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 Toi, tu meurs. Toi... (03/02 à 9h02)


i'm from season four, b*tch
Arjan
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Arjan



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Toi, tu meurs. Toi... (03/02 à 9h02)
Dim 30 Jan - 18:55





C’était devenu leur rituel maintenant, le petit rencard sportif. Rien de figé, parfois ils allaient courir, parfois à la salle, parfois à la piscine, c’était au gré de leurs envies puisque finalement, Arjan l’avait bien compris: ils étaient là pour profiter. Payés à faire ce dont ils avaient envie, franchement ils auraient été cons de pas en profiter.
Ça ne les empêchait pas d’être sérieux au travail puis de décompresser ensuite, une fois qu’ils avaient eu leur dose. Il se demandait parfois pourquoi il faisait tout ça Arjan, surtout qu’il n’était pas fan de s’exposer torse-poil sur les réseaux-sociaux, mais une fois l’entraînement sur le point de se terminer, il se souvenait à quel point c’était bon. De sentir chaque muscle de son corps et surtout, de se sentir allégé d’un poids insoupçonné. Il se demandait parfois ce que ressentait Hellion après avoir matraqué un gars. Il l’avait aussi déjà fait, mais pas dans un contexte aussi contrôlé et les conséquences n’avaient pas été une consécration.
Nageant désormais au ralenti d’une brasse paresseuse, il finit par rejoindre le bord et prendre appui contre ce dernier. “Tu sais quoi, ça me fait quand même chier le tirage des cibles.” c’est pas qu’il devenait sentimental, mais chez les bleus, il y avait quand même Maura et lui. Ça l’emmerderait de voter contre eux. “Qui c’est que tu aimes le moins dans ton équipe ? Je demande pas qui tu préfères, j’ai une idée sur la question.” Petit sourire en coin, il avait la chance d’y avoir une voir même sa crush, mais à cette heure-ci du jeu, il ne savait pas trop encore si c’était un avantage ou non.
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Re: Toi, tu meurs. Toi... (03/02 à 9h02)
Dim 30 Jan - 23:24



@Arjan a suivi son conseil de daron, avec quelques adaptations modulées par leur duo : toujours aussi hyperactifs, mais ils écoulent leur trop-plein d’énergie dans la dépense sportive. Parfois, leurs entrainements divergent, quand Arjan s’escrime aux machines de muscu et que Hell enchaine les frappes contre le sac suspendu après avoir martelé la poire des deux poings, l’un, puis l’autre, puis l’un, puis l’autre, à toute vitesse. A certains instants, il avait senti le regard d’Arjan posé sur lui, peut-être empli de questions plus ou moins liées à ce déferlement de violence implacable dont Hell faisait preuve, mais aucune d’entre elles n’avait jamais passé le seuil de ses lèvres. Il appréciait ça chez lui, sa réserve, son respect, sans en faire un être timide et chiant à fréquenter. C’était l’accord parfait, le mec vraiment cool que le regard d’Hellion cherchait souvent pour des instants à partager sans se sentir scruté. Arjan avait fait sa connaissance, c’était comme s’il ne nourrissait pas le besoin d’en savoir forcément toujours plus. C’était peut-être de l’antijeu, mais c’était apaisant. Session piscine pour eux ce matin, ça remplace le footing et c’est réellement cool. Hell a testé à peu près toutes les nages qu’il connaissait avant de se caler sur un bord du bassin, ses bras à l’extérieur reposant sur le carrelage frais tandis que le reste de son corps continue de barboter. Arjan le rejoint avec une remarque qui semble le tourmenter depuis un moment. L’oreille attentive, Hell l’écoute avant de l’observer d’un air pensif. — Tu sais bien, c’est l’jeu, il rappelle en mode sentence immuable. — Si toute ta team veut voter contre quelqu’un et toi pas, et que t’arrives pas à les convaincre, vote comme eux et te prends pas la tête pour le reste. Personne se fera tuer, c’est qu’une télé-réalité. Puis, après un instant de réflexion. — Tu crois que des gens ici pourraient s’embrouiller avec des candidats qu’ils kiffent pour une histoire de votes ? Après tout, certains jouent peut-être leur vie dans le Block, et il ne dit pas ça que par ironie : certains ont réellement besoin de la thune qu’offre l’émission. La question d’Arjan, elle le laisse complètement perplexe. — Comment te répondre ? Maura a l’air cool, Rhea et Shinta je les kiffe vraiment bien, Ellis me fait délirer… J’arrive pas à les classer, mec. La question inverse aurait probablement mieux fonctionné : y’a personne qu’il suivrait en enfer à ce stade du jeu, hein. Son regard se pose sur Arjan pendant quelques secondes, toujours plein de ses réflexions. — Joue le jeu à fond. Tu te fais des potes ici : s’ils te tournent le dos pour un vote, c’est que t’avais rien à faire avec.
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Re: Toi, tu meurs. Toi... (03/02 à 9h02)
Mar 1 Fév - 21:23




