La vue est tout bonnement splendide, la tentation bien trop grande après une telle ascension pour ne pas avoir envie de se jeter du dessus de la falaise pour rejoindre ce bassin naturel que j’estime suffisamment profond pour accueillir ce genre de folies. Je me suis séparé de l’ensemble de mes vêtements avant de grimper ici, uniquement vêtu d’un short de bain qui fait amplement l’affaire avec une telle température. L’air est étouffant, parfois même moite et je déteste cette sensation qu’il laisse sur ma peau. Je m’avance de quelques pas, les pieds bientôt amenés à flirter avec un vide qui fascine et attire. Une sensation grisante de danger et de liberté qui donne envie de se lancer, de plonger tête la première sans réfléchir seulement… Seulement je ne suis pas du genre à prendre des risques bêtement, pas même pour favoriser une adrénaline qui grimpe en flèche dans ces moments-là et te donne l’impression d’être vivant, tout simplement. Respirer la joie de vivre, la vie, tout court, c’est mon seul et unique objectif cette semaine, j’en ai désespérément besoin pour retrouver mon énergie sans avoir à forcer le trait constamment, sans avoir à lutter contre moi-même. Ainsi face au vide, je ne pense plus à rien jusqu’à ce que l’hésitation prenne le dessus et me pousse à reculer d’un petit mètre, prudent. J’entends au loin des brindilles craquer et apparaitre la frimousse d’un Alcide qui me repère dans le même temps. « J’hésite à me lancer… J’ai peur de me faire mal à l’atterrissage. J’ai cru comprendre que l’eau était suffisamment profonde en bas mais… Je ne sais pas… Je me méfie ! » Je ne tiens pas à finir la journée aux urgences, contrait à l’abandon, à cause d’une horrible fracture ou pire encore. « Tu viens te baigner avec moi en bas ? On redescend ? » Je propose, un sourire ne tardant pas à étirer mes traits en une moue joueuse. « Le dernier arrivé est OBLIGÉ DE FAIRE TOUT CE QUE L’AUTRE DEMANDE TOUTE LA SEMAINE ! » Pourquoi pas, hein ? Je m’élance sans perdre une seconde, en retard de quelques secondes à en juger par la distance avec laquelle nous communiquons depuis tout à l’heure.

Il ne s'attendait pas particulière à trouver @Apollon, tout seul, dans un tel endroit. Il faut dire que depuis le dernier prime, la fin de la relation entre les deux anciens candidats était dans toutes les bouches. C'est assez fou quand on y pense, le sicilien ne se serait jamais imaginé les voir se séparer. Plus fou encore, c'est comme si ce nouveau rebondissement avait affecté l'atmosphère générale. @Apollon et @Goliath tristes, ça donne une aventure tout de suite moins gay, sans mauvais jeu de mot. Il tente un sourire chaleureux quand il est découvert par le coiffeur qui lui fait par de son hésitation quant à se jeter dans le vide. Alcide s'approche du rebord et un simple coup d’œil vers le bas lui suffit à estimer que lui, n'oserait pas dans tous les cas. Ça doit se voir sur sa tête parce que l'autre abandonne tout de suite l'idée et propose de descendre se baigner. Mais j'ai pas- Il entame à peine sa phrase qu'@Apollon se rue vers le bas du bassin en criant les promesses d'un gage dont tu aimerais te passer. Alcide perds quelques secondes de plus à laisser l'information lui arriver au cerveau avant de taper un sprint à son tour et se jeter dans l'eau sans réfléchir. Il réussit tout de même à rattraper le brun, mais celui-ci avait déjà touché l'eau quand le sicilien s'était élancé en l'air. Il secoue un peu ses cheveux une fois remonté à la surface et termine enfin sa phrase. ... le maillot de bain. J'ai pas le maillot de bain ! Il réalise en même temps alors que ses vêtements sont plus que trempés.

