soleil brûlant sur ta peau, mais c'est déjà mieux que la grisaille parisienne. la sicile c'est un cadre plutôt pas mal. t'es sur et certain que le proprio a maté la saison deux de white lotus et c'est pour ça que vous vous retrouvez ici. après bon, il est clair que tu vas pas t'en plaindre, le soleil c'est agréable, la chaleur parfois un peu moins, mais tu t'en fichais un peu. pour le moment ce que tu voulais surtout c'est faire fonctionner la vespa, sauf que clairement t'étais pas le couteau le plus aiguisé du tiroir. vociférant des petites insultes à l'encontre du véhicule, tu en avais un peu marre de pas savoir te débrouiller. trop impatient, n'aimant pas lire les consignes, l'intuition ça avait quelque chose de plus fun, mais ça ne marchait pas toujours. les yeux balayant sur la droite et sur la gauche, tu te rendis vite compte qu'un monsieur de l'aventure était planté là. « j'suppose que ça se voit, mais j'ai besoin d'aide, mais très vite. » demi sourire adressé à celui qui s'appelait clark. la mémoire photographique avait encore frappé, toujours là quand il fallait. « clark et s'il te plait. ouais je pense que j'aurais du commencer par t'appeler par ton prénom et dire s'il te plait, là j'ai fait mon con parisien, ce que je sais très bien faire j'crois. » léger rire sortant d'entre tes lippes, par par nervosité, mais plus parce que tu sais que tu débites pas mal sur ton ton désinvolte à la con.

@Clark

@Arslan
c'est toujours la même rengaine, même la peau un peu plus abimée par le soleil. ses pieds font le chemin avant qu'il y pense, et si la ballade avec @Blaise, plus tôt, aura été douce, il s'est retrouvé là, encore, à faire les cent pas dans le domaine. au moins, il ne tourne pas en rond. enfin, si, il en a un peu l'impression, c'est bien la troisième fois qu'il repasse devant la station depuis ce matin, sans oser trop s'approcher des machines. mieux vaut ne pas jouer avec le feu sans savoir vraiment les conduire, il a appris d'erreurs similaires, par le passé. mais cette fois, il y a quelqu'un, qui ne semble pas beaucoup plus doué que lui, avec les machines. c'aurait été les chevaux, encore, il aurait pu aider, mais là, il hausse surtout un sourcil. « d'aide ? » il l'a dit, il ne devrait pas trouver le temps de le discuter. mais il s'approche quand même, un sourire vite arraché à la remarque qui suit. « tous les parisiens sont pas impolis. 'fin, j'crois pas. » pas de son expérience, en tous cas. pas quand il s'est échoué sur plus d'un canapé parisien. ou dans plus d'un lit, surtout. les regards qui se croisent dans les bars ou dans les métros ont dû aider. après, amos était grec, techniquement, pas parisien, et il n'a pas pensé à faire de statistiques sur les gens chez qui il a pu s'échouer, entre deux auberges de jeunesse, et leurs origines. et même plus près, il ne doit toujours pas avoir l'air bien utile. « tu sais, j'y connais rien, moi, en vespa. » autant donner l'évidence, en relevant les yeux vers son interlocuteur. dont les yeux lui échappe, forcément. même s'il l'a déjà croisé, même s'il arrive à le replacer. à croire qu'il y a juste trop de parisiens, dans le coin. « t'as les clés déjà - uh... attends - aslan ? » non, c'est pas possible. c'est le lion dans narnia, ca. mais ca doit y ressembler. « pardon, ma mémoire est pas toujours incroyable quand il faut retenir des trucs utiles. »

