Bianca retirait ses lunettes de soleil, rejoignant @Clay à table un peu plus loin dans le restaurant. Désolée ils voulaient aussi des selfies... qu’elle dit au candidat après avoir été retardée pendant une dizaine de minutes sur le trottoir par un groupe de touristes anglais. Depuis leur arrivée ils avaient été plutôt au calme. Mais aujourd’hui ça n’arrêtait pas. Alors le menu te fait envie ? C’est Addi qui me l’a conseillé. Elle voulait passer un peu de temps avec le beau brun avant de revenir chacun à leur réalité, parce qu’il avait été un élément essentiel à son introspection. Elle se souviendra longtemps de cette discussion sur les fauteuils suspendus. Depuis, elle l’avait buzzé et avait dévoilé la moitié du secret du garçon. Prend ce que tu veux, c’est moi qui régale. Je suis contente qu’on soit encore là tous les deux.

Il venait de passer dix minutes à délirer avec un mec qui suivait l’émission, les commentaires du mec sur chaque épisode l’avaient cassé en deux de rire. Il trouve une place au restau et attend @Bianca d’excellente humeur, d’autant qu’un rayon de soleil sublime traverse la salle et lui arrive droit dans la gueule, réchauffant de sa tiédeur dorée la pointe de son nez. Elle se pointe en star, retirant ses lunettes noires pour lui adresser un sourire qui n’a rien de fake, et ça lui plait. La raison du retard de Bianca lui arrache un sourire. — Et moi, j’en aurai un ? La carte du restau est démentielle, et ça l’étonne pas de la part d’Addi, qui est un bon vivant et qui connait les bonnes choses. Concernant l’addition, en revanche… No way. — Non c’est moi qui régale Bianca, crois-moi, il assure dans son sourire d’excuses. Il compte bien commander deux plats, Clay, notamment parce qu’il est connu pour manger pour douze, et si possible, l’entrecôte là, la méga pièce du boucher avec les frites maison. Il préfère payer, d’abord parce qu’il a les moyens de le faire sans compter, ensuite parce que c’est toujours gênant de manger pour douze quand vous vous savez invité, et qu’il n’a aucune envie de se limiter. — Grave, ça me fait plaisir aussi. J’étais surpris que tu me buzzes, il avoue soudain en l’observant par-dessus sa carte. — Mais c’était vraiment très timide, comme intitulé. De mon côté, j’ai imaginé que t’étais peut-être le bébé échangé avec Adrien, il balance l’air de rien, avant de rire devant le film que ça pourrait donner. Le serveur se pointe et Clay lui demande deux apéros. — Champagne pour toi ? Il lève le nez en direction du serveur. — Vous avez du vin de glace ? Ça fait touriste comme question mais j’ai toujours eu envie de goûter.

On se croirait sur la scène à Broadway, avec le projecteur qui pointe sur le comédien. À la place : le soleil qui l'amène tout droit vers la table où l'attend le beau @Clay. Bercé par la lumière divine, c'est que tu m'as l'air un peu trop rock'n roll pour être un ange pourtant fait-elle en s'asseyant, tandis qu'il lui demande un selfie. Elle pouffe de rire. On se fera une photo souvenir au moment du dessert. Elle posait ses lunettes et les clés de la voiture de location sur la table avant de prendre le menu. Oh, gentleman. Bianca n'insiste pas, il semblait arrêté sur ses positions. Je te paierai une gaufre dans la petite rue commerçante alors ? Il lui parle de l'intitulé pour lequel elle l'avait buzzé. Avec les verts on a misé le tout pour le tout sur un intitulé "large", histoire de savoir si on avait bon ou pas, avant de poursuivre sur la voie. Et il n'y avait plus que moi pour buzzer, fallait pas qu'on se rate. Elle ne retirait pas forcément de mérite à voler de la sorte des points aux autres candidats, mais c'était le jeu et tout le monde y avait prit part. On l'avait déjà lapidée sur la place publique pour avoir nominé avec son coeur plutôt que par stratégie verte, si elle avait fait blocage pour les secrets elle aurait été éliminée. Clay lui fait part se ce qu'il pensait être son secret. Pardon ? Elle éclate de rire, impossible de se contrôler pendant une bonne demi-minute. Mais enfin, Adrien c'est un gamin. Mais je suis flattée de voir que tu me trouves plus jeune que mon âge. Elle venait d'avoir trente ans, quand même. T'as faux. C'est pas avec Adrien que j'ai un lien ici. Elle ne dirait pas qui, pour ça il devrait attendre le prime de Samedi. Le serveur se pointe et Clay fait son touriste qui réclame du "vin de glace". La même chose pour moi s'il vous plaît. Il repassera plus tard pour commander leurs plats. Bianca se replonge dans son menu, relevant les yeux pour demander au candidat : des projets pour ta sortie déjà ?

