@pessa

Soleil couché derrière un paysage qui semblait sortir de l'ordinaire. L'allemand qui ne voyait que trop peu n'avait pas l'habitude d'autant d'air, d'autant d'espace, tout le temps fourré dans les rues de Berlin sans réellement prendre le temps de regarder autour de lui. La vie défilait à une vitesse folle, il s'arrêtait parfois pour en prendre conscience, mais jamais trop longtemps. Bordel lunaire dans sa tête alors qu'il abandonnait ses vêtements pour rejoindre les draps, confort d'une vie qui arrivait toujours à apaiser ses songes. Lumière tamisée, presque éteinte, murmures ici et là et présence à ses côtés, Pessa, douceur éternelle. « J'pensais que t'allais encore découcher. » rien qu'il ne prenait personnellement, comme Franz avait pu lui dire, en ce lieu, il n'émettrait jamais aucun jugement. Il l'avait senti, le premier soir, quitter la pièce entre deux rêves, évasive comme de l'eau entre deux paumes. « Virgil ? » prunelles mi-closes, pas besoin d'être alerte pour lire entre les lignes, eux qui semblaient si proches depuis le prime. « J'approuve. » il le savait, qu'elle n'avait pas besoin de ces mots pour agir, pour ressentir. « Mais si t'abime, j'le défonce. »

 — J'avais envie de dormir avec toi, cette fois., qu'elle lui confesse, mutine, son doigt venantt appuyer délicatement le grain de beauté qui trône sur la joue du brun. Perceptible mais qui confère à son visage quelque chose d'atypique, de séduisant. C'est alors qu'il évoque Virgil dans le plus grand des calmes. Elle s'y attendait mais elle se contente d'un — Ouais, il paraît. L'air de rien, feignant l'innocence. @Franz approuve. Alors si elle a son approbation, ça la rassure un peu. Non pas que son avis compte mais si l'envie lui en prend, elle pourrait en parler directement avec lui, si jamais. Sa déclaration lui arrache un sourire, s'agrandissant au fur et à mesure qu'elle lui caresse le visage, en signe d'affection. Il se soucie de son bien être et ça la touche. — Je comptes sur toi. Mais ne l'amoche pas trop, comme même. Elle en rit, mais elle ne prône pas la violence, pour autant. — T'es souvent comme ça avec les gens ? Ou c'est juste avec moi ?. Protecteur, rassurant, attentionné. C'est tout ce qu'elle a pu glaner à son sujet jusqu'ici. Quand on entre dans le territoire émotionnel, y a des gens qui se braquent, se renferment mais avec Franz, elle a l'intuition que ça ne sera pas le cas. Elle peut se tromper, ça arrive. Ils ne connaissent que depuis quelques jours, après tout. Il n'empêche qu'elle le sent aux fonds de ses tripes. Qu'elle vient de trouver quelqu'un sur qui dépendre en cas de coup dur. Un allié précieux, un confident possible.

@Pessa

Relation de confiance établie entre les deux jeunes gens, comme si ils avaient réussi à se comprendre, à se trouver en un instant. Difficile pourtant de deviner ce qui trainait dans la tête des deux, entre amitié et regards charnels, c'était une ligne qui semblait être en pointillés, et avec laquelle les deux s'amusaient à pousser. Franz n'avait jamais été prise de tête sur le sujet, pas attaché à qui que ce soit, ni même aux normes que la société les poussaient à avoir. Il préférait vivre au moment, se laisser porter et prendre les choses comme elles venaient. Pas besoin d'engouffrer son esprit de questions inutiles, de "et si" qui resteraient en suspens, sans jamais réellement voir le jour. Doigt sur son visage, devinant les courbes du grin de beauté qui faisait sa singularité depuis le plus jeune âge. « Le premier soir, j't'ai promis qu'ici tu pouvais compter sur moi, et j'suis pas du genre à revenir sur ma parole. » c'était pas forcément quelqu'un de particulièrement loyal, mais il tenait cependant toujours ses promesses. « Mais non, j'irai pas vers n'importe qui pour leur faire les yeux doux, pas mon style. » elle avait du le remarquer, qu'il n'était pas forcément à vouloir plaire à qui que ce soit, certains devaient même déjà l'avoir dans leur radar. Mais il s'en fichait pas mal Franz. Doigts courant sur le bras de la jeune femme, bonhomme imaginaire avec pour seule composition deux jambes. « Dis moi un truc sur toi, que t'as dit à personne d'autre ici. » l'exclusivité, c'était ça qu'il attendait avant tout. Comme une sorte de pacte ; un secret, contre une confiance renforcée.

