29.10, 18h05 (cajou w/shadi)

Petit creux du soir après une balade au parc national de Banff. Trop tôt pour réellement manger, trop tard pour goûter. Alors je zone dans la cuisine, ouvrant les placards à la volée. Je finis par trouver quelque chose qui m’ouvre l’appétit. Un petit bol de noix de cajou entre les mains je m’apprête à passer coté lounge, quand je tombe sur @Shadi qui entre dans le coin repas. Mon regard torve glisse sur lui, on ne s’est quasiment pas fréquenté de la saison. Et aujourd’hui, je sais que sans lui mon aventure n’aurait pas été pareil. De l’amertume dans le coeur, je grignote une noix. « Je suis pas sûre que tu soi bon pour lui. » Et c’est dit sans la moindre animosité finalement. Une interrogation, de celles qui vient du coeur. Et je peux au moins dire que je connais @Addison depuis plus longtemps que lui et que je l’ai vu s’épanouir dans sa liberté. L’exclusivité qu’il lui propose (impose ?) est-elle viable ? Ou peut-être que c’est mon coeur qui parle, celui qui se sent mis de coté ?

Parfois, le temps il s'étirait d'une drôle de manière, comme un élastique que l'on pousserait jusqu'à ses derniers retranchements sans jamais le laisser craquer. Un supplice de suspens qui ne laissait jamais rien présager de bon. C'était comme ça que j'avais ressenti cet instant, traversant la pièce alors que je pouvais sentir les prunelles de chat de la @Violette transpercer mon dos. Quelques paroles insoupçonnées, une moue toujours aussi neutre trônant sur mon visage et voilà que la conversation était lancée. « Parce que tu l'es plus que moi, tu crois ? » que je sifflais en ouvrant une canette de coca, alors que je m'avachissais un peu sur une chaise, la toisant un instant du regard. Pas d'agression, hormis si on considérait l'indifférence comme telle. « Je te vois tu sais, lui quémander des regards alors qu'à côté de ça tu passais ton temps à courir après les autres gars comme mère nature. » ou alors c'était l'inverse, c'était les gars qui lui couraient après, mais dans tous les cas, ça revenait plus ou moins au même. « Je l'ai forcé à rien. Si aujourd'hui il m'a choisi @Addison, c'est parce qu'il en a fini avec toi. » ça pouvait sonner un peu dur, mais au fond, j'avais l'impression que y'avait que ce genre de paroles pour le lui faire réaliser. « Ou du moins, de votre relation passée. » de l'intimité qu'ils avaient installé « Maintenant le choix il est à toi. Tu peux choisir de continuer à cultiver cette possessivité malsaine -car oui, tu peux dire ce que tu veux, tu la recherches aussi, cette exclusivité dans son regard- ou alors, tu peux choisir d'être heureuse pour lui. Et commencer à être toi-même heureuse. »

Des mots en suspend. Qui n’étaient pas forcément là pour entamer quelque chose. Mais bien sûr ça a cet effet. On devait s’en douter, qu’un jour on en arriverait là non ? « Je sais pas. » Je sais pas si je suis mieux pour lui que @Shadi. Je sais juste que ça marchait bien comme ça. La canette de coca qui chante attire mon regard alors qu’il commence à parler. Je peine à garder mon attention sur lui, mais c’est important alors je le fais. Premier uppercut. Et non il ne me voit pas. Ou bien il fantasme quelque chose de faux. Je ne suis pas comme mère nature et je ne cours après personne. Et si je quémande les regards d’un @Addison c’est parce que je l’aime tout simplement. « Je ne suis pas d’accord. Je ne cours après personne. Et puis si c’était le cas, ce serait pas un problème. C’était ça notre relation aussi. » Sans exclusivité, je n’avais donc pas à me sentir coupable de quoique ce soit. Second uppercut. Le choix. Je n’avais pas conscience qu’il devait choisir moi, je lui aurais jamais demandé de choisir en faite. « Tu crois vraiment ? Qu’il en a finit avec moi ? » Je questionne, sans émotion. De notre relation passé, de moi, peut importe les mots. Encore une connerie qui sort de sa bouche. Ça commence à faire beaucoup. Suis-je vraiment possessive ? Non. Pas du tout. Je ne l’ai jamais été. « Je suis déjà heureuse pour lui. » Qu’il ne dise pas le contraire. Mon regard tempête légèrement, alors que je pose mon bol sur le plan de travail. « Tu me voles ma reconstruction. » C’est dur ? Je sais pas, c’est juste la vérité je crois. « Je sais que c’est égoïste ce que je dis. » Je le sais. « Quand j’ai appris qu’il serais là dans le jeu, c’était juste la bonne nouvelle qu’il me fallait. J’ai besoin de lui moi. » Et je ne dis pas que lui n’en a pas besoin. « Je suis perdue sans lui et je suis pas d’accord sur le faite qu’il devait faire un choix. Je suis pas d’accord que tu lui demande l’exclusivité, je suis pas d’accord de plus avoir droit à lui, alors que j’ai besoin de lui. » Egoïste, je sais. « Et je ne suis pas possessive, tu ne pourrais pas avoir plus faux. Je l’aime oui, j’ai besoin de lui. Et tu me le voles. » C’est dit.

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