Comment ça, il a pas l’air d’un ange ? Il prend sa tête outragée. — Marrant qu’tu dises ça, il signale dans un sourire tandis que @Bianca prend place en face de lui. — Mon nom de famille, c’est Angelov. Elle est la toute première à qui il le dit. Cela dit, il imagine que les téléspectateurs curieux de son parcours de boxeur ont déjà googlé son nom et trouvé les pages qui le concernent, nom de famille compris. Son père en avait joué à mort du temps de la boxe, où il lui faisait fabriquer des shorts de soie bleu ciel et des peignoirs tout aussi bleus avec des dessins blancs comme des ailes ou des nuages dans le dos. L’idée d’une gaufre offerte pour le dessert ou le goûter, ça lui plait beaucoup et il acquiesce dans un sourire de gamin. Elle lui explique l’origine de son buzz, et il hoche la tête, comprenant la méthode. — Je trouve ça beau que vous ayez eu droit à la moitié, quand même, il raille dans son sourire. — Contrairement à un “black hat”, un “white hat” a beaucoup de chances d’avoir déjà bossé pour le gouvernement du pays dont il est résident. Clay, ce qu’il avait fait, c’était encore autre chose… L’hallucination de Bianca sur le secret potentiel qu’il lui sort lui arrache un rire. — Bah oui, tu fais jeune, pourquoi pas ? Elle a des traits juvénile, Bianca, doux et ronds, et sa blondeur n’arrange rien côté maturité, ça lui donne des airs d’enfant. Bon, vrai qu’Adrien fait quand même plus adolescent qu’elle, mais quand même. Bianca, elle est venue ici pour renouer le contact avec quelqu’un de sa famille, il ignore qui exactement, et sa curiosité boit les paroles de l’actrice tandis qu’elle lui livre quelques clés de compréhension. — Brett ? Il demande en insistant, relou qu’il est, notamment parce que le secret du militaire n’a pas encore été révélé et qu’il l’intrigue beaucoup. S’il a des projets pour la sortie ? — Oh que oui. J’ai besoin de revoir mes potes, t’as pas idée d’à quel point. Je sais qu’ils regardent, même ceux qui font des horaires de taff inhabituelles, je sais qu’ils matent les replay. Plus l’aventure arrive à son terme, et plus j’ai envie de débriefer avec eux, d’avoir leurs impressions, de savoir c’que j’ai raté de leur vie pendant toutes ces semaines… Il est même fort possible qu’il ait une copine qui vienne d’accoucher pendant qu’il est ici… — Et toi, ce sera de prendre dans tes bras ton petit gars ? Il a un sourire attendri tandis qu’il imagine une Bianca maternelle et un blondinet se jetant dans ses bras. — Et si tu trouves ce que tu es venue chercher ici, j’veux dire, la personne que tu recherches, j’imagine que vous allez passer du temps ensemble loin des caméras ?

