— @Hasan

Ça avait quelque chose de frustrant cette interdiction que vous aviez de vous parler, mais pas de panique, vous saviez comment communiquer autrement. Pas dit en revanche que vos colocataires allaient apprécier. Ce soir pourtant, tu étais sage, simplement allongé, Hasan contre toi et ton regard perdu dans le vide avec ce petit je ne sais quoi qui planait et qui te mettait dans une drôle d’humeur. Tu n’étais pas franchement mal, mais cette semaine te rendait nerveux, tous ces buzz, ces discussions animées…tu ne pensais pas le dire, mais tu avais hâte que tout ça se termine et en même temps, tu voulais profiter de chaque seconde passée avec Hasan parce que dehors, tu ne savais pas comment ce serait. Et c’était sans doute ce qui te minait tant. Tu aurais aimé aborder le sujet cette semaine, mais visiblement ça ne serait pas pour tout de suite.

Cette semaine de silence, elle m'avait permis de méditer sur pas mal de sujets. Et alors que je me retrouvais dans ses bras, caressant sa peau aussi douce que de la soie, je déposais un petit baiser sur son torse qui me servait d'oreiller. Il y avait tellement de choses que j'aurais aimé lui dire, tellement de choses que je voulais que l'on discute, et pourtant, le silence nous obligeait à ne pas pouvoir prononcer un seul mot. C'était difficile. Grimpant sur son corps pour m'allonger sur lui, je déposais mon menton sur ses pectoraux pour observer son visage, un léger sourire aux lèvres. Les secondes s'écoulaient, et puis finalement, je m'asseyais sur sa taille, me redressant ainsi alors que je faisais quelques mouvements à l'aide de mes mains. Je me montrais, puis le montrais lui. Toi + moi. Et puis un cercle qui nous englobait, ensemble. Je me redésignais de l'index, et celui-ci était ensuite accompagné de son collègue pour créer un petit bonhomme qui marchait. Et puis je le redésignais lui. Moi, je partirais là où il partirait, peu importe ce qui nous attendait dehors. Marquant une petite pause, mes doigts prenaient sa main pour la guider sur ma poitrine, là où mon coeur se trouvait. Et puis je le désignais encore. Il m'avait volé mon coeur maintenant, et je lui appartenais. Là où il partirait, mon coeur il partirait avec. Mes prunelles s'ancraient finalement dans les siennes, attendant une réponse de la part d'@Arjan, dans un suspens insoutenable.

— @Hasan

Tu savourais ces moments que vous partagiez tous les deux et même si vous étiez réduits au silence, rien ne pouvait entacher le sentiment de plénitude que tu ressentais alors que tu dessinais du bout des doigts des formes géométriques sur sa peau nue. Tu avais immédiatement ressenti cet apaisement lorsqu’il s’était approché de toi la première fois et aujourd'hui encore, sa simple présence te mettait en émoi comme si vos corps étaient faits pour être réunis et vos cœurs reliés. Tu ne te l’expliquais pas et tu ne cherchais même pas à comprendre, tu vivais simplement votre histoire et tant pis si elle ne faisait pas l’unanimité.
Te tirant de tes pensées en changeant de position, Hasan pris ses aises et tu laissais un sourire planer sur le bord de tes lèvres. Sauf qu’il ne semblait pas convaincu, se redressant finalement pour s’installer sur ta taille. Parfait, la vue n’en était que meilleure et les lèvres résolument closes, tu caressais du regard, attentif et aux aguets, prêt à découvrir ce qu’il avait derrière la tête. Il finit alors par se mettre en mouvement, signant à sa manière un message qu’il tenait à te faire passer. Tu l’aimais bien ce petit jeu de mimes et tu pensais en comprendre le sens et d’un sourire, tu gardais un instant ta main sur sa poitrine pour en sentir les battements de son cœur. Puis, laissant retomber ta main sur sa cuisse, tu réfléchis un instant à comment lui faire comprendre ce que tu désirais réellement.
Tu finis par joindre tes deux mains tout en laissant un espace entre tes paumes pour former une Tour Eiffel approximative puis, d’un tapotement sur ton poignet, tu lui indiquais le temps dont tu avais besoin. Du temps à Paris, c’est ce que tu aimerais parce que tu ne pouvais pas tout quitter du jour au lendemain. Tu lui désignais à nouveau ta montre imaginaire avant de joindre une fois de plus tes mains de sorte à former un toit. Celui que tu essayais d’offrir à ta mère puis, reprenant ses propres gestes, tu te désignais avant de mimer à ton tour un petit bonhomme marchant jusqu’à lui. Puis d’un sourire espiègle, tu fis marcher deux bonhommes côtes à côtes avant de lever les mains au ciel, un sourire aux lèvres. Qu’importe où vous iriez, vous irez ensemble.