Au premier regard, Arjan avait tout d’un homme adulte tout à fait sensé, mais du haut de ses vingt-quatre ans, il y avait parfois encore ces moments de flottements durant lesquels il se cherchait, se construisait encore entre ses expériences, ses carences, ses objectifs et ses rêves. Forcément, il ne pouvait qu’admirer Hellion qui semblait parfaitement savoir où il allait, qui avait déjà presque tout réussi. Fayed, il avait trouvé les bons mots pour le définir : le mec qui ne sait pas ce qu’il veut et franchement, il ne pouvait pas être plus juste que ça. Hasan lui dirait de vivre l’instant présent, mais il ne savait pas arrêter de penser.
Nageant donc vers le rebord, il lançait le sujet comme ça sans réfléchir, écoutant Hellion lui rappeler qu’il était un peu venu pour ça à la base. Evidemment, mais sans doute qu’il vivait le contrecoup de la première semaine qui lui avaient paru être des vacances. Aujourd’hui, la pression était toute autre et Arjan n’était malheureusement pas très bon face à la pression. “T’inquiète, c’est prévu.” il dit alors qu’au fond, il n’en sait rien. Pas plus qu’il ne sait s’il pourrait avoir des dramas liés au jeu, sans doute. Peut-être qu’il serait soulé par certaines missions, peut-être que non. Il n’avait pas la moindre idée de la manière dont serait fait le lendemain, la seule chose dont il était certain, c’est qu’il avait intérêt à ne pas rester passif ou se renfermer. Il savait comment il pouvait être quand il entrait dans une spirale de colère mal maîtrisée, mal contrôlée.
Tournant le visage vers lui, il arqua le sourcil. “Je t’ai pas dit de faire un classement !” il sourit en coin. L’écoutant lui donner ses bons conseils avant de s’éloigner du bord pour se laisser couler et profiter un instant du silence oppressant de l’eau. Bien trop vite à son goût, il fut évidemment obligé de remonter à la surface, espérant son humeur un peu meilleure maintenant. “T’sais quoi ? prochaine fois on ira boxer plutôt que de barboter dans l’eau. Pour tout un tas de raisons, j’me sens grave contarrié ces derniers jours, je le sens fourmiller jusqu’au bout des doigts et je crois que ça ira mieux après m’être fait éclater la gueule.” il ricane jaune. “J’ai l’impression d’être comme dans un rêve à courir dans le vide et pas avancer. Dans la vraie vie, c’est dans ces moments que je commence à partir en vrille et chercher la merde là où il n’en a pas. Et je sens que ça commence à monter.” il se retourne vers son aîné. “tu connais cette sensation, non ?”
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Re: Toi, tu meurs. Toi... (03/02 à 9h02)
Mar 1 Fév - 23:01



