@arjan

Histoire que l'on puisse passer une petite soirée ensemble, loin des problèmes, j'avais installé pleins de coussins et une serviette centrale. Puis j'avais allumé une bougie pour que ça sente bon, et j'avais mis un paysage de coucher de soleil le long des murs. Oui, c'était parfait comme ça. Dites vous que j'avais même fait la cuisine, en attrapant un livre de recettes que j'avais trouvé par là. Bon, d'accord, je l'avais pas non plus suivi à la lettre, me disant que c'était toujours mieux d'ajouter ma patte personnelle à chacun des plats. Y'avait pas vraiment d'entrée ni de dessert d'ailleurs, juste pleins de petits trucs dans lesquels on pouvait piocher selon nos envies : de la viande avec de la confiture de pomme dessus - des frittes au fromage - des toasts moitié tapenade moitié nutella pour un mélange sucré salé - des chips au piment à tremper dans du ketchup, et puis le clou du spectacle, un cake banane olive carotte et betterave. Si il était pas content Ari, je voyais pas ce que je pouvais faire de mieux. Une fois le tout installé, j'étais parti le chercher, l'attirant à coup de baisers dans le cou, juste pour pas qu'il ait le choix. « Tada ! » que je lui répondais en montrant toute l'installation, alors qu'on se posait l'un à côté de l'autre sur les coussins. « Je savais pas trop ce que t'aimais du coup j'ai fait un peu de tout. » et par "tout" j'entendais mettre toutes les saveurs, même si elles n'allaient pas ensemble. C'était un peu mon truc à moi, de mélanger l'improbable, pour créer une monstruosité sans nom. « Je me suis dit qu'on pourrait passer un petit moment ensemble ce soir, avant la concertation. » avant que le stresse il commence. « Tu crois que ta mère elle serait fière de mes talents de cuisinier ? » que je reprenais en un sourire sincère, bien qu'innocent.

—@Hasan

A Hawaï, tu t’étais demandé un temps comment vous seriez une fois de retour au block, mais passée la surprise du prime, tu ne pouvais clairement pas être plus comblé puisque tu retrouvais chaque soir Hasan et franchement, le plaisir de t’endormir tout contre lui, son souffle chaud sur ta peau, c’était ce qu’il pouvait y avoir de mieux à tes yeux. Il fallait dire que tout te souriait en ce moment alors tu pouvais bien te prendre le luxe de te sentir léger. Ceci dit, dormir dans les bras d’Hasan ne te suffisait pas, passer du temps avec lui t’était au moins aussi important alors forcément, à la petite soirée qu’il avait organisée, tu t’étais laissé inviter comme un pacha. Et Hasan savait faire ça bien, il avait clairement le sens du romantisme et tu adorais toutes ces petites attentions. “Waw t’as cuisiné tout ça ?” fis-tu, surpris par la multitudes de petits plats colorés. Le truc, c’est que tu ne savais pas encore à quoi ressemblait réellement sa cuisine, même s’il y avait eu quelques rumeurs. “J’suis pas super difficile…” souris-tu pour le rassurer, toi du moment que c’était sans porc c’était bon, hein. T’installant à ses côtés, parce que oui tu avais ce besoin constant de l’avoir à ton contact, de sentir sa chaleur et te laisser bercer par son odeur de miel enivrante. Ouais ouais, t’étais à fond, c’était comme ça, t’allais pas te priver. “Alors, ma mère je suis suuuuur qu’elle serait déjà rassurée de savoir que tu comptes me nourrir" tu ris parce que personne n’avait dit que c’était dans ses intentions, mais tu souris en imaginant ta mère essayer de lui expliquer quelles épices utiliser. “Elle va grave prendre parti pour toi à chaque fois parce que t’es mignon. Par contre, il faudra lui faire comprendre en douceur que t’es pas juste un ami. Elle s’en doute un peu, mais le déni tout ça…” tu lèves les yeux sur lui, un peu intimidé par la réaction qu’il pourrait avoir à la révélation cruciale, tu avais beau t’être exprimé d’une petite voix toute douce, tu te doutais que tu étais en train de lui refiler une sacré responsabilité. Être le premier n’était pas une tâche aisée.