Le soucis avec les langages codés, c'était que j'étais doué pour les créer, mais pas doué pour les comprendre. Alors quand le brun commençait à agiter ses doigts pour tenter de m'expliquer un truc, je fronçais un peu les sourcils sans trop capter ce qu'il était entrain de me dire. C'était quoi le triangle qu'il faisait ? Me dites pas que Ari c'était un illuminati ?? Haaan... Je secouais la tête un instant, chassant cette idée de celle-ci avant de me reconcentrer. Il me parlait de temps... ah c'était peut-être la tour Eiffel ! Du temps à Paris ? J'approuvais d'un petit hochement de tête le laissant finir. C'était vraiment trop mignon ce qu'il était entrain de signer. Mais je secouais une nouvelle fois la tête de manière négative, pour le corriger. Je nous désignais tous les deux et recréais la Tour de mes mains. On irait à Paris ensemble, oui. Juste après le jeu si il voulait. Moi ça me dérangeait pas. Et puis je nous redésignais une nouvelle fois, avant de créer deux maillon d'une chaine à l'aide de mes doigts. Ensemble. Finalement, ce sourire à la con venait illuminer mon visage alors que je me rapprochais de lui, liant bientôt mes lèvres aux siennes alors que mon corps se coller à celui de l'iranien. Un doux baiser, puis légèrement langoureux, avant de m'écarter de quelques millimètres de son visage, pour mimer du bout des lèvres un "je t'aime" silencieux. Celles-ci se déposaient ensuite sur sa mâchoire, alors que je tirais les draps sur nos corps l'air de rien, ma main glissant sous le seul bout de tissu du brun pour lui manifester mon affection. C'était assez dangereux pour le coup, on était pas seuls, mais j'aimais l'idée de pouvoir le narguer et qu'il soit impuissant face à ça. Pendant ce temps, je continuais de parcourir son torse, descendant toujours plus bas. Arrivant finalement à la limite de son boxer, je relevais les yeux vers lui, ne le quittant pas du regard alors que mes lèvres se déposaient sur le tissu, humidifiant ses fibres alors que les vibrations du corps du brun se faisaient ressentir. C'était un peu l'ultime affront que de l'attaquer sans pour autant franchir la barrière.

— @Hasan

C’était tout un concept que de bâtir un avenir sur un jeu de mimes, quand même. Heureusement, vous auriez encore tout votre temps pour peaufiner les détails quand vous aurez à nouveau le droit de vous parler. Ceci dit, le silence avait aussi du bon alors que vous vous amusiez à mimer vos pensées. Bon, visiblement Hasan galérait à comprendre le concept de ta Tour Eiffel et tu ne pouvais pas lui en vouloir pour ça. Le regardant secouer de la tête, tu laissais une moue interrogative se dessiner sur son visage avant qu’il ne reprenne tes gestes en te corrigeant. Puis l’essentiel était là: il vous désignait, ensemble. Au fond, c’était tout ce qui comptait. Tout ce que tu désirais alors à ton tour, tu te redressais un peu pour répondre à son baiser avec délicatesse, laissant ton regard parler pour toi à sa déclaration d’amour. Tu l’imitais silencieusement et passant un bras autour de son cou, tu vins l’étreindre un instant. Tu te sentais profondément chanceux d’avoir croisé sa route et surtout, d’avoir la chance que vos sentiments soient réciproques. Au fond, qu’importe le résultat final de l’émission, sur le plan personnel, tu avais déjà tout gagné.
Te laissant finalement retomber sur le matelas, la seconde suivante vous disparaissiez dans votre univers, loin des autres, loin des caméras et les dents résolument plantées dans la pulpe de ta lèvre, tu savourais dans un plaisir coupable ses caresses et ses baisers. Duh, tant pis pour les règles, les autres n’étaient pas encore là, alors d’un sourire joueur, tu tirais sur l’élastique de l’étoffe, qu’il voit l’ampleur des dégâts.