@Arjan

Là, mon torse contre le bras d'Ari, et mon visage logé dans son cou, je réfléchissais à tout et à rien, mes doigts traçant des cercles sur son coeur alors que je profitais simplement de cet instant. On pouvait enfin dormir ensemble, si on y réfléchissait, cela n'était pas arrivé depuis la première semaine, du moins pas sur la longueur. Alors, je tentais de marquer tous ces petits moments dans ma mémoire, comme si tout pouvait s'arrêter du jour au lendemain. Pas entre nous, non, mais on savait que le jeu bougeait pas mal, et il suffisait d'une simple détention pour nous faire défaut. Déposant un baiser sur son épaule, je pensais à haute voix « Je ne pense pas que ça va arriver mais... » c'était même certain en fait, mais vous connaissiez les dérives des pensées à cette heure-ci « Si jamais je gagne ce jeu, je te donnerai tout l'argent. » il devait pas s'y attendre, mais dans ma tête ça faisait sens. Parce que si par miracle je gagnait, j'aurais eu cette victoire en partie grâce à lui, grâce à nous, c'était certain. J'attendrais rien en retour, bien évidemment, mais cette somme là, il la méritait, d'une manière ou d'une autre. « Pour ta maman. » un petit sourire, léger et insouciant étirait mes lèvres alors que mon visage se relevait pour l'observer.

—@Hasan

Les membres de l’équipe avaient été clairs sur le sujet: pas de galipettes sous la couette ! Franchement, tu les comprenais : toi aussi ça te rendrait fou d’entendre des bruits suspects dans le lit d’à côté, mais dans les faits c’était carrément frustrant d’être si proche d’Hasan et de ne pouvoir en profiter comme bon te semblait. Ceci dit, tu savourais d’autant plus ces petits moments de douceur entre vous, à simplement rester allongés l’un contre l’autre et chuchoter dans l’obscurité. De ta main libre, tu passais délicatement le doigt sur sa joue mal-rasée, le regard perdu dans un point imaginaire sur le plafond. Tu n’inclinais le visage vers lui qu’au moment où il reprit la parole, curieux de ce qu’il allait te dire. Avec Hasan, tout était possible et tu laissais déjà un sourire planer. Ce dernier finit pourtant par s’évaporer pour laisser place à de la surprise. “Bah et les assos alors ? Comment tu vas leur expliquer que tu t’es fait michtonner par ton mec ?” c’est que tu prenais une expression très sérieuse en plus, comme choqué qu’il puisse seulement envisager cette option, tu devinais pourtant qu’il n’avait pas dit ça pour rire, qu’il le pensait sincèrement. Le laissant se repositionner, tu vins lui voler un furtif baiser. “On est encore loin d’avoir gagné Hasan… et puis, si je n’ai plus la carotte après quoi courir, comment je vais faire pour rester concentré au jeu ?” souris-tu, préférant ne même pas y songer. Son attention était belle, mais tout de même, il ne pouvait pas juste décider ça comme ça, si ? Et puis surtout, tu ne pouvais pas accepter sur un coup de tête même si c’était tentant. “Tu vas faire quoi quand ce sera fini ? Genre les 24h juste après ta sortie du block ?”