Comme à mon habitude lorsque je préparais des petits rendez-vous romantiques avec Ari, j'avais tendance à tout donner. C'était un peu ce que j'avais fait également le soir où je lui avais demandé de passer une nuit avec moi, il y avait de ça quelques semaines, même si j'avais beaucoup moins poussé que cette soirée là. Le brun semblait d'ailleurs plutôt surpris de toute la préparation que j'avais pu faire, et moi, je n'en étais que plus satisfait. « Évidemment que j'ai cuisiné tout ça ! (...) Tu ne le sais pas encore, mais tout le monde dit que j'ai un talent particulier pour la cuisine. » particulier était le mot, mais à mes oreilles, c'était une bonne chose. En plus c'était parfait parce qu'@Arjan, c'était quand même un grand mangeur, enfin, il le disait lui même qu'il était pas compliqué à satisfaire. On s'installait donc l'un à côté de l'autre, nos bras se caressant instinctivement, comme déjà en manque de contact. D'après lui, sa mère serait carrément rassurée de savoir qu'il y avait quelqu'un pour nourrir le gosier de son fils, et moi je riais forcément aux éclats, imaginant très bien la scène. « Toi t'es plutôt du genre à savoir faire que des pâtes je suis sûr. » j'imaginais pas franchement l'iranien comme un grand cuisinier. Mais il avait d'autres qualités, et c'était ce qui comptait après tout. Sa prochaine phrase me faisait comprendre que pour le coup, elle ne se rendrait peut-être pas forcément compte de qui je serais pour son fils. « Parce que tu crois qu'elle ne regarde pas l'émission pour suivre ton parcours ? » parce que si c'était le cas, il était certain que depuis le temps, toute notre relation semblait évidente pour n'importe qui. Je savais que Ari n'avait jamais eu de relations avec un homme avant moi, donc ça ne me choquait pas plus que ça ses paroles... mais son petit regard timide vers moi me fit comprendre que ça allait bien plus loin que ça. « Oh tu veux dire que... tu lui as jamais présenté personne ? » c'était drôle parce que dans ma tête, le parisien devait avoir pas mal de succès quand même, autant auprès des hommes que des femmes. Et aux vues de sa manière d'être, ayant le flirt plus ou moins facile, il me semblait évident qu'il avait déjà eu pas mal d'expériences « Pas de pression Hasan, pas de pression. » que je me répétais pour rire plus qu'autre chose en m'éventant d'un mouvement de poignet. « Tiens, goûte ça. » que je lui disais en lui tendance une assiette de viande avec de la confiture de pomme dessus.

— @Hasan

Hasan avait l’art et la manière de préparer vos dates pour qu’ils soient à la fois cosy et romantiques, franchement il assurait ! Enfin, il essayait du moins, parce que sa cuisine avait quelque chose d'expérimentale et comme toutes les expériences, il y avait son lot de ratés. “Ah ouais ? Ben hâte de goûter ça !” malheureux, tu ne savais pas dans quoi tu te lançais, mais il avait l’air tellement confiant ! “Comment ça se passe chez toi ? Pour les repas ? Chacun mange chez soi ou c’est comme une grande cantine ?” questionnais-tu, toujours aussi curieux de découvrir le mode de vie de ton petit-ami dans son milieu naturel. Tu avais du mal à imaginer à quoi ressemblait cette fameuse retraite autosuffisante, mais pour être honnête, tu la voyais un peu comme un club de vacances avec du jardinage en prime. Et tu imaginais vraiment bien Hasan se balader entre les baraques en tongs, chemisette ouverte, à taper la causette avec tout le monde.
Installé à ses côtés, examinant les plats sans trop oser y toucher, tu souris en coin à l’évocation de tes skills imaginaires dans le domaine. “Je pense que je vais demander à @Akiles de m’apprendre, il a l’air de tellement aimer ça.” décidais-tu avant de relever le nez pour le regarder à l’évocation de ta mère. Tu ne doutais pas de l’affection qu’elle pourrait avoir pour Hasan, mais tu te doutais qu’elle aurait du mal à accepter la situation. Il lui faudrait du temps, mais elle finirait par l’accepter. “Non c’est sur qu’elle ne regarde pas, on a pas pas de chaînes US et je lui ai pas dit le nom de l’émission histoire qu’Elham ne fouille pas.” tu ris à l’aveu. T’avais vraiment fait ça en soum-soum et franchement, tu ne regrettais pas, vu les conneries que tu avais pu faire et les images compromettantes entre toi et Hasan. Elle avait beau avoir le cœur sur la main, tu ne pensais pas qu’elle appréciait la blague. Déjà parce qu’elle connaissait les lois iraniennes sur le sujet et aurait forcément peur que ça tourne mal pour toi, mais surtout elle n’aimerait pas le découvrir à la télévision. Et toi, tu n’avais jamais trouvé personne d’assez important à tes yeux pour avoir envie d’affronter son regard et trouver la force d’assumer ce choix. Jusqu’à Hasan. Avec lui, tous tes doutes s’étaient envolés, ça n’avait pas été simple, mais il te donnait la force de vivre pleinement ce que tu ressentais sans te soucier de rien. “Si, mais ce sera la première fois que ma copine sera un copain.” repris-tu en caressant doucement son avant-bras. “L’avantage c’est qu’avec toi, ce sera plus facile, fais lui ton sourire à la con et c’est plié” tu ris en déposant un baiser sur son épaule, attrapant l’assiette pour examiner le contenu “c’est quoi la gelée là ?” t’avais pas capté, non. Mais tu jouais le jeu et tu coupais un morceau pour découvrir…des saveurs nouvelles. Expérimentales donc. “Euh…c’est de la confiture ?”

