@olivia


Je savais pas trop pourquoi les gens ils aimaient skier, mais ce que je pouvais vous dire, c'était que je pouvais sentir Satan accompagner le moindre de mes pas, sa peau brûlant fusionnant avec la mienne. Ouais, ça c'était ce qu'aurait rêvé entendre Olivia la semaine dernière quand elle m'avait buzzé. La vérité c'était juste que mon corps il était tout le temps chaud, et que de cette manière, je pouvais presque sortir en tee shirt à manche longues, sans pull, et ne rien sentir. -21 ? Grosse blague. Après une matinée à avoir trainé sur la piste de ski (c'est à dire que j'avais marché, et puis j'avais pris des selfies, mais j'avais pas skier parce que j'en étais bien incapable), la brune et moi avions décidé d'établir notre campement près du feu, au café du coin. « Vraiment une idée de merde le nom de ce café. » que je lâchais un peu trop forte alors qu'une serveuse me dévisageait en mode "omg how rude". Mais j'y pouvais rien moi si personne n'avait jamais d'imagination. « Je te verrais bien lancer ta propre entreprise toi, en sortant d'ici. En mode business woman, boss d'elle même, qui engagerait que des meufs dans sa boite parce que own 51% of this compagny. » ouais boss bitch quoi, un peu.

L'idée de skier avec @Shadi c'était bancal dès le départ. Oli elle se débrouille plutôt bien, ce n'est pas un problème dans le genre vacances/sport de riches elle se situait là, mais elle est aussi super flemmarde. Ce matin c'est la flemme qui l'a emporté et le sataniste n'est clairement pas le genre de personne qui vous tire vers le haut dans ce genre de moment. Habillés de leur habits de lumière en mode fashionistas influenceuses, ils ont paradé en bas des pistes de ski et se sont embarqués dans un photoshoot parce que « Y a grave une bonne lumière » avec la neige. Résultat de cette matinée fructueuse : ils atterrissent au café pour se récompenser de leurs efforts. « Quoi t'es pas un Happy Camper ? » elle y met un entrain américain, big smile sur les lèvres pour lui provoquer l'effet inverse alors que la Shade vient de shader l'ensemble du café en parlant trop fort. « Moi ? » elle répète étonnée, s'en suivant un éclat de rire. « La blague. » elle se marre, Oli, parce que c'est limite si on ne la lui avait jamais sortie. « Alors déjà, ouais, si j'avais une boîte ce serait que des girl boss et on niquerait le marché. Boys sucks.» elle ajoute dans un cliché, claquant sa langue contre son palais et dodelinant de la tête. Peu importait le marché en question, she rules. « MAIS. C'était du bluff mon rôle de cheffe, je gère mal les responsabilités et ça me fou la flemme. C'est mon petit défaut de daddy's girl. » Incapable de gérer quoi que ce soit elle s'en remettait toujours à son père. Même lorsqu'elle tentait d'y mettre un peu du sien au final elle s'en remettait toujours à lui de peur de mal faire les choses, que ça flop et qu'il trouve ça nul. « Et toi c'est quoi cette histoire d'Ave Satanas ? Raconte, j'achèterais peut-être. » elle balance dans un mouvement de menton pour l'inciter à développer.

Skier c'était pas mon fort non, mais une chose était certaine, c'était que appeler la ô endiablée flemme était quelque chose que je savais parfaitement exécuter. @Olivia elle était pas franchement mieux, on pouvait pas dire qu'à deux on était les plus productifs de l'aventure. Aussi, après une petite séance photo improvisée -où j'avais passé plus de temps à la prendre elle que l'inverse- voilà qu'on était arrivé dans un café avec un nom chelou. « Je suis étonné qu'il ne s'appelle pas "le campeur souriant" » que je répondais avec un accent français plus ou moins approximatif. À force d'écouter les francophones parler dans cette aventure, on réussissait à comprendre ce qu'il disait. Moi, j'étais plutôt doué pour les langues, ou disons que ma mémoire les assimilaient facilement, bien que je ne savais pas parler couramment autre chose que l'anglais. « T'es déjà allée en France toi ? » la question pouvait paraitre innocente, mais la réalité était toute autre. Addison m'avait plus ou moins fait comprendre qu'il souhaitait rentrer chez lui, et que si je voulais, je pouvais l'accompagner. Sur ces pensées, Olive ajoutait qu'elle serait pas forcément très motivée à l'idée de lancer sa propre entreprise, préférant dépendre consciemment de son père plutôt que de se lancer dans quelques chose qui lui serait propre. « Ah ouais ? T'as pas genre, une passion que t'aimerais approfondir ? » avoir sa propre boite, ça voulait pas dire d'avoir un gros truc, elle pouvait même très bien être toute seule. « Euh. En gros, je sais pas. J'avais envie de faire un truc un peu productif de ma vie, du coup je me suis dit que j'allais essayer de créer des produits stylés. On penche sur une collection de vêtements là. » ouais bon, et pleins d'autres trucs en fait. « Mais plutôt du style vintage, tu vois ? » genre de l'ancien remis à neuf. « Punaise, il est drôlement long à arriver ce café. » peut-être parce qu'on avait pas encore commandé en fait.

Elle adore le désabus constant de la Shade, ça la fait marrer que le mec survole toute situation comme si tout était constamment ridicule. Le nom du café, entre autre, l'est particulièrement. « Ça t'est déjà arrivé de sourire toi ? » elle balance comme un squd cachant pourtant une vraie question. Shadi lui demande si elle a déjà vécu en France et ça fait l'effet d'un court-circuit là-haut tellement c'est absurde après huit semaines de colocation. « Bah, oui ? J'y suis née et j'y ai vécu 22 ans de ma vie. Tu débloques ou quoi ? » elle demande dans un froncement de sourcils, offensée. Olive, super self-focus qu'elle est, elle ne fait pas du tout la connexion avec son porn-boy français. Elle lui expose très naturellement les raisons pour lesquelles elle ne se lancera jamais dans un business : tout simplement parce que c'est une planquée.« Nope. Je veux juste redevenir model c'est pas vraiment une passion mais un objectif de carrière disons. » Tout le monde avait pigé, non ? Pas Shadi visiblement. « Créer des produits stylés. » elle se marre en le citant, parce que ça ne veut rien dire. « Collection de vêtements je dis ouiii ! Sooo fresh ! Vous partez sur quel style ? » Ca y est elle veut tout savoir, ça l'enjaille complètement ce genre d'info, et il semblerait que le style choisi soit vintage. Super trendy. « Bah oui je vois, je taffais dans une fripe. Putain mais Shadi ? » Il en fait exprès ou quoi ? « T'as switché d'âme aujourd'hui ? » ou peu importe comme ça fonctionnait son truc. Elle demande un peu saoulée parce qu'il est grave à côté de ses pompes et que, dans toute l'impatience qui la caractérise, ça la gonfle. « C'est marrant à choisir je t'aurais plutôt projeté dans un délire cuir-moustache. » elle note en ricanant. En réalité elle le voyait bien adepte du délire satanique jusqu'au bout, le contraire aurait même été surprenant. « Top un serveur si t'es impatient. I swear t'es chelou. » elle lui sert ce regard judgmental af, attrapant le regard d'un commis qu'elle accroche en pointant rapidement son doigt en l'air. « C'est moi qui t'offre avec mon argent de poche. » une grande générosité Oli, cette semaine elle paie les resto/cafés de tout le monde.