— Bulgare par mon père, il répond en appuyant malgré lui la différence. Regarde sa tête, @Bianca, il tient plus du Serbe que du Ruskov, non ? Elle associe direct le nom slave aux méchants des films, ça le fait marrer. — Bah voyons, sauf que je gagne jamais dans tous ces films, il râle, parce que les productions américaines prennent un soin tout particulier à faire perdre les méchants communistes et à faire mourir en premier les gentils Noirs. Un sacré merdier, le cinéma américain. Bianca Wells. Il médite quelques secondes sur le blaze. — Hm, non, ça fait littéraire, ou cinéma, comme Orson Welles. Médecin j’aurais pas dit, tu vois. Définitivement pas. « Bianca », c’est un prénom originel, et les médecins, ils ont plutôt des prénoms classiques, non ? — Ou alors une riche avocate, tiens, il délire, un sourire innocent aux lèvres. Si elle veut un nom de star, pourquoi ne pas ajouter un « e » pour faire Welles et s’improviser descendante d’Orson ? Il évacue ses craintes qu’il lui en veuille d’un mouvement de la main. — J’aime les joueurs, je t’en voudrai jamais. Au sujet du hack, il sait pas s’il est chaud pour une explication détaillée, et il opte pour la version short. — Les « black » hackent pour faire chier et le font en dehors de la légalité, surtout pour la thune, les « white » sont censés le faire dans la légalité. Tu vois, encore une belle distinction de couleur aussi représentative que les méchants et les gentils dans les James Bond, il ajoute tandis qu’un sourire désabusé éclaire son regard. Le serveur leur apporte leur vin de glace, sous les yeux émerveillés de Clay. — Tu connais ? C’est trop, trop cool. Là il doit être à six degrés ? Il demande au serveur qui acquiesce. Il goûte, enchanté par la dose de sucre et d’acidité entremêlées, la fraicheur en bouche. Bianca veut trinquer à « la suite », et après tout, ça se trinque. Dans un clin d’œil, il fait tinter son verre contre le sien. — Je sais pas trop… T’es venue ici pour établir une connexion avec quelqu’un à qui tu es liée. Un lien familial. Et si Adrien n’est pas ton frère… Brett est le père de ton fils ? Elsie est ta sœur ? N’importe quoi, mais il tente d’y aller au talent, pour ce qu’il a à perdre… Il sourit lorsqu’elle évoque son kid, attendri, mais la minute niaise s’envole aussitôt qu’elle admet ne pas avoir trouvé ce qu’elle était venue chercher. — Merde… Vraiment ?

Bulgare. Bianca adorait les garçons des pays de l'est, elle posait son coude sur la table pour venir soutenir sa tête à l'aide de sa main, subjuguée par @Clay. Hormis ce problème avec ses oreilles, qui se réglerait en une opération banale, il avait du charme et de l'attitude, elle devait le souligner. Il est temps de réécrire l'histoire chéri. T'as cru que les blondes à forte poitrine étaient les héroïnes ? C'est juste les belles plantes qu'on met dans un coin de la pièce pour faire bander les spectateurs insatisfaits dans leur vie de couple ou de célibataire. C'était comme ça que marchait le cinéma de nos jours, et Bianca avait pour espoir de participer à ce changement qui aurait du se faire il y a bien longtemps déjà. Oh, quelqu'un de cultivé en cinéma ! C'est pas comme si tout le restaurant s'était retourné vers elle pour savoir d'où venait ce cri de jouissance. Elle riait, avant de reprendre : c'est ce que je me tue à leur dire, que ça fait "cinéma" justement. Je suis raccord dans mon thème tu vois ? Mais elle notait l'idée d'y rajouter le 'e' manquant, histoire de faire un parallèle avec l'un des plus grands artistes qu'Hollywood ait connu. Oh, mon père est avocat. Lui non plus ne s'est pas trompé de métier on dirait. D'un geste de la main, il lui signifie qu'il ne lui en voulait pas de l'avoir buzzé, ce qu'elle prenait avec le sourire, avant de donner quelques détails simplifiés de ce qu'était la différence entre les deux types de Hackers qu'il venait de citer. Je vois ! T'es du bon côté toi. Pas si rebelle que ça alors. Peut-être que t'es un ange en fin de compte. Pourquoi pas. Aha, ok donc il n'y a pas que dans le cinéma que c'est rangé de la sorte. Va falloir y remédier... je peux proposer ton nom à ma mère si ça t'intéresse. Je te trouverai bien un rôle de "bras droit du héros"... soit le meilleur rôle qu'un étranger peut avoir à Hollywood. Elle se moquait, même s'il n'avait pas tort, malheureusement. Le garçon s'émerveillait devant le vin de glace, lui faisant la petite explication de ce que c'était. Ça la faisait sourire, voir autant d'enthousiasme chez ce garçon pour un simple verre de vin. Oui, je connais ! Mais elle ne voulait pas le couper, il était si drôle devant le serveur. Ils trinquaient, avant qu'il ne lui sorte une liste de noms qui pourraient être liés à elle. J'espère que tu as plus de talent en hackage qu'en recherche de secrets chéri. Rendez-vous samedi pour en savoir plus. Elle buvait une gorgée de son vin. Vraiment. Son ton se faisait plus sérieux et plus dramatique. Ça ferait plus d'audimat comme ça.