@violette

Impossible de s’habituer au froid. Elle a beau y mettre de l’effort - le minimum - elle déteste. Elle irait même jusqu’à dire qu’elle ne comprend pas comment des gens peuvent vivre avec une telle température, plusieurs fois par année. Ça va au-delà du cliché de la gentillesse et de politesse pour les Canadiens. En bonne Américaine, Riley est persuadée qu’ils sont juste complètement débiles. Mais bon, la beauté des lieux arrive tout de même à adoucir son amertume pour le temps glacial. Elle devait au moins visiter chaque endroit qu’avait à offrir Banff cette semaine, même si elle ne débordait pas de joie à l’idée. À ce point-ci, elle se laissait juste bercer, Riley. Elle aurait pensé que son élimination, puis l’arrivée imminente de la fin de l’aventure génèreraient une pointe d’angoisse au fond de son ventre. Mais elle se sent un peu dans forme de lâchée prise, face à son aventure. Elle sait qu’elle ne peut plus rien changer. Sans accès au monde extérieur, impossible de savoir si elle a grimpé l’échelle, ou si elle s’est fracassée la face contre terre. Anyway. C’est après-midi aux sources thermales qui remportent finalement le concours de l’activité de la journée. Elle a même décidé de s’y rendre seule, comme une independant woman. Qui n’a simplement trouvé personne dans l’immédiat pour l’accompagner. Tous occupés à soit s’envoyer en l’air ou simplement jouer les touristes. Ouais, il y a deux mood dans cette émission cette semaine. Vêtue de son plus petit bikini, absolument inapproprié pour la température, elle s’emmitoufle dans l’un des peignoirs, son regard accrochant sur les courbes d’une certaine personne qu’ils connaissaient tous par cœur après huit semaines à la voir déambuler dans son plus simple appareil. « Ah t’es là. » elle souffle à Violette, comme si elle était venue exactement ici pour la chercher. « J’en peu plus du froid, viens on va dans ce bassin-là. » elle pointe vers la gauche, trainant la jolie brune après avoir saisi sa main. Riley, elle s’élance pratiquement dans le bassin d’eau chaude, maudissant les trois secondes de congélation qu’elle s’était infligée le temps de se débarrasser de son peignoir et celui d’entrer dans l’eau. Elle regarde Violette la rejoindre, le léger sourire de la blonde s’invitant sur les traits de son visage. « Est-ce que t’es prête pour la fin ? » c’était un peu ce que tout le monde se demandait à présent. Mais Riley voulait bien connaitre les plans de celle qui parlait aux fées. « Tu regrettes comment ton aventure s’est déroulée ? Si tu pouvais changer quelque chose, tu le ferais ? » Violette, elle lui avait semblé tourmentée à quelques reprises. Elle espérait qu’elle allait partir d’ici avec la tête haute, à la fin.

En bonne fille du sud je suis plus apte a apprécier les paysages ensoleillés. Mais je suis également une fille de la montagne, et j’aime les valons, les amoncellements de neige et le froid qui mord la peau. Ici on a un cadre parfait. Et l’idée de passer de la fraicheur de l’extérieur à la chaleur d’une source thermale m’anime depuis quelques minutes alors que je couvre mon maillot de bain avec le peignoir le plus chaud que je pouvais trouver. Je glisse à l’extérieur, avec un sourire nébuleux quand le froid commence à me grignoter. La voix endormie de @Riley se fait entendre sur des mots qui laissent penser qu’elle me cherchait. Est-ce qu’elle me cherchait vraiment ? Moi je l’ai cherché dans un rêve une fois, mais impossible de l’atteindre. Je ne voyais que de temps est temps les reflets blonds gelés de ses cheveux. Et je tendais la main pour l’atteindre, en vain. « Je suis là. » Je lui murmure, heureuse de tomber sur la jolie californienne. « Le froid te va bien pourtant. » Reine des glaces, comme on en parlait la dernière fois. C’est aussi beau que ses yeux parsemés de pétales d’edelweiss. Mais je la suis vers la gauche et laisse tomber le peignoir en même temps qu’elle, pour me glisser dans l’eau chaude, laissant un frisson mourir sur mes lèvres. Je prends le temps, quand la californienne elle, s’élance pour ne pas rester trop longtemps mordue par le froid. « Oui je suis prête. » Je lui confie, en m’installant près d’elle le regard animé de mystère. « Je suis prête depuis le début. » Il n’y avait pas vraiment d’enjeu pour moi. Gagné ? Je n’y songeais pas. Je n’en voulais pas même. Depuis le premier jour j’étais prête à l’idée que ça pourrait être la fin. Les questions qui suivent me laissent pensive. Je crois que je porte mes regrets comme des bijoux, comme des saphirs pendus autour du cou. « Je regrettes @Gabriele. » En premier lieu. « Je regrette de m’être laissé avoir par le jeu des chroniques. Je regrette de ne pas avoir vécu plus de choses avec lui. Je regrette d’avoir laissé dire certaines choses sur moi, comme si ça n’avait pas d’importance. » J’énumère, sans réfléchir, je laisse les choses sortir comme des papillons à qui on ouvrirait la porte d’une cage. « Je regrette que toi et moi on ne soit pas allé plus loin qu’un baiser. » J’ajoute, mutine. C’est un regret que je peux gérer, parce qu’elle est belle quand elle s’abandonne un peu au contact de Mael. « Tu regrettes la demi-final ? » Je suppose, moi je la regrette pour elle en tout cas.