Elle a fait exprès de retarder le moment, Marilou, parce qu’elle déteste ça. Devoir défaire ses bagages et ranger, c’est presque inédit pour elle. Quand elle part en vacances, elle laisse tout au fond de ses valises ou elle en fout un peu partout dans la chambre. Et quand elle est chez elle, c’est Yvonne qui range tout afin de lui faciliter la vie. Lou, elle ne sait pas vivre en communauté. Elle n’était même pas autorisée à dormir chez ses copines quand elle était adolescente, crainte légitime de ses parents vu les fréquentations passées de la parisienne. Elle essaye donc de faire un semblant d’effort en rangeant ses plus belles pièces en premier, parce qu’elle n’est pas sûr de savoir comment les défroisser si ça arrive. Sauf qu’elle n’arrive qu’à vider qu’une seule valise avant de se rendre compte que l’espace ridicule qu’on lui a donné est déjà rempli. Il lui reste encore trois valises à vider. Elle désespère la blonde, regardant les espaces déjà bien rempli des autres candidats qui ont su se débrouiller mieux qu’elle. Elle soupire de frustration, s'asseyant finalement sur sa valise, attendant vaguement qu'une solution miraculeuse se présente d'elle-même. Peut-être qu'une idée géniale lui viendrait ou que quelqu'un aurait la gentillesse de lui proposer une solution à son problème de place. C’est ce qu’elle se dit en voyant @Bowie qui pénètre dans le dressing. Elle se lève soudainement et se plante devant lui avec son regard de biche. « Ton prix sera le mien. Tu me vends un peu de ton espace ? » Elle se dit que c’est un mec, il n’est certainement pas venu aussi chargé qu’elle et qu’il sera assez sympathique pour lui donner du territoire en plus.

Il avait presque créé une polémique sur les RS, quand il avait posté une photo de l’état de sa chambre, une fois ses affaires bouclées pour l’aventure. Une façon détournée de se moquer de lui-même et de la situation que certains avait pris un peu trop au sérieux. Meilleure moyen pour qu’on lui appose une réputation de mec désordonné… ce qui n’était pas faux, dans les faits. Mais on parlait de sa chambre, un endroit qu’il était seul à occuper. Le reste de son appartement, qu’il partageait avec deux potes, était d’une propreté étonnante, en comparaison. Vivre en communauté, ça ne devait pas être bien différent, dans le fond. Le nombre d’humains confinés dans un même espace changeait un peu la donne, mais à ses yeux, ça ne faisait pas tant de différence. Raison pour laquelle il avait prit grand soin de bien ranger ses effets dans le minuscule espace qu’était le sien. Est-ce que ça durerait? Seul le temps nous le dirait. Ses chaussures du prime en main, Bowie pénétra dans le dressing et fut aussitôt assaillie par une @Marilou et sa tentative de coercition pour qu’il cède une partie de son rangement, yeux doux et tout pour essayer de le convaincre. Il faut dire qu’on se battait presque pour obtenir un centimètre carré de rangement supplémentaire. – Woah, woah, qu’est-ce qui te dit que j’ai encore de la place à troquer? qu'il lâche, relevant les mains devant lui comme un pauvre innocent.

L'arrivée de @Bowie dans le dressing résonne comme une réponse aux prières de Marilou. Elle tente de le charmer avec son regard de biche, celui qui l'aide à se sortir de bien des situations dans sa vie quotidienne. Cependant, la réponse de Bowie ne satisfait pas la jeune femme. Elle est persuadée qu'il peut lui accorder un peu d'espace « Tu es un homme, tu n'as pas besoin d’autant d'espace » argumente-t-elle. Peut-être que si, mais Marilou pense que cet argument seul peut le convaincre. « Allez, s'il te plaît ! J'ai des pièces uniques qui ne peuvent pas rester enfermées dans une valise. » Il doit comprendre, après tout, lui-même étant couturier, il n'aimerait pas voir ses créations froissées dans une valise par manque de place. « Je suis sûre que l'on peut trouver un terrain d'entente ! » La négociation n'est pas le point fort de Marilou, mais sur un malentendu, cela peut marcher. Elle ne sait pas ce qu'elle peut lui promettre en échange, mais il n'est pas censé le savoir.

Elle ne manque de revenir à la charge, cette @Marilou. Les préjugés ont la main longue et la voilà qui argue qu’en tant qu’homme, sa garde-robe ne nécessite pas tout cet espace qu’on lui a octroyé. Ça le fait un peu rire, comme remarque, surtout quand on voit le rangement d’un Boaz qui déborde et qui peine à être fermer. Et elle surenchérit en se plaignant que ces jolies tenues ne méritent pas de rester confinées dans ces sacs de voyage. Ça, il peut le comprendre, mais il y a un truc qu’elle oublie peut-être dans l’équation. – Tu sais que je bosse dans la mode, hein? Je vais les mettre où, mes « pièces uniques » si tu prends toute la place? La question se posait, après tout et c’est très dramatiquement qu’il pose ses poings sur ses hanches, ses chaussures coincés au bout de ses doigts. Elle voulait qu’ils trouvent un terrain d’entente. OK, mais qu’avait-elle à proposer en échange de son propre sacrifice. – Si tu le dis. T’as quoi à m’offrir pour compenser, du coup? Ça, il était bien curieux de le découvrir.