clay et Oli est juste à côté de la sienne. « Ouais ouais t’as bien entendu » elle continue en se marrant. « Me la fais pas à moi, la première fois ça devait être rapide… peut-être juste pas de ta propre volonté. » Nouveau ricanement. Pauvre de Clay qui a du tenir sept semaines avant d’enfin avoir Olivia, même elle commençait à croire qu’elle le cockblockerait jusqu’à la fin du jeu. « Elle est vachement plus détente la Oli, comme quoi il suffisait de pas grand-chose. » Elle vanne un peu, parce qu’Olive est fidèle à elle-même en vérité, mais ça l’amuse de se foutre de leur gueule vu le temps que ça a pris. Si Noor avait du passer sept semaines à tourner autour de Jules pour l’avoir, elle serait probablement devenue un peu dingue. « Ah, Mael. Ca y est on l’a perdu je crois, sois pas trop impitoyable avec lui, c’est l’anniv de Riley demain, qu’elle puisse au moins profiter de lui. » Noor, toujours là pour aider ses potes. Mais même si elle ne capte pas trop le délire de Pornstache avec son tour de Canada à vélo, elle sait quand même que ça nécessite un minimum de préparation. Clay remet la question de la baraque sur le tapis, lui arrachant un soupir parce que c’est vraiment ridicule cette histoire. « Déjà je peux rien chercher tant que je serai dans le jeu, ça commence comme ça. » Y a un petit côté égo à pas vouloir laisser quelqu’un donner à sa mère ce qu’elle ne peut pas lui donner elle-même, c’est con mais c’est comme ça. « Oublie la question de la baraque Clay. Je te trouverai autre chose à m’offrir s’il y a que ça. » Un truc con, qu’elle n’achèterait jamais parce que ça serait ridicule de dépenser autant pour quelque chose qui n’a pas une utilité vitale, mais certainement pas une baraque pour la mère d’une meuf qu’il connait depuis deux mois.

— Si, bien sûr. J’ai hacké tous les Five Guys des US en même temps et commandé en livraison chez moi l’intégralité de leur stock de burgers et frites, patates douces comprises. T’as trouvé mon secret, il annonce en mordant dans une crêpe, l’air de rien. Il relève le nez de sa nourriture pour croiser son regard alors qu’elle lui rappelle qu’il a menti pour protéger son secret alors qu’elle lui posait des questions directes, débarquant dans l’église qui bordait le block avec des sabots de jument de trait. — Oups, il s’excuse (pas le moins du monde) dans un sourire. — Pas pire qu’Oli, non ? Elle a dead ça, elle, commente-t-il en riant, en rapport aux mensonges d’Olivia sur son père, faisant croire à une Noor crédule qu’elle avait été adoptée. Il est obligé de saluer la performance. Vrai, on va pas se mentir, Clay fait le bonheur financier des restau dans lesquels il passe. — A Manhattan, je commandais tout le temps depuis mon tel en livraison à domicile, très souvent au même restau. Au bout de, quoi, vingt fois, le livreur a jeté un coup d’œil timide dans la baraque, derrière moi, et m’a demandé si « les enfants ça va bien ? ». Le mec était persuadé que je commandais pour toute une famille. Ça donne une idée assez précise des quantités, hm ? Il détaille les courbes dont Noor lui chante les louanges, le sourcil haussé, sans se départir de son sourire. — Avec quoi, du coup ? De la graisse de canard par intraveineuse entre dix-huit et vingt-et-une heures ? Freya aussi, elle se posait là question bouffe, et ça faisait plutôt plaisir d’être entouré de bons mangeurs comme il pouvait l’être. @Noor enchaine lourdement au sujet de sa première fois avec Olivia, ça fait sourire Clay en même temps que son allusion quasi directe à son éjaculation lui arrache un rire. — Tu lui demanderas, conclut-il en l’observant par-dessus son jus de fruits pressés. Et le pire, c’est qu’il est quasi certain que Noor a déjà demandé des détails à Olivia. Les meufs sont comme ça, apparemment, elles parlent de cul entre copines de façon crue et totalement dépourvue de respect de l’intimité. Vous l’imaginez, lui, aller demander à Jules comment se passent ses parties de cul avec Noor ? Elle a l’air de faire comme si Clay et Olivia s’étaient sauvagement retenus pendant des semaines et des semaines, tandis que l’envie les mordait à les faire exploser. Pas vraiment. Avant de réaliser qu’ils avaient envie l’un de l’autre, ils avaient passé un long, très long moment à se dire que rien ne pourrait jamais les amener à s’entendre, et même à se fuir physiquement pour s’éviter l’exaspération de la présence de l’autre. En fait, c’était carrément l’inverse : ils s’étaient sautés dessus presque au même moment où ils en avaient eu l’idée conjointe. Cela dit, archi pas envie d’initier Noor aux finesses comportementales. Elle en profite pour tacler sa pote d’une vanne un tantinet misogyne, à laquelle Clay répond dans l’immédiat. — Toi aussi, d’ailleurs. Qui est-ce qu’il faut remercier, Jules ou ton vibro ? Il lui jette un coup d’œil amusé, sachant qu’elle aura évidemment réponse à ça sans réfléchir plus de deux secondes, chrono en main. Mael, il a pas dévié de son but initial, Riley ou pas, quand bien même blondie le retarde un peu. C’est peut-être bien comme ça. — On commencera après, l’alcool casse tout en matière d’entrainement, dit-il dans un soupir. Ils avaient convenu de laisser s’écouler un jour après la cuite en prévision, ensuite c’était ceinture. Ses sourcils se froncent légèrement à l’entente de ses derniers mots. Qu’elle ne veuille pas accepter par humilité, c’était une chose, mais à présent, l’idée semble ne plus lui convenir. — Ma question sur le cadeau à t’offrir, elle était balancée comme ça. C’était juste pour parler. Mais t’avais pas l’air de déconner quand tu m’as donné ta réponse. Au contraire, même, elle avait eu un air profondément sérieux malgré son sourire désabusé. Ça semblait venir du cœur. — C’est quoi le truc, t’y as réfléchi et t’as décidé que finalement, tu t’étais plantée dans ta réponse ? Et si elle ne parvenait jamais à récolter suffisamment de blé pour l’acheter, cette baraque qui, à lui, lui coûtait l’équivalent de six mois de taff ?