Je pèse très rapidement le pour et le contre, désireux d’effectuer un mouvement vers l’avant ou l’arrière incessamment sous peu afin d’éviter de perdre du temps. Le temps, c’est de l’argent. De la thune et des hésitations, des réserves qui se traduisent toujours par des regrets quoiqu’il arrive et j’ai déjà bien assez donné avec ces derniers cette semaine. Ce n’est pas quelque chose que je suis habitué à ressentir, plutôt branché par le futur et par les leçons à tirer des actes manqués. Je ne regrette jamais rien, persuadé qu’il faut plutôt s’assurer de rectifier ses erreurs en cas de besoin plutôt que de les méditer sans rien faire, au risque d’acquérir une certaine aigreur dans le processus. Je suis interrompu en plein milieu de ce débat intérieur qui ne veut plus à grand-chose par un Alcide qui m’adresse un sourire chaleureux qui fait du bien, qui réchauffe la peau et le cœur, un garçon qui s’aventure auprès de moi pour se faire une idée des conditions qui motiveront d’ici peu une réponse sous la forme d’une prise de position. Il a cette grimace qu’il pourrait être aisé de ne pas percevoir sans l’observer comme je le fais et ses expressions corporelles suffisent à me dissuader de m’élancer sans réfléchir. Le danger attendra, je n’ai plus spécialement envie de repousser mes limites maintenant qu’il est là, prêt à me divertir, à me changer les idées. J’aimerais qu’il danse pour qu’une énergie incroyable jaillisse à nouveau en moi, qu’il soit le petit détail qui chamboule toute une situation pour le meilleur mais je ne crois pas que les choses soient aussi simples que cela. À défaut, j’opte pour un défi et un prix qu’il pourrait être intéressant d’utiliser à tort et à travers tout au long de la semaine à venir. Une course poursuite intense, énergivore, qui se termine en un saut à peine maitrisé dans l’eau. Une demi-seconde à peine de distance qui se traduit par une victoire de ma part et un sourire victorieux sur mes lèvres dès que nous remontons tous les deux à la surface, trempés. « Tu devrais plutôt t’inquiéter de ne rien avoir à te mettre sur le dos pour te réchauffer à présent ! » Je m’élance à la nage pour le rejoindre et observer l’étendue des dégâts. « Tu devrais peut-être étendre tes vêtements là-bas, sur le rocher en plein soleil. D’ici à ce qu’on s’en aille, ils seront peut-être secs ! » Et comme pour le motiver à considérer l’option fraichement présentée, je déboutonne les trois boutons de son polo, les prunelles rivées sur lui, sans le moindre bruit pour venir me perturber ou m’interrompre. « Je suis serviable même si tu as perdu, trop bon pour ce monde ! » Une remarque pour lui signifier que je n’ai pas oublié ce que cela veut dire. Monsieur sera donc à mon service toute la semaine.

Il remarque avec amusement le sourire victorieux sur le visage de l'ancien finaliste qui s'essaye à donner de conseils au sicilien comme pour se faire pardonner sa victoire qu'il ne doit qu'à la ruse. Vu la chaleur de ce pays, je ne m'inquiète pas du tout. Il n'a pas non plus l'intention de resté ici jusqu'à la nuit tombée, donc il ne devrait pas avoir à se soucier de la petite brise de fraîcheur nocturne. @Apollon se rapproche tout de même dans l'intention de l'aider, du moins c'est ce qu'il dit. Alcide hausse un sourcil lorsqu'il se fait nonchalamment désaper par l'américain. C'est commun dans ton pays ce genre de famila- de familai- cazzo ! De toucher tout le temps ? Il finit par arriver à dire ce qu'il avait à l'esprit, en réaction aux mains sur lui tout en ayant toujours en mémoire la manière dont les candidats s'étaient permis de piocher dans son pop-corn au prime ou encore Apollon d'ailleurs qui lui avait pris la main pour l'emmener danser. J'ai seulement perdu parce que tu as triché. Il lui fait remarquer en s'éloignant pour déposer ses vêtements sur le fameux rocher.

Je suis le premier à bondir à l’eau au terme d’une course acharnée qui, pourtant, n’était clairement pas gagnée d’avance puisqu’il était un peu plus proche de notre objectif que moi sur cette pente délicate. Je suis surpris qu’il n’existe aucun véritable sentier balisé, il aurait pu être très dangereux de courir comme nous l’avons fait en prenant soin de slalomer plus ou moins précisément entre les rochers, les rondins de bois et les différents arbres. Nous arrivons indemnes jusqu’au bassin, comblés par la fraicheur d’une eau qui contraste avec tout le reste. Le climat martiniquais est plutôt humide et étouffant, encore plus après un effort certes bref, mais intense malgré tout. Je me tourne vers lui et apprécie le goût prononcé de cette victoire qui infuse et fait s’étirer mes lèvres en un large sourire nettement plus taquin qu’arrogant, en réalité. « Tu es donc à mon service toute la semaine, c’est ça ? On va commencer par un petit quelque chose de très simple, facile à réaliser… Disons… Un post à mon honneur sur ton RS… Tu sais, pour que je puisse me remémorer à la fin de l’aventure ô combien tu me portes dans ton cœur ! » Je lui tire la langue, d’humeur à saisir cette opportunité afin de l’embêter un petit peu. Je n’ai de toute manière aucun service à lui quémander au premier degré, de quoi pourrais-je bien avoir besoin ici ? Si ce n’est d’une personne avec qui plaisanter et me vider la tête après une semaine vraiment pourrie. Ses vêtements sont trempés après le plongeon qu’il vient de faire, pas de quoi s’inquiéter pour autant, comme il le souligne à juste titre en mentionnant la chaleur ambiante. Loin de vouloir le laisser en galère avec des vêtements qui épousent ses formes à la perfection, effet collant mouillé oblige, je me rapproche pour pouvoir déboutonner les boutons de son polo, très amusé par sa réaction et les mots qu’il peine à trouver. « Familiarité ? » Je crois que c’est ce qu’il voulait dire au début. Je garde les yeux rivés sur lui, sans bouger, relâchant le col de son polo dans la foulée. « Je suis très tactile, c’est quelque chose de naturel chez moi. Je m’exprime plus facilement avec les gestes qu’avec les mots. En revanche, si tu n’es pas à l’aise avec cela… Avec moi tout court, n’hésite surtout pas à me le dire, que je puisse adapter ma posture et ne pas te paraitre irrespectueux ou envahissant ! » Je suis très à l’écoute des autres, et cela passe essentiellement par la communication, qu’elle soit verbale ou non. Je recule de quelques pas pour accompagner plus explicitement mes propos et détourne le regard lorsqu’il commence à se déshabiller pour ne pas profiter à tort de la vue qu’il m’offre malgré lui… Ce n’est pourtant pas l’envie qui me manque parce qu’il est très beau, mais je sais me tenir. « Comment ça, j’ai triché ? Tu avais de l’avance sur moi au début mon petit gars ! Ce n’est pas de ma faute si ton endurance laisse à désirer ! » Interpeler par la provocation, encore et toujours. C’est quelque chose que j’adore faire, mais je pense qu’il l’a déjà compris.

