@rachel

Samedi soir, Rachel et Sasha s'était toutes les deux fait happer par Megan et sa proposition d'after du prime. ça avait interrompu leur conversation, reporté le projet de se poser autour d'un verre ou deux ou trois et, finalement, mis fin à un drôle de moment entre elles. Le genre que Sasha ne pensait pas provoquer en lui lançant simplement une pick up line un peu nulle au milieu d'une foule de gens à faire de même. Mais pour autant, elle n'avait pas oublié, Sasha, c'était encore palpitant dans sa mémoire, cette proposition de Rachel laissée en suspens. Elle avait laissé un peu de temps s'écouler, puis elle avait fini par l'inviter à passer du temps avec elle, dans la cour intérieure. Sans arrière pensée particulière, sans but de mise au point, de grande conversation ultra deep de cœurs à vif. Juste parce qu'au fond, elle aime beaucoup Rachel en tant que personne et qu'elle fait partie de résidents avec qui elle accroche. Simplement. La québécoise, elle est déjà installée dans la cour, quand Sasha arrive chargée de vin et de deux verres, le tout précairement coincé entre ses doigts et ses bras. « Ce soir c'est vin, comme chez moi » elle roucoule, en désignant les deux bouteilles qu'elle avait dénichées au supermarché, après avoir disséqué les provenances, années et bouchons. C'est une française, Sasha, le vin c'est important et, si elle pouvait sans problème se bourrer la gueule sur de la piquette avec ses copines sur un canapé ou un trottoir, elle se devait aussi de jouer la pro à l'internationale. Ridicule, puisque tout ce qu'elle sait, elle le tient de sa coloc qui a suivi des cours d'œnologie un an plus tôt.  « Plutôt rouge ou blanc ? » Elle savait pas, alors dans le doute, elle a pris les deux. Elle a envisagé le rosé, aussi, pendant une seconde, puis elle s'est dit que Rachel, ça ne devait pas être le genre à boire du rosé. Au pire, elle lui tapera sa meilleure comédie et fera un mélange de blanc et rouge et bam. « On s'est réuni en comité très sélect avec Daisy, Mathis et Lolo. On a élu ces deux-là les meilleurs vins du supermarché » elle s'amuse en soufflant un rire de môme. Titre hyper glorieux, quand même. « J'ai piqué les bouteilles de leur réserve perso » elle fait mine de la mettre dans la confidence. Foutus français, qui voulaient tout garder pour eux. Elle se pose sur une chaise près de Rachel, Sasha, en s'employant à débouchonner une bouteille pour lui servir une verre. Puis un de rouge, pour elle. « Je repensais au prime » elle expire, par dessus son verre de rouge. Alors que pas du tout. Elle y repensait très peu avant de se retrouver là, maintenant, face à Rachel. C'est pas vraiment le genre à cogiter, Sasha, assez étonnamment. Elle vit beaucoup trop dans le présent. Ce qui ne s'ancre pas dans sa réalité actuelle immédiate perd de sa tangibilité. ça s'envole comme un ballon de baudruche gonflé à l'hélium dont on ne tiendrait pas la ficelle. Puis, parfois, un beau jour, quelqu'un retombait dessus. « Quand je t'ai dit que je te trouvais inspirante, tu n'avais pas l'air convaincue. » C'était une affirmation mais qui n'avait pas vocation à se suffire à elle-même. Ce qu'elle voulait, Sasha, c'était surtout qu'elle lui dise pourquoi.

