La journée était longue, et je savais pas trop pourquoi, mais j'aimais pas trop cette semaine. J'avais l'impression d'avoir un poids sur la conscience, comme quoi tout ce que j'étais n'était pas fait pour une émission comme celle-ci. Pourtant j'avais été sauvé à une grande majorité la semaine passée, mais je ne sais pas. Les réflexions des uns, les réactions des autres, ça créait une boule dans mon ventre. Il faut dire que j'étais plus trop habitué à tout ça moi, maintenant que je vivais un peu dans l'univers que je m'étais créé. En deux ans, pas mal de choses pouvaient changer, et il fallait se réhabituer à tout ça maintenant que j'entrais dans ce jeu. Arrivant dehors pour me changer les idées, je remarquais Spike qui m'appelait un peu plus loin, et alors que je m'approchais, je découvrais petit à petit le visage endormi de @Gio. Visage qui s'éveillait bientôt. « Je sais pas trop si je pourrais dormir avec le soleil aussi haut dans le ciel. » petit sourire, je levais même les yeux vers la boule enflammée en les couvrant de ma paume avant de les reposer sur le brun. Prenant place à côté de lui légèrement pensif, je finissais par dire « Ça t'atteint pas toi ? (...) Tout ça. » je veux dire, la réaction de Codie au prime par exemple, pour ne citer qu'une chose. J'avais l'impression qu'il restait calme en toutes circonstances. Moi j'essayais de relativiser, mais à force, ça devenait compliqué.

Spike était un amour, il fallait bien l'avouer. L'étrange soucis que je rencontrais souvent, c'était que j'avais du mal à me lier émotionnellement aux chiens qui n'étaient pas les miens. Pourtant eux en général, m'approchaient plutôt facilement. Il fallait bien avouer que lui était particulièrement mignon. « Il a pas trop à s'inquiété pour son aventure Spike. » que je soulignais en un sourire. C'était pas comme si il pouvait être nominé ou quoi. Finalement, j'en venais à demander à @Gio si tout cela l'atteignait, ce qui me fit comprendre assez directement. Je reconnaissais moi, quand le visage de l'italien changeait et qu'il se renfermait dans sa carapace. Alors je posais juste une petite seconde ma main sur son poignet, juste pour que son expression s'adoucisse, alors qu'il finissait par se redétendre. Là, je m'accoudais au matelas, observant le chien se vautrer sur moi, puis le ciel. « En entrant ici, j'avais pas trop imaginé comment serait le jeu. » j'étais venu un peu à l'aveugle, sans trop savoir à quoi m'attendre « Et je crois que c'est justement le fait que rien de tout ça ne soit réellement un jeu, qui m'a surpris. » c'était de vraies émotions, de vraies personnes. Je pensais tomber sur des acteurs, je crois, mais au final tout le monde était vrai. J'étais même surpris que ça me... surprenne. Là où il n'avait pas tord l'italien, c'était que je devais régler mes soucis avec Arjan avant de pouvoir prétendre à faire quoique ce soit. Sauf que je savais pas trop par où commencer. Enfin, si, quelque part, je savais. « J'espère juste que quoiqu'il advienne dans le futur, j'aurai à perdre personne... » parce que c'était ça qui me faisait peur au final, que les gens s'éloignent. J'étais habitué à ça au quotidien, à voir les gens venir et partir. Et je crois que j'en avais plus envie.

Cette aventure était assez compliquée à gérer pour quelqu'un comme moi. J'étais une véritable éponge. Il suffisait que les émotions de quelqu'un soient plus fortes que les miennes sur un instant pour que ça prenne le pas sur mon être. Alors forcément, j'avais du mal à me resituer, comme si je perdais parfois un peu pied. J'étais pas certain que mon tempérament soit réellement adapté pour cet environnement, mais je tentais tant bien que mal de garder les pieds sur terre, et me restructurer au maximum. Un qui ne se faisait pas trop de soucis jusqu'ici, c'était Spike. Il agitait son derrière comme si il venait de remporter l'aventure les doigts dans le nez, et quelque part, ça avait quelque chose de pas mal rassurant. En tout cas, là où @Gio n'avait pas tord, c'était qu'il y avait trop d'émotions dans un jeu comme celui-ci. Ma vie n'avait pas été aussi mouvementée depuis un mot. L'italien avait fini par se loger dans mon cou, son bras venant étreindre mon corps tout doucement alors que je sentais mon coeur ralentir peu à peu. Il avait raison, c'était l'heure idéale pour la sieste au final, même si je n'étais pas vraiment de ceux qui pouvaient s'endormir en plein soleil. Mais peut-être que c'était ça dont j'avais besoin ? Un peu de repos. Un peu de silence pour pouvoir réussir à mettre de l'ordre dans mes pensées, à imaginer un monde où je pourrais être plus serein, où je n'aurais pas à appréhender le lendemain. Laissant un petit soupir échapper de mes lèvres, je fermais les yeux et murmurais un petit « Si je m'endors, tu peux rester là encore un peu ? » parce que je savais pas trop si j'arriverais à trouver le sommeil seul. Mes nuits étaient agitées en ce moment, la lune ne semblait pas vouloir m'épargner.