bleu noir. (dimanche 9 15h56)

"il faudrait un reading challenge, j'en sais rien." phrase balancée avec un sérieux qui ne reflétait qu'une vérité puisé dans un ennui profond, le regard naturellement posé sur @Blaise dans l'attente d'une première réaction. les habitudes des soirées drag parisiennes manquaient parfois, et l'inspiration pour démonter certaines personnes sans passer pour le français aigri de service était trop importante pour réussir à être gardée pour lui seul aussi longtemps. "ce ne serait pas accessible à tout le monde après mais on aime bien le flop des autres." il reprenait dans une honnêteté brutale en se posant sur le lit de leur chambre, le paquet de popcorn attrapé dans la cuisine juste avant tendu vers lui pour le nourrir un peu. une démonstration simple de grande générosité. après l'idée n'était probablement pas la meilleure mais il avait besoin d'un peu d'action pour une fois et il avait décidé de mettre l'esprit artistique en pause pour quelques heures. exploit. "boaz en chihuahua, c'était du génie d'ailleurs." les compliments en décalé mais tout de même, ça lui faisait plaisir. et bien sûr c'était sur une telle phrase que @sima avait décidé de débarquer dans la chambre à son tour. une arrivée pour mettre un peu d'action sans doute? même si seule l'envie de reprendre un accueil à base de simba! simba! simba! en rythme lui traversait la tête. "...et toi alors, c'est quoi ton histoire? de la vie, tout ça." nul, vraiment, mais fallait bien commencer quelque part n'est-ce pas.

le sourire qui se fraye un chemin jusque sur les lippes de blaise à la mention du reading challenge - étalé sur le lit de toute sa longueur, le magazine de mode qu’il feuillette distraitement. le moment des idées douteuses d’@arthur rimait souvent avec l’ennui très avancé de la situation - blaise peut presque voir la fumée s’échapper de ses oreilles et de ses chaussures à force de tourner en rond et de réfléchir à toute blinde. — sherrie, the only drip you have is the one in your eyes. il étire dans l’inflexion des longueurs bourgeoises de son timbre trop grave, le regard qui reste posé sur le magazine - plutôt intéressé par l’une des robes noires à la taille affreusement cinchée et au corset magnifique. pourtant il n’est pas le pire, arthur fait remarquer que la chute des autres est toujours presque aussi intéressante que les bons readings et ça fait sourire blaise - l’honnêteté sans compromis qu’il entend dans la voix du brun. — on aime quand ils essayent si désespérément pour rien. mais son attention baignée dans la lassitude est vite récupérée par le sac de popcorn que vient de déposer arthur devant son nez comme un cadeau. il récupère du popcorn et commence à en manger, le regard distrait sur le magazine posé sur ses cuisses maintenant, la tête appuyée contre la tête de lit - le regard navigue plus vers arthur qu’il sent réellement en manque de stimulation et ça commence à l’inquiéter. — j’aimais bien boaz en chihuahua aussi, le petit foulard rose c’était pour me tuer. il reprend dans un léger sourire en coin, mais est pris par surprise lorsque @sima entre dans la chambre, laissant juste le loisir à blaise de se redresser un peu pour darder son regard sur lui. le sourire qui vient naturellement sur ses lèvres à la question directe d’arthur - et le regard que blaise pose sur sima, l’air de dire ‘si t’y réponds pas t’es foutu’. lui a bien conscience que le brun essaye juste de s’occuper comme il peut. — hey hey heyyyy, il étire en guise de bonjour vers le nouveau venu. — comment tu vas ? le sourire, la voix lente. — tu veux du popcorn ? tant qu’à faire, il présente le sac de popcorn.

Je pensais sincèrement pouvoir échapper à l’affluence générale. Quelle idée stupide. Je n’ai pas dormi cette nuit, incapable de fermer l’œil après avoir intégré le jeu aussi tardivement, l’adrénaline et l’excitation à leur paroxysme après un tel enchainement. Le soulagement, aussi, celui de ne plus avoir à partager mon quotidien avec trois autres wannabe candidats dans une petite pièce ridicule avec, en prime, la satisfaction d’avoir été soutenu en masse par un public qui a préféré me voir rejoindre l’aventure en priorité. Parvenir à conjurer le marchand de sable n’était donc pas une priorité, loin de là, surtout quand on se souvient de mon rythme habituel. En étant infirmier de nuit, j’ai plutôt l’habitude de m’endormir quand tout le monde débute sa journée, d’où ma présence dans cette chambre qui m’a été attribuée puisque c’est ici que mon prédécesseur avait choisi de poser ses valises. Loupé, deux autres candidats sont là, deux des Français de l’aventure, ceux qui m’ont fait plus ou moins forte impression la veille. Le premier (@Arthur) ne manque pas de me bondir dessus, quitte à me perdre en route. C’est un peu trop, trop vite, trop tôt. Le second (@Blaise) me cerne davantage inconsciemment, ou peut-être est-il un bien meilleur observateur. Silencieux, soucieux de ne pas trop me forcer à sortir de ma zone de confort, j’attrape quelques éclats de maïs soufflé pour en apprécier les saveurs caramélisées puis je me laisse tomber sur le lit devant moi, le regard fatigué. « Ce lit appartient déjà à quelqu’un ? À l’un d’entre vous ? » Je ne sais pas encore qu’il faut les partager, logique, je n’en compte que trois après tout. « Je bouquine énormément, c’est la recette pour que les nuits passent plus vite, lorsque le calme règne en pédiatrie ! » Entre les chirurgies du jour, les cauchemars des enfants et la présence nécessaire pour leur apporter un peu de tendresse et de réconfort, rares sont les véritables moments de calme. « Quel est votre livre de chevet, en ce moment ? » Je sais, aucune réponse apportée à @Arthur, mais sur un malentendu…

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