tu t'endormiras pas immédiatement ce soir non plus, tu sais pas trop à quoi elles sont dues tes insomnies. sans cette histoire de blackout qui te fout davantage les jetons que ce que tu veux bien avouer. ce soir tu t'arrêtes pas à la cuisine ou du moins ce sera qu'un premier arrêt histoire de t'approvisionner de quelques conneries à grignoter avant de foncer vers le garage. t'as brièvement entendu parler de l'endroit, tu sais ça regorge de babioles et d'outils. t'as pas nécessairement envie de mettre à retaper une bagnole, beaucoup trop cliché du mec blanc hétéro de base dans les films. tu sais pas trop, tu trouves de la distraction là où tu peux. tu ramasses quatre-cinq bouts de quincaillerie et t'essayes de faire de l'art abstrait. t'entends du bruit dans ton dos, tu paniques mais tu fais genre t'es concentré, peu importe qui c'est t'es déjà prêt brandir le pistolet à colle ou le tournevis. tu jettes un coup discrètement et tu te détends quand tu vois que c'est @vicente. tu dors pas toi ? tu demandes avec un petit sourire, t'es à peu près sur qu'il ronflait quand t'as quitté la chambre.

Je m'étais endormi à poing fermé ouais, moi qui étais pourtant habitué à me coucher relativement tard, il fallait bien avouer que cette fois, je m'étais pas gêné. C'était d'ailleurs bien l'une des premières fois où je m'étais couché avant @Jana, en en profitant pour piquer un peu toute la couette... sauf qu'évidemment, j'avais pas anticipé qu'à son arrivée, elle se ferait pas chier pour me taper et en récupérer une moitié. Du coup, après ça, j'avais eu bien du mal à dormir. C'était à ce moment là que j'avais vu @Taj partir de la chambre, et si j'avais fait genre de dormir, mon regard l'avait suivi, hésitant. Voyez, on s'était pas trop parlé depuis notre dernière fois dans la loveroom, et c'était pas qu'il ne devait pas en avoir envie, mais plutôt que j'avais évité au maximum sa présence. Des échanges de regards lors du prime, ouais mais rien qui concluait à une discussion. Je crois que j'avais un peu besoin de réfléchir. Là, j'avais bien laissé passer dix minutes à me torturer l'esprit, me demandant si oui ou non j'allais finir par le suivre. D'un coup d'instinct, et parce que les ronflements de Jana m'avaient convaincu à me réveiller, j'avais enfilé le premier truc qui trainait dans les environs, qui était assez ironiquement le fameux peignoir gris du blond, et m'étais dirigé vers le rez-de-chaussée. Je pensais le trouver dans la cuisine, mais rien. Alors, je me servais un verre d'eau, et l'embarquais avec moi. Après avoir fait le tour du pallier, j'avais remarqué que la porte mentant à l'extérieur était restée ouverte, donc forcément j'avais continué de mener mon enquête, n'hésitant pas à me balader pied nu dans l'herbe du jardin, pour bientôt deviner la lumière d'une lampe torche à travers les fenêtres du garage. Qu'est ce qu'il pouvait bien faire par ici ? Genre il avait une passion soudaine pour les voitures ? Ou alors il préparait son prochain meurtre ? Je m'avançais à pas de loup derrière lui, alors qu'il remarquait enfin ma présence. « L'autre m'a réveillé. » et on sait tous de qui je parle quand je dis l'autre. Je jetais un oeil aux objets qu'il venait d'empiler, mon regard jonglant entre le sien et ceux-ci, inspirant une fois pour m'apprêter à critiquer fortement ses choix... avant de me raviser, me disant que mon expression avait certainement traduit le fond de mes pensées. Je posais mes fesses sur le capot de la voiture, sans pour autant m'y asseoir. « Je pensais à toi. » ça sonnait bizarre dis comme ça « Enfin à nous. » enfin non, pas vraiment. Rah. J'étais pas doué pour les conversations du genre. « Enfin... À ce qu'il s'est passé. » c'était bien. Oui. Peut-être un peu trop, à vrai dire. « J'arrive pas à savoir si je regrette ou pas. » bon c'était probablement pas ce qu'il voulait entendre en fait. J'en avais conscience. Mais le fond n'était pas si négatif que ça, juste que je savais pas m'exprimer. « Parce que si on avait été à l'extérieur, après ça, je t'aurais probablement jamais recontacté. » parce que j'étais un connard, et que ça, c'était quelque chose qu'il m'arrivait de faire de temps à autres. « C'est juste que je me rends compte que je connais rien de toi. Et qu'en général, je fais pas les choses dans l'ordre qu'on a choisi de les faire. » pas si je souhaite revoir la personne. Du coup je comprends pas trop l'attirance que je peux éprouver envers lui. Mais ça, j'allais le garder pour moi.