t'avais l'impression d'avoir un mec aussi paumé que toi en face, comme s'il venait de découvrir un ovni. tu pensais pas en être un, non justement tu te trouvais un peu comme le commun des mortels, genre tout ce qu'il y a de plus basique. être un pseudo artiste torturé ayant l'air d'être tumblerisé par le temps, c'est pas forcément quelque chose d'original, ou peut-être il y a dix ans. « ou tu peux même rester, me regarder et ne rien faire. ça me va aussi. » en vrai tu plaisantais à moitié, mais c'est vrai que s'il restait là à te faire la conversation pendant que tu te triturais les méninges, tu n'y voyais aucun inconvénient. c'est ça qu'il faut faire dans une télé-réalité : faire connaissance. « non c'est vrai, c'est un brin essentialisant ce que je raconte. mais bon, c'est sympa aussi d'être dans la caricature. » tu lui balances à nouveau pas mal de phrases, débitant d'une voix un peu rapide, car tu étais surtout concentrée sur la vespa. « ah parce qu'il faut des clés ? je j'sais pas, j'avais l'impression que le proprio avait prévu de les laisser en libre service. » là tout de suite, tu te sentais con. tu t'étais redressé pour regarder clark en mode, s'il te plait, essaye de ne pas me juger, mais tu savais qu'il aurait raison de le faire. « techniquement oui, ça se prononce comme ça, mais il y a un r, comme le lion dans narnia, en fait c'est de là que vient aslan normalement. pas de narnia, hein, fin l'inverse. » tu t'étonnais à lâcher un petit rire, te perdant dans cette joute verbale. « mon prénom c'est pas utile, on s'en fiche même. par contre tu te souviendras toujours de moi comme le mec n'arrivant pas à faire démarrer une vespa, comme le mec qui n'a qu'un trait de personnalité, c'est à dire être parisien et j'crois que c'est déjà pas mal ? » petite pause dans la parole avant de reprendre, tu ne savais pas d'où tu sortais toute cette énergie. « et toi clark, toi t'es qui, toi t'es quoi ? t'as l'air un peu paumé en fait, mais ça te donne un côté assez sympa. »

@Arslan
faut bien l'admettre, ca lui prends un moment de capter l'ironie. un bon quatre-vingt-dix-neuf pour cent du temps, ca lui passe six pieds au dessus de la tête. là, ca prends juste quelques secondes, à faire démarrer sa cervelle, debout, les bras ballants, avant de vraiment s'approcher. il aurait pu lui répondre que regarder le dérange pas, en soi, mais il se mords la lèvre. retient le premier degré, pour au moins essayer de contribuer à quelque chose, au démarrage de ces machines. mais après un bug, il faut bien le temps de rebooter, alors il ne réponds rien, un instant. hausse juste les épaules, quand le sujet en revient aux parisiens. « c'est dommage après, pour ceux qui sont vus comme ca alors qu'ils sont sympas. » l'air rien. pas qu'il soit très versé en philosophie, ou en sociologie. pas très bon avec ces choses-là, faut bien l'admettre. si l'art lui parle, penser, c'est souvent moins son truc. et au moins, il n'a pas vraiment fait de bourde, avec son prénom. au moins, la prononciation était bonne. et de vieux bouquins, ca, il peut en parler, et avec le sourire. « c'est grave cool ca. fin, ouais - au moins ca aide pour s'en souvenir, puis, il est cool, comme personnage, j'veux dire, c'est un peu d'eu. » pas qu'un peu, au vu de l'attrait pour c.s lewis pour l'imagerie chrétienne. mais il aurait pas vraiment été capable de dire d'ou ca venait, que ce nom là. avant maintenant. au moins il s'en souviendra. et il rit aussi, avant de tenter d'aider un peu mieux. de jeter un oeil autour, quitte à ne pas vraiment écouter. quelques pas, jusqu'à une espèce de placard dans le mur, visiblement rajouté à la hâte. « elles seraient pas là-dedans, les clés ? » rien de moqueur. en soi, ca ferait sens, pour du libre-service. pourtant, l'idée ne lui vient même pas de l'ouvrir pour vérifier, comme si c'était plus simple de juste poser la question bêtement. de nouveau debout, les bras un peu ballants. « t'inquiète, en vrai, j'crois que c'est le trait de personnalité de beaucoup de parisiens. » à ca qu'on les reconnait. la plus belle ville du monde, ou la mauvaise humeur. rien entre les deux, c'est forcément l'un des deux extrêmes. et peut-être que c'est lui qui essentialise, là. plus simple que de répondre à la question qu'on lui pose. comment se définir, vraiment, quand il n'y a pas grand-chose à dire. « j'sais pas trop - enfin, si je sais, je suis moi, tout ca, mais. j'ai rien de trop spécial, je crois. j'aime bien la musique, et - uh - l'art, en général, j'veux dire, je dessine pas mal, et - ouais. c'est à peu près tout. » ca lui va, en soi. il ne cherche pas à faire autre chose. à en faire plus. sourit quand même. « j'aime bien le sport aussi ? et les trucs jolis, en général. » un peu comme tout le monde, en soi. plutôt basique, tant qu'il ne se laisse pas distraire.