L’invitation de Sasha tombait à point. Si ce n’était pas venu de la française, c’était Rachel qui aurait demandé un rendez-vous d’une soirée pour renouer avec l’instant interrompu du dernier prime. C’était pas plus mal qu’elles aient passé la soirée en petit groupe, comme si c’était mieux de se distancer des émotions vives du moment. Après tout, c’était un drôle d’endroit qu’un plateau de prime pour y avoir une réelle conversation, quand tout bourdonne autour à coup de drama, de chroniques et d’activités d’équipes. Donc mardi soir, dans la cour intérieure, ça sonnait déjà mieux pour Rachel. Encore plus lorsqu’elle découvre que la bleue ne se pointe pas les mains vides. « C’est merveilleux, madame! » elle s’exclame avec une tentative d’accent français qui déraille plus qu’autre chose. La Malbaie à Paris, ça ne sonne pas aussi bien qu’elle ne l’imaginait dans sa tête. La faute de l’héritage de l’accent de la Côte-Nord que son père lui a légué. L’ironie du mot madame se faisant ressentir alors que Sasha a quelques années de moins qu’elle. « C’est quoi le dicton ? Blanc sur rouge : rien ne bouge. Rouge sur blanc : tout fout le camp ? » elle demande comme si la réponse aurait une influence sur sa décision. C’était tellement le genre de chose qu’elle entendait sa mère dire dans des réunions familiales, alors qu’elle en était déjà à sa quatrième coupe de la soirée. Comme si ça faisait une différence à ce point-là. Une femme attachante, cette Nicole. « Anyway, je suis plutôt rouge. » elle conclut avant de tendre la coupe en sa direction, souriant doucement au son du rire de Sasha qui lui raconte cette histoire de club sélect du vino. « J’aurais pu me sentir offusqué de ne pas avoir été invité dans la sélection, mais après, ce n’est pas comme si je m’y connaissais réellement. » elle ne fait pas partie de ses québécois, en grande partie montréalais, qui marquait leurs obsessions pour les vins orange, bios, nature, de haute qualité, blablabla. Un peu trop bobo bourgeois du Plateau pour elle. Rachel, elle prenait toujours la recommandation que lui faisait le gars de la SAQ, comme s’il connaissait mieux sa pastille de goût qu’elle. Elle se laisse retomber sur sa chaise, sa coupe un peu en l’air avant de venir retirer la capuche de son hoodie sur sa tête et vriller le regard en direction de Sasha lorsqu’elle mentionne le prime. Rachel n’avait même pas l’intention de revenir sur le sujet pour le coup, préférant continuer à naviguer dans cette recherche de connaissance et d’appréciation de l’autre. Après, elle comprend où elle veut en venir, et c’était vrai que maintenant qu’elle y réfléchissait, elle s’était trahie elle-même avec sa réaction face au compliment qu’elle lui avait offerte. « Hm. » pour seule réaction, avant de prendre une nouvelle gorgée pour étirer le temps, et la bonne réponse à offrir. « Je crois que c’est plutôt une question de perspectives. » plus que le simple fait qu’elle n’était pas convaincue de ce qu’elle représentait. « En fait, je crois que t’as trouvé le mot qui m’a souvent représenté, autant dans le passé que dans le présent. Mais j’ai juste l’impression que c’est trop gros, comme mot » Être inspirant, ça vient avec une tonne de responsabilités qui peuvent être overwhelming dans l’ensemble. « Je suis quand même assez exigeante envers moi-même. » Et finalement, ce poids qu’elle se met sur les épaules l’embrouille parfois plus qu’il ne l’aide. « J’aime plus me dire que je m’imbrique dans une situation, un moment, un mouvement, pour essayer de faire avancer les choses. Ça fait du sens? » Surement pas. Elle n’est pas fermée à ce que Sasha lui pose plus de questions, comme elle ne dirait pas qu’elle est douée pour parler d’elle-même et de ce qu’elle inspire par le fait même. « T’es toujours resté à Paris? » elle finit par changer complètement de sujet, comme si elle trouvait que de plonger dans l’univers de Sasha était bien plus intéressant.

