@Gio

Avec Gio, on s'était éloigné. On avait beau vouloir croire à l'inverse, c'était le cas. Les nominations et nos liens avaient fait que son intérêt à mon égard avait fortement diminué, et il n'avait pas vraiment besoin de le prononcer pour que j'en ai conscience. Si je comprenais parfaitement d'où il venait, à l'inverse, il était resté dans mon coeur tout ce temps, séparant plutôt bien dans ma tête l'aspect jeu et ce que je pouvais éprouver pour quelqu'un. Je savais aussi que rester près de lui pouvait être compliqué à vivre pour Ari, et c'était peut-être pour cela que j'avais fini par reculer de quelques pas. Mais dès le départ, l'italien avait été un de ceux qui me comprenaient le mieux dans cette aventure. Qui n'avait pas besoin d'en dire beaucoup pour me rassurer et me donner de l'importance. Il avait compris que ce besoin de reconnaissance qui m'avait longtemps habité, il pouvait être facilement nourri, et qu'il me suffisait d'un seul regard bienveillant au milieu de la foule pour calmer les battements de mon coeur. Tout ça, je l'avais perdu au fil des semaines, et bien que je ne me plaçais clairement pas en victime, je savais aussi que l'on avait chacun notre part de responsabilité. Peut-être que c'était censé être écrit comme ça ? Que je n'avais pas le droit de garder tout le monde près de moi ? Que ça serait trop simple. Tous les deux assis au bord du bassin, je réajustais mon petit bob de pécheur sur ma tête. On se retrouvait jamais loin d'un plan d'eau lui et moi. Finalement, un petit murmure, timide. « Je suis désolé... » pas d'avoir joué le jeu, mais plutôt de lui avoir fait croire que tout ça, c'était contre lui, et de ne pas avoir rectifié le tir à temps « Tu m'en veux ? »