Sans gêne, complètement à l'aise et se foutant d'arriver au milieu d'un moment mal opportun, Oli' avait débarqué sur les coups de minuit et demi pour exclamer un « HAPPY BIRTHDAAAAY MON BEBEEEE » suivit d'un énorme câlin pour sa bad bitch en se foutant royalement de déranger la quiétude des deux tourteraux. Elle avait discuté quelques dizaine de minutes et foutu son bordel avant de retourner dans ses quartiers. Evidemment elle voulait être dans les premières à lui souhaiter, trop excitée de l'occasion pour la rater. Le lendemain le planning était déjà prêt car acté au petit matin : c'était aprem de queenie jusqu'à la petite sauterie en son honneur. Elles s'étaient rejoint sur les coups de quinze heures pour aller faire les boutiques histoire de se donner un semblant de real life. Une tenue de reine de soirée ça s'anticipe et se prépare, c'est tout un art. Accrochées au bras l'une de l'autre comme à leur habitude, @Riley étant l'une des rares avec qui elle autorisait le tactile, elles avaient déambulé les magasins en se rabattant sur les cosmétiques à défaut de trouver une boutique de fringues de leur standing dans les environs. Un plaisir que de donner leur avis sur à peu près tout et n'importe quoi juste pour le plaisir de retrouver des sujets de conversations oubliés depuis deux mois, critiquer la nouvelle égérie Dior Cosmétiques et se peinturlurer le dos de la main de swatch de rouge à lèvres pour trouver the one digne de la soirée à venir était ridiculeusement vivifiant. Rentrées à l'hôtel, c'est assises sur le lit de Blondie qu'elles déballent leurs achats et débrieffent de cette teinte qui, oui, est parfaite pour la robe de queen de Cali baby. Récemment tout prenait des airs de fin, et cette fête annonçait le début d'une finalité, le genre de moment auquel on ajoutait la mention de « dernier » devant la qualification. Elle n'était pas encore dans la nostalgie Oli, parce qu'elle était sûre que ça lui viendrait une fois chez elle lorsqu'elle pourrait le cacher, mais elle s'apercevait qu'elle s'était attachée à certaines choses assez fort comme sa cops Riley qu'elle reverrait dans 100% des cas. Si l'extérieur pouvait faire douter quant à la solidité de certaines relations qui n'auraient jamais été possibles dans un contexte unificateur, en ce qui concernait Riley et Olivia c'était du vite vu. Elles appartenaient au même monde. « Il te fait du bien ? » elle demande l'affection dans la voix, les prunelles posées sur Riley. Elle connait déjà sa réponse mais Olive elle a envie de creuser ce côté-là pour s'assurer que Riley ne tombera pas dans un gouffre une fois OMB terminé. Attendant après son secret pour se faire une idée, elle reste cependant persuadée de sa vulnérabilité liée à une raison encore mystérieuse mais dont elle se fait une idée creepy af. « C'est quoi, ton après dans un monde idéal ? » elle demande en se glissant près d'elle, attrapant son bras et posant son menton sur son épaule comme une gosse.

Difficile de demander mieux pour cette journée d’anniversaire. Avec sa soirée d’hier avec Mael, puis la suite ce matin, son moment avec Noor, le shopping avec sa bestie - qui s’était permis une intervention la veille dont elle aurait pu se passer alors qu’elle était débarquée sans gêne dans la chambre pour massacrer leurs oreilles - Riley était plutôt satisfaite du bilan. Sans compter la petite fête que lui préparait Freya et qui promettait, rien de moins, que la déchéance. « Je vais porter cette jupe. » elle balance le morceau de vêtement sur le lit, en directement d’Olive, comme pour justifier le choix de la couleur de rouge à lèvres dont elles ont amplement discuté. Riley elle est distraite pour une futilité lorsqu’elle entend la question de la candidate, la forçant à relever la tête, presque surprise. Elles ont eu l’habitude de rester en surface en ce qui concerne sa relation avec Mael, discutant de certains détails sans toutefois s’attarder sur la profondeur du lien qui se créait entre eux de jour en jour. Peut-être que la blonde avait peur du jugement de sa copine. D’un autre côté, à l’entendre poser la question maintenant, elle ne semblait être bercée par aucun jugement. Elle s’adoucit. Ses lèvres qui s’étirent tranquillement, presque gênée par son cœur qui lui tambourine dans la poitrine. « Je sais que c’est cliché ce que je vais dire, Oli. Genre, j’étais la première en arrivant ici qui passait son temps à tout critiquer et qui aurait pu crier haut et fort que c’était impossible de rencontrer et de s’attacher autant à une personne. » elle hausse les épaules, en signe d’impuissance, parce que clairement son discours a subi quelques légères modifications en cours de route. « Il me fait du bien… comme rarement quelqu’un m’a fait autant de bien. » elle conclut, dans ce cliché auquel elle avait essayé de la préparer. De toute façon, à ce point-ci, ni lui, ni elle, ne sont capables de taire et se montrer discret sur ce qu’ils ressentent l’un pour l’autre. Parce que c’était ça qui était fou. À quel point ils étaient sur la même longueur d’onde. « Tu nous trouves trop intenses? » elle questionne, préférant avoir le vrai ressenti de sa copine tant qu’à avoir ce genre de discussion. Elle doute que ça lui fera changer d’opinion, mais elle est ouverte à recevoir sa