Elle se marre Sasha, et écarte un bras, l'autre sous son ventre, dans une belle courbette exagérément exagérée quand Rachel s'essaie à l'accent purement franchouille si éloigné de son accent québécois à elle. Elle ne tentera même pas le coup, de son côté, parce qu'elle est si nulle en accents et imitations que ça finirait en carnage même pas drôle. Plutôt, elle se pose face à la jaune. « Il vaut mieux quoi, que rien ne bouge ou que tout foute le camp ? » elle soupèse en plissant le nez sous le poids de la décision et en inspectant tour à tour les deux bouteilles, pas certaine de ce dans quoi elle veut s'embarquer. Non, en fait, elle sait parfaitement que ce qu'elle préférerait des deux, si bien qu'elle garde en main la bouteille de rouge. Sasha, elle devient complètement dingue dès que le monde se complait un peu trop dans un état d'inertie qui lui donne la sensation d'être la seule à tourner encore en rond. Elle sert Rachel, puis remplit son verre, avant de trinquer avec un sourire. « Et moi je sais pas pourquoi ils m'ont invitée parce que je prends toujours la bouteille la moins chère » elle se marre. Sasha, c'est le cliché de la nana avec sa pote, accroupies dans le rayon du vin, avec tout leur bordel, leurs chips, humus et bières dans les mains, son sac qui traine à terre, à comparer les étiquettes pour faire razzia sur la bouteille la plus cheap et en acheter quatre plutôt que deux. « On n'a plus qu'à tous les goûter et faire notre contre classement de la lose » elle s'amuse. Les rebelles du vin. Team piquette de fin de soirée. Sasha, elle se love contre le dossier de son fauteuil, ses genoux remontés contre sa poitrine et son verre à la main, et elle prend une seconde pour simplement profiter de l'atmosphère. Puis sans trop savoir pourquoi, elle reparle du prime. Pas vraiment pour reparler du prime en soi, mais parce qu'un truc qu'elle a perçu chez Rachel l'a interpellée et que ça la rend curieuse. Elle aime bien cette entrée en matière, parce que ça a l'air d'être un truc important dans sa vie, à Rachel. Alors elle lui laisse le temps de parler, de chercher et trouver les mots, puis expliquer. Sasha, elle comprend surtout là où a eu lieu la fracture et ça lui donne presque envie de sourire quand elle se rend compte qu'elle est principalement sémantique. « Tu as plus vocation à faire les choses  ton rythme, en faisant partie d'un mouvement utile et un effort collectif que d'être réellement une figure unique de changement » elle tente de résumer selon ce qu'elle a compris de sa façon de fonctionner, à Rachel. Elle se voit participer à un tout, devenir à plusieurs un outil plus qu'une leadeuse. « C'est drôlement sain comme façon de penser » elle sourit. Sasha, c'est pas le genre à tenir des discours à la : tous pourris, mais elle a aussi toujours trouvé qu'il fallait beaucoup de narcissisme pour se voir érigé en étendard d'une cause. Ceux qui le cherchent volontairement, en tout cas. Et oui, peut-être que ça sert une cause, et donc que ça n'a pas tant d'importance que ça, finalement, mais elle a jamais été très à l'aise avec l'idée d'idolâtrer une identité non plus. « Je voulais pas te mettre la pression » elle finit par souffler pour conclure ce qui s'était passé sur le prime. « Si ça peut donner un peu moins de poids à ce que j'ai dit, moi je pensais surtout au fait que tu m'inspires quelque chose de positif, comme un endroit m'inspirerait, un livre ou un film » elle sourit. C'était surtout son esprit créatif et rêveur, bien plus que militant, qui parlait, sur le moment, en relevant... ses bonnes vibes ? un feeling ? une ambiance que Rachel a et qui lui plait, comme c'est aussi le cas pour d'autres ici ? La réalité, c'est que oui, Sasha, elle a tendance à idéaliser par mal certaines personnes en les catapultant direct dans son petit film perso, ou dans des atmosphères de film ou de bouquin qu'elle aime, mais en général ça s'évanouit vite quand elle apprend à réellement les connaitre. « Et ça, c'est ce que j'ai moi dans la tête, pas vrai ? » elle