Peut-être finira-t-il par l’apprendre au fil du jeu – pour l’instant, il n’en est pas vraiment conscient –, certains candidats jouent réellement à plus qu’un jeu, ici. Certains hystériques jouent très clairement leur existence, d’autres plus softs simplement leur ego, mais pour certains c’est déjà beaucoup trop. Hellion, il donne des conseils de base qu’il pense évidents, mais il sera surpris par la suite de s’apercevoir que ça ne l’est pas. A l'écoute de sa façon sûre de lui de lui répondre que tkt, c’est prévu, Hell a un sourire dans lequel perce une certaine tendresse envers @Arjan, son petit frère ici avec Alli. Il le grille à des kilomètres mais s’abstient de le lui signaler, conscient que tous les deux savent, aucun n’a besoin d’en informer l’autre. Patient, il le suit du regard et l’observe se laisser engloutir sous la surface, ses cheveux bruns ondulant au-dessus de son crâne. La gueule de Hell, elle dit pas autre chose que « prend ton temps mon pote, j’ai tout le mien », et quand Arjan remonte à l’air libre et lui confie ses sensations, un sourire déchire en deux la bouche du boxeur. — J’ai commencé par le bare knuckle, la boxe à mains nues, — exactement pour cette raison. Pour répondre quand mon cerveau trouvait pas les bons mots, pour être rapide quand il était trop lent et que je supportais pas ça. Ici, il a l’impression qu’il y a des gens qui le prennent pour le bg populaire du lycée, le champion sportif façon NFL, alors qu’il vient du monde de la boxe, là où les mecs sont suffisamment dénués de tout horizon et toute ambition pour n’avoir pas d’autre idée d’à quoi servir hormis se faire péter la gueule et péter celle des autres en échange. — C’était tellement cool. A chaque fois qu’un mec me provoquait, me cassait les couilles, j’me jurais de l’éclater et après, c’était facile : j’mettais toutes les chances de mon côté, et je l’éclatais. Et les gens autour de moi aimaient ça. Ces instants bénis de l’adolescence où il avait la sensation d’être enragé, lâché comme un taureau furieux dans les rues du Queens sans personne pour parvenir à le stopper. Quand vous arrivez en boxe anglaise professionnelle avec un passé de bare knuckle, les gens commencent à flipper un peu. Il secoue la tête sans se départir du sourire que lui dessine l’observation d’Arjan. — Cherche-la, trouve-la. T’es dans la retenue, là, c’est pas bon. Fous la merde si t’en as envie, j’t’arrêterai avant que la prod ait besoin de le faire, il assure, le regard amusé, avant de se diriger droit sur lui pour le choper par le cou et entreprendre de le couler. Ils passent bien cinq minutes à se battre comme des hommes préhistoriques avant de se lâcher, le souffle court.  — Demain j’te colle un protège-dents, une paire de gants et tu vas te retrouver comme dans un rêve, t’inquiète pas, il ricane en regagnant sa place à la nage. — Tu te casses de Paris parfois ? Pour changer d’air, faire une rando au milieu de nulle part, du bateau ou j’sais pas ? Déjà, il sait pas ce qu’on peut faire autour de cette ville, ensuite, il se demande si, au milieu de ses deux boulots, ses plans cul et tous ses potes, Arjan, il manque pas d’oxygène, quelques fois.
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Re: Toi, tu meurs. Toi... (03/02 à 9h02)
Jeu 3 Fév - 17:53




