@Arslan

C’était dans ces cas de figure que tu te souvenais pourquoi tu avais fait le choix de vivre seul. Avec ton chat, certes, mais il était bien le seul colocataire que tu tolérais et pourtant, il n’était pas mieux que d’autres que tu avais pu avoir dans le passé. Il ne serait pas le premier à vomir sur tes affaires, gueuler comme un connard à deux heures du matin et se moquer du loyer comme de sa première boule de poil. Tu avais évidemment eu d’autres colocataires plus sympathiques, des copines avec qui déménager et envisager de faire ta vie, puis en fait non. Finalement tu t’étais rendu compte que tu étais surtout très heureux seul chez toi, sans personne pour t’emmerder. Et partager ton lit avec Saturnin, ça t’emmerdait clairement. Pas parce qu’il était Saturnin, mais parce que tu aimais avoir ton espace et t’étaler dans le lit comme une étoile de mer.
Par dépit, tu montais sur la terrasse histoire de te griller une petite cigarette et boire un dernier café. Blindé de lait, pas de quoi te tenir éveillé le soir, de toute façon, tu n’irais pas te coucher avant une heure au moins, peut-être que tu te prendrais quelques minutes pour aller voir ce qu’ont posté les autres candidats sur leurs réseaux. Ou alors, tu aurais peut-être pu passer chez Pio pour lui demander un de ses livres ? Tu le notais dans un coin de ta tête pour demain, en attendant, tu poussais la porte de la terrasse pour évidemment constater que tu n’étais pas seul, et pas le candidat le plus happy du gang. Le block était immense, mais vous n’étiez jamais vraiment seuls. Tu t’armais d’un sourire. “Je parie que tu espérais justement qu’on vienne te tenir la jambe.” ironique, mais il fallait bien briser la glace d’une manière où d’une autre. “La fumée t’incommode ?” tu restais bien elévé, pas question de lui souffler ta fumée dans la figure s’il ne supportait pas.

étonnement tu te plaisais bien dans le block. toi qu'on aurait pu prendre pour un mec acariâtre appréciait de découvrir une nouvelle manière de fonctionner. tu sortais de ton train train quotidien pour venir être bousculé par des personnes venant d'horizons différents. ton paquet de clopes posé sur la table, ton carnet et ton crayon agrippés à tes mains, tu exposais les pensées du soir, face à ce ciel étoilé et la chaude nuit italienne. tu savais que tu allais bientôt être dérangé par une personne, la villa bien que très grande ne laissait que peu de moments de répits. la preuve puisqu'une voix vint retenir ton attention, t'obligeant à refermer ce carnet. « espérer c'est un grand mot, mais d'un autre côté qui pourrait s'plaindre d'être dérangé ici ? à moins d'être complètement bête ou d'avoir envie de se faire souffrir en participant à ce genre d'émission. » ouais toi tu considérais pas que t'étais assez bête, ou du moins pas à ce stade, parce que parfois tu te posais des questions. « j'vais m'en griller une justement. » ouvrant ton paquet pour l'allumer avec ton briquet, t'étais très bien installé, les jambes étendues sur la table basse, l'air désinvolte et décontracté comme à ton habitude. « arvid c'est ça ? toi c'est pas compliqué d'retenir ton prénom. à deux doigts d'avoir le même en fait. » sur ces mots tu tiras une latte, laissant échapper la fumée à travers ta bouche, cramant tes poumons un peu plus par la même occasion. la french touch quoi.

@Arslan

Jusqu’à présent, tu n’avais croisé que des candidats sympathiques, en même temps tu avais l’impression que tout le casting de la saison était plutôt paisible, rares étaient ceux venus rien que pour le drama. Ou alors peut-être que tu vivais un peu trop au pays des Bisounours et tu ne les avais pas remarqués ? Rien d’impossible à ça.
Ton entrée en manière ne sembla pas le déranger plus que ça et tu remarquais assez vite son carnet fermé devant lui. Le pauvre, peut-être avait-il attendu toute la journée pour se poser et coucher des mots sur le papier ? Frustrant. “Ou alors on s’est dit comme moi ‘mais chouette des vacances avec peut-être un beau billet au bout ?’ c’est aussi une option.” tu souris en coin parce que toi clairement, tu le prenais comme ça. Le jeu c’était bien, les candidats c’était fun et les caméras déroutant, mais de base c’était surtout une manière de briser ton quotidien avant qu’il ne le fasse avec toi.
Le voyant faire, tu hochais du menton d’un signe approbateur. Tant mieux, tu en profitais pour en piocher une dans ton paquet et l’allumer d’un mouvement machinal. Tu t’installais sur le rebord de pierres. “C’est ça, pour la blague ils auraient pu nous mettre dans la même équipe avec Arthur aussi” puis pour pousser le délire, on vous aurait attribué la couleur arc-en-ciel. Tu gardais néanmoins ta connerie pour toi. “T’étais de mauvais poil le jour du portrait ?” tu souris par dessus ton épaule, en vrai tu étais juste agréablement surpris de ce que dégageait le parisien. ça restait un parisien, mais le genre de parisien avec qui tu pouvais passer un bon moment quand même.