Une forme d'intimité s'est instaurée entre eux, en à peine quelques jours. À croire qu'ils se connaissaient déjà d'ailleurs alors que clairement, non. Une amitié naissante, teintée de sous-entendus évocateurs, repoussant sans cesse les frontières de la bienséance. Et ça forme des étincelles mais Pessa fait mine de rien voir, appréciant le jeu de non-dits tacite instauré entre eux. Elle se laisse aller à le toucher de façon franche et il ne montre aucune résistance, à son grand soulagement. Il tient toujours promesse, qu'il dit. — Je te crois. Son coeur gonfle, palpite puis un large sourire vient s'épanouir sur ses lèvres. — Ah ouais, c'est quoi ton style ? Pour qu'elle cerne un peu mieux le personnage. Il tente une percée, à laquelle elle ne s'y attendait pas, la désarmant un peu. Aussi désarmants que les caresses sur son bras. Plantant son regard dans le sien, elle lui balance, dans le plus grand des calmes : — Je suis vierge ... Ben voyons, il ne gobera jamais ça. Elle tente de réprimer son rire le mieux qu'elle peut. Un bobard éhonté (pas drôle, en plus) mais pas loin de la vérité, cela dit, c'est son signe astrologique après tout. Elle dégaine toujours la carte de l'humour (d'un humour parfois douteux voire pas terrible) en situation d'extrême nervosité. Mécanisme de défense 101. Elle rapproche son visage du sien, instaurant une connexion encore plus profonde car elle s'apprête à se confier un peu plus. Un exercice plutôt déplaisant. — Ok, pour de vrai ... j'dirai que j'ai cette fâcheuse tendance à vouloir sauver les gens d'eux-mêmes. Tu connais le syndrome de l'infirmière, pas vrai ? Et bien, c'est moi tout cracher. Mon psy irait même jusqu'à dire que c'en est maladif. Elle attire à elle les torturés, les indécis, les flingués de la vie. — Dans ma dernière relation, j'ai failli y laisser ma santé mentale. Sa santé tout court. La dépression a été sévère. Deux ans pour s'en remettre et encore, elle en garde quelques séquelles, dissimulés par une façade solaire. — Donc si tu me vois m'enfoncer dans ça, rappelle-moi à l'ordre, crie-moi dessus - ce-que-tu-veux mais ne me laisse pas sombrer là-dedans, d'accord ? Elle a besoin de garde-fous pour ne pas vriller. Certains comportements sont susceptibles de la trigger parfois. Elle préfère prendre des précautions, celles nécessaires à son bien être. — Et toi ?, qu'elle lui murmure. Elle laisse courir ses doigts le long de son épaule, fermant doucement les yeux, pour n'entendre que le bruit de leurs souffles.