ajoute avec son regard malicieux. Sous entendu : ça n'a aucun impact sur comment tu dois être ou réagir, comment tu dois te comporter ou répondre à mes attentes. C'est juste là parce que Rachel est comme elle est, rien de plus. C'est finalement plus Sasha qui est inspirée par Rachel que Rachel qui inspire Sasha. La différence, elle est de taille. « Et puis, si les gens te trouvent inspirante, c'est entre eux et eux aussi au final, c'est pas vraiment ton problème. » elle ajoute avec son beau sourire chaleureux en reposant un pied par terre et en enroulant un bras autour de son genou relevé, le verre aux lèvres. Elle doit pas se sentir responsable des gens sous prétexte qu'ils ont une idée d'elle. Sinon, c'est à ne plus s'en sortir. Au même titre que t'as pas à modifier ton apparence pour plaire, tu n'as pas à te mettre la pression, personnality wise, pour correspondre aux attentes des gens. Elle dérive, Rachel, et Sasha prend volontiers la porte de sortie qu'elle lui ouvre. Son but, c'est pas de la mettre mal à l'aise. « J'ai fait quelques mois d'échange à Berlin quand j'étais à l'école » elle répond avec ses petits airs de chat, installée sur son siège. « C'était la première fois que j'habitais ailleurs qu'à Paris, j'ai sauté sur l'occasion pour me sentir moins coupable d'aimer trop ma ville » elle plaisante mais c'est vraiment pas si loin de la réalité. Sasha, c'est la parisienne type, elle râle sur tout ce qui constitue Paris quand elle y est, mais dès qu'elle y est plus, elle est en manque. Elle est dans ce paradoxe constant où elle se voit pas du tout vivre ailleurs, tout en rêvant constamment de vivre ailleurs. « Je rêverais de voir le monde, tout plaquer du jour au lendemain pour quelqu'un ou quelque chose, jamais jeter un regard en arrière » elle rêve tout haut en balançant une main devant son visage, guidée par son imagination, tout en s'accrochant de toutes ses forces à son verre pour pas perdre pied. « T'as déjà fait un voyage qui t'a vraiment bouleversée ? » elle demande à Rachel, avide de ce genre d'histoires.

« Je déteste quand rien ne bouge. » elle s’énonce sans trop y réfléchir comme s’il s’agissait d’une évidence. « Donc par défaut, tout doit foutre le camp, Sasha. J’en ai bien peur. » Peur de quoi? Peur de rien, en fait. Ça lui allait bien cette sensation de laisser-aller qui s’emparait du moment, avec la française qui leur servait ce premier verre de vin d’une série de plusieurs, elle en avait maintenant la certitude. Son rire s’harmonise à celui de Sasha lorsqu’elle lui parle de ses préférences en vin, ayant elle-même une philosophie assez similaire. « Same. En même temps, qu’est-ce que ça donne de claquer 50 balles dans une bouteille de vin, quand à la fin le résultat est toujours le même? » Pompette à différents degrés. Oui, oui, le mal de crâne peut être moindre selon la qualité, mais ça reste un détail. Puis c’est bon, ce n’est pas non plus comme si Rachel se dévissait la tête à tous les soirs. Elle avait l’impression d’avoir passé cet âge. Bien qu’ici, le casting plutôt jeune lui donne franchement l’impression de retourner quelques années en arrière. « J’accepte de faire partie de ton club des losers du vino. » elle affirme, avant d’ajouter en souriant « On retravaillera le nom. » Ce n’est pas assez accrocheur, bien que plutôt révélateur dans sa forme. Le marketing n’a jamais été sa force. Rachel, elle est plus dans les procédés organisationnels. L’opérationnelle des choses. Et cette façon de l’identifier à quoi que ce soit d’inspirant comme Sasha lui avait fait remarquer lors du dernier prime, et encore maintenant, à vouloir comprendre sa réaction. Et bien que Rachel n’était pas la meilleure personne pour faire preuve d’introspection, ça ne lui dérangeait pas d’élaborer sur le sujet, autant qu’elle en était capable de le faire. « Oui, c’est un peu ça. Dans l’ensemble, j’ai toujours aimé être l’instigatrice de changements autour de moi, parce que j’arrive pas à rester passive face à quelque chose qui me semble injuste ou qui