Le sicilien n'est absolument pas emballé par l'idée d'être au service de quiconque, même pour jouer. Faut dire qu'il a beau faire confiance au coiffeur, il a surtout très peur du genre de choses farfelues que celui-ci pour lui demander. Il n'a aucune intention de sortir une planche de Ouija à minuit ou ce genre de passe-temps étrange qu'il semblait avoir dans la première saison. @Apollon réclame seulement un post en son honneur sur le réseau social et Alcide respire de nouveau. C'est faisable. Il répond avec soulagement. Évidemment le coiffeur en fait des tonnes même pour formuler sa demande, ça lui arrache un sourire. Il a l'impression de voir un enfant dans le corps d'un adulte. David dans le corps de Goliath. Il ne se trouve pas tellement plus mature, surtout quant on sait son affinité pour les jeux-vidéos quand il ne sont pas de société. Les troubles linguistiques d'Alcide semblent également amuser l'américain qui ne se prive pas de le corriger avant de se lancer dans une tentative d'explication. Oui, ça. Répond simplement le sicilien en haussant les épaules en guise de réponse au reste de sa tirade. Il n'est pas particulièrement dérangé par sa proximité, c'est davantage quelque chose auquel il n'est pas habitué. Il se défait de ses vêtements trempés mais tient tout de même à garder son caleçon, il lui a déjà offert suffisamment de son anatomie lorsqu'il se sont croisés dans la salle de bain. Ni une, ni deux et @Apollon se prend le polo mouillé dans le visage par un Alcide très fier de son lancé. Tu ne dis que les bêtises ! Il sait parfaitement qu'il a triché, de manière plutôt habile qui plus est. Tu es un Serpentard en fait.

Je ne me risquerais jamais à abuser d’un défi que j’ai initié sans véritablement lui laisser le choix de donner suite – ou non – à ce dernier. Je me suis élancé à une telle vitesse pour le battre à cette course à pied qu’il aurait très bien pu vouloir s’exprimer à ce sujet, manifester son mécontentement sans parvenir à trouver le moment opportun pour s’exécuter. Si la semaine est encore longue et devrait me permettre de régulièrement me rappeler à sa mémoire, j’opte pour une première approche très légère en lui proposant de publier un cliché sur les réseaux sociaux avec, en guise de cerise sur le gâteau, une manifestation de son appréciation vis-à-vis de ma personne. Je ne sais pas s’il en est à penser ce genre de choses de moi, j’ignore même s’il me porte ne serait-ce qu’un peu dans son cœur, mais je sais qu’il trouvera en lui la force de se montrer convaincant dans tous les cas. Alcide semble plutôt partant, paré à réaliser ce premier vœu et un sourire satisfait se dessine très logiquement en conséquence sur mes lèvres. « Génial, même si l’enthousiasme est clairement à revoir ! » Je m’en offusquerais bien, mais j’ai les yeux rivés sur lui qui se déshabille de la sorte, beau comme un Dieu, et j’oublie brièvement tout ce que je voulais dire. Surement des conneries, comme d’habitude. À la place, j’opte sur l’ensemble de la concentration que je peux mobiliser pour détourner le regard et vaquer à d’autres occupations, nager, par exemple, puis m’indigner de ce polo que je reçois en pleine figure. « Et c’est moi le vil personnage ici ? » Je fronce les sourcils et l’observe de mon petit air boudeur que je suppose plus mignon que véritablement agacé mais bon… On fait avec les moyens du bord. « Serpentard, jamais ! Je ne suis pas sûr que le blond m’irait au teint, qui plus est… Ni même l’absence de nez… Non, moi j’suis plutôt Poufsouffle à en juger par les nombreux tests que j’ai réalisé sur le sujet ! Et toi, c’est quoi ta maison d’abord ? Serdaigle ? » Je le laisse à nouveau se rapprocher du bord et commence à l’asperger. « Je vais t’en foutre des bêtises, moi ! »