@Pessa

Deux corps, l'un sur chaque bout de falaise, regardant l'autre. Si ils pouvaient, ils tendraient le bras pour s'accrocher, se rejoindre, pourtant ils restaient là, à se contempler, comme si cette proximité faite de distance les comblait. Pour le moment. C'était à ne rien y comprendre en réalité, mais c'était bien là tout ce qui animait Franz. Cette soudaine envie de jouer avec les règles, les tordre à son avantage, voir jusqu'où elles étaient capables d'exister, là, entre tous les mondes qui s'offraient à eux. Promesse faite, engagement signé, bien qu'il détestait ça plus qu'il n'en était effrayé. Il l'avait fait par le passé, signer un document pour se lier à quelqu'un, et ça ne lui avait pas franchement réussi. Il faut dire dire que le Franz de cette époque n'était pas vraiment lui, il ne l'avait même jamais été. Doigts aventuriers, douceur sur peau de porcelaine. « Quelqu'un qui arrive à stimuler mon imagination. » qui gardait ses cartes près de sa poitrine pour attendre le meilleur moment pour les dévoiler. « Quelqu'un qui peut me battre à mon propre jeu. » léger rire, étouffé par une morsure histoire de ne pas réveiller les autres. Yeux roulant bientôt sur le plafond « Hm, hm. » qu'il approuvait vaguement, comme si elle allait pouvoir l'avoir sur ce sujet. « Et moi l'antéchrist. » qu'il susurrait finalement après une courte pause. Visage maintenant rapproché, front contre le sien, souffle si doux, si léger qu'il se faisait à peine ressentir. Infirmière toujours au soin, quitte à créer sa propre destruction. L'information ne l'étonnait pas tellement, et pourtant il n'avait pas l'impression qu'elle méritait un tel traitement. « Il t'a fait quoi ? » Franz n'était pourtant pas du genre à poser des questions, mais cette histoire l'intriguait. « Compte sur moi. Bien que je sois pas le gars le plus attentif. » il avait du mal à se soucier d'autre chose que de lui-même, et ce même si il mettait toute la bonne volonté du monde. Peut-être que ce réajustement mental qu'il avait fait il y avait de ça quelques années avait été poussé un peu loin. « Je suis pas du genre à pouvoir m'engager. » qu'il lâchait simplement « Ça va te paraitre contradictoire avec ce que j'ai pu te dire avant. » sur le fait qu'il serait là pour elle. « Je pense avoir vu toutes les facettes de ce que c'est qu'être lié à quelqu'un plus que de raison. Et j'suis pas sûr que ça me plaise. » il faut dire qu'il n'avait jamais eu de très bons exemples, entre son ex-femme et sa famille. Nos idées étaient créées de nos expériences. « Ça te déçoit ? » de savoir que peut-être qu'un jour, il s'envolerait sans un regard en arrière.

C'est le hasard qui a voulu qu'ils soient dans le même lit, sous les mêmes draps. Une situation hasardeuse, propice aux confidences et aux rapprochements. Pessa n'est pas aveugle, elle capte qu'il y a un truc entre eux, une alchimie. Une sorte de désir brûlant sous-jacent qui ne s'exprime par message crypté façon morse, tout en pointillés et full stop. À croire que ce qui les anime le plus à cette heure avancée de la soirée, c'est ce jeu de séduction qui floue sans cesse les repères. La pénombre les recouvre d'un voile cotonneux, pour seul fond sonore, le bruissement des draps et les souffles apaisés. @Franz la réconforte sur le fait qu'elle peut compter sur lui. Ce qui a le don de provoquer en elle un certain soulagement. Il lui décrit ce qu'il attend de celui ou celle qu'il lui plaît. — Hmm, je vois ... donc t'es du genre joueur, c'est ça ? Elle esquisse un rictus mutin, ses doigts quittant son visage, qu'elle laisse papillonner le long de son torse nu, s'arrêtant à la frontière de ses abdos. Puis la discussion dérive sur autre chose. Sa relation chaotique aux hommes et sa propension à attirer les plus abîmés. Ses phalanges battent légèrement en retraite lorsque l'allemand évoque son ex pour les ramener contre sa cuisse. Après des déceptions amoureuses en cascade, elle n'a plus la force mentale de gérer qui que ce soit. Elle ne cherche plus à se caser, optant pour des choses plus légères et ça lui suffit, pour le moment. — Des crises de jalousie à n'en plus finir. Comme il bossait pas, il me reprochait d'être trop prise par mon taff, de ne pas assez s'occuper de lui. Pire, il me sortait des dingueries du style "Une meuf qui se respecte, c'est une meuf qui ne couche pas avec plus de trois mecs dans sa vie". C'est ma faute, je l'ai trop materné, je lui ai toujours tout laissé passer. J'étais dans une sorte de relation d'emprise., qu'elle lui raconte, la gorge serrée. Ce qui explique pourquoi elle a du mal à le quitter. Puis il y a les mots qui heurtent, qui brisent. Elle ne veut pas se morfondre, elle est passé à autre chose et se porte beaucoup mieux. Plus Pessa que jamais, toujours souriante avec l'énergie de mille soleils. Elle secoue légèrement la tête pour chasser la morosité qui est en train de l'assaillir. Front contre le sien, elle sent les cils du brun frôlant les siens et ça la ramène à l'instant présent, à l'instant partagé. Il lui assène qu'il n'est pas du genre à s'engager. Mais ce n'est pas ce qu'elle veut de lui, en vérité. Elle fronce légèrement des sourcils, face à ce qu'il expose de lui. Une vision arrêtée des relations. — Comment ça ? Élabore un peu, stp. Pour qu'elle puisse comprendre son cheminement. Pour le coup, c'est tout l'inverse qu'elle pense. On ne fait jamais le tour des relations. Elles sont protéiformes et uniques. Est-ce que ce qu'il lui dit la déçoit ? Elle porte à nouveau sa main vers le visage de l'allemand pour caresser la mâchoire. — Non, au contraire, t'es honnête et ça me plaît. Même beaucoup. Rares sont les gens qui le sont. Pessa, au quotidien, c'est quelqu'un qui déteste les surprises, les imprévus. Elle est anxieuse de nature mais avec Franz, elle sait à quoi s'attendre pour ne pas être déçue. — Tout ce que je veux, c'est qu'on communique. Qu'on se dise pas forcément tout mais les choses importantes. Les trucs qui doivent être dits, même ceux qui ne sont pas toujours agréables à entendre. Le temps de l'aventure, du moins. La martiniquaise ne se projette pas, vit chaque instant comme si c'était le dernier et kiffe à fond. — On fait comme ça ? Tu t'engages à rien, en vrai., qu'elle le rassure. Elle n'en demandera pas plus de lui, elle le lui promet.

