Il n'a pas de mal à imaginer le regard noir de sa mère alors qu'il termine de dresser son petit déjeuner et n'a rien fait pour @Walter assis de l'autre côté de l'ilot depuis quelques secondes. « Bonjour. » La politesse, même avec les sans abris. Au moins il s'était douché, c'était déjà ça, il était hors de question de rester dans la même pièce que lui s'il portait toujours sur lui l'odeur nauséabonde du prime. « Petit déjeuner? » Il demande, l'entrain au minimum même s'il fait des efforts. Sa tasse de café fumante et son bol de yaourt, granola et fruit désormais devant lui, il pourrait trouver la force de constituer un deuxième bol avec les restes plutôt que de les jeter. Il lui manquait un panneau j'ai faim et une main tendue mais le désespoir dans les yeux était le même. « Revenu pour un oscar? » Il y croyait pas vraiment à son grand jeu du maudit mais il fallait avouer qu'il avait poussé les choses à fond, il n'aurait jamais osé le full sdf Joaquin.

Cela fait donc maintenant deux jours que Walter a retrouvé un logement. Il peut enfin manger comme il veut, se doucher comme il veut, se torcher le cul correctement. Il n'en pouvait plus de sa galère, une dizaine de jours dehors lui avait paru être une éternité. Ici, il reprend un peu des couleurs, petit à petit, disons. En tout cas, il en profite pour bien se goinfrer, ce matin encore, même si il doit être dérangé par d'autres candidats, à savoir ici, @Joaquin. Un nouveau de OMB parait-il. Salut petit. répond-il en continuant de manger. Au moins Walter a repris goût à l'essentiel. Non, dîner. Comme tu vois je mange un bon steak frites. dit-il en montrant son café et ses tartines. Ouais là Walter redevient Walter et le prend un peu pour un con ce Joaquin. Et toi ? Dîner aussi à ce que je vois. Histoire de pousser le bouchon encore plus loin tiens. Il se met à sourire cependant à la nouvelle remarque de Joaquin. Petit, tu apprendras ici qu'il n'y a que des acteurs. De base la vie est un spectacle où chacun joue un rôle. Ici c'est encore plus vrai. Alors est-ce que tout ça était une mise en scène de Walter, etait-ce vrai. Walter leur laissera interpréter eux même. Dis moi ce que tu fais dans la vie, et je te dirai quel est ton rôle.

@Walter il était là depuis quoi? Une minute et il mangeait déjà? Il imagine que ça allait bien avec le personnage, de manger comme s'il n'y avait pas de lendemain. A huit heures du matin. C'était déduit de son salaire, les cinq kilos de nourriture qu'il allait manger par jour il espérait... Petit? Il le fixe du regard, les bras croisé, la hanche appuyé contre le bar. Petit? Il avait quoi, même pas dix ans de mois que lui et se faire prendre de haut par un sdf n'était vraiment pas comment il voulait débuter cette journée. Il attrape sa tasse, le regard fixé sur le brun, reculant un peu pour s'appuyer contre le plan de travail. Il y voyait les restes d'un personnage un tant soit peu charismatique, un qui avait au passage perdu toute crédibilité. « Viejo. » Il commence, s'il veut l'appeler petit il l’appellerait vieil homme, on sème ce que l'on récolte après tout. « On m'a appris à ne pas frapper un homme à terre. » Il porte sa tasse à ses lèvres et sirote tranquillement son café, comme si de rien n'était. « Mais je suis curieux de savoir comment tu t'es retrouvé à la rue? Du jour au lendemain ça semble... Improbable. » Il avait beau être une ordure, tout perdre d'un coup était assez peu plausible, pas de là à se retrouver à devoir inhaler un steak à huit heures du matin comme s'il découvrait les joies de la nourriture.

Walter se marre en mangeant son petit déjeuner. La remarque de @Joaquin le fait intérieurement rire. Bon il trouve ça tout à son honneur à l'espagnol, d'avoir cet etat d'esprit. Mais pour lui il y a deux raisons pourquoi sa phrase n'a aucune sens. Pourtant crois moi, les gens se priveraient pas de le faire avec toi. Ca, c'est le côté fataliste de Walter qui s'exprime. Déjà pour lui, on sait qu'il n'a pas la philosophie du bien et du mal. POur lui c'est du bullshit tout ça. Certes ça permet aux hommes de vivre ensemble, mais pour lui ça reste superficiel. La nature n'en a rien à foutre et dans une société anarchique, tu pourrais tuer librement sans que celle-ci ne te punisse. Alors pour Walter le bien et le mal n'existent pas. Parce qu'il croit qu'en ce qui est naturel. Vison très étroite, mais c'est sa vision. Puis tu me feras pas tomber plus bas. C'est la 2ème raison. Walter pourrait se faire insulter, frapper, humilier, qu'il ne broncherait pas. Parce qu'il n'a déjà plus rien. Qu'est-ce qui pourrait lui arriver de pire ? Il pourrait mourir demain, il s'en foutrait. Il n'a plus rien à perdre. C'est un désespéré. Et de son désespoir il pourra en faire une force. Il y a des féministes aux cheveux bleus qui ont décidé de squatter mon jardin, ma maison. Elles étaient à poil. C'était invivable d'avoir la gaule toute la journée, alors je me suis enfui. Puis bon le bruit toute la nuit tout ça. De toute façon, à peine on le reconnaissait dans la rue, on lui crachait dessus, et pas qu'au sens figuré.