S’immerger sous l’eau avait quelque chose de métaphorique, il avait besoin de ce temps d’arrêt suspendu entre deux mondes pour se retrouver. Faire le vide dans son esprit et ses pensées. Savoir Hellion à ses côtés pour y assister ne le dérangeait pas. En fait, s’il y en avait bien un qui pouvait comprendre, c’était bien lui et à peine remonté à la surface, il lui dit tout, sans filtre, sans jolis mots. C’était juste lui et ce qui le rongeait à l’intérieur, sans mettre de mots sur les causes, mais se prenant les conséquences de plein fouet. Arjan, il avait beau donner cette impression de calme, il était si loin de l’être ! Alors bien évidemment, il n’avait pas cette même vivacité que Fayed ou Major, mais derrière ses petits sourires et ses taquineries paisibles se cachait quelque chose de fauve. Et à l’image de ces derniers, ils ne faisaient que sommeiller la plupart du temps, mais ils ne devenaient pas chatons pour autant.
Hellion, il avait écouté et à présent, c’était Arjan qui prenait ce qu’il y avait à prendre de lui, en découvrant un peu davantage sur son passé. Au fond, ça ne l’étonnait même pas. Hellion, ils étaient nombreux à parler de sa belle-gueule, ses petites remarques d’esprit, mais il n’était pas arrivé à son niveau en récitant des poèmes. Il y avait quelque chose de brut en lui et cette matière première avait été façonnée au fil des années, au fil de sa détermination et Arjan ne pouvait que le respecter pour ça. “Et c’est contrôlé tout ça, où ça s’organise dans l’arrière-cour d’un PMU arménien ?” il sourit en coin, il a dit au hasard pour la nationalité, c’était pas le propos. Bien évidemment, annoncé ainsi, il se prenait à dire que ça ne lui déplairait pas, mais dans les faits, il n’en savait rien. Il avait déjà eu de sacrés accrochages durant son adolescence au cadre branlant, il s’était exprimé à causant des maux plutôt qu’avec des mots et ça aurait pu finir bien plus mal que ça. Il avait fini par trouver quelqu’un à qui s'accrocher, quelqu’un pour lui permettre de tenir un certain équilibre, mais personne n’était éternel dans une vie et surtout, cet équilibre, il devait le trouver en lui-même, pas en se raccrochant à qui que ce soit. Ses carences affectives ne concernaient que lui. “T’essaie de me dire quoi là ?” il sourit, il ne comptait se prendre la tête à personne, même quand il était contrarié, le problème n’était pas le problème et ça il le savait. Pas de réponse immédiate de la part de l’aîné, coulé et agressé, il eut tout loisir de rendre chaque coup, ces derniers étant bien amoindris par la force de l’eau. Il y avait pourtant quelque chose de libérateur là-dedans, primaire même. Et il l’avait dit lui-même à Sun, s’il devait revenir à une autre période, c’est à l’époque de la pré-histoire qu’il irait. L'instinct à l’état brut. Alors peut-être bien que son idée n’était pas mauvaise, demain serait un autre jour. “Hum, nan pas spécialement, de manière exceptionnelle pour des events de beatbox mais sinon non. J’suis pas trop de la campagne, hein…Tu fais ça toi ? des balades champêtres ?” il ricane un peu, c’était assez loin de l’image qu’il en avait, pour être honnête.
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Re: Toi, tu meurs. Toi... (03/02 à 9h02)
Ven 4 Fév - 15:44