apparemment c'est @jana qui serait la cause de sa présente insomnie, tu ricanes. du coup il a simplement décidé de venir dans le garage et pouf toi aussi t'es là par hasard ? du coup t'as décidé de me stalker ? tu demandes alors que la réponse arrive assez rapidement au final. tu t'arrêtes dans tes mouvements quand il te sort qu'il pensait à toi puis ton regard vient se poser sur sa silhouette quand @vicente dit qu'il pensait à "vous". t'as foutu ta lampe torche débout pour éclairer suffisamment l'espace du sol où tu t'es posé pour t'affairer. de là où t'es tu distingues à peine sa silhouette et un peu de son visage. tu le laisses continuer sans dire grand-chose, c'est pas comme si vous aviez réellement besoin d'en parler. tu continues de bricoler. un autre ricanement t'échappe quand il dit qu'il sait pas s'il regrette ou pas. t'es pas un si mauvais coup que ça. tu le taquines alors que tu vois très bien où il veut en venir, bien que ça reste une manière un peu étrange de le formuler à tes yeux. tu gardes tes oreilles ouvertes quand il confesse le genre d'attitude qu'il a à l'extérieur. t'es bien tenté de le juger, mais ce serait vachement hypocrite de ta part, t'as pas toujours été le plus humain dans des situations similaires. ouch. tu lâches avec un sourire néanmoins en essayer de donner un semblant de vie à ton œuvre d'art. ouais ce genre d'aventure c'est pas ce qu'il y a de plus pratique pour les hookups. bien que tu sois plus du genre sexfriends, t'as toujours besoin de te sentir proche d'une personne pour pouvoir coucher avec puis quand t'es saoulé tu prends tes distances passivement. lui il est plutôt du genre à complètement disparaître. au final tu comprends toujours pas le but de la conversation. mais genre y'a pas de soucis papi chulo, on se doit rien hein. perso je t'ai un peu évité pour calmer le jeu, mais après je t'apprécie toujours autant. pas entièrement vrai, y'a clairement un truc qui a changé, tu prends tes distances un peu parce que t'as cette impression que rien peut être simple entre vous. l'idée de perdre le contrôle sans est absolument pas aussi séduisante que sa personne. c'est comment sauter sans la certitude d'avoir un parachute. t'as pas trop envie de mettre des mots sur je ne sais quoi, tu te protèges du mieux que tu sais le faire.

Si j'avais décidé de le stalker ? Concrètement, le mot était parfaitement choisi pour le coup, bien que je n'irais pas le lui avouer. « Je passais par là, et puis j'ai vu de la lumière. » ouais je passais par là en robe de chambre, pieds nus, à trois heures du matin, bien sûr. Plutôt mentir que de lui avouer que j'avais envie de le voir. C'était peut-être cette fierté là qui allait être ma perte, parce que maintenant, voilà que je lui disais que je savais pas si je regrettais ou pas notre acte. Disons que, il me plaisait @Taj, je crois. Et que dans l'ordre des choses, si j'avais respecté ma façon de fonctionner, peut-être n'aurais-je pas fait ce que j'avais fait. Pour le coup, j'avais agi comme si je ne comptais pas le rappeler le lendemain, comme si lui et moi, on était fait pour cette nuit là. Pourtant, je lui avais offert une étoile. C'était con, mais ce genre d'attention, je le portais pas à n'importe qui. La vérité, c'est que j'ai une idée de ce que je ressens, mais que ma fierté a pris un peu trop le dessus pour que je lui avoue. Parce que je sais que je suis pas fait pour les relations, que je suis quelqu'un de stable, et que j'ai pas envie qu'il s'attache à un gars comme moi. Alors oui, ses prochaines paroles, elles bousculaient un peu mon égo, parce que de ce que je comprenais, de son côté, y'avait rien. Il avait pris son pied, et maintenant, il voulait faire basculer les choses comme avant, comme si rien ne s'était passé. Mon corps ne réagissait pas vraiment à l'annonce, mon visage non plus d'ailleurs, impassible comme souvent. « On est d'accord. » tu parles qu'on est d'accord. Mais sur le moment, ça me semblait être la meilleure solution. Je resserrais le peignoir du blond sur mon corps en jetant un oeil sur ce qu'il était entrain de faire. « T'as aucun talent en la matière. » sec. Plus sec que ce que j'avais anticipé. Putain, j'avais envie de récupérer mes mots à la volée là. La vérité, c'est que je me sentais con d'un coup, parce que je savais pas quoi lui dire. « Je pars me coucher, bonne nuit. » et je quittais le garage. Quel crétin.