vient percuter mes valeurs. » et c’était presque un euphémisme de le présenter de cette façon. Rachel, elle avait tout de cette fille chill et cool vue de l’extérieur, mais un rien ne pouvait l’enflammer. « Donc si j’ai à prendre le rôle de leader pour que ça se passe, je le fais. Sinon, je suis la personne qui va suivre et apporter du soutien. » comme elle l’avait fait chez les jaunes lorsque Naveen c’était porté volontaire pour être chef de l’équipe et qu’elle lui avait donné son vote de confiance à 100%. C’était peut-être sain comme façon de penser, comme le lui faisait remarquer Sasha, mais elle ne pouvait pas dire qu’elle avait toujours vu les choses de cette façon. Elle avait maturé, avec les années, pour en venir à saisir comment elle se sentait et comment elle voulait évoluer en société et en tant qu’être humain. « T’inquiètes, je ne l’ai pas vu comme une réelle pression. » elle tente de rassurer, en essayant elle-même de comprendre pourquoi elle avait eu une telle réaction. La soirée au complet avait été bercée d’une drôle d’émotion pour Rachel, à commencer par le départ de Sanjay qui l’avait affecté. « Si c’est positif, je veux bien qu’on continue à s’inspirer mutuellement. » elle ajoute doucement, de façon à accepter le compliment et le projeter dans le développement de leur relation. Sasha aussi, dans sa façon d’être et de graviter autour des gens apportait une touche d’inspiration indéniable qui avait fait en sorte que Rachel avait tout de suite été attirée vers elle. Pour ce qui est des autres, et la perception qu’ils ont d’elle, Sasha a absolument raison. « I drink to that. » elle vient trinquer à nouveau « Pas pire, la sélection du rouge, quand même. » elle ajoute, complice, comme si elle était une grande analyste. La bouteille de vin qui se vidait a vu d’œil depuis quelques minutes. Rachel décide de changer de sujet, parce qu’elle trouve qu’elles ont assez parlé d’elle pour ce soir. Elle se redresse pour l’écouter parler de ses aventures à Berlin, la main sur la bouteille pour remplir à nouveau leurs verres. « Et ça a fonctionné? T’as aimé Berlin ou ça t’a simplement fait aimer encore plus Paris. » C’était drôle à quel point l’environnement dans lequel on évoluait donnait une perspective complètement différente sur l’inconnu et les autres destinations dans le monde. Rachel n’avait jamais mis un pied en Europe de sa vie. Ça l’attirait, elle se disait qu’un jour elle irait. Ça la faisait rêver, mais sur ce point, elle pouvait comprendre qu’il n’y avait rien comme la maison. « Je n’ai jamais été en Europe. » elle glisse l’info, comme ça se prête à la conversation. D’un hochement de tête, elle approuve, et comprend exactement ce qu’elle veut dire. Tout laisser derrière, partir sans regarder en arrière. « Un voyage au Mexique où j’ai bu beaucoup trop de tequila et qui a bouleversé mon foie, ça compte? » elle demande à la blague en rigolant faiblement avant de reprendre son sérieux. « Mais oui, j’ai fait ce genre de voyage. À la fin de mes années universitaires, j’étais un peu perdue. Je ne savais pas trop quoi faire de ma vie, même si j’avais mon diplôme en poche. J’ai décidé de partir dans l’Ouest canadien, me disant que c’était juste pour quelques mois, un hiver. À faire du snow et juste décrocher parce que j’en avais besoin. Puis j’ai fait des rencontres, dont Kelsey, et ça a un peu changé ma vie. » elle n’avait pas quitté le Québec pour quelqu’un, mais c’était cette rencontre qui avait fait en sorte qu’elle avait passé plus de quatre années là-bas. « On a décidé de se lancer en affaires, mais après quelques années, c’est le couple qui n’a plus fonctionné. Et je m’ennuyais de ma famille, je me sentais un coupable de m’être exilée de la sorte, même si on était resté en contact. » Elle résume la situation du mieux qu’elle le peut, en omettant quelques détails importants au passage. « Bref. C’est un gros chapitre de ma vie, que je ne regrette aucunement. » On lui demanderait de prendre la décision à nouveau demain, et elle ferait la même chose.