rencontre du troisième type avec ce Clark, t'avais comme l'impression d'être un peu ailleurs ou alors ça devait être surtout parce que t'étais trop concentré sur la vespa. il avait pas l'air méchant, juste un peu dans la lune. « après les avis, les regards, ça change tellement rapidement. l'truc le plus facile c'est quand tu penses à quelqu'un que tu as aimé et que tu croises deux trois ans après, sans qu'il s'passe rien. » tu partais un peu loin, la littérature dans la peau et les clichés dans la tête. « bon tu dois vraiment m'prendre pour un bobo. » et il aurait raison le clark. « l'truc c'est que j'ai rien d'un lion, j'ai plus l'air d'un chat érrant par moment, mais c'est sympa aussi les chats errants. toi j'sais pas, j'te vois comme un bel animal majestueux, un paon ? » tu ne savais pas trop non plus, c'était en le détaillant de tes prunelles brunes que l'idée était apparue dans ton esprit. d'ailleurs clark qui avait l'air un peu paumé devait l'être moi que toi puisqu'il trouva les clefs rapidement. tu pointas le doigt en sa direction, un léger sourire sur les lèvres. « toi je t'adore, mais je passe encore plus pour un con. » tu te dirigeas vers la boite pour chopper les clefs tout en continuant d'écouter les dires de ton nouveau compagnon d'infortune. « oui, les parisiens c'est les personnes les moins originales du monde. » il y avait pourtant une hype autour de paris, toi tu la comprenais, mais tu comprenais aussi qu'on la comprenne pas. t'étais là plus attentif à comment est-ce que le garçon se voyait. intéressant, ton esprit en tirait certaines conclusions qui allaient s'étoffer à l'avenir, mais tu ne pouvais t'empêcher de cocher certaines cases face à ce qu'il racontait. « ah ouais l'art ? tu dessines quoi ? tu dessines qui ? » des gens, des formes, des paysages, c'est si vaste le dessin. « c'est quoi les trucs jolis ? » puis tu te rendis vite compte que tu posais pas mal de questions. main sur la bouche pour te faire taire, tu repris quand même la parole pour lui préciser. « euh j'pose beaucoup de questions, mais si tu veux pas répondre, tu réponds pas. »

@Arslan
pas surprenant, qu'il soit auteur, ce type. c'est pas les phrases, qui confirment, qui mettent la puce à l'oreille. c'est une manière de voir le monde. celles que n'ont que les auteurs, sûrement, à parler des regards aussi doucement que des souvenir. à parler des gens comme on parle de personnages. et c'est joli, en soi. même si clark, ca ne lui parle pas tant que ca. peut-être parce qu'il n'a jamais aimé au passé. « ah... tu crois ? » il n'y a pas de jugement dans sa voix lente. juste l'air curieux, l'attente d'une confirmation. juste un sourire, et un haussement d'épaules, de ceux qui font sa façon entière d'exister. « non, pas vraiment. j'trouve ca intéressant, j'veux dire, de t'écouter. » peut-être parce que lui n'y connait pas grand-chose à la vie, et ne sait pas l'analyser non plus. juste la regarder passer, avec ses formes, ses couleurs et ses sons. et il ne sait pas trop ou elle part, leur conversation. de lions, de narnia, d'animaux. mais c'est agréable, en soi. de se laisser porter. à croire que les artistes vivent comme ca, quels qu'ils soient. « j'suis lion, techniquement. le signe astrologique, j'veux dire. » rien à voir, bravo. le temps de revenir. « après, c'est joli les paons. mais en soi, j'aime bien être un humain. les pouces opposables, c'est utile. » et la boîte s'ouvre, avec les fameuses clés, et un aveu de tendresse qu'il n'attendait pas de sitôt. qui lui arrache quand même un sourire bête, malgré le peu de sérieux de la situation. « moi j'te trouve pas con. et t'es plutôt original, j'veux dire, t'as des trucs à dire. » pas la définition du mot, en soi. mais il essaie, quand même. c'est plus simple de parler droit quand on lui part de musique, ou des lignes dans ses carnets. des courbes et des couleurs. « ce que je vois, souvent. ce que je vois pas, aussi. et non - j'les aime bien tes question. j'aime beaucoup dessiner les gens, en soi. c'est le plus - c'est le plus difficile à capter, à les capter vraiment, parce que c'est pas juste une série de formes, quelqu'un, tu vois, y'a... quelque chose de vivant, qu'il faut garder. après, les endroits c'est joli aussi, j'peins ce qui me capte l'oeil, surtout. les trucs qui ont une histoire. » les gens et les vieilles pierres. les gens, ce qui le fait sourire, et ce qu'il ne veut pas oublier.