J'étais tellement enthousiaste à l'idée que @Arjan puisse découvrir ma cuisine, parce que je savais qu'elle était assez exceptionnelle, unique en son genre. Et dans mes oreilles, ça sonnait plutôt bien comme remarque. Il me questionnait d'ailleurs sur mon chez moi « Chacun a son endroit pour vivre, mais ça nous arrive souvent d'inviter d'autres gens chez nous. En fait ça dépend vraiment des jours ! » la vie en communauté, je connaissais bien. Quelque part, à nous, on avait créé notre petite société, bien qu'elle était loin de celle que tout le monde connaissait. J'étais pas le seul à superviser le tout à vrai dire, y'avait toute une équipe de bénévoles, certains avaient même encore un travail au quotidien, et choisissaient juste de vivre de cette manière. Ce que je ne savais pas cela dit, c'était que la famille d'Ari, elle n'était pas forcément aussi ouverte que la mienne. J'avais toujours eu pas mal de chances de ce côté là. Je crois que quelque part, le fait d'avoir bougé à travers les pays simplement pour que je puisse être qui j'étais, ça leur avait permis de ne pas m'imposer de limite, quel que soit le domaine. Ils ne s'étaient pas donnés autant de mal pour ensuite réprimer leurs enfants, comme on aurait pu l'être par chez nous. C'était notamment pour ça qu'on s'était mis à parler anglais entre nous aussi, au lieu de l'arabe. Comme manière de tourner la page et de nous ancrer dans le présent. On n'oubliait pas nos valeurs ou de là où on venait cela dit. Juste qu'aujourd'hui, on était plus ces personnes là. La mère d'Ari, elle était même pas au courant qu'il était ici. Ou du moins, pas au courant de l'émission qu'il faisait. « À sa place, je fouillerais le net pour trouver des images de toi. » que je répondais l'air de rien. J'étais quelqu'un d'assez curieux, alors si mon gosse ne me disait pas où il allait, je trouverais un moyen de l'apprendre. Ça me faisait sourire cette histoire cela dit. « Ça me fait pas peur en tout cas... » que je répondais avec ce même sourire à la con. Parce que je savais que ça pouvait en intimider de rencontrer les parents de la personne qui partageait sa vie. « Mon père est pas facile en affaire cela dit, y'a des chances pour qu'il t'en fasse baver... et qu'il ait vu l'émission aussi. » sorry d'avance papa maman ? J'éclatais de rire rien qu'à l'idée. De toute façon ils savaient que j'étais une âme libre. Alors que je me servais à mon tour, voilà qu'Ari semblait surpris à ce qu'il mettait sous la dent « C'est bon heeeein ? » trop fort ce Hasan. Tout sourire, je déposais mes lèvres sur les siennes, qui avaient bien un goût de confiture d'ailleurs.

—@hasan

Alors. Tu n’allais pas mentir, mais aussi longtemps qu’il serait occupé à parler de sa communauté, d’aussi longtemps tu retarderais le moment de goûter à ses petits-plats dont le sucre te chatouillait déjà le nez. Le truc c’est que tu savais en plus qu’il s’était donné du mal alors t’allais clairement goûter mais t’étais pas encore sûr de ta capacité à ne rien laisser paraître. “Tu habites sur place aussi ?” questionnais-tu pour gagner du temps certes, mais aussi pour tout savoir de sa vie si particulière. Vous aviez beau passer beaucoup de temps ensemble, vous aviez encore beaucoup de choses à découvrir l’un sur l’autre. Tu appréciais en revanche ces moments de discussions sur vos vies respectives et tu devais avouer que pour ta mère, tu n’avais pas joué très franc avec elle, mais c’était mieux comme ça. Pas de regret là dessus. “A la base j’étais venu pour un gros event de beatbox hein…ensuite je l’ai un peu baratinée” et la suite, on la connaissait. Sans ça, tu n’aurais jamais pu venir à New-York.
Face à tes révélations, Hasan ne sembla pourtant pas plus perturbé que ça et tu souris en réponse au sien. Ouais, il n’avait pas trop à s’inquiéter, déjà parce que ta mère le gaverait de bonnes choses et le traiterait comme un petit roi à la maison, mais surtout parce que les questions, elle te les réserverait à toi, en tête à tête.
L’évocation de son père te fit pourtant un drôle d’effet. “Ah ouaaaais…” soufflais-tu, parce qu’en fait, t’étais déjà surpris qu’il ait un père, parce que toi, tu étais tellement habitué à ne pas avoir de figure paternelle que tu n’avais pas envisagé une seule seconde qu’Hasan puisse avoir un père à te présenter. Bref, tout ça pour dire que t’étais un peu à la ramasse là et tu le regardais d’un air hagard. “Attends, tu veux dire que tes parents ils nous ont regardé ken, et après on va se serrer la patte normal” ok c’était un peu le mindblow dans ta tête et peut-être bien que tu invoquais un peu d’aide divine en farsi. “Eh Hasan, ça te dirait pas on enmenage sur l’île paumée d’Oahu, pour toujours ?” tu ricanes un peu nerveusement alors qu’il t’incitait à goûter. C’était un peu dégueulasse, mais pour le coup, même Gordon Ramsey il aurait eu du mal à te faire passer quoique ce soit.