Le choix me paraissait évident. Il aurait été envisageable de choisir @Violette, en souvenir de tout ce que nous avons vécu et des belles choses que nous continuerons à partager elle et moi mais c’est @Shadi qui méritait d’obtenir un tel date à mes côtés. Je n’ai pas eu à réfléchir, pour être honnête, j’ai parlé et prononcé son prénom avant même que la chroniqueuse spécialisée dans les histoires de cul cœur ne termine de me raconter sa vie. Je ne m’imaginais pas partager un ultime date sans lui, sans cet homme que j’ai eu plaisir à trainer partout à travers la ville dans le but de trouver une tenue identique qui puisse nous convenir à tous les deux et répondre aux exigences de l’organisatrice d’un tel événement. Il est beau, comme toujours, mais il l’est particulièrement ce soir. Mon sourire n’a d’égal que l’euphorie qui infuse et ne cesse de monter en moi, nous allons passer un bon moment tous les deux… Rien que tous les deux, sans personne pour venir nous interrompre ou nous déranger pour un oui ou pour un non. Nous arrivons près de l’embarcation et les efforts fournis par @Niña méritent d’être salués. Une question, cependant, du genre à me faire lever les yeux au ciel, du genre à vouloir créer une bonne dose de drama quand tout pourrait être simple. Je n’ai pas besoin de clarté pour avancer, pas besoin de tout savoir pour avancer. J’ai juste besoin de lui, de ses prunelles et de sa présence singulière. « Ce n’est pas vraiment la fin de l’émission qui m’inquiète. Je suis tenté d’affirmer qu’il y a cent pourcent de chances qu’on finisse ensemble, toi et moi, d’ici la finale mais… » Mais je ne sais toujours pas ce qu’il a en tête pour la suite des événements et même si je suis confortable avec ce mystère, je suis particulièrement curieux de recueillir ses propres impressions. Comment nous perçoit-il ?

Lorsqu'@Addison avait décidé de me choisir pour un diner romantique, il fallait bien avouer que j'avais été sacrément heureux. Oui, c'était un peu tout ce que j'attendais. Et quelque part, je crois que j'étais également content qu'il ait enfin sorti @Violette de sa tête, et qu'il m'ait fait pleinement entré dans son coeur. Mes réserves, elles se fanaient au fur et à mesure que les jours passées en sa compagnie, parce que c'était si simple d'être à ses côtés. C'était comme respirer. Cette après midi là, on s'était baladé pour trouver une tenue qui matcherait avec le thème qu'on s'était vu imposer. Trouver un style similaire quand on ne portait pas forcément les mêmes fringues en règles générales, c'était compliqué, mais on avait finalement opté pour quelque chose de simple. Un tee shirt noir à manque longue, et un pantalon noir. Oui, tout de noir vêtu. Ça lui allait drôlement bien d'ailleurs, et ses formes parfaitement gravées ressortaient plutôt bien. Nous installant à la table choisie, on devait donc répondre à une question, et si le brun se lançait dans de grandes paroles, moi j'arquais un petit sourcil « Mais... on est pas déjà en couple ? » la question était innocente, mais justifiée. À vrai dire, on en avait pas forcément parlé, mais pour moi ça sonnait comme une évidence en fait. Parce qu'à partir du moment où mon corps s'était lié au sien, ça voulait tout dire à mes yeux. Je comprenais cependant que d'autres aient plus de réserve à ce sujet. « Enfin, si c'est ce que tu veux... » je le forçais à rien après tout.

S’il est vrai que j’aurais pu choisir @Violette, et je me suis d’ailleurs posé la question pendant un instant, l’évidence était telle qu’il était impossible pour moi de me positionner autrement qu’en quémandant un date aux côtés de Shadi. La semaine est peut-être loin d’être terminée, mais je me sens étrangement confiant et serein nous concernant, comme si ces vacances loin du block avait permis le déblocage d’un petit quelque chose en moi. Il ne s’agit plus juste uniquement du jeu, mais de ce que j’ai envie d’envisager pour la suite. Un nouveau chapitre de ma vie qui démarrera lorsque l’aventure prendra fin. Une toile vierge, qu’il ne me reste plus qu’à utiliser à bon escient avec bon nombre de couleurs, de pinceaux, de courbes et de traits. Est-ce son portrait qui finira par apparaitre là-dessus, lorsqu’enfin j’aurais terminé de le gribouiller dans tous les sens et qu’une forme distinctive prendra l’ascendant sur tout le reste ? Au risque de me répéter, et à quelques secondes de monter sur ce bateau, je suis tout bonnement impressionné par sa beauté naturelle. Il n’a besoin de rien, d’aucun artifice pour briller et j’observe, n’en loupe pas une seule miette, me rince l’œil, forcé de constater qu’il porte ces vêtements beaucoup mieux que moi. Il formule une question et je ne sais quoi lui répondre, si ce n’est ce grand sourire que je sens gagner en ampleur. « Je veux l’être ! J’ai envie de pouvoir te désigner comme mon petit-ami et… Peut-être bientôt comme mon amoureux. » Je prononce ces quelques mots en français, comme pour appuyer mon propos en ayant recours à un langage souvent comparé à celui de l’amour. J’ai peut-être l’air idiot, à utiliser amoureux comme si j’étais un gosse, mais il faut l’être parfois, c’est nécessaire. « Tu n’étais pas sûr, en dehors du moment présent l’autre fois… Je ne voulais pas te mettre la pression. » Je le respecte, j’ai un profond respect pour sa liberté, son indépendance et son besoin d’être sûr, peut-être, avant de se lancer dans quoique ce soit de trop officiel. « J’aimerais également que tu viennes passer quelques temps à Nice. Je ne veux surtout pas précipiter les choses mais… Mais j’ai peur de la séparation ! » Et j’ose l’admettre. J’angoisse à l’idée de le perdre à peine l’émission terminée. Pas seulement parce qu’il pourrait se lasser de moi et passer à autre chose, mais parce qu’il me faut encore travailler sur moi-même pour ne plus être tenté, le polyamour, ce n’est pas une facette de soi que l’on peut faire disparaitre en deux minutes. À ses côtés, je n’y pense plus et j’ai besoin que ça continue.