Une invitation, ça ne se refuse pas, et il prends cette adage au pied de la lettre lorsque @Tiago lui propose de passer un moment en sa compagnie autour d’un bon verre d’alcool. Les deux sont colocataires de chambres, mais du lot, le français est sans doute celui que l’italien connait le moins. Ça leur permettra sans doute de passer outre les quelques familiarités d’usages et plonger dans le vif de la conversation. Ils ont prit la direction du bar, le bavardage naissant déjà entre eux. – Je te ferai un master class rien que pour toi, la prochaine fois, amico, qu’il lui promet, alors que l’autre se plaint (faussement) de n’avoir été invité dans leur petite soirée pizza de la semaine dernière. – Et tu pourras te vanter d’avoir appris du meilleur. Lui, évidemment. Il tape d'ailleurs sa poitrine avec fierté pour s’identifier comme ce dernier, un sourire Colgate apparaissant sur ses lèvres, un peu trop exagéré. C’était là une parfaite représentation de cette fanfaronnade éhontée. Alors que son camarade se pose derrière le comptoir, Manolo en profite pour s’installer sur l’un des tabourets qui y fait face. – J’suis né ici. Mes grands-parents ont immigré aux États-Unis quand mon padre avait dix ou onze ans. Ils sont originaires de La Toscana. Certaines branches de sa famille éloignée y vivaient toujours, d’ailleurs, ainsi qu’une de ses tantes, qui étaient retournée au pays après être tombée amoureuse d’un toscan lors de vacances estivales. – T’es de Paris, toi, no? Enfin, c’est ce qu’il est parvenu à retenir de son profil. Encore heureux qu’il soit parvenu à se souvenir de quoi que ce soit, tant le flot d’information avait été constant, lors de leur première soirée ici. Loin d’être difficile sur l’alcool, l’italien ne perdit pas de temps à se laisser convaincre par le cuba libre de Tiago. – Servez-moi donc votre spécialité, Segnore.