TENUE – Ils avaient au moins eu de la chance, pour ces deux premières journées en plein air : une température clémente et aucune averse à l’horizon, vu l’absence de nuages pour meubler le bleu céleste. Ça ne durerait sans doute pas, songea Mara. Et mieux valait en profiter avant d’être coincé dans les tentes en attendant que la pluie ne cesse. Vêtu de son maillot, une serviette perchée sur ses épaules, c’est vers le lac qu’elle se dirigea en ce début d’après-midi, alors que le soleil était à son zénith. Déposant ces quelques effets personnels dans une petite pile non loin de l’eau, elle ne tarda pas à se glisser dans le lac, surprise de la température cette dernière, qu’elle imaginait bien plus froide. Elle y nagea un moment avant de se rapprocher de la cascade, avisant une série de rochers plats sur lesquels elle grimpa. L’endroit parfait pour prendre une bain de soleil tout en restant au frais, les éclaboussures de l’eau venant la rafraîchir par intermittence. Les yeux clos, elle n'avait pas été aussi détendu depuis le dernier prime. Un soulagement.

la natation lui aura manqué. c'est qu'il n'a pas encore passé beaucoup de temps à la piscine, dans le block, et qu'avant - oh, ça faisait juste un moment qu'il n'avait pas eu le temps de piquer une tête. autant profiter du lac, du paysage. des jolies choses que cette nature à offrir. parce qu'il a beau être citadin, new yorkais au plus profond de son être, eli, il est comme un poisson dans l'eau dans la nature, dans tout ce qui est beau, tout ce qui peut se laisser admirer. et s'il faut un moment pour arriver jusqu'à la cascade, il s'étonnerait presque de ne pas la trouver prise d'assaut par un bon nombre de candidats. non, quand il arrive, il n'y a que @mara, douce sirène, qui se dore la pilule sur un rocher. c'est que l'endroit est propice au calme, à la relaxation. « hey ! » et il ne lui faut pas longtemps à eli, pour se rapprocher de la jeune femme. c'est que ça fait un moment qu'ils n'ont pas discuté. elle se fait discrète, douce comme tout, au milieu de personnalités bien flamboyantes. mais ce n'en est que plus appréciable. « laisse-moi deviner... toi, tu te satisfais pleinement de cette semaine de camping ? » contrairement à certains, qui n'ont de cesse de se plaindre. autant en profiter, et se laisser aller. « de loin, quand on arrive, tu fais très sirène de conte de fées, sur ton rocher. » plaisanterie idiote, sûrement. mais il fait de son mieux pour garder son humeur au plus haut. profiter du moment, plutôt que de se laisser happer par trop d’événements, de sentiments pas toujours agréables.

Une voix qui l’interpelle est tout ce qui lui suffit pour l’arracher à son petit moment de calme et de tranquillité. Et même si elle savourait ce moment, la belle se doutait qu’il n’était que temporaire. Avec ce soleil qui brille de mille feux, elle se doit de porter une main à son front, protégeant ses yeux des rayons du soleil, avant d’être à même de pouvoir repérer @Eli qui nage en sa direction, à qui elle fait un signe de la main en guise de salutation. L’homme se rapprochant, elle constate rapidement que son sens de l’observation est de plus que juste. Mais plutôt que de lui donner raison, elle préfère user d’une mine choquée, voir surprise. – Quoi? Mais qu’est-ce qui m’a trahi ? Ça l’amuse, et c’est bien de gaieté de cœur qu’elle lui répond de la sorte, le ton de leur conversation étant somme toute assez léger. – Heureusement que tu précises les contes de fées, parce que je ne me considère pas vraiment comme une enchanteresse mangeuse d’hommes, vois-tu…  Pareil à ces créatures dont la mythologie et le folklore faisait parfois référence. Ce rôle convenait mieux à d’autres, dans cette aventure. – Je vais quand même prendre ça comme un compliment. Elle sourit, plus amusé qu'autre chose par la situation.

« cet air encore plus solaire que d'habitude, peut-être. t'es dans ton élément. puis, @apollon t'as balancé, il m'a dit que tu l'avais sauvé sur le montage de votre tente. » les mots sont légers, comme ces remarques. et au fond, ce genre de conversation est appréciable ici. il sait qu'il pourrait parler de sujets plus philosophiques, avec @mara, que derrière ce sourire mutin, c'est une personne aussi douce que curieuse. mais profiter juste un peu des lieux, alors qu'il s'assoit au bord de son rocher est aussi très appréciable. et il est vrai qu'elle le reprend sur le rôle des sirènes mythologiques. pas tort, pour le coup, son père lui aurait sûrement fait la même remarque. mais il faut croire que ses références les plus récentes sont sûrement les cartoons que regardent son fils. « j'pensais peter pan... mais non, en fait, c'est des énormes connes aussi dans peter pan... après, pour le côté enchanteur, je peux rien dire, je t'ai jamais entendu chanter. » il tend la main, eli, jusqu'à un filet d'eau qui ruisselle. c'est joli, comme endroit. la cascade et le reste. et respirer n'y est que trop agréable.