t'étais perdu dans l'immense domaine. trop de pièces, trop de monde, en fait c'était clairement dépaysant de se retrouver ici. dix ans que tu avais ton cul collé à paris, dans la ville la plus belle du monde d'après ce qu'ils disent. toi t'es pas d'accord, t'as la verve acerbe avec la dame de fer. parce que ton cynisme et tes moqueries sont une partie intégrante de ta personnalité, mais parce qu'aussi tu crois parfois ce que tu dis. esprit de contradiction la plupart du temps qui se mêle à certaines réalités que tu aimes bien fracasser à la tête des autres. ça sort d'un peu nul part, mais ça te fait du bien. le petit carnet à la main, la mèche rebelle devant ses les yeux et le crayon griffonnant dans une écriture que toi seul peut comprendre, tu te laissais aller à l'exploration. pas forcément le plus doué pour l'aventure, là tu avais un peu envie de te laisser mener au gré du vent comme le font les provinciaux. la pensée même d'avoir eu ce terme à l'esprit te faisait sourire, parce que c'est tout ce que tu détestais, mais que tu étais un peu devenu au fil des années. tes pas arrivèrent rapidement dans un endroit peu ragoutant : la salle de sport. machines, poids, tapis, la salle avait l'air sacrément équipé, sauf que tu te revendiquais comme un esprit littéraire. en fait tu étais surtout très nul en sport, à part en natation et encore, le niveau n'était pas non plus incroyable. quelqu'un était déjà là, sans doute en train de faire son port au vu de la carrure imposante. « franz le sportif, ouais je pense que ça peut sonner plutôt pas mal pour un personnage de mon roman, quoique un brin caricatural tu trouves pas ? » aucune entrée en la matière, un peu brutal, mais tu avais pas forcément envie de savoir comment il allait. la question chiante à laquelle personne ne s'intéresse vraiment ne valait pas la peine d'être posé. « ou alors je prends ça comme base et j'essaye d'en faire quelque chose de plus subtil, du genre sportif torturé et poétique ? quoique ça aussi c'est caricatural et un peu revu. » tu débitais naturellement, sourire sur les lèvres, tout en ayant cet air dubitatif comme si tu étais sérieux. une part l'était sans doute, mais l'autre n'était qu'une simple entrée en la matière de ta personne.

@Franz

@Arslan

Il l'avait facilement cerné le français, ce genre d'âme qui semblait exister quelque part entre le sarcasme et le besoin de piquer l'égo des autres pour gonfler le sien. Franz, il aimait bien ce genre de caractère, principalement parce que ça lui donnait une raison de se creuser les méninges, de trouver la faille que pourrait habiter son adversaire. Là où il était déjà surpris, c'était de retrouver un gars comme lui dans un endroit pareil. Et si il chassait d'une moue perplexe son commentaire sur le fameux personnage qu'il pourrait incarner, l'allemand ne manquait pas de rétorquer « Arslan, le petit français caricatural, "grève" tatoué sur son front comme s'il avait renoncé à toute humanité. Frêle et chétif ayant un jour l'espoir de devenir une bête de sexe, mais trop fainéant pour y apporter le moindre effort. Écrivain à ses heures perdues, plutôt raté, se met à détester le monde par rancoeur ou peur de réellement prendre plaisir à le découvrir. » le tout lâché d'une traite, ton entre détachement et moue amusée. « Un peu revu ça aussi. » Altère posée sur leur rangement, et voilà qu'il lui adressait finalement un regard, fin sourire narquois s'esquissait sur ses lèvres comme pour lui signifier que ça la critique l'amusait plus qu'autre chose. « T'es ici pour voir comme la plèbe évolue, ou parce que t'as finalement compris que t'étais pas si différent des autres que ce que tu pensais ? » le jugement était facile à émettre, ce qui était plus compliqué, c'était de réaliser qu'il se trouvait dans le même panier qu'eux tous.