perception. Évidemment, il y avait plusieurs éléments à prendre en compte, et Riley avait formulé quelques-unes de ses craintes à Mael la veille. Cette sensation qu’elle pourrait lui nuire, à long terme. Elle a conscience qu’elle doit arrêter de projeter, et qu’à ce stade-ci ça ne donne rien, mais si quelqu’un ne l’avait pas encore compris, Riley n’est pas la personne la plus débordante de confiance en elle. Hyper douée pour le bullshit et faire semblant, quand on creuse, comme ils ont eu l’occasion de le faire ici, la belle façade s’effrite rapidement. Elle cale son bras autour de la taille d’Olivia pour la rapprocher d’elle, dans un confort naturel qu’elle aimait s’approprier, Riley. Quelques secondes en suspens, elle tente de réfléchir à la meilleure réponse. « Dans l’idéal… et je crois que j’ai pas le droit de dire ça, mais je vais le dire quand même. Donc dans l’idéal, je serais libre de faire ce que je voudrais. Pas de restriction. De projet et tout et tout » elle est limitée finalement, dans ce qu’elle peut dire. Elle se sent toujours mal à l’aise, puisqu’il y a une partie d’elle qui a toujours voulu de cette vie. Et l’autre, qui s’y sent complètement piégée. « Mais comme ce n’est pas le cas, je vais rentrer à LA. Remplir mes responsabilités, faire ce qu’on attend de moi, jouer le jeu. Et avoir Mael près de moi après son trip de vélo. Avec dans l’optique de développer des plans à long terme ensemble, dans les semaines à venir. » Elle préférait focus sur cette dernière partie, qui la comblait, honnêtement. C’était beau, de se sortir la tête de la brume. « T’es satisfaite, de ton parcours ? Moi je suis fière de toi. » elle dépose un baiser las sur sa joue avec une certaine affection. Olivia, elle avait gardé le cap du début à la fin. Riley admirait la solidité dont elle faisait preuve.

« Perf. » elle valide, récupérant la jupe échouée sur le lit pour en étudier les détails par elle-même. Sa question elle brise volontairement une glace qu'elle avait instauré avec son attitude d'allergique à tout rapprochement humain. Elle en avait exacerbé les traits, convaincue que les relations quelles qu'elles soient au sein du Block étaient vouées à faner dès la sortie. Olive elle avait mis du temps avant de revenir sur sa notion de « cirque » duquel elle voulait simplement se placer en spectatrice. Toujours peu convaincue, elle s'était cependant inévitablement laissée allée à ses propres affinités au fur et à mesure du jeu. Elle s'en était rendue compte comme une grande lorsque, il y a quelques semaines, elle s'était faite envahir d'un profond sentiment de solitude. Elle aborde le sujet d'elle-même parce que Riley ne le fera pas tout comme Noor ne le faisait pas pour Jules, parce qu'on redoute ses jugements sévères et désagréables. Sabreuse, elle recadre. Cette fois elle se fait spectatrice du sourire de Blondie, celui-là même qui s'étire avec l'apaisement de celle qui tombe amoureuse. Ses mots l'expriment avec douceur alors qu'elle la laisse parler, n'interrompant que lorsqu'elle se fait solliciter. « De mon point de vue oui, mais c'est parce que je ne vis pas les choses comme ça. » elle tient à préciser dans un doux sourire pour ne pas l'attaquer, rationnelle avec sa tentative d'objectivité. Elle veut être sincère envers Riley, Olive, parce qu'elle estime que c'est ce que font les amis. Pour autant elle n'a pas vocation à s'imposer contre ses ressentis, s'étant posée là comme une oreille attentive et rien d'autre. « Si être intenses ça vous rend heureux, tant mieux. » Le romantisme de ces deux âmes torturées était trop intense oui, relatif à une certaine faiblesse assumée dans laquelle ils se confortaient. Elle était aux antipodes de ça, elle, à toujours vouloir se montrer forte et impénétrable alors forcément elle ne comprenait pas et n'avait pas la même approche des choses. « On s'en fou des clichés, vis et puis c'est tout. » Point. Si elle collait des étiquettes plus vite que son ombre au point de ne plus s'en rendre compte, elle accordait à ses amis toute l'affection dont elle privait des autres. Riley elle était entrée dans son cercle de confiance, privilégiée d'une affection particulière dénuée de tout jugement déplacé. Cet air triste et névrosé de Cali baby, elle ne voulait plus le voir, et si Mael était la solution, parfait, c'était une pierre deux coups. « J'ai me demande vraiment ce qu'il y a derrière, Riley. Si ça tourne mal pour toi, enfin je ne sais pas, tu peux venir à NY. J'aurai toujours de la place pour toi. Ou à Paris ou n'importe où. » Parce qu'elle ne savait pas ce qu'il allait en être de son après et où l'emmèneraient ses opportunités. « Ton plan à long terme c'est avec lui ? » elle a volontairement omis un mot et elle sait que Riley saura l'identifier. Ton plan à long terme c'est t'enfuir avec lui ?, la version originale. Ses lippes s'étirent en un long sourire alors qu'elle se laisse cajoler, partageant comme deux petites filles blessées et se réconfortant mutuellement. « Je pense que oui. » elle étire. L'extérieur scellerait son verdict mais sa place en DF l'avait inévitablement rassurée sur l'atteinte de son objectif premier. « Merci. » elle étire, enroulant son bras affectueusement sous le sien alors qu'elles se muent dans le réconfort d'une étreinte.