C'était quand même très compliqué pour quelqu'un comme moi de me retrouver si proche du corps quasi dénudé d'@Arjan, sans pouvoir pleinement en profité. J'avais toujours été quelqu'un d'assez tactiles, et mes relations étaient souvent intenses de ce côté là. Ici, j'apprenais doucement à calmer mes pulsions, bien que j'avais constamment besoin des tendresses de l'iranien pour tenter de me rappeler à la raison. Je crois qu'il avait compris comment je fonctionnais depuis le temps, et que parfois, il faudrait transgresser quelques règles pour savoir me satisfaire. Cette nuit là, j'étais drôlement bien logé contre lui, découvrant sa peau alors que nos murmures berçaient mes oreilles. Ses doigts contre ma joue. « Je leur en donnerai à côté. » le bonheur d'Ari, il était un peu devenu ma priorité en fait. Et même si j'aurais aimé vous dire que je ne serais pas capable de renoncer à beaucoup de mes convictions pour lui, ça serait vous mentir, tout comme me mentir à moi-même. À ce stade, j'avais l'impression qu'il hantait chacune de mes pensées, et que mon coeur s'était lentement métamorphosé pour revêtir la lettre A en son nom. Cela dit, j'avais conscience que je ne gagnerais pas l'émission, parce que je voyais d'autres dont le parisien avoir beaucoup plus de succès, et mériter ce titre là. « D'accord, je te donnerai rien alors. » que je riais un petit peu, en venant chercher ses hanches pour le chatouiller légèrement. Tout le monde commençait à anticiper le futur, et si certains semblaient plutôt à l'aise à l'idée de revenir vers leurs vies d'avant, moi, ça n'était pas forcément mon cas. Pourtant je n'étais pas à plaindre hein. Juste que tout avait changé en l'espace de quelques semaines. Ma vision de moi même, de ma vie, comme du monde qui m'entourait. Et alors qu'il me posait cette question, je restais silencieux. De longues secondes s'écoulaient tandis que je fouillais mon cerveau pour tenter de lui sortir une réponse, autre que celle que j'avais en tête. « Je... » me mordant la lèvre inférieure, je me rendais compte que j'avais pas grand chose à lui dire d'autre. « Je sais pas trop. » j'inspirais profondément, parce que c'était quand même dur d'avouer ce genre de choses à haute voix. Parce que c'était aussi avouer que tout ce que j'étais entrain de vivre, ça avait à mes yeux plus d'importance que ce qui m'attendait dehors. Et quelque part, c'était aussi mettre pas mal de poids sur les épaules d'Ari. « Je sais pas si je serais capable de retourner chez moi, et de faire comme si tout ça n'était pas arrivé. » qu'est ce que je ferais chez moi au final ? « Tu... Tu me manquerais beaucoup trop. » Lily elle m'avait averti, qu'il ne fallait pas que je tombe dans la dépendance non plus. Qu'il fallait que je trouve un moyen de vivre à ses côtés tout en continuant d'exister. Mais pour que cela se fasse, il fallait reconstruire tout un monde ensemble, les notre étant si drastiquement opposés.

@Hasan

Elles te plaisaient, ces discussions entre vous jusqu’à pas d’heure, à vous découvrir petit à petit et vous apprécier un peu davantage à chaque fois. Tu aimais vraiment découvrir tous ces aspects de sa personnalité, son humour et cette tendresse qui émanait de lui. Un peu par reflexe, tu avais envie de prendre soin de lui pour qu’il ne perde jamais ce sourire et cette chaleur qui te donnait l’impression d’être chez toi une fois dans ses bras. Qu’importe qui vous étiez et d’où vous veniez, c’était bien de l’avoir près de toi pour poursuivre l’aventure. Aucun doute qu’à présent, tu ne te voyais plus traverser le jeu tout seul, Hasan serait à tes côtés quoiqu’il en coûte, mais pour l’heure, vous n’aviez pas l’esprit aux stratégies, vous étiez juste en train d’imaginer une victoire encore trop loin pour en avoir un aperçu du goût. « Quelles assos ? » demandais-tu, curieux de savoir les causes qui lui étaient chères. Puis à sa conclusion, tu ris doucement avant de te repositionner de sorte à pourvoir le regarder, un sourcil arqué. « Comment ça tu me donnes rien ? Tu donnes de ta personne je te signale ! » et par pure provocation, tu imitais à voix basse, au creux de son oreille, un petit extrait de vos soupires du passé. Et oui, tu le faisais exprès parce que la Queen dormait jusqu’à côté alors ça filait droit dans la chambre Gula ! Ses chatouilles manquèrent de te laisser échapper un hoquet de surprise et tu fis les gros yeux pour qu’il cesse avant de sourire et lui voler un baiser.
Ta question sembla finalement le perturber plus que tu ne te l’étais imaginé et, plus sérieux, tu le laissais rassembler ses idées. « J’espère bien Hasan parce que ça me ferait que tu oublies tout juste comme ça… » chuchotais-tu, concrètement tu ne savais pas encore comment accorder vos vies, mais tu ne parvenais à envisager de partir d’ici sans lui trouver sa place. « Tu pourrais me faire visiter les endroits que tu aimes bien à New-York ? Je ne suis plus à une ou deux semaines près… »