@Pessa

Le bout de ses doigts contre son torse, traçant des chemins prétextés d'innocence alors que l'embrasement se faisait ressentir. Il essayait fort de se contenir Franz, lui qui avait pourtant tendance à agir par pur instinct, souvent animal. Mais il savait aussi qu'ici, tout était différent de la réalité, les caméras étaient présentes et il était compliqué de ne pas revoir la personne ensuite. Parce qu'il était franc avec lui-même, c'était typiquement ce genre de relations qu'il enchainait dernièrement, les éphémères, ces visages qui venaient et repartaient tout aussi vite. Des visages qu'il avait peu de difficulté à oublier. Alors oui, peut-être était-ce un joueur, ou peut-être était-ce surtout un moyen de se protéger. Si on lui demandait, il vous répondrait simplement qu'il préférait passer du bon temps, et "ne pas se prendre la tête". « Je dirais plutôt que je suis le maitre du jeu. » sourire légèrement dévoilé, égo gonflé à bloc, il savait que son assurance, voire arrogance avait tendance à plaire et il en jouait, même s'il ne pensait pas toujours ses propres paroles. Cela dit, Franz ne s'était jamais vu comme un simple joueur dans une partie, non, il aimait connaitre les cartes de chacun, poser lui même ses conditions. Les doigts de la brune s'échappant, elle contait finalement son histoire, ce qui faisait forcément fermer le poing de Franz, il détestait ce genre de gars, et pourtant, il savait aussi que c'était précisément ces gars là qui faisaient partie de ses proches, de ses potes. « Le mec a pas compris que c'est le pieds d'avoir une meuf expérimentée au pieu. » il tentait de faire redescendre la pression, assez maladroitement, mais en même temps il ne pouvait s'empêcher de récupérer sa main, comme pour lui montrer qu'il était bien présent. La conversation évoluait, front contre font et voilà qu'il lui confiait que lui et l'engagement ça faisait deux. Forcément, elle tentait en vain de lire entre les lignes d'un bouquin qu'elle ne pouvait pas encore ouvrir. Il se voulait honnête, mais ne voulait pas non plus lui en dire trop, pas maintenant, pas trop vite. Alors, ça le rassurait lorsque finalement, elle semblait être réceptive. Et si il restait silencieux face à ses paroles, ses pensées fusaient, son regard sur ses lèvres, son corps si proche du sien. Le Franz de dehors lui aurait probablement déjà arraché ses vêtements, ouais, mais il se contenait. Relâchant finalement un long soupir, il se reculait, se laissant tomber sur le dos, biceps contre son front « On devrait dormir, sinon demain ça va être dur. » une fuite nécessaire, se rappelant que si il voulait garder la confiance qu'elle plaçait en lui, il fallait qu'il reste sage. Trop sage.