« Je le savais » elle affirme, moqueuse, et ça lui rappelle qu’elle sacrifierait père et mère (well, mère) pour un énorme Five Guys là tout de suite. « Cornichons, oignons grillés, tomates, salade, moutarde, ketchup » elle balance pour sa petite commande. Y a que ça de vrai, ceux qui prennent autre chose sont des anomalies sur terre. « Frites cajuuuun. Mec il est 10h du mat et je suis déjà en train de fantasmer sur ça. » La bouffe et elle c’est une grande histoire d’amour – un peu moins grande que celle que Clay entretient avec cela dit. Ils peuvent se consoler en se disant qu’ils ont quand même ça en commun, tous les deux. L’amour de la bouffe, qu’elle soit bonne ou non. « Ouais, elle a bien géré son truc. Sacrée menteuse, elle, j’espère que ça te dérange pas » elle se marre même si dans le fond c’est vrai : Oli elle embobine tout le monde si bien qu’on ne sait jamais vraiment ce qui est réel et ce qui ne l’est pas. Ca l’a fait douter plus d’une fois de leur petite amitié made in reality TV, à se demander si la meuf se foutait de sa gueule ou pas, et pour une Noor qui est incapable de cacher ses émotions ou de mentir sur ce qu’elle ressent, c’est compliqué à gérer. Elle ricane à l’anecdote qu’il lui partage, censée témoigner de la quantité de food qu’il ingurgite avant de secouer la tête, choquée de le voir passer d’un extrême à l’autre la concernant. « Ew non gross. Je bouffe normalement, si je fais des excès plusieurs jours d’affilée je mange sainement plusieurs jours d’affilée pour compenser. Meuf normale quoi. » Avec un bon métabolisme, il est vrai, parce qu’aucune quantité de salade ne pourrait compenser les orgies de bouffe qu’elle se fait parfois avec ses potes. Forcément, Noor évoque le rapprochement Clay/Oli parce qu’il se passe plus grand-chose d’intéressant à ce stade du jeu alors elle se raccroche aux bails qu’elle peut pour nourrir son avidité de potins. « T’inquiètes c’est déjà fait et elle a confirmé » elle ment avec un large sourire. Elle prévoit d’en parler la prochaine fois qu’elles seront solo toutes les deux, avec plein de détails que seules des meufs peuvent partager. Faut dire que Noor a jamais été spécialement pudique ou discrète sur le sujet, elle n’a honte de rien et encore moins d’en parler ouvertement parce que y a rien de choquant. La question de Clay lui arrache un éclat de rire. « Nope, c’est que Jules » elle répond, le regard entendu. L’avantage de pouvoir en parler librement, c’est qu’elle est aussi capable de donner ses préférences et s’assurer que ça soit jamais à sens unique. « Il est très doué, t’auras qu’à lui demander des conseils si jamais » elle provoque gratuitement. Si Olivia y revient c’est qu’il ne doit pas être trop mauvais non plus, mais sait-on jamais. L’entraînement de Mael lui paraît totalement aberrant, et dénué du moindre fun alors même qu’il leur reste encore 10 jours de jeu. Elle a beau comprendre pourquoi il le fait, et les conséquences que ne pas se préparer pourrait avoir sur son objectif, mais c’est presque déprimant de le savoir autant à fond. « Wow, très généreux de ta part. T’envisages de te reconvertir post OMB ? » elle raille en vrillant son regard espiègle sur lui. Ils évoquent le fameux cadeau et plus le temps passe, plus elle saisit l’absurdité de la proposition et le décalage complet entre eux. Noor elle fonctionne à la méritocratie et à la perf individuelle. En d’autres mots : elle veut mériter ce qu’elle obtient, elle veut se battre pour être récompensée après. Il se rend pas compte que c’est frustrant de voir un type qu’elle connait depuis deux mois avoir tellement de fric qu’il peut le claquer dans une baraque pour une mère qu’il a jamais vue et ne verra sûrement jamais, comme si c’était insignifiant comme geste pour lui. Ca part d’une belle intention qu’elle ne lui enlève pas, mais c’est trop en décalage par rapport à ce qu’elle est et ses valeurs. « Bah je t’ai juste donné une réponse honnête mais sans penser que tu le prendrais sérieusement, pour moi on faisait que se projeter dans un monde imaginaire » elle lui répond. Ce qui n’enlève rien à la vérité de ses propos, mais il était pas question de les concrétiser comme ça, juste parce qu’il le peut. « Non, ma réponse reste la même, mais je suis une meuf fière Clay, je veux y arriver par mes propres moyens sans l’aide de personne. » Pas une si grosse aide, en tout cas. « Tu trouves ça ridicule ? »