Notre équipe est complètement différente, quand on sait ce qu’elle était avant le début du prime. Il ne reste plus que Gio et moi, parmi les membres originaux. Des tas de changements qui pourraient déstabiliser mais me laissent plutôt dans un état d’esprit positif puisque cela nous ouvre de nouvelles portes. N’est-ce pas justement la raison de notre présence ici, dans cette aventure ? Je suis particulièrement ravi, qui plus est, de jouir de la compagnie de deux de mes plus proches camarades du block, Hellion et Rhea. Je ne boude pas mon plaisir non plus lorsque je songe à Bridget qu’il me sera peut-être enfin donné d’apprendre à connaitre après plus de six semaines de jeu du chat et de la souris. Je ne comprends même pas que l’on puisse à ce point être passés l’un à côté de l’autre pendant tout ce temps. J’ai les bras chargés de nourriture, des paquets de chips, des biscuits, des douceurs sucrées et salées pour que tout le monde puisse être heureux en fonction de ses préférences. Je grimpe derrière le rital et ma collègue inconnue et esquisse un sourire face aux remarques à la limite du drame théâtral d’un Gio qui ne manque jamais de bouteille à ce niveau-là. Nous arrivons à destination et je me laisse choir sur un canapé, amusé par les introductions officielles à l’équipe que réserve mon binôme orange. Je ne manque pas de rebondir, mutin. « Bienvenue chez les oranges… Une équipe où il fait bon vivre et où le taux de probabilité d’être nominé est multiplié par deux… Ou trois ! Appréciez donc cette heureuse malédiction à sa juste valeur, mesdames et messieurs ! » Le raton laveur, comme le note si bien Rhea, est nettement plus appréciable que la taupe des débuts. « J’ai tendance à penser jeux-vidéo à chaque fois. J’ai l’impression d’être le membre d’une unité S.T.A.R.S. de Resident Evil. Toi, tu serais carrément Chris Redfield ! » Je décide, en désignant Hellion. « Et toi… Peut-être Leon S. Kennedy ? » Gio aurait presque des allures plus rock d’Albert Wesker mais bon, c’est quand même le grand méchant, ce bougre… « Jill Valentine et Claire Redfield ici ! » Pour Bridget et Rhea. On trinque, excellente idée ! « À cette nouvelle équipe ? »

L’ombre de @Lilo flotte au-dessus de nos têtes comme un rappel au prime qui, à ce jour, m’a probablement le plus ébranlé. Entre les différentes stratégies dévoilées, les magnétos très explicitement orientés vers le drama, l’élimination de notre camarade orange, une grosse modification apportée aux différentes compositions des équipes… Autant vous dire que nous n’avons pas eu le temps de nous ennuyer ni de reprendre notre souffle. Je comprends donc la référence d’@Hellion dont je partage la frustration à une intensité que je suppose plus modérée que pour une @Rhea ou un @Gio. J’acquiesce malgré tout, sans étouffer le soupir blasé qui l’accompagne à juste titre. Pourquoi croyez-vous qu’on a tout donné le temps d’une nouvelle nuit blanche sportive, samedi ? Il y en avait, des choses, à exprimer par le biais d’une activité sportive pas du tout modérée. Racoon City, en référence à ce raton laveur qui remplace la taupe précédemment utilisée comme étendard de notre équipe… Sauf que cette désignation m’inspire autre chose, je regretterais presque que @Maura ne soit pas présente pour me backup là-dessus, sauf qu’@Hellion est au rendez-vous et capte ma référence sans aucun mal, en allant même plus loin dans le délire. That’s my man, littéralement ! Je lui tends la main, prêt pour un tchek dont nous seuls avons le secret. « Sa gentillesse m’irait comme un gant. Je ne suis pas contre la mort héroïque qu’il se coltine dans tous les scénarios du jeu… C’est plus marquant qu’un truc tout pourri. » Parce qu’il se fait dévorer par un requin mutant ou se sacrifie pour sauver Jill Valentine, si mes souvenirs sont bons. Des passages qui marquent au moins autant les esprits que le personnage charismatique de Lady Dimitrescu. « Mais carrément. Je n’avais même pas pensé à Alcina… Elle est terriblement sous employée dans le jeu, d’ailleurs ! Une honte, j’aurais adoré la retrouver tout au long du jeu ! » J’en oublierais presque la raison de notre présence ici, plutôt enclin à échanger sur un jeu que j’ai couvert à sa sortie cette année, avec des dizaines de milliers d’abonnés connectés pour réagir à mes sursauts, mes coups de pression et mes victoires sur un scénario plutôt bien pensé, complet et varié, bien qu’un poil répétitif après autant d’opus publiés au nom de la saga. « Elle est moins grande et imposante, Rhea, mais j’suis sûr qu’elle peut être aussi sournoise qu’Alcina ! » Je poursuis, taquin, en adressant un clin d’œil à mon amie. Je suis moins optimiste que @Bridget au sujet des nominations et de notre poisse légendaire mais je ne me laisse pas porter par le pessimisme pour autant, plutôt entre les deux, mi-figue, mi-raisin, à attendre de voir avant de tirer des conclusions hâtives pour rien. Je souris, amusé, lorsque @Bridget s’interroge sur Jill Valentine. « Elle n’est pas très romantique, Jill. Par contre, c’est un sacré tempérament. Elle est impressionnante de courage, de combativité et de ressource ! Badass, comme le dit si bien Rhea. » Elles m’ont l’air plutôt similaires, même si @Bridget a un tempérament plus doux. On porte un toast et ne manque pas de sourire à la proposition de ma nouvelle camarade lorsqu’elle suggère des câlins à tout le monde au quotidien pour s’en sortir. « J’aime bien l’idée… Un truc feel good, très share the love. » De son côté, @Gio songe plutôt au nom de notre équipe. Je l’écoute et grimace, pas encore totalement convaincu. « J’adhère totalement au slogan, pour le côté Pose qui me donne l’impression d’entendre Billy Porter énoncer le fameux live fast, eat trash mais… Le nom… J’suis pas encore séduit… Et à la fois incapable de faire mieux alors… Je me tais ! » Je souris, mutin, et hausse les épaules innocemment quand on pointe du doigt les réserves apportées avec moi. Ce n’est pas de ma faute d’accord ? « J’ai à cœur de ne pas vous voir mourir de faim et voilà comment on me remercie. Je m’en souviendrais ! » Je croise les bras autour de ma poitrine, l’air résolument vexé alors que pas du tout, en réalité, quand on sait à quel point j’ai envie de me mettre à glousser.