Il était de ces hommes qui ne démarrent pas au quart de tour, pas de ceux qu’il faut retenir en soirée quand l’alcool monte à la tête, pas de ceux dont on craint de devoir aller les récupérer au poste lorsqu’on n’a plus de leurs nouvelles pendant quelques heures de trop. Il faisait partie de ces animaux dénaturés dans un milieu qui ne leur ressemble pas, capables de se battre pour le seul sain plaisir de s’éprouver et d’éprouver les autres et, il était connu pour ça, il grognait toujours plusieurs fois avant d’attaquer, une mise en garde qu’on retrouvait chez certaines bêtes, comme pour rendre le combat légal, pour en justifier le départ. Placide, immobile, et puis d’un coup, il vous proposait d’aller plus loin avec lui, loin du groupe, vous y amenait d’un pas égal et trop calme et, une fois sur place, entreprenait de vous tuer. C’était aussi simple que ça, sans mise en scène et sans spectacle. A son entrée dans la boxe professionnelle et médiatisée, on lui avait demandé de travailler un peu son jeu d’acteur. De faire semblant pendant la pesée, de répondre aux provocations, et il s’était pris au jeu en sachant que ce n’était qu’un jeu. Il arrivait sur le ring en musique, dansant, chantant dans son peignoir de soie, et les gens aimaient ça. Ils aimaient voir le futur perdant provoqué, humilié, le rythme de la musique sauvage échauffant les sangs, ça les excitait d’autant plus d’y assister qu’ils savaient qu’ils ne risquaient rien eux-mêmes. La danse de Hell, elle ne concernait que celui qu’il allait soumettre à sa force, jamais eux, ou si peu. Eux, ils avaient le droit de simplement l’accompagner dans les ténèbres, invisibles aux yeux et aux poings du pugiliste. — Un PMU arménien ? Il éclate de rire, conscient que dans la bouche d’@Arjan, ça veut probablement dire un truc illégal et moyen safe, même s’il ne le comprend qu’à l’écoute du ton de sa voix. — C’est comme ça à Paris ? Les Arméniens sont connus pour se battre ? Il ne connaît pas vraiment ce pays et ses ressortissants, peut-être parce qu’ils ne sont pas aussi nombreux que d’autres, dans son pays à lui. — Le bare knuckle, c’est vraiment un truc de gitans, genre Travellers, des Irlandais, des Anglais… Pas les mêmes que les tziganes qui composent le clan de Hell. — Y’a une fédé officielle depuis pas longtemps, mais j’en ai jamais fait partie, dit-il dans un grand sourire d’idiot. Lui, il faisait ça en non-officiel, évidemment, jusqu’à passer à la boxe anglaise puis à la boxe professionnelle. — La plupart des mecs et des meufs qui pratiquent ce sport méprisent la boxe anglaise, ils la trouvent presque trop douce. Venir du bare knuckle, ça m’a servi pour m’imposer sur le ring. Il regrette pas, parce qu’il sait qu’il a gagné un bon nombre d’afficionados en s’illustrant dans la boxe à poings nus. — Mais tu peux pas faire ça longtemps, y’a trop de risques cons, genre se faire péter des tympans, subir des lésions cérébrales trop importantes, et plus globalement, le risque de crever connement parce qu’en bare knuckle, il y a toujours la possibilité qu’un taré sorte un couteau à un moment donné du combat et que personne ne l’arrête. A l’entente de ses recommandations plus ou moins recommandables (hey, c’est Hellion après tout), Arjan se fend d’un sourire et exige d’être informé de la totalité de ce que Hell essaye de lui dire. — C’que j’dis, c’est que c’est pas bon pour toi d’être tendu, d’être sur le point d’imploser et de tout garder en toi parce que… parce que ça l’fait pas d’éclater, tu vois ? Ses bras font des remous dans l’eau de la piscine. — J’sais bien qu’on vit dans une société du poooositif, où tout doit être cool, tranquille, et où c’est mal vu d’aller mal, d’être vener, d’être triste. Mais c’est pas mon monde, ça, c’est pas de là que je viens. Chez moi, si t’as besoin de faire de la merde, de provoquer le chaos pour te jeter dedans et ramasser, tu l’fais. Ça vaut la joie, ça vaut l’extase, le négatif vaut l’positif et la chute n’est pas moins appréciable que l’ascension. Il lui jette un œil pour savoir s’il est compris dans ce qu’il dit, ou si pas du tout. — Cette injonction à être bien vu, tout le temps, à correspondre à une image 100% positive, j’peux pas. Peut-être que tu te retiens de faire ce que t’as envie de faire, d’être comme tu te sens d’être à un moment donné, parce que les autres, parce que les caméras, mais tu devrais laisser sortir. Si ça merde pour de bon, j’serais dans le coin pour t’arrêter, compte sur moi, il ajoute en ancrant son regard dans le sien. Le Block est petit, ils se croisent presque toujours, s’il entendait qu’Arjan est en train de tout casser dans la cuisine, il irait en sprintant et il saurait le calmer pour lui éviter de se faire tej par la production. Et si un jour, Arjan venait le chercher en lui disant « j’ai besoin qu’on s’mêle j’vais péter un plomb », alors ils se battraient. C’était la seule forme de psychanalyse que Hellion connaissait. Après s’être battus dans l’eau comme des gosses dont l’un aurait pété le jouet de l’autre, chacun retourne à son coin le souffle court. Hell, il avait vu à peu près juste au sujet d’Arjan : il est coincé depuis trop d’années dans la jungle des villes, et il tourne comme un lion en cage. — Mes sessions d’entrainement se font toutes en-dehors de New York. Je vais dans des lieux exprès avec beaucoup de verdure, des forêts, pour respirer du bon air, pour courir le matin et me vider la tête, bref pour me sentir bien et parce que c’est une sorte de méditation, tu vois ? On fait venir les sparring partners dans ces endroits, des journalistes spécialisés en boxe viennent y passer deux, trois jours, louant leur chambre à l’étage, et suivent l’entrainement du prétendant au titre. Ainsi « isolé », le boxeur est seul avec corps, son mental et l’immensité du monde qui l’entoure. Son coach l’use jusqu’à la corde pour le préparer au combat, maitrise la pression qui s’installe, l’esprit qui gonfle petit à petit sous l’effet de la peur et de l’excitation entremêlées. Tous préparent sa concentration. — Tu devrais tester. Partir avec une meuf ou un pote ou à plusieurs, quitter Paris pour deux jours et aller dans la montagne ou à la campagne, sortir de la ville et de c’que tu connais par cœur et qui se répète à longueur de semaines.



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