Love is like a promise.
Its comfort can be tender,
But hold it too tight
And you broke it forever.

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Elle s'était levée à l'aube, avant même que Smith ne s'éveille, pour se faire belle pour l'occasion. Si belle, si légère. Comme le vent, ou une génoise agrémentée d'une chantilly à base de crème légère, fouettée ni trop, ni trop peu. Une belle robe verte, légèrement décolletée, des sandalettes grecques marron, un collier en pierres bariolées. Ses tresses ont été soigneusement rassemblées de part et d'autre de son visage, de sorte à parfaitement encadrer son visage angélique. Le panier pique-nique à été soigneusement préparé. Elle a beau être piètre cuisinière, elle avait tout de même réussi à trouver le nécessaire parmi les placards et le réfrigérateur pour offrir à son beau un souvenir mémorable dans le jardin. Une page arrachée à son carnet avait soigneusement été déposée sur son oreiller. Meet me in the garden at 13:00, boo! xx

Elle était arrivée à l'heure. Et elle avait attendu. Peut être qu'il dormait toujours. Peut être qu'il n'avait pas vu son mot. Deux cent scénarios se dessinent dans ses pensées alors qu'elle hésite à remballer le festin qu'elle avait étalé sur la nappe à carreaux rouge et blanche, digne d'un film des années 50. Finalement, alors qu'elle commence à ramasser les couverts, @smith entre dans son champ de vision. Et Sherrie sourit. Elle lui offre un de ces sourires qu'on ne voit que dans les films Hollywoodiens – le genre de sourire qui promet l'amour éternel, celui réservé aux âmes soeurs.

« Boo! J'avais peur que tu n'aies pas vu mon petit mot » se contente-t-elle de souffler, d'une voix détendue, qui semble pourtant presque soulagée.

Sherrie devrait se considérer chanceuse: elle a conscience du nombre de filles qui rêveraient d'être à sa place. Pouvoir passer ne serait-que cinq minutes en compagnie du beau, de l'illustre, du merveilleux @smith pourrait en faire évanouir plus d'une ... Mais Sherrie, ce n'est pas pour cinq minutes qu'elle l'a. Et pendant l'émission, elle l'a même quotidiennement. Un luxe dont elle a conscience. Elle se frotte souvent les yeux, le matines pensant à sa situation: comment en était-elle arrivée là? « C'est vrai ça, il faut que je m'y habitue. » Mais elle n'y est pas habituée, Sherrie: ça reste encore plutôt récent, toute cette histoire. Et ça reste toujours aussi surréel: comme dans un conte de fées. Sauf qu'il ne s'agit pas d'un conte de fées: il s'agit de la vie réelle. Et elle n'est pas une princesse: elle est Sherrie.

Elle rit doucement à la question de son quasi-prince charmant. « J'avais même pas remarqué. Il manque juste les tenues. Tu te sens de porter un costume Victorien pour l'occasion? » Elle bat des cils, fait recours à ses charmes. Il faut bien qu'elle ait quelques armes dans son arsenal. Lui dira-t-il oui? De son côté, porter une gigantesque robe à frou-frous l'intrigue, mais pas au point de vouloir le faire en pleine canicule estivale. « Quelques unes, oui. Mirela et Marysa sont vraiment dope. Pessa et Remi, ce sont des inspirations. Et après il y Clark, aussi. Il est gentil, je pense que tu t'entendrais bien avec lui! » Pour les autres candidats, c'est un peu moins tranché. Elle se fait encore son avis, petit à petit. « Et toi? Tu commences à t'y plaire? » Elle n'est pas aveugle, Sherrie: elle voyait bien qu'il avait plus de difficultés qu'elle à vraiment s'habituer au quotidien sur le bloc. Ils n'ont pas le même vécu, c'est vrai. La vie de Sherrie a changé du tout au tout, presque instantanément, il y a trois ans. Chaque nouveau jour apporte son lot de changements. Mais Smith? Il avait son équilibre, ses habitudes. Sa carrière était établie. Venir ici doit vraiment le changer de son cocon. Elle en est consciente. Elle tente de se montrer compréhensive.