Airpods aux tympans, mug à la main, Pessa est en route vers son spot préféré de la villa. Les jardins, là où elle aime se ressourcer. Se recharger les batteries loin de la cohue. Se mettre au vert porte tout son sens. Ses doigts baladeurs effleurent les pétales de bégonia. Elle se penche pour en humer les arômes. Elle reprend une rasade de cafféine, l'air tranquille. Elle retire ses espadrilles à la dérobée. Marcher pieds nus sur l'herbe, une sensation divine. Surtout quand c'est encore un peu humide. Elle stationne sur place, face au soleil qui point son nez derrière les nuages. Les yeux clos, elle rentre dans une phase méditative, faisant abstraction de tout. Elle sent une présence face à elle, ouvre une paupière puis l'autre et découvre que c'est @Fly. Elle a un léger mouvement de recul, prise par surprise. Elle entend à peine ce qu'il lui raconte, elle retire donc un de ses airpods. — T'as quelque chose à me dire ? Depuis l'"incident", ça a été silence radio. L'un comme l'autre n'a daigné de se reparler depuis. Pessa n'a pas tout à fait digéré ses propos. Il lui arrive de les ressasser parfois.

@pessa
sorti vers dix heures après s'être réveillé, il s'est rendu dans la cuisine et a demandé à @clark de lui préparer un latte glacé. il est ressorti de là avec un café froid, sans trop de lait, très peu sucré ; il en a jugé qu'il ne demanderait plus de petites attentions au brun le matin, au risque de finir mal réveillé et de mauvais pied. il a rejoint les jardins avec la tasse froide entre ses mains, après avoir remercié le brun, et s'est baladé dehors, encore en tenue de nuit ; un pantalon de pyjama à carreaux et pas de haut, sinon, ça ne ressemblerait pas à fly. il sirote donc la boisson glacée avant de s'allumer une cigarette, laissant les cendres tomber dans l'herbe fraîche. une fois sa tasse terminée, il revient vers la maison, mais tombe nez à nez avec celle qu'il a tenté d'éviter pendant de longues heures. l'attaque est directe, il grimace immédiatement. - j'vais pas te bouffer. sauf si tu l'demandes. répondre à l'attaque par un flirt trop insistant, façon pour lui de rétorquer de manière naturelle. - on va vraiment ruiner c'qu'on a eu l'autre soir pour des conneries que j'ai dit sous la colère love ? il tapote sur le bâton de nicotine avant d'écraser la clope contre le banc en pierre à ses côtés, sur lequel il s'installe ensuite. - j'voulais pas te dénigrer, mais c'est sorti comme ça, j'suis pas doué avec les mots et t'vas m'en tenir rigueur pendant tout l'été ? i mean, chill, j'sais que t'es pas une pute. il soupire, finalement très bavard, peut-être parce qu'il tient à ce semblant de relation.

un peu déphasée par la situation, elle écoute ce qu'il a lui dire, lui laissant une chance de s'expliquer. une et sûrement la dernière. il a grillé sa première cartouche avec elle. il faut savoir que pessa, malgré son apparente générosité, peut se montrer impitoyable, si on la pousse à bout. on la déçoit une fois, c'est ciao. mais elle est prête à lui laisser le bénéfice du doute. donc @fly a toutes les cartes en main pour se racheter, à lui de jouer. mais à la moindre incartade, pessa n'hésitera pas à couper court à cette conversation. l'angelot tente un flirt qu'elle ignore volontairement. qui dans un autre contexte l'aurait flatté mais là, elle n'est pas d'humeur, en fait. — c'est pas cool, ce que tu m'as dit., qu'elle lui rappelle. blessant, dénigrant et bien d'autres épithètes qui lui viennent à l'esprit. est-ce une raison d'évacuer sa colère sur les autres ? non, pessa ne le croit pas. il n'y a rien de sain là-dedans. — j'aimerais passer outre, hein, d'être chill comme tu dis mais ça m'a blessé. le mot "pute" la mine encore plus. elle a cette petite boule d'émotion coincée dans la gorge. c'est un ressenti qu'elle a qui est tout aussi valide que le sien. elle l'entend qu'il puisse être maladroit mais ça n'excuse pas tout et elle va mettre un point d'honneur à le lui faire comprendre. — tu ne sais pas ce que c'est ... non évidemment, il ne sait pas, c'est un mec. pute, ouais ça commence comme ça sur les réseaux sociaux, et c'est le déferlement. ils te traquent, te traînent dans la boue. puis ça escalade et tu te reçoit un torrent de haine dans tes dms du style "t'as intérêt à faire attention à toi. je vais venir te violer à 20h et mettre partout la vidéo sur internet ... lol" pas ici, pessa, pas ici. elle secoue la tête et prend une grande inspiration. elle s'échoue à côté de lui et lui déclare à demi-mots : — il me faudra un peu de temps pour digérer ça, tu comprends ? ses traits se sont légèrement radoucis, retrouvant petit à petit son éclat lumineux. elle ne lui ferme pas totalement la porte en lui disant ça. ça ira mieux dans quelques jours. — il faudra plus que ta gueule d'ange pour te faire pardonner. elle rit, c'est un bon début.