le franz venait de dépeindre ton portait. t'étais pas très convaincu par les dires, mais t'étais surtout horrifié de dégager un truc pareil. t'étais aussi chiant que ce qu'il était en train de dire ? mon dieu, t'avais juste une envie c'est de te ressaisir. après t'étais pas étonné non plus, parce que tu devenais tout ce que tu avais toujours critiqué et ça c'était pas une surprise. « wow, wow, wow, minute. » tu agitais tes bras, ça te donnait un air dramatique alors que clairement, tu allais rien dire d'incroyable. « de une, être un français caricatural ça me va. de deux le mot grève c'est grave un compliment, mais la partie sur le renoncement de l'humanité j'espère que c'est faux. on peut encore m'sauver tu penses ? » t'étais encore une fois à moitié sérieux, parce que t'avais pas envie d'être h24 aussi mortifère, non c'est bon tu avais que trente ans quand même. « frêle et chétif c'est pas sympa, même si c'est vrai, c'est pas cool, tu touches un soldat que tu viens déjà de traiter de renoncement d'humanité. » ta main sur la cœur, la dernière balle avant l'achèvement total. « j'adore le sexe, mais c'est vrai que je suis un flemmard sur ce côté là aussi, je préfère les câlins en fait. » t'avais aucune difficulté à te livrer, parce que malgré le côté torturé et ce côté plus que pessimiste, tu n'avais pas de secrets bien gardés. « écrivain raté ça dépend aussi, j'ai mes périodes, mais c'est sur que je vais pas révolutionner le monde littéraire. » rire moqueur, mais surtout à ton encontre, ouais aucune hésitation à te vanner, l'auto-dérision étant primordial pour pouvoir continuer à sombrer dans le cynisme. « j'adore la plèbe, j'suis un mec de la plèbe depuis toujours, quoiqu'à un moment j'crois que j'me suis perdu à boboland et j'ai du mal à m'en dépatouiller, mais bref. » t'avais repris un air plus sérieux, les bras croisés sur tes pecs inexistants et les mèches rebelles qui ne pouvaient s'empêcher de se flanquer devant tes yeux. « toi franz je te vois bien avoir galéré un peu dans ta vie. le mec qui fait pas de vague, mais un vrai bosseur, un mec qui travaille. j'te vois un mec comme les pères de famille dans les films pour noël, ouais les veufs qui sont frais, mais torturés. tu te démènes pour porter ta petite famille, mais t'es à bout, alors tu portes les altères comme tu portes le poids de la vie. » à bout de souffle, le portrait terminé, griffonnant un truc sur un bout de papier pour lui donner, tu lui tendis, un air grave sur le visage. « ça te fera cinquante euros l'histoire, mais m'remercie pas, j'te fais un tarif. »

@arslan

Fallait bien l'avouer, cet échange avait le don de piquer la curiosité de l'allemand, lui qui avait l'impression de devenir un peu trop doux entre ces murs, de devoir mesurer ses mots pour ne froisser l'égo de personne. Ici, le français avait l'air de plutôt bien riposter, voire même de se lancer dans une sorte d'introspection qui eut le don de tirer un sourire à l'autre. Altère posée, front essuyé à l'aide du bas de son débardeur, et voilà qu'il l'écoutait corriger le tout. Enfin, essayer. « Bah, j'sais pas, enfin en tout cas tu respires pas la joie de vivre. Ta mère a du écraser ton poussin de compagnie plus jeune ou quoi, et paf, trauma. » paf, littéralement, comme le poussin sous le talon. Télénovela se déroulant droit devant lui, il avait presque envie de choper le pop corn et d'apprécier la scène. « J'me trouve plutôt soft. » qu'il osait même rajouter « J'aurais pu dire que ta moustache fait très travailleur routier, que tes fringues puent la cigarette et qu'on dirait que t'es tellement seul que tu pourrais être le seul gars qui répond aux démarcheurs téléphoniques. » il en ajoutait des caisses « Mais tu vois, j'suis sympa, donc je le dis pas. » attendez... c'était pas exactement ce qu'il venait de faire ? Oops i guess. Le gars continuait à se livrer sur sa sexualité, confessant préférer la paresse à l'acte en lui même, alors qu'un petit bâillement venait se déposer sur les lèvres de Franz. Ah et finalement le roast concernant le cuistot reprenait, et franchement... il ne pouvait pas être plus loin de la vérité. Si bien que Franz finissait par lâcher un rire franc, tapotant l'épaule de son camarade tout en le détournant, histoire de se diriger vers la machine non loin de là. « Alors déjà, faut savoir que j'en ai rien à foutre d'avoir ou non une famille. » il avait même jamais été proche de la sienne « Si j'dois me démener pour quelqu'un, c'est pour moi. » après tout, c'était sa vie, pas celle des autres « Au delà de ça ouais, j'm'applique quand y'a besoin, et ces altères là... » il en prenait une de quinze kilos entre ses mains, se dirigeant à nouveau vers Arslan « C'est plus pour m'instaurer de la discipline, plutôt que de noyer mon chagrin ou me distraire. Ça j'le fais en m'envoyant en l'air. » et pouf, il déposait l'altère entre les mains du français, qui s'affalaient d'un coup sous le poids. « T'as encore grave de taff niveau développement de caractère, si tu veux un jour me rajouter dans un de tes romans à deux balles. » Franz, il serait jamais le protagoniste à qui on veut attribuer tout le mérite, non, il avait même clairement pas envie de le devenir. « Mais ravi de voir que j'pique ta curiosité au point que t'essaies de me percer à jour. (...) Gros flop, mais un bon point pour l'essai. »

d'après ce que tu voyais, tu venais de trouver ton compagnon de sarcasme. intéressant, car au moins tu pouvais déverser sans devoir te rattraper ou expliquer le pourquoi du comment de tes pensées. le franz avait l'air solide et pouvait encaisser quelques brimades. toi en tout cas tu arrivais à encaisser les siennes le sourire sur les lèvres. les bras croisés toujours croisés sur sa poitrine, tu le regardais s'affairer à faire son sport pendant que toi tu ne faisais rien, enfin regarder quelqu'un faire quelque chose, c'est finalement déjà faire quelque chose, vous ne pensez pas ? « alors j'ai jamais connu ma mère, donc t'es pas très doué niveau déduction sherlock. » le pauvre ne pouvait pas le savoir, mais tu en parlais librement. t'étais un écrivain et un livre ouvert par la même occasion. « par contre ma grand-mère, crois-moi qu'elle aurait pu l'faire. » c'était ta personne préférée au monde, un peu comme ta mère au final. « mais sinon à part remonter mes traumatismes intérieurs et être à deux doigts de me faire quitter le jeu en parlant, ouais t'es soft. » tu affichais cette fois-ci un plus grande sourire. non en vrai tu encaissais, mais bon autant continuer à injecter une bonne dose de théâtralité là-dedans. « ah oui donc clairement j'pense que tu viens de décrire le portrait d'ton mec idéal. genre tu voudrais que j'sois comme ça c'est ça ? bon j'trouve ça un peu étrange, mais encore une fois je juge pas les fantasmes des candidats ! » haussement d'épaules avant de venir s'installer sur une des machines, par pour l'utiliser, mais juste pour t'asseoir. être débout, ça va cinq minutes. franz se révélait être un mec plutôt solitaire, un peu le fuckboy du lycée surement. « t'es vraiment un fuckboy quoi, le mec tellement dark qui fait confiance à personne. bon si c'est ça j'pense que j'vais éviter d'écrire sur toi, le fuckboy ça intéresse plus tellement maintenant. » une nouvelle pique envoyée non pas pour être blessant, mais continuer cette petite joute verbale, le demi-sourire apposé sur les lèvres. tu posas ta main sur ton cœur à l'évocation du mot s'envoyer en l'air, faisant mine d'être outré. « s'envoyer en l'air ? tu ne dis même pas faire l'amour, mon dieu ton cœur est donc perdu à jamais. » ou peut-être même qu'il en avait pas ? c'était peut-être une ia ? « j'sais pas encore si j'veux te rajouter, j'essaye de te trouver un peu de profondeur, mais ça m'a l'air compliqué. » tu grattais ton menton, faisant mine de réfléchir pour trouver des idées et lui rajouter un peu plus de profondeur, ou du moins essayer. « oui c'est normal que ce soit un flop, on est qu'à la partie brainstorming, là j'essaye de rassembler les informations sur le maximum de personnes, puis ensuite je vais surement te mixer avec un ou une autre candidat.e. parce que ta personnalité toute seule, pas sur que ça intéresse mes lecteurs. » tu arrivas jusqu'à lui pour lui faire une petite tape dans l'épaule comme il avait pu le faire un peu avant avec une mine désolée. « je t'arrête direct, la pique sur qui lit mes livres, est-ce que j'ai des personnes qui connaissent mon travail ? tu peux l'enlever direct de ta bouche, c'est pas fun. »

@Arslan

Forcément la conversation partait dans tous les sens, et en même temps comment ça ne pouvait pas être le cas lorsque l'on observait les deux résidents. Y'avait pas à être particulièrement attentif pour comprendre que les deux aimaient ça, l'affrontement, tenir tête à l'autre et tourner le tout à la dérision pseudo sérieuse. En réalité, Franz était convaincu que ni lui, ni son interlocuteur ne prendrait le tout à coeur. Le français menaçait de quitter le jeu et forcément, le cuistot manquait un rire, l'étouffant au dernier moment. « Acte de rébellion ou lâcheté, personne ne le saura jamais vraiment. » cela dit quand il mentionnait l'histoire du gars idéal, fallait bien comprendre que ça faisait doucement rire Franz, qui n'avait de base clairement pas ce genre de préférences. « J'suis percé à jour, ouais, t'es mon idéal et j'suis à deux doigts de t'offrir la bague familiale. » le pire dans tout ça, c'est qu'il s'était déjà mis à genoux une fois, le Franz. Image rapidement décrite comme étant un "fuckboy" ce qui lui faisait dire qu'il n'en avait jamais réellement vu. À vrai dire, il était même certain de pouvoir trouver un ou deux résidents ici qui correspondait mieux à cette image que lui-même, mais bon, c'était tout de même plus drôle d'entrer dans le rôle. Surtout que maintenant, il parlait de mixer avec un autre résident, et tout de suite, les possibilités devenaient infinies « T'as déjà des idées de mixe intéressant ? Non parce que si tu veux faire de Sherrie une "fuckboy" ça va être complexe